BO n° 13 du 31 mars 2006

AVSi, AVSco, EVS...
Daniel Calin
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Message par Daniel Calin »

Je réponds uniquement ici au message antérieur de Bouqui, à propos de ses interrogations sur ce que j'ai nommé "la contradiction structurelle entre intégration scolaire et adaptation scolaire".

Première remarque : "contradiction structurelle", ce n'est peut-être pas aujourd'hui la meilleure façon de faire comprendre ma pensée. En tous cas, il me faut préciser qu'à mes yeux une "contradiction structurelle" n'est pas, ou pas forcément, une "incompatibilité". L'usage, assez fréquent, que je fais de cette expression vient de ce que j'ai gardé, précieusement, de mon appropriation de la "pensée dialectique", fort passée de mode, hélas.

Ce que je voulais signifier, maintenant. D'abord, c'était tout autre chose que les phénomènes institutionnels fort justement pointés et analysés par Pascal. C'est quelque chose de plus fondamental, de ... structurel, justement.

Préciser d'abord le sens où j'entends les expressions que j'utilise. J'appelle ici "intégration scolaire" le fait de placer un enfant (handicapé ou en grande difficulté scolaire, peu importe ici) en situation scolaire ordinaire, ou aussi ordinaire que possible : classe ordinaire, effectif ordinaire, enseignant ordinaire, programmes ordinaires, pédagogie ordinaire. J'aurais pu utiliser l'expression "inclusion scolaire", mais le mot est radical, alors que je voulais plus désigner une "orientation" qu'un choix radical. J'appelle "adaptation scolaire" tout aménagement de la scolarité ordinaire, ou toute forme de scolarisation extra-ordinaire aux fins de répondre à ce que l'on pense être, quels qu'ils soient, des "besoins éducatifs particuliers" des élèves concernés. Je souligne qu'il s'agit bien là d'une adaptation de l'école, et non de l'enfant - même si la finalité ultime de cette adaptation peut-être, à bon droit d'ailleurs, de rapprocher l'enfant de la norme scolaire.

Ceci étant posé, je suppose qu'on commence à mieux voir pourquoi je pose l'existence d'une contradiction structurelle entre la logique de l'intégration et la logique de l'adaptation. C'est tout bête, à vrai dire : on ne peut tout simplement pas, ailleurs que dans des discours purement idéologiques, en même temps placer l'enfant dans des conditions de scolarisation ordinaire et en même temps changer les modalités ordinaires de la scolarisation pour les adapter à ses besoins spécifiques. Ou alors, on entre dans la logique de Cormier, on appelle à une révolution radicale de nos modes de scolarisation. Ce qui me conviendrait parfaitement d'ailleurs (voir mon article Une logique de l’exclusion). Le problème est qu'en attendant cette révolution du système scolaire, intégrer l'enfant "différent", c'est bien le confronter aux modes de scolarisation en place, avec les risques immenses de souffrance et de laminage que cela implique pour lui (c'est déjà le cas pour les élèves ordinaires, qui ont pourtant plus de moyens de se défendre de ce laminage, alors...).

Dans certains discours intégratifs, on dit quasi explicitement que l'intégration scolaire des enfants "différents" va précisément être un facteur de changement pour les pratiques et le système scolaires, voire le moteur même de ce changement. C'est en partie vrai pour les pratiques : les acteurs de l'intégration qui parviennent à la vivre convenablement témoignent souvent des apports de ces expériences à l'évolution de leurs pratiques ordinaires. Pour les structures, c'est pratiquement du vent : les évolutions structurelles dépendent de décisions politiques, et dans la balance des choix politiques, la prise en compte effective des nécessités de la scolarisation des élèves handicapés ... tend à s'aligner sur leur poids démographique, soit 2% selon les derniers chiffres officiels.

