La mise en place des ESS

[zacharie]

J'aimerais avoir quelques éléments sur la mise en place des ESS. Nous avons déjà commencé à faire quelques ESS,pour moi 2 l'année 2007-2008 et à ce jour j'en ai fait 2 pour l'année en cours. Etant affecté avec des jeunes qui partent de l'établissement, je dois (obligatoirement) mettre en place 6 ou 7 ESS avant la fin de l'année scolaire.Mais, je suis confronté au fait que ,la personne référente, à savoir l'enseignant référent n'est pas encore"opérationnel" dans la ou une méthodologie de ces Equipes de Suivi de Scolarisation. Normalement, ces personnes sont ressources pour veiller à les assurer. Ne connaissant pas le secteur et par là même les établissements susceptibles de convenir aux jeunes dont je suis responsable, ma question (un peu long mon texte, oui,c'est vrai) est celle-çi est-ce moi qui doit contacter les différents directeurs d'école ? (upi ou clis) et instits ou l'enseignant référent qui est celui qui s'en préoccupe.
Deuxième question: j'ai des parents qui souhaitent que leur enfant puisse intégrer une UPI ou une CLIS, (alors que si les compétences scolaires sont compatibles avec un UPI ou une CLIS) c'est le comportement qui pose problème avec de sérieux troubles que je qualifierai "d'incompatible" avec une intégration. Sur ce point, je suis bien seul face aux familles.
Pouvez éclairer ma lanterne ou me faire part de vos expériences sur ces orientations et de la façon dont votre établissement gère les ESS.
Notre direction nous a dit clairement que ce sont les instituteurs qui doivent provoquer ces ESS lorsque les familles ne le font pas.
Je sais que dans certains départements, il y a des enseignants qui n'ont pas encore participé à des ESS.
Merci de répondre à ce nouveau sujet que je provoque, mais qui me semble au coeur de ce dispositif qui en est à ses balbutiements.

[Pascal Ourghanlian]

Bonne, et épineuse, question, que nous évoquions hier encore avec Daniel pour conclure sur la grande disparité des pratiques d'un lieu à l'autre...

Que disent les textes : tout enfant handicapé scolarisé (et tout enfant handicapé doit pouvoir l'être) relève d'un PPS, qui fait partie de son plan de compensation (au même titre, par exemple, que son orientation vers un IME), et donc voit la cohérence et la continuité de son parcours scolaire confiées à un enseignant référent qui a pour mission, entre autres, d'organiser les ESS.

L'enseignant référent organise les ESS, pas l'instit', ni le directeur - même si en concertation étroite avec eux -, de telle sorte que les parents soient disponibles (et présents - sinon ce n'est pas une ESS, mais une simple, et parfois nécessaire, EE) et en liaison avec les services de soins (en interne et/ou en externe).

Relèvent d'une ESS tous les élèves, qu'ils soient scolarisés exclusivement en interne dans l'établissement avec les enseignants MàD, en alternance interne/externe par intégration partielle en milieu ordinaire (dont CLIS et UPI) ou totalement en intégration externe.

Dans la pratique, pour ce qui me concerne (je n'ai pas encore réussi à faire mieux...), j'assure les ESS des gamins scolarisés en externe, à temps partiel ou à temps complet, sur l'école ou l'établissement où se fait cette scolarisation.
Pour les gamins qui ne sont scolarisés qu'au sein de l'établissement, et pour lesquels il n'y a pas d'évolution notable du projet, l'établissement "gère" (ce n'est pas la loi, puisque les établissements spécialisés font explicitement parties des secteurs des référents, mais c'est ce que préfèrent souvent les directeurs d'établissements que je fréquente, et c'est ce que je peux humainement faire en terme de temps). J'espère, sur un court/moyen terme, pouvoir au moins faire une réunion annuelle de synthèse pour évoquer chacune de ces situations.
Pour les gamins dont le projet évolue notablement (sortie de l'IME, nouvelle orientation, départ vers le professionnel), j'assure les ESS.

À l'usage, ce que je constate : pour qu'une intégration externe se passe bien, il faut que l'école ou l'établissement d'accueil soit "partant", partenaire, éventuellement pas trop éloigné (même si le transport fait partie du prix de journée), repérable par les familles (et donc de préférence l'école ou l'établissement de secteur). Ce boulot de mise en liens, de prospective, de "démarchage" incombe à l'enseignant référent.

Concernant les familles, leur demande est légitime. C'est à l'enseignant référent de les aider à comprendre qu'entre légale, légitime et pertinente pour répondre aux besoins de leur gamin, il y a de la marge... Il faut donc travailler les essais d'intégration en milieu ordinaire, soit sur des temps courts, soit sur des activités bien investies par le gamin, soit sur des activités à "haut potentiel social ajouté"... Si le gamin est intégré en CLIS ou en UPI, il bénéficie de l'appui de l'enseignant spécialisé et de l'AVSco (s'il y en a) ; s'il est intégré en classe ordinaire, il peut être accompagné par un AVS.

Pour ne pas charger la mule, les enseignants référents font souvent ce qu'ils peuvent. Ils sont un nombre non négligeable à être "jeunes" dans la profession voire dans l'ASH, à "bidouiller" comme ils peuvent un nouveau métier pour lequel ils ne sont pas formés. Ils ne sont généralement pas réticents à mutualiser les pratiques et co-construire avec les enseignants en charge des gamins et qui ont, parfois, plus de "bouteille" qu'eux...

Tout est à construire, il n'y a pas de réponse toute faite.