Psychologie, éducation & enseignement spécialisé
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Le mémoire professionnel

 

Des conseils proposés par Daniel Calin

Principes

Le mémoire demandé au CAPSAIS est un mémoire professionnel. L’objectif « officiel » de ce mémoire est d’initier les enseignants spécialisés à la méthodologie de la recherche en sciences de l’éducation. Du point de vue de la formation professionnelle, il présente l’intérêt d’entraîner ces enseignants, destinés à être confrontés à des problèmes complexes et toujours renouvelés, à élargir et systématiser leur réflexion sur leurs pratiques professionnelles.

Ce mémoire se rattache donc à une logique de recherche appliquée, et non de recherche fondamentale. Cela signifie que son objectif central n’est pas la production théorique, mais la production pratique. Il s’agit de mettre à l’épreuve une façon d’agir novatrice, un nouveau « savoir-faire », et non une représentation nouvelle, un nouveau « savoir ».

 

Partie théorique

En fonction des principes ainsi définis, la partie théorique du mémoire n’a pas une fonction de proposition théorique, d’invention théorique, mais une fonction d’appropriation de théories préexistantes au service d’une réflexion innovante sur les pratiques professionnelles. Elle doit rechercher et articuler des références théoriques qui permettent d’élaborer des pistes novatrices de résolution de problèmes pratiques.

Cette partie théorique doit déboucher sur une hypothèse pratique, qu’elle a pour fonction de fonder. Dans le cadre d’un mémoire portant sur une « méthode » pédagogique ou rééducative, un type d’activité, une façon de faire, cette hypothèse implique quasi systématiquement quatre éléments :

La difficulté majeure des stagiaires pour réaliser cette partie théorique est de distinguer, dans les théories de références, ce qui est réellement indispensable à l’élaboration de leur hypothèse de travail. Comme le travail sur le mémoire s’inscrit dans une formation qui propose d’importants apports théoriques dans divers domaines des « sciences de l’homme », la tentation est grande, pour nombre de stagiaires, de tenter, à travers la partie théorique de leur mémoire, une systématisation personnelle de ces apports théoriques. Cette tentation est d’autant plus grande qu’elle n’est pas sans justification intellectuelle : l’humanité est un phénomène global, complexe, et toute activité sur l’humain s’inscrit effectivement dans cette globalité. Il est dès lors tentant de rattacher n’importe quelle activité pédagogique ou rééducative « pointue » à la problématique générale du développement de l’enfant et de l’adolescent, voire à l’histoire biologique et sociale de l’humanité... Il n’en reste pas moins qu’une recherche, à vocation pratique qui plus est, ne peut pas se faire en relation directe avec un niveau de théorisation aussi général. Elle implique une sélection rigoureuse des éléments théoriques en fonction de la problématique pratique à élaborer. Cette exigence est d’ailleurs renforcée par la limitation à 30 pages des mémoires CAAPSAIS.

 

Partie pratique

Elle comprend nécessairement trois composantes, en principe dans cet ordre :

La partie méthodologique, assez brève dans le cadre limité du travail de terrain des stagiaires, doit surtout préciser et justifier les modalités de l’observation et de l’évaluation du travail engagé.

Le compte-rendu de l’expérimentation pédagogique ou rééducative est probablement la partie centrale d’un mémoire de type professionnel. À l’examen, c’est cette partie qui est la plus attendue.

Elle doit commencer par des éléments introductifs qui permettent de situer, brièvement mais clairement, la pratique réalisée : cadre institutionnel (très résumé) ; description succincte mais « parlante » des enfants (elle doit permettre au lecteur de « visualiser » le public concerné) ; listing rapide des séances et de leur contenu essentiel.

Pour le reste, un compte-rendu linéaire est inenvisageable, aussi bien pour des raisons de longueur que pour des questions de lisibilité. Il faut élaborer un compte-rendu analytique. C’est-à-dire qu’il faut opérer une sélection des éléments les plus pertinents de la pratique réalisée, du point de vue de la problématique du mémoire. Cette sélection peut prendre trois formes, non exclusives :

La partie évaluative doit rendre compte des évaluations réalisées, en conformité avec ce qui a été envisagé dans la partie méthodologique. Cela peut inclure des réflexions sur les limites de la validité de l’expérimentation engagée. Les contraintes et les aléas du « travail sur le terrain » des stagiaires tend généralement à limiter fortement la validité de cette « expérimenta­tion », trop parcellaire pour être significative, et menée qui plus est avec une méthodologie forcément « approximative ».

Il faut enfin tirer de cette évaluation une conclusion quant à la pertinence, ou au degré de pertinence, de l’hypothèse centrale du mémoire. Cette conclusion doit tenir compte des limites de validité de l’expérimenta­tion : prudence dans ses formulations !

Classiquement, la conclusion générale résume l’essentiel de cette expérience, en insistant sur son évaluation. Classiquement encore, elle conclut sur une ouverture vers d’autres activités envisageables, en relation avec l’activité réalisée.

 

Les mémoires institutionnels

Ces propositions valent pour un mémoire centré sur un travail pédagogique ou rééducatif auprès d’enfants ou d’adolescents. On peut admettre des mémoires de type plus « institutionnel », à base d’enquêtes plutôt que de présentations de pratiques pédagogiques ou rééducatives. Les pratiques professionnelles AIS, plus encore que les pédagogiques ordinaires, présentent une forte dimension institutionnelle, en particulier dans les RASED et plus encore dans les établissements spécialisés. Cela fait partie du métier d’enseignant spécialisé, et une réflexion sur cette dimension institutionnelle ne saurait être exclue de l’examen professionnel. De tels mémoires appellent sur certains points des adaptations du modèle proposé ici. Ils sont cependant considérés comme plus « à risque » pour l’examen.

Daniel Calin
1999

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Autres conseils

Sur le site de Jean-Pierre Perrin, formateur ASH, un excellent dossier complet sur Le mémoire professionnel CAPASH, réactualisé en février 2013.

Deux dossiers de l’IUFM de Créteil (à télécharger au format Word) : Dossier d’aide à l’élaboration du mémoire professionnel CAPA-SH, Dossier d’aide à l’élaboration du mémoire professionnel 2CA-SH.

Le site de la Mission ASH de l’IUFM des Pays de Loire propose une excellente rubrique “Textes et documents / Mémoires profession­nels” (acces­sible par le menu de gauche de la page d’accueil).

Une longue page de présentation et conseils pour le mémoire professionnel (CAPA-SH) sur les pages ASH de l’IUFM de Basse-Normandie.

Une présentation institutionnelle du mémoire professionnel (CAPA-SH) sur les pages ASH de l’IUFM d’Alsace.

La présentation du mémoire professionnel (CAPSAIS) par le centre AIS de l’IUFM de Grenoble.


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Dernière révision : mercredi 08 janvier 2014 – 17:10:00
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