Sur le fond, ce genre de discours me semble à la fois condamnable et irréaliste. Condamnable, parce qu'il revient à instrumentaliser la partie la plus fragile de la population scolaire pour la mettre au service des transformations que l'on souhaite. Je préférerais que l'on expérimente d'abord sur les plus solides. Irréaliste, parce que cela sous-estime complètement l'inertie du système, de l'inertie de l'immense majorité des enseignants (essentiellement inconsciente qui plus est, les enseignants se prenant volontiers pour des progressistes) à l'inertie de la classe politique (comment voulez-vous qu'une réforme intelligente du système scolaire puisse germer dans des esprits façonnés par l'ENA ?).

En l'état actuel des choses, je n'ai pas d'autre solution à proposer que la navigation à vue, avec le moins d'idéologie possible, le plus de prudence possible, la plus grande prise en compte possible des réalités humaines, autant celles des enfants tels qu'ils sont, que celles de leurs familles telles qu'elles sont, celles des enseignants susceptibles d'être concernés tels qu'ils sont, celles des thérapeutes de tous ordres tels qu'ils sont...
Cordialement,
Daniel Calin
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Message par Boogie »

Merci de votre réponse : elle clarifie mes interrogations quant à votre point de vue.

Je rebondirais juste sur votre dernier paragraphe :

"En l'état actuel des choses, je n'ai pas d'autre solution à proposer que la navigation à vue, avec le moins d'idéologie possible, le plus de prudence possible, la plus grande prise en compte possible des réalités humaines, autant celles des enfants tels qu'ils sont, que celles de leurs familles telles qu'elles sont, celles des enseignants susceptibles d'être concernés tels qu'ils sont, celles des thérapeutes de tous ordres tels qu'ils sont...


Mais c'est notre travail que vous décrivez !!!

...

Cordialement :lol:
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Boogie
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Message par Boogie »

Je voudrais juste ajouter ceci :

Depuis le modeste temps où j'exerce mes modestes fonctions, jamais je n'ai eu à ne pas adapter les supports d'apprentissages des enfants que j'accompagne ou accompagnais.

(sympa la double négation, perso je trouve pas ça lourd du tout, affaire d'appréciation n'est-ce pas, il n'y a pas d'essence de style...)

Ou bien à insister auprès des enseignantes pour qu'elles fournissent du travail adapté au niveau des enfants, niveau évalué par nous, pas uniquement par elles, même si comme le veut mon statut et ma totale illégitimité d'AVS je et nous squattons les coulisses.

Ceci pour dire que les définitions théoriques de l'intégration et de l'adaptation, si elles sont utiles, restent quand même impropres à cerner la réalité complexe que revêt leur application respective sur le terrain.

Car jamais il n'a été question pour les enfants avec lesquels je travaille de les conformer au rythme et aux exigences de rendement des programmes. Et si mes remédiations ne sont pas professionnelles, elles restent à mon sens comme relevant beaucoup plus de l'adaptation que de l'intégration scolaire.

Bien sûr je parle d'où je parle, n'est-ce pas, peut-être dis-je des bêtises grosses comme moi. N'hésitez pas à me rappeler à l'ordre.


Mais, pour nuancer, je peux dire ceci : j'ai travaillé depuis trois ans en maternelle, qui a le mérite d'être beaucoup moins (selon mon point de vue) travaillée par les exigences de rendement du savoir et toutes les pressions qui en découlent et qui s'acharnent sur le dos des enseignants et... des enfants.

Je suis triste de quitter la maternelle, j'aime beaucoup travailler avec les grands. En s'en éloignant sans doute on tombe dans le structurel de la contradiction. (là, il faut avoir suivi)

bien à vous
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Daniel Calin
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Message par Daniel Calin »

Si, il existe une essence du style : c'est l'écart par rapport à la banalité, le pas de côté. Alors, allons pour la double négation. Quel est cet auteur américain qui a écrit une superbe nouvelle sur le mode "I would prefer not to" ? Trop tard ce soir pour explorer ma mémoire...

Ne comptez pas trop sur moi pour vous rappeler à l'ordre, ce n'est guère mon style. D'autant qu'en l'occurrence, vous me semblez faire votre travail aussi bien qu'on puisse le faire. Adaptation des enfants, adaptation aux enfants oui, adaptation de votre part, également.

