Nombre d'élèves suivis en tant que stagiaire

[Dominique Douay]

Etant stagiaire au CAPA-SH, en début d'année scolaire, lorsque j'ai demandé au professeur référent combien d'élèves nous serions susceptibles de suivre, elle m'a dit de le demander à la tutrice. Celle-ci m'a dit qu'il fallait absolument, pour être efficace, prévoir 2 séances par semaine pour chaque groupe, il me faudrait donc prévoir de prendre 6 groupes maximum (3 le matin, 3 l'après-midi). De ce fait, j'ai organisé un roulement avant et après la récréation, mais comme je jongle sur plusieurs écoles, que je me déplace lors de la récréation (écoles distantes de 5 km soit à peu près 5 à 10 minutes pour débarrasser et se réinstaller de l'autre côté) je n'arrive guère à prendre un temps pour noter ce qui vient de se passer lors de la prise en charge.(Je n'arrive guère à prendre des notes lors de l'animation du groupe.) Peut-on se permettre de prendre du temps pour noter à chaud les différentes remarques sur les attitudes, les interventions des uns et des autres? En effet, nous venons de nous rendre compte, que beaucoup d'entre nous, stagiaires en alternance 2 jours-2 jours, nous nous sommes faits prendre par les besoins du terrain, et nous avons foncé, en étant "maître E" à mi-temps sur le terrain sans prendre le temps de mûrir. Or dans le BO spécial N°4 du 26 février 2004 est stipulé : " Les temps de mise en situation professionnelle devant les élèves, hors ces heures de regroupements, constituent un élément de la formation. Dès lors que la forme d’aide spécialisée s’écarte du modèle de l’intervention pédagogique au sein d’un groupe d’élèves, elle n’est mise en oeuvre que progressivement, au fur et à mesure des connaissances et compétences acquises en formation. )
Même si ce texte est explicite, certains IEN considèrent que nous sommes à mi-temps, et acceptent mal que nous ne soyons pas efficaces immédiatement et j'aimerais que certains professionnels se prononcent donc sur le nombre possible d'élèves à prendre en charge en donnant une fourchette afin que les prochains stagiaires CAPA-SH ne se retrouvent pas dans une situation analogue et sachent prendre le temps de se former également sur le terrain.
Peut-être que notre situation est liée au fait que nous soyions en alternance 2 jours-2 jours et que les collègues en formation dans d'autres académies n'ont pas le même souci.
Merci de vos réponses

[Pascal Ourghanlian]

Bonjour,

Ah ! ce vieux fantasme des E qui seraient E par envie de quitter la classe et de moins bosser que les autres...

Le rythme 6 groupes de remédiation par jour n'est pas tenable ! Sauf à faire de la m... et à ne prendre aucun temps de recul et de prise de notes. Et cela n'a rien à voir avec l'alternance 2/2.

Lorsque je bossais en RASED, je prenais un groupe avant et groupe après chaque récré du matin et de l'après-midi (soit 4 groupes de remédiation par jour), j'étais en réunion de cycles, de "signalement", de concertation ou de synthèse tous les midis, je recevais les parents tous les samedis - je n'avais pas l'impression d'en faire moins que les autres, instits "ordinaires" dans leur classe ou IEN.
C'est un peu différent si vous prenez aussi des groupes de prévention, surtout en mater' - où la durée de la séance va de 35 à 45 min maximum, et que l'on peut donc enchaîner avec une séance de remédiation de 3/4 d'h, en CP à partir de février, par exemple.

Ce mode de fonctionnement était très explicite dans mon projet, connu des autres collègues du RASED (qui ont fini par l'appliquer et par arrêter de courir après un temps irréfléchi), des collègues des écoles et de mon IEN. Il avait été validé lors de mon US3 de CAPSAIS par mon IEN, l'IEN AIS et les pairs, bien plus anciens que moi dans la fonction et qui approuvaient ce temps donné au temps.

Circonstances circonstancielles, bien sûr, mais ça existe et ça peut donc se défendre...

Bon courage !

[Dominique Douay]

Merci de votre réponse si rapide.
Je pense que, peut-être lors du CAPSAIS, la formation permettait aux enseignants de mûrir et de progressivement comprendre leur identité professionnelle. Je me rends compte que même si j'ai été avertie que la prise en charge était progressive, par l'IUFM, par la tutrice qui m'avait proposé de m'aider sur le terrain en prenant un groupe progressivement, j'ai refusé car je ne me voyais pas "abandonner" mon poste E (Je suis la seule sur le réseau en tant que maîtresse spécialisée avec un psychologue scolaire qui a un plus grand secteur que le mien; il n'y a plus de poste G). Lorsque j'ai vu ma tutrice opérer fin juin, cela me paraît tellement facile, j'ai pensé naïvement qu'avec mes 20 années d'expérience d'enseignante, j'allais m'en sortir!
Or, je déchante car je me rends compte que je suis incapable d'analyser correctement les réussites des élèves lors d'un Médial CE1, que je me sens complètement démunie pour analyser précisément une séance et pouvoir rebondir sur la prochaine
Sur le terrain, j'ai eu des difficultés pour faire accepter le fait que je n'arriverai pas à gérer des groupes de 6 ou 7 élèves. C'est très difficile à entendre quand en classe on a 26 élèves de CE1-CE2 avec plusieurs P.A.P.P. au CE2, 3 groupes dans son CE1. Pourtant, je me rends compte que je n'arrive guère à être efficace avec mon groupe de 6 CP.
Sachant que les erreurs sont formatrices, je vais peut-être réussir à repartir, cependant, ce qui me désole, c'est de savoir que les élèves pâtissent de mon inexpérience !
Enfin, je ne suis pas au bout de ma formation, je ne peux que m'améliorer !