Scolarisation en milieu hostile

[mona]

Bonjour
Je suis AVSI dans l'hérault depuis 4 ans et en formation d'éduc spé financée par l'Education Nationale depuis 3 ans. Ce dispositif est expérimental et unique en France : nous sommes une soixantaine à avoir eu la chance de bénéficier de ce projet porté à l'inspection par des personnes militantes. Il est évident qu'on ne peut accompagner convenablement les enfants sur la simple bonne volonté des gens et sans formation. L'arrivée des EVS et contrats pourris ne va pas dans le bon sens mais il n'y a pas que ça qui n'avance pas. Les positions de l'inspection de l'académie de l'Hérault sont très floues : je travaille cette année en MILIEU TRES HOSTILE à l'inclusion : eh oui ça existe encore ! A l'heure où je vous parle, l'enfant que j'accompagne est déscolarisé car je suis en arrêt maladie pour 2 jours, ayant été attaqué par un virus ! Le directeur de l'école qui pourtant n'a jamais eu cet enfant en classe, a fait pression sur l'enseignante pour que j'appelle les parents afin qu'ils gardent leur enfant chez eux aujourd'hui. Et ce n'est pas la première fois que cela arrive ! J'ai appelé l'inspection qui m'a répondu qu'il en avait le droit. Ce n'est pas ce que disent les textes (B.O. 29 de juillet 2004), ni Handiscol. Mais que faire devant de telles attitudes de rejet et des méthodes de pressions déplorables ? Si vous avez quelques idées... elles seront les bienvenues

[Pascal Ourghanlian]

1. Vous pouvez toujours refuser d'appeler les parents (si quelqu'un doit le faire, c'est au directeur, ce n'est pas à vous de le faire).
2. Là où ils "jouent bien le coup", c'est en faisant prendre la décision par la famille.
3. Car si la famille ne joue pas ce jeu-là, les textes sont clairs : la loi de 2005, certes, mais aussi le texte sur les assistants d'éducation AVS qui précisent que la scolarisation d'un élève ne peut être assujettie à la présence ou non d'un AVS.

Les conseils ? Tant que l'inclusion se fera sur la bonne volonté des gens, la non formation de personnels qualifiés (tant enseignants qu'AVS), on aura ce genre de dérive.

Moi, j'ai la chance d'en voir très peu, voire pas. D'après Daniel, les cas ne sont pas rares, et risquent d'être très vite en augmentation...

[mona]

Merci de m'avoir répondu : c'est en effet ce que j'ai fait au début mais l'enseignante qui ne prend pas position m'a rappelé pour que JE trouve une solution avec la famille. J'ai appelé la famille pour éviter le conflit ouvert mais cela ne restera pas sans "remontée" à l'inspecteur AIS. Le plus dur c'est de na pas être soutenu par la hiérarchie qui seule a du poids sur les directeurs. L'enseignant référent fait ici cruellement défaut : lorsque je l'ai contacté, elle m'a demandé de lui repréciser qui et quel handicap a l'enfant !!!
Bref, cette notion de référent ne s'improvise pas elle aussi : c'est une notion empruntée à l'éducation spécialisée et je pense qu'il aurait été utile d'informer les référents sur leur rôle de référents !!
Tout cela est au balbutiement des choses mais je crains, comme le pense Daniel Calin, que les choses n'iront pas forcément dans le bon sens si les pratiques éducatives d'accueil et d'accompagnement ne sont pas pilotées par des professionnels pour chaque situation. A quand le VRAI partenariat école/éducation spéciale ? Quand on est entré en formation d'éduc spé financée par l'éducation nationale, on a eu un petit espoir que cela irait dans ce sens mais visiblement l'économique prévaut sur l'humain. A qui faire des propositions d'accompagnement des AVS et des enseignants pour que des situations d'exclusion cessent ? merci à bientôt
mona