Je vous souhaite vivement de retrouver un jour vos grands de maternelle. Ils ont certainement plus besoin de gens comme vous que des néo-dresseurs d'enfants qu'on voit beaucoup relever la tête ces temps derniers...
Cordialement,
Daniel Calin
Axelle
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Message par Axelle »

Bonjour Messieurs,

La voix féminine de ce fil revient travailler du clavier, après quelques semaines sans écrire, mais pas sans vous lire ni sans réagir !

Il y a eu tout au long de ce fil plusieurs sujets auxquels j'aurais voulu répondre, mais j'ai manqué de temps car profité de mes vacances... pour travailler et me reposer un tout petit peu.

Le sujet qu'il me semble important d'éclaircir aujourd'hui, c'est le travail de gestion des contradictions auxquelles l'AVS est confronté en permanence. Et ces contradictions se situent à plusieurs niveaux.

Le 1er niveau se situe au niveau du contrat et de l'emploi lui-même. L'Education Nationale nous demande de considérer notre travail comme un vrai métier, de nous poser en tant que professionnels, alors même que nos contrats sont des contrats de courte durée (1 an renouvelable 5 fois) prévus pour des étudiants ! La 1ère grosse contradiction me semble être ici : comment considérer honnêtement ce travail comme un vrai métier quand bien même nous savons qu'au bout de 6 ans maximum nous ne l'exercerons plus ? Comment s'impliquer à la fois dans un tel emploi et dans des études ou des concours ? Comment être considéré comme professionnel quand les enseignants ne voient en nous que des jeunes et des jeunes étudiants ?!?
Je ne remets pas en cause le bien-fondé de vos pensées, Mr Mpetit32, mais combien d'AVS présentaient le CRPE quand seulement 3 l'ont eu ?? Dans notre petit département, nous sommes entre 5 et 10 chaque année à présenter le concours, et peut-être 1 AVS par an parvient à l'avoir !
Personnellement, l'an dernier, j'avais un poste à plein temps qui ne permettait pas quand je rentrais le soir de me plonger dans mes livres et travailler 2 à 3h de plus pour préparer le CRPE. C'est pourquoi cette année, j'ai demandé à passer sur un mi-temps (une des plus grosses erreurs de ma vie !), pour avoir plus de temps à consacrer au concours, mais c'était sans compter les problèmes financiers et les soucis qu'ils engendrent ! Résultat, je viens de passer les écrits du CRPE, mais tout en sachant pertinemment que je n'ai pas pu suffisamment travailler pour l'avoir. Dernièrement, en plus d'être AVS, j'ai fait de la distribution d'annuaires téléphoniques, du ménage chez des personnes âgées, et du soutien scolaire. Tout ça dans l'espace de 2 mois, et seulement pour pouvoir payer mes factures, manger, et rembourser un prêt étudiant.

Je vais essayer de moins m'étendre sur les autres niveaux de contradiction... Le 2ème niveau de contradiction se situe dans notre fonction et notre situation face à l'acte pédagogique, et dans ce "jeu" entre adaptation et intégration scolaire (ou scolarisation pour employer les termes adéquats !). En effet, nous sommes censés être là pour adapter le travail de l'enseignant afin que l'élève ne soit pas en échec face aux apprentissages. Nous ne devrions donc avoir aucune préparation à faire (selon certains de nos supérieurs), cela ne fait pas partie de nos fonctions et n'entre pas dans les heures que l'on nous paie... Quelle est alors notre place dans les apprentissages ? Que peut-on nous demander, sachant que nous ne sommes pas formés pour de l'adaptation scolaire ? Nous n'avons pas eu la formation des enseignants spécialisés, mais c'est une partie de leur travail que l'on nous demande bien souvent de faire, mais sans préparation ; nous nous devons de réagir du tac au tac pour adapter l'enseignement de l'enseignant avec lequel nous travaillons. Pendant un long temps, je n'ai eu comme consigne que des objectifs de séance, et c'était à moi de faire en sorte que l'élève atteigne l'objectif, de quelque manière que ce soit ! Et mon cas n'est pas isolé, j'entends beaucoup d'AVS à qui on laisse carte blanche pour faire le travail avec l'enfant, et qui se trouvent complètement démunies face au manque de moyens mis en oeuvre et à la non connaissance des adaptations pédagogiques existantes...

