Deux grandes formes de dysphasies : les formes réceptives, rares, et les formes expressives, les plus courantes.
Parmi ces dernières, quatre grands types :
- le syndrome
phonologique-syntaxique (le type le plus fréquent) qui affecte essentiellement la production orale des phonèmes et leur séquence ; la compréhension, y compris syntaxique, est relativement préservée ;
- les déficits de la
programmation phonologique se caractérisent par un trouble de la planification articulatoire qui conduit à un jargon articulatoire non compréhensible ; la compréhension est en général préservée ;
- le syndrome
lexical-syntaxique est caractérisée par le manque du mot (impossibilité à évoquer le nom des images d'objets, voire des objets eux-mêmes, et recours à des périphrases ou à des sur-catégorisations) ;
- le syndrome
sémantique-pragmatique se caractérise par des "coq à l'âne" ou des formules toutes faites qui donnent aux productions orales un côté incohérent (ce type se distingue des trois autres en ce qu'il est rarement isolé, et souvent associé à des épilepsies ou à des hydrocéphalies).
La classification est commode, mais il est difficile en pratique de poser de telles distinctions, d'autant que, le plus souvent, les prises en charge sont assez similaires.
La grande idée, c'est que
le montage de la lecture-écriture est un moyen de contourner les difficultés propres à la dysphasie. Le souci, c'est que souvent les gamins avec dysphasies se trouvent avoir une dyslexie sévère, voire une dyscalculie.
Si l'on tient compte d'une hypothèse qui pose que la principale difficulté des gamins avec dysphasie est le traitement
temporel de la parole (aussi bien en émission qu'en réception), le recours à une
spatialisation de l'oral par l'écrit reste une piste. Si on croise cette approche avec un impératif de
séquencialisation des étapes (j'en parle ailleurs à propos des enfants avec dyspraxies), on peut penser que le recours au
clavier d'ordinateur (si dyspraxies associées...) ou à l'
imprimerie Lego (si pas de dyspraxies associées...) est un moyen commode de lier les deux.
La lecture par la voie
d'assemblage est d'emblée difficile. Il faut recourir à la voie
d'adressage, autrement dit à la "globale"

puis à la lecture syllabique (en couleurs). La lecture phonémique risque de rester un calvaire - ce qui pose, à terme, la question de la compréhension de textes longs avec un vocabulaire non connu. Le passage par les
gestes est alors souvent déterminant (Borel-Maisonny, voire français signé, ou passage par les pictogrammes - Makaton). Le passage par des substituts de communication orale (GoTalk, B.A.BAR, etc.) est parfois nécessaire. Tous outils à mettre en commun entre l'école, la famille et le lieu de rééducation.
Attention ! L'entrée dans le nombre est souvent délicate (nom oral des nombres et transcodage).