Dyspraxie et géométrie PUIS positionnement de l'AVS

AVSi, AVSco, EVS...
clarinette
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Dyspraxie et géométrie PUIS positionnement de l'AVS

Message par clarinette »

Bonjour,

Je suis AVS et j'accompagne un élève de CM1, il a des dyspraxies notamment en ce qui concerne la motricité fine (géométrie) et les maths.

Je l'accompagne depuis quelques semaines à peine et, pour faire un triangle, nous avons mis une demi-heure (en rallongeant moi-même les droites).

Pour le moment, j'essaye de me renseigner auprès des parents pour savoir si les dyspraxies s'améliorent avec l'entraînement, car je me demande s'il est bien utile d'insister sur sa difficulté : vouloir à tout prix qu'il trace un triangle au lieu d'axer sur l'histoire de la figure (d'après les textes de Mazeau).

Que savez-vous des dyspraxies ? De leurs évolutions ?
J'ajoute aussi que cet élève est assez démotivé par les maths et qu'il n'aime pas l'école ; comment puis-je faire pour l'aider au mieux ?

Comment le remotiver ?
Dominique
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Re: Dyspraxie et géométrie

Message par Dominique »

clarinette a écrit : Que savez-vous des dyspraxies?
Voir, peut-être, http://dyspraxie.info/ et en particulier http://dyspraxie.info/scolarite.htm

Pour la géométrie, envisager peut-être l'utilisation d'un des logiciels suivants :

- logiciels "Trousse GéoTracés" et "Trousse GéoMesures" (créés pour des élèves présentant un handicap moteur) proposés par l'INS HEA :
http://www.inshea.fr/RessourcesHome.htm ... uRessource

- logiciel permettant d'utiliser des "instruments virtuels de géométrie" comme Instrumenpoche :
http://instrumenpoche.sesamath.net/

- logiciel de géométrie dynamique comme Tracenpoche :
http://tracenpoche.sesamath.net/
Pascal Ourghanlian
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Message par Pascal Ourghanlian »

J'ai fait un assez long post sur les dyspraxies ici : viewtopic.php?t=931&highlight=dyspraxie (d'où l'intérêt d'utiliser la fonction "Rechercher" du forum...).

Les logiciels cités par Dominique sont "incontournables". Dans les Trousses du CNEFEI, il s'agit de penser la figure par ses caractéristiques géométriques, l'ordinateur se chargeant du tracé en lui-même.

Sinon, effectivement, 1/2 h. pour tracer un triangle, ça n'a pas de sens. Peut-être pourriez-vous aider cet élève à verbaliser les tracés qu'il vous reviendrait de réaliser ?

(Question subsidiaire : pourquoi ce sont toujours les AVS qui posent les (bonnes) questions, et jamais les enseignants ? Ces derniers savent faire, alors ils n'ont pas de demande ? Ou ils n'osent pas ? Ou ils s'en foutent, vu que l'AVS est là pour s'occuper du gamin, et que les 25 autres leur suffisent amplement ? Pourquoi je n'arrive pas à m'enlever de l'idée que cette 3ème hypothèse est sans doute la bonne ? Pourquoi est-ce que je constate tous les jours les effets pervers de l'accompagnement par l'AVS, comme permettant à l'enseignant de ne pas considérer l'élève handicapé comme un élève de sa classe et de faire porter par l'AVS l'essentiel de sa "prise en charge" ?)
Cordialement,
Pascal Ourghanlian
clairea
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Message par clairea »

Excellente question subsidiaire !

Bien que cela ne soit pas à moi de répondre à cette question, j'ose proposer une réponse sur ce désinvestissement réel que je déplore aussi, des enseignants pour ces élèves accompagnés par des AVS.

Il me semble que l'on observe, ici, les effets secondaires du diagnostic, et que la présence de l'AVS symbolise, cristallise (et ceci en complète contradiction avec l'objectif de leur mise en place) la singularité de cet élève, renvoyant à son enseignant les limites concrètes de sa maîtrise de l'acte pédagogique.

J'aurais presque envie d'évoquer l'injonction paradoxale au sujet des missions des AVS quand il s'agit d'accompagner un enfant dans son statut d'élève. C'est déposséder le maître d'un certain savoir, avec cet élève-là, alors que la mission est justement de redonner et de favoriser l'accès de cet enfant à son statut d'élève. Le maître et son savoir ne suffisent plus, puisqu'il y a à la fois un diagnostic et une AVS.
Les effets inconscients de ces deux réalités me semblent pouvoir être reconnus dans un certain désinvestissement du maître envers cet élève car, pour le dire simplement, il se pense incompétent face à cet élève.

Je pense que nous aurions à interroger également le désir de l'auxiliaire de vie scolaire qui cherche des outils pédagogiques...

L'objet clivé kleinien n'est jamais loin...


En espérant lire d'autres réponses que la mienne sur cette question très pertinente et très actuelle.

Cordialement.
clarinette
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Message par clarinette »

Merci pour vos réponses, j'avais effectivement survolé ce post spécial "dyspraxie" mais justement vous dites que ce handicap peut être amélioré : y a-t-il quelques possibilités d'évolution qui justifierait les paroles que j'entends a l'école "il y arrivera" (instit), "il faut qu'il y arrive"( le père) ou alors, et c'est plutôt mon avis,; il s'agirait d'une certaine désinformation-négation du handicap.

