Je suis directeur d'école maternelle, j'ai pour principe d'accueillir tous les enfants... Il arrive que spontanément des parents viennent me voir pour m'informer que leur enfant porteur d'un handicap va être (ou est) inscrit à l'école, j'organise une équipe afin de l'accueillir dans les meilleures conditions, je m'arrange pour les accueillir lors de leur première scolarisation (afin de n'obliger aucun collègue...). Une autre règle que je pratique, c'est que tous les enfants changent d'enseignant chaque année... Et je demande que les enseignants se portent volontaire pour accueillir les enfants porteurs de handicap ou "difficiles"...Une première chose : la spécificité de l'école maternelle est d'accueillir une population tout venante, donc avec parfois des situations sortant du cadre des variations à la normale.
La deuxième chose : que mettez-vous derrière le terme de handicap ?
Tous les handicaps ne se valent pas.
J'essaye d'appliquer à la lettre la loi de février 2005... Et c'est cette loi qui me permet d'avoir des volontaires pour que chaque enfant soit accueilli...
Tous mes collègues sont tenus au courant de la situation année après année la répartition se fait en connaissance de cause...
Évidemment le RASED est informé...
La réponse apportée est toujours la même: "l'enfant est trop petit ou c'est un enfant ayant un handicap reconnu, donc ce n'est pas à nous de le prendre en charge, car il ne faut pas multiplier les intervenants" (aucun intervenant pendant le temps scolaire...). Donc le RASED qui est présent à temps plein dans le groupe scolaire se limite à prendre en charge des enfants de GS, pour la maîtresse E et quelques enfants "difficiles" pour la maîtresse G, la psy se limitant à faire passer des tests de QI...
Je ne sais pas si j'ai tort ou raison, mais j'essaye de changer les choses... Mon souhait, c'est que le RASED agisse en prévention, ce qui ne se fait pas par "manque de temps et de moyens..." (je ne suis pas d'accord !) Que le RASED intervienne en classe le plus possible. C'est difficile...
D'autre part, la psy qui limite son travail à faire passer des tests et à demander des orientations en IME ou autres (...) me semble agir de façon contraire aux textes. Doit-on accueillir tout le monde ou doit-on orienter les enfants différents ou difficiles ? Je veux accueillir tous les enfants, dont les parents souhaitent qu'ils fréquentent l'école du quartier, si l'enfant a des besoins particuliers, c'est à nous de trouver des solutions, évidemment, l'important est que l'enfant soit accueilli, comme tous les enfants dans de bonnes conditions, qu'il soit heureux !
Moi cela me choque de travailler avec une psy qui a pour seul objectif d'orienter les enfants "différents" ou "difficiles" vers des structures spécialisées ! Surtout que, pour moi, il y a abus de pouvoir : elle dit que c'est la meilleure solution pour l'enfant !!!
Sans diagnostic (médical), parce qu'un enseignant ne supporte pas un enfant la solution, est-ce vraiment une demande d'orientation ?
Qui décide? Qui choisit ?
D'autre part ,avec la loi de février 2005, les structures spécialisées ne doivent-elles pas réduire la voilure ?
Est-ce que la seule réponse, c'est une orientation ?
La hiérarchie, comme d'habitude, n'a que trois mots: PAS DE VAGUE...
D'ailleurs, ça énerve un peu, mon attachement aux textes... Mais, comme je le dis aux collègues, DURA LEX SED LEX