Dernier point je crois, les enseignants se retrouvent souvent coincés face à une scolarisation, car peu de choses leur ont été expliquées à ce sujet. Est-ce à eux d'adapter leur enseignement pour que l'enfant en intégration puisse suivre ? Ou est-ce à l'enfant de faire l'effort de s'intégrer dans une classe, dans une école ? L'ambiguïté entre intégration et adaptation prend ici tout son sens, si claire puisse-t-elle paraître dans les textes (comme l'a si bien expliqué Pascal !). En fait, on demande à des enfants "hors-norme" de se fondre dans la masse de la normalité.
Le point soulevé lors de ma dernière séance de Formation d'Adaptation à l'Emploi (qui est en place depuis 2 ans), est que les enseignants qui intègrent des enfants viennent participer à nos séances "d'échange et d'analyse de pratiques" ou bien suivent une (in)formation, même courte sur l'intégration scolaire et la place de tous ses acteurs ; mais, il nous a été clairement répondu que notre demande impliquait une remise en question des enseignants eux-mêmes et de leur façon d'enseigner, et que c'était quelque chose qui ne fonctionnerait pas. Que la remise en question était bien trop rare chez les enseignants !

Il est certain dans de telles conditions que l'intégration scolaire ne peut avancer dans le bon sens...

Je pense que ce que je viens de dire va susciter de vives critiques, mais c'est la réalité de ce qui se dit dans mon entourage de travail !

Et encore, j'essaie de rester correcte et de relativiser sur beaucoup de phrases entendues de la part de mes supérieurs hiérarchiques...

Axelle.
Je suis une ancienne AVS-i du 32.

L'enfant dont je m'occupe a créé un forum de discussion, dont voici l'adresse:
http://tavie.kanak.fr
Lulu64
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Message par Lulu64 »

Bonjour à tous,
Je suis vraiment navrée de ne lire que maintenant ce post.
Juste pour une petite précision, je pense que dans le département dont parle Mpetit32 il y a une centaine d'AVS (ou bien les coïncidences sont bien étonnantes...).
Donc, 3 personnes qui ont eut le CRPE c'est bien maigre, et je rejoins entièrement Axelle (comme souvent) pour dire que nos conditions de travail ne facilitent pas la préparation de notre avenir.
Or, nous sommes bien obligés de nous en préoccuper puisqu'il a été décidé que ce que nous faisions ne pouvait pas être fait toute la vie...
Je pense aussi que si la question était posée aux AVS, beaucoup d'entre nous seraient ravis de faire ça à long terme (avec pérennisation bien sûr).
Bref, je m'égare.
Il me semble aussi que cette année, seulement 3 ou 4 AVS ont eut l'écrit du CRPE dans ce même département... ainsi qu'une seule AVS qui a eu le concours d'éduc spé et rentre à l'école l'an prochain (donc démissionne...)
J'en reste là faute de temps, mon loulou m'attend...
AVS-i 64 depuis 2 ans
Daniel Calin
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Message par Daniel Calin »

Le métier d'AVS pérennisé, ça existe en Italie, ça s'appelle "maestro di sostegno", ça passe par des études de type bac + 3, proches des études d'éducateur spécialisé (mais spécifiques). Et c'est un vrai métier. Et un vrai emploi public.

En France, les partisans de l'intégration ne cessent de se référer au "modèle italien"... sauf côté fric. Ça vous étonne ?
Cordialement,
Daniel Calin
claire
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AVSco aquitaine

Message par claire »

Bonjour,

Je viens de lire avec attention vos "réponses" et je tiens à ajouter mon "petit" mot si vous permettez.

