Chronique 35
À tous les médecins scolaires...
Un texte de M. Barthélémy
Par paresse, mais aussi parce qu’il me permet un hommage nécessaire, je copie-colle un échange avec Anita, médecin scolaire et auteure du blog La pêche à la baleine.
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« La merveille d’Internet, ce sont bien ces détours, ces accidents de flânerie qui vous amènent dans certains endroits inconnus, où l’on se sent pourtant en présence d’une totale familiarité. “Hummmm, fait l’ogresse, ça sent l’humain ici !” – et d’inspirer bien fort avec le sentiment de se régaler.
Le plus drôle, c’est que j’avais déjà fréquenté les parages de Daniel Calin, dans un site plus ancien. Il avait eu la gentillesse de publier un de mes textes. Je suis médecin scolaire. Je partage avec vous la fréquentation des chevilles rondes qui ne vont pas dans les trous carrés, des mal-vissés de la vie et des fêlés qui, parfois, laissent passer la lumière.
Je crois que nous partageons une commune admiration pour la résistance de la vie.
Alors, j’avais envie de vous dire que j’aime bien ce que vous dites et, aussi, comment vous le dites.
En ces temps difficiles pour les petites mains de la remédiation, ça fait bien du bien.
Si vous voulez en savoir plus sur la dame qui est en train de vous faire le coup de “j’aime beaucoup ce que vous faites”, je peux vous envoyer là :
http://lapechealabaleine.blogspot.com/2008/09/jnest-pas-simple.html
ou bien là :
http://lapechealabaleine.blogspot.com/2009/03/le-leopard-et-la-girafe.html
Bien à vous et merci encore
Anita ».
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« Merci pour vos lectures, celle de mes textes et celle des vôtres.
Ah ! Les médecins scolaires... Ces tâcherons du bobo, ces personnels aux 15.000 enfants, ces maux à l’âme, maux au cœur, maux au corps qui les requièrent pour qu’un peu d’humain surnage à la surface de flots continuellement agités par des vents qui redoublent en puissance, ourlant les vagues de la vie de l’écume de jours tantôt follement heureux, tantôt divinement tristes.
Je les aime, souvent, les déteste, parfois – quand leur fonctionnarisation sert de torche-cul au serment d’hypocrite. Mais ils sont tellement rares ceux-là.
Mon métier nouveau, je l’apprends grâce aux rencontres que je fais, les déglingués de tous bords, les parents lessivés – et les “professionnels” qui s’y collent. Je pense à Marcelle, grande perche qui n’arrive pas à partir à la retraite malgré les centaines de kilomètres de randonnées qui l’attendent parce qu’elle veut aider encore, et que son cabinet médical au lycée professionnel du coin, elle souhaite qu’il garde porte ouverte. Je pense à Lucile qui a dû quitter le sien, de cabinet médical scolaire, pour nourrir ses trois ados et pourvoir à leur avenir (sait-on bien combien “gagne” un médecin scolaire après ses dix années d’études ?), mais qui continue de “traîner” dans les parages des structures péri-scolaires pour ne pas complètement oublier ses “petits de la vie”.
Merci encore pour vos mots.
Bien à vous
M. Barthélémy ».
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Voilà, c’est fait. Cet échange avec Anita me permet de souligner une fois encore que l’enseignant référent seul, même s’il se prend pour Dieu, n’est rien, ne peut rien. Seul le trio enseignant référent / médecin scolaire / psychologue scolaire, lorsqu’il fonctionne, qu’il partage les mêmes valeurs sinon les mêmes approches, peut faire avancer la prise en compte d’un parcours particulier pour les gamins particuliers.
Bizarres de tous les pays, unissons-nous !
M. Barthélémy
02 juin 2009
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