Je vais terminer de me renseigner auprès de la mère de cet élève ou du médecin scolaire puis j'essayerai de dialoguer avec l'enseignante (ce qui va me demander beaucoup de psychologie pour ne pas rentrer dans le rapport de force car tout ce que je dis est contredit, a moi d'agir en subtilité)

En ce qui concerne la question subsidiaire, la 3ème hypothèse est plutôt la bonne ; je peux l'affirmer car, lors de mon expérience précédente dans un collège, j'ai pu constater le désinvestissement des professeurs mais aussi du proviseur ; le handicap est vu comme étant l'affaire de l'AVS, quand tout se passe bien et que l'AVS-réparatrice a le désir de combler et de réparer les trous, les manques, ça fonctionne, mais quand celle-ci pointe du doigt certaines difficultés en disant qu'elle ne peut pas porter le poids du handicap toute seule, c'est qu'elle n'est pas compétente.

L'AVS doit analyser en équipe éducative ses difficultés mais les profs, eux, nada, l'AVS reste une prothèse réparatrice qui peut faire office de bouc émissaire et permet à l'institution de ne pas se questionner.

Intéressant, ce que vous dites, clairea, je me disais que pour les professeurs, ça n'est pas évident d'avoir en autre adulte dans la classe, quoi qu'ils en disent, mais bon, moi, qu'est-ce que je fais : je dois rassurer un enseignant pour qui je symbolise la peur du handicap, m'adapter à l'élève, m'informer sur le handicap et puis faire le lien avec les parents, analyser mes propres projections sur cet élève et l'enseignant et ce avec les 4 élèves que j'accompagne pour moins de 600 euros par mois !

Être un répétiteur, faire travailler l'élève mais ne pas être un professeur particulier, travailler son autonomie mais combler ses manques, que de contradictions, que du non-sens, quelle absence de réflexion !
Je ne suis pas professeur de maths ni professeur spécialisé, d'ailleurs les maths ont été un véritable calvaire dans ma vie scolaire, et là on me demanderait d'expliquer des choses avec lesquelles j'essaye de me réconcilier par nécessité !
Oui, les enseignants sont contents de se décharger sur l'AVS, car ils ont déjà tant de choses à faire, ils ont déjà du mal pour les élèves en retard scolaire alors, les élèves handicapés, n'en parlons pas !

L'élève handicapé se situe à la limite du savoir, il n'est pas qu'un tuyau digestif que l'on gave et qui recrache sur sa copie, on est obligé de penser différemment avec lui, peut-être que cela renvoie l'enseignant à une logique de soin, car ils se disent qu'il vaudrait mieux qu'ils soient en "enseignement spécialisé", en "institut spécialisé". Peut-être que ce sont ces 2 logiques qui s'opposent : le savoir et le soin, je ne sais pas...

Surtout que ces enseignants, souvent, ils ne sont pas toujours demandeurs de rencontrer l'autre mais sont aussi dans une position de pouvoir sur l'autre. Certains me disent que ces jeunes sont paresseux et ne comprennent rien, que ce sont des petits cons ; peuvent-ils se permettre de dire la même chose d'un élève handicapé ?

Et puis, pour qu'il y ait plus d'investissement des professeurs, ne faudrait-il pas que la parole circule, des réunions de régulation pour les enseignants aussi... Sans parole, pas de sens, pas de mouvement.
Boogie
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Message par Boogie »

L'objet clivé kleinien

hum

Moi, la psychologie, si ça n'aide pas à mieux vivre, je me dis que ça sert autant que la philosophie des scolastiques.

Même bateau.

L'objet clivé kleinien, ouais, certainement ouais.

Interrogeons les désirs, oui, interrogeons.

Et pourquoi on n'interrogerait pas les désirs de l'analyste sauvage qui conserve dans l'expression de son esquisse d'analyse ce qui ne peut que demeurer un ésotérisme obligatoire aux yeux du non-initié ?

J'ai constaté que savoir décrire et expliquer peut contribuer certes à mieux faire mais ça n'est absolument pas mécanique. Et j'ai aussi constaté que savoir décrire et analyser peut maintenir dans une totale incapacité à faire. Et ça n'est pas mécanique non plus, c'est vrai.

Enfin breuf, breuf, désolé (en fait pas vraiment, c'est pour la politesse) pour le penchant agressif de ma petite bafouille, ça doit être, tel que je me connais, mon objet clivé kleinien qui fait des siennes.
"Je préfère me débarrasser des faux enchantements pour pouvoir m'émerveiller des vrais miracles." (PB)
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Message par clairea »

Vous avez raison Bougui, la psychologie telle que je la pratique ne sert à rien d'autres que penser, elle n'a pas de versant pragmatique.

Les effets thérapeutiques ne sont pas ici attendus je l'espère dans ce forum de discussion, mais au vu du poids de certains mots, on pourrait douter de cette opinion.

J'aurais peut être dû prendre le temps de développer cette idée d'objet clivé mais je n'avais que peu de temps pour cela (aspect pragmatique pour le coup). Je reprendrai plus tard cette idée. Je réponds cependant rapidement à votre critique et à votre agacement.

Nous nous autorisons à écrire ici que certains enseignants désinvestissent certains élèves, nous interrogeons ce qui se joue dans l'accueil des enfants avec une AVS, je pense qu'il serait également pertinent de questionner la position subjective de l'AVS.
Questionner n'est pas analyser, même si pour en avoir rencontrés beaucoup je peux déjà avoir quelques hypothèses préconstruites, je ne le nie pas, mais elles ne sont valables que dans l'espace singulier.
En revanche, la place de l'AVS, et l'injonction paradoxale intrinsèque à sa mission même, me semble pouvoir être analysées de façon plus transversale, et j'en prendrai la liberté intellectuelle, en espérant ne pas trop vous agresser.

Pour ce qui est de l 'analyse de désir du psychologue :) j'ai un peu travaillé cette question mais pourquoi pas entendre vos hypothèses