JE suis AVSco sur l'Aquitaine depuis maintenant 3 ans, comme mon statut est très précaire, j'ai fait la demande auprès de l'inspection pour suivre une formation diplômante qui me permettra à la fin de mon contrat d'avoir un plus.
REFUSÉ
Motif : je fais une formation par correspondance (trop chère) ou je vais faire "des heures" au GRETA.
On décide même pour nous, surtout nos obligations.
Cela n'est pas dit dans le contrat et la loi n'est pas restrictive que je sache.

Pour ma part, ma décision est prise, je vais faire une autre demande à la rentrée.
Il ne faut pas sortir les gens du chômage, les mettre en précarité et refuser qu'ils suivent une formation.
On tire un peu trop sur la ficelle, on profite un peu trop des jeunes.
Ma demande pour la rentrée sera en fonction de mon travail.

On a trop tendance aujourd'hui à profiter des contrats "précaires" en oubliant les droits qu'ils apportent au salarié pour ne lui demander que les obligations de service.

Cordialement

Claire
AVSco Aquitaine
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Pascal Ourghanlian
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Message par Pascal Ourghanlian »

Situation des AVS sur mon département à la rentrée :

- reconduction pour l'année scolaire 06/07 des contrats en cours et qui arrivent à échéance (beaucoup au 31 août, quelques uns jusqu'au 31 décembre) sur la base actuelle (contrat 35 heures au SMIC - soit 41 h. sur 36 semaines) ;
- recrutement (pour le moment) de 10 (!!!) nouveaux AVS, sur les bases horaires suivantes : 17 h. 45 pour les étudiants, 20 h. pour les autres [je ne fais pas d'erreur, je parle bien des contrats AVS, pas des contrats d'avenir/EVS...] ;
- récupération (sans doute) des 30 à 40 moyens "lutte contre l'illettrisme" (CP accompagnés) pour les basculer sur les missions d'intégration ;
- engagement (a priori) de maintenir un AVSco plein temps sur chaque CLIS.

Qui vivra verra...

MAIS :
- le système ne semble pas pérennisé au-delà de 2007 (sauf effet d'annonce probable au moment des élections) ;
- pour avoir participé aux commissions de recrutement des AVS, je peux témoigner de deux choses : 1/ la qualité globalement "bonne" des candidats [80 pour 10 places !!!], qui ont un vrai projet d'accompagnement du handicap et un grand "bon sens" [je sais, ce n'est pas "à la mode", mais ce qui est demandé aux AVS en situation, c'est de la réactivité, et du bon sens] ; 2/ la méconnaissance globalement importante de l'institution dans laquelle ils souhaitent trouver une place et, donc, l'incapacité à anticiper la distance juste qui devra être la leur dans la dite institution ;
- l'inanité de la "formation" proposée : AFPS, notions d'informatique, quelques conférences de haute volée sur l'autisme - sans aucune certification, ni aucune validation.

Malgré tout :
- vous faites un boulot essentiel, même si ingrat, pas reconnu, sous-payé, exploité ;
- vous avez le droit (si vous n'en avez pas nécessairement les moyens) à des vacances...

Alors, bonnes vacances !!!
Cordialement,
Pascal Ourghanlian
Boogie
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Message par Boogie »

Situation des AVS dans mon département à la rentrée :

- pas de recrutement excepté sur les départs (avec l'amputation de 40 % du budget, en même temps...)

- pas d'augmentation de temps de travail : uniquement des 50 % voire exceptionnellement passage à 60 % ; maintien des temps pleins pour la dizaine de chanceux (sur 106)

- possibilité pour les AVS-co de compléter leur "temps plein" (= à 20 h) par un mi-temps d'assistant d'éducation dans le même établissement (à confirmer)

- plus d'AVS-i en maternelle, remplacés par les CA et CAE d'Emploi de Vie Scolaire -EVS- (comme partout)

- peut-être une analyse de pratique mensuelle !! (mots de ma coordinatrice en réponse à mon insistance sur ce sujet au moment de notre réunion de bilan : "si je dois réussir quelque chose ce sera ça "... si ça ne se met en place, faudra t-il en déduire que tout est raté ? ? :lol:)


Notre petit groupe d'AVS a pris contact avec un membre de la FNASEPH qui nous a dit que dans le groupe de travail conjoint avec la FSU pour proposer une professionnalisation de la fonction d'AVS (différente de celle de la CFDT) il leur manquait.. des AVS.

Chacun dans vos départements, renseignez-vous, soyons autant que possible volontaire, même si de toute façon ça semble joué pour 2007-2008, il faut essayer non pour nous actuellement en poste mais pour ceux qui suivront... si nous, les premiers à faire ce travail au sein de l'EN, on ne dit rien, ça équivaut pour moi à une validation tacite de ce dispositif mal foutu sauf pour les gestionnaires aux commandes de l'EN.

'culés

(oups)

Sus à la résignation, même si c'est pour perdre, il faut essayer.

(fichtre, quelle apostrophe)

Voilà, sur ce bonnes vacances si vous en avez
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Message par Boogie »

AVS

attention, ce dispositif s'auto-détruira dans cinq secondes

l'an passé : pas de recrutement, on plafonne. Vol stationnaire, on arrête de battre les ailes, on profite du courant chaud (enfin... brrrrrr, façon de parler, hein)

l'an prochain nous passons de 70 ETP à 53, a dit Mr L'IA en commission paritaire en septembre. Monsieur le porte-épée des grands chevaliers du haut des tours crénelées, eux-mêmes vassaux des princes de l'autre-bout-là-bas, eux-mêmes esclaves des prêtres du géant de chiffre. Wahyoo ! un coup de plomb dans l'aile ! on vire à gauche, le sang afflue dans l'oeil, on n'y voit plus rien

p'tain va s'côsser la meurgoulette lô

Pauvres de nous, enfin façon de parler.

enfin bref, ça va pas durer, les AVSi, comme prévu. Et l'expérience accumulée ne servira pas collectivement.

Collectiv' quoi ?

... non, rien.

Juste pour 'le chacun sa besace'. C'est toujours ça, on dira, mais bon.

M'enfin.

votre mission si vous l'acceptez consistera à quand même bien faire votre travail. Ne pas céder à l'injonction de substituer le devoir de se faire plaisir au plaisir de faire son devoir. (Alain Accardo, communication personnelle, même si tu n'es pas lecteur ici)

(la note réac peut-être perçue par certains dans cette formule n'en est pas une).

(et de toute façon je n'ai pas d'humour)

haut-les-coeurs
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Message par claire »

Bougui

rien compris fo dire que je ne suis qu'avs
donc si toi pouvoir redire tout
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Message par Boogie »

Bonjour

Moi aussi je ne suis qu'un AVS.
Désolé Claire, je me suis embarqué et ai oublié de faire attention à être compris.

C'était un peu ésotérique, je l'admets, et un peu "humeur", aussi.

Je vais tenter de m'expliquer, et en même temps de prolonger un peu.

ETP, c'est Equivalent Temps Plein.

Je disais en fait que dans mon département, le recrutement d'AVS a stoppé cette année (2006/2007) et que pour l'année prochaine (2007/2008) le nombre d'ETP va diminuer, passant de 67 à 53. Ils parviennent à faire ça à la fois en ne recrutant plus pour compenser les départs, en ne renouvelant pas de contrats, et en basculant des AVS vers de la surveillance (missions d'Assistants d'Eucation, et plus mission d'AVS).

Donc après une stagnation, on va être moins ; et surtout il y aura moins d'ETP.

L'IA a expliqué ça au syndicat en commission paritaire (CAPD) : un endroit où l'administration rencontre et cause avec des syndicats, qui représentent les enseignants. (paritaire car : présence de l'employeur et des employés).

(Il y a je crois des CAPD politique et des CAPD adminstrative mais là je ne saurais pas trop t'expliquer plus mieux.)

Bon. Pour le reste du ton employé, c'est que j'aime les images, même les boiteuses, ça me fait marrer, mais je peux pas expliquer davantage.

