... Enseignants spécialisés que sont les référents, pour la plupart (car certains départements, faute de candidats, ont été obligé d'ouvrir le recrutement à des enseignants non spécialisés), MAIS qui ne sont pas reconnus comme l'étant : leurs bulletins de salaire portent pour mention "sans spécialité" ou, plus précisément, la case "taux horaire ou NBI" est désormais laissée vide (pour mémoire, "NBI 027", par exemple, pour les coordonnateurs d'ULIS).
C'est là que le bât blesse, me semble-t-il :
(article 2 de l'Arrêté du 17 août 2006 relatif aux enseignants référents et à leurs secteurs d'intervention).L'enseignant référent est, au sein de l'éducation nationale, l'acteur central des actions conduites en direction des élèves handicapés
Cette centralité de leur action est valorisée par une "indemnité de fonction particulière" (200408) et par une "indemnité référent handicap" (201624) pour un montant mensuel total d'environ 145 euros.
Soit on estime que cette centralité est ainsi rémunérée à sa juste valeur (pour rappel, 27 points de NBI tournent autour de 125 euros), soit on considère que la fonction d'enseignant référent, de par les missions qu'il remplit, nécessite d'être mieux considérée - et les actions à mettre en œuvre dépendent de cette appréciation.
Car j'ai le sentiment qu'une action centrée sur l'ISAE est vouée à l'échec : le législateur a souhaité faire de cette indemnité une reconnaissance du temps que les professionnels "devant élèves" (puisque c'est l'expression consacrée - et c'est aussi sans doute un glissement qu'on a laissé se produire lorsque d'instituteurs de catégorie "active" les professeurs des écoles sont passés dans la catégorie "sédentaire") passent en actions de suivi et d'accompagnement des élèves - actions qui sont à la base du travail de l'enseignant référent, certes, mais qui n'est pas réputé œuvrer devant élève (désolé, mais les arguments du type "les élèves participent aux ESS" me semblent a minima une argutie (je sais bien que certain candidat estime que le respect de la Constitution en est une...), et plutôt relever de la mauvaise foi).
Avant de décider des modalités d'une action aussi collective que possible (et la disparité des situations fonctionnelles locales laisse mal augurer d'une action type "conditions de travail", voire "remboursement des frais de déplacement"), il me semble nécessaire de définir ce que l'on souhaite revendiquer : la reconnaissance d'un travail que seuls des enseignants spécialisés peuvent mener à bien (mais on trouvera toujours des collègues non spécialisés qui font au moins "aussi bien", et réciproquement...) - ce qui est ma position (et qui demande de ne jamais abdiquer sur le qualitatif...) - avec une indemnité de fonction particulière équivalente à celle dévolue à la direction d'une SEGPA, par exemple.
Pour ce qui est des particularités ZEP-REP définies sur des critères géographiques, elles doivent s'appliquer à ceux qui relèvent de ces critères tant que ce sont ceux-ci qui sont retenus (mais l'éducation prioritaire a "du plomb dans l'aile" et, mais on sort du sujet de ce post, il y a certainement à s'interroger sur des mesures plus efficaces (deux maîtres par classe, par exemple - je n'ai pas dit "un maître plus" par école...), ce qui n'enlève rien au travail colossal mené depuis 35 ans dans ces territoires...
Désolé d'avoir été un peu long et, certainement, d'en avoir hérissé certains