En parallèle, Villepin a déclamé de Matignon une ode en faveur de la professionnalisation des AVS. Autour de lui, les oiseaux chantaient et malgré qu'on soit en fin d'automne, des fleurs se sont spontanément épanouies. (voir autre sujet de cette rubrique "rapport Geoffroy"). Il a fait ça en écho au rapport parlementaire du député UMP de Seine-et-Marne Guy Geoffroy (cf. le même sujet) qui a mis d'avril à octobre 2006 (sept mois !) pour écrire trente pages médiocres - même pas écrit petit - censées constituer une évalutation du dispositif AVS et proposer des pistes de professionnalisation.

En fait c'est nul, ça vaut pas vraiment un traitement de député pendant sept mois avec en plus, sans doute, un traitement spécial pour accomplir sa mission : rédiger ce truc. Ajoutons donc qu'en terme d'esprit de synthèse et d'application à enquêter (pour fournir l'évaluation), un élève de lycée aurait pu faire mieux.

J'espère ne pas risquer ou faire risquer la diffamation. En même temps, je veux bien répondre de tout ça, rien à foutre, ça n'est pas compliqué d'argumenter.

Les AVS disparaissent donc progressivement mais heureusement on va les professionnaliser grâce à l'action du gouvernement.

Ce point, le projet de professionnalisation des AVS, est assez fourni : les enjeux autour de la forme qu'il peut prendre sont nombreux et obscurs, et comme dans le secteur médico-social comme dans l'enseignement l'heure n'est pas à la sérénité (voir l'ensemble des contributions législatives de ces, allez, quinze dernières années : retrait de l'Etat de ses fonctions sociales, pour dire vite) encore moins à l'union et encore moins qu'encore moins à un rapport de force favorable (très peu de syndicalisation, c'est-à-dire très peu de réflexion collective et pas de représentativité), bien peu de syndicats s'en préoccupent (à part la CFDT), bien peu de gens sont vraiment informés, bien peu s'y intéressent, tout le monde, en gros, attends apathiquement, dans ces milieux-là, que le gouvernement fasse : eux sont trop occupés, ou pas assez concernés, ou carrément hostiles (à la fois à l'existence des AVS - nouveau métier, nouvelle concurrence et, bien évidemment, diviser pour mieux régner c'est toujours d'actualité - et au gouvernement)

Ce projet de professionnlaistion est donc un truc pas facile à appréhender du point de vue politique, ça brasse pas mal.

Mais nous, AVS, on peut avoir (on a) un point de vue (certes pas trop sur le plan politique et sur celui des enjeux de pouvoir), consécutif à notre expérience. Il est issu de la pratique qu'on a eue.

Pour moi, la moindre des choses dans un projet de professionnalisation serait de donner les moyens aux AVS de réfléchir collectivement à la mise en forme (formalisation) du produit de leur expérience de quatre années, voire plus pour les AVS qui étaient aupravant employé(e)s par les assos. Au niveau départemental, par exemple, dans un premier temps, sur une période assez longue, au moins une année scolaire. Puis une mise en commun au niveau national après l'élection de représentants - élus pour servir - censés apporter le fruit du travail de leur département pour une mise en commun et une confrontation du résultat aux points de vue des syndicats enseignants.

Mais là, tu vois, on peut rêver : le gouvernement actuel (c'est un scoop) n'est qu'un ramassis de raclures de bidet, juste bon à se baffrer, à mépriser les autres en feignant le respect et à se maintenir (au prix du développement d'une énergie incroyable, sans doute supérieure à celle qu'ils mettraient pour vraiment progresser) dans leur auto-fiction et leur ignorance crasse de tout ce qui est différent de leur sous-culture technocratique et capitaliste.

Bre. (c'est une onomatopée illustrative).

Bon j'ai voulu expliquer mais je ne sais pas trop si j'ai vraiment arrangé les choses.

N'hésite pas à me questionner si j'erre encore à dire des trucs incompréhensibles, voire outranciers, exagérés, n'importe quoi, débile toi-même autre chose aussi, la discussion c'est plaisant.
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claire
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Re: BO n° 13 du 31 mars 2006

Message par claire »

Bonjour

Une info toute "fraîche" :

Décret n° 2008-316 du 4 avril 2008 concernant les conditions de recrutement et d’emploi des assistants d’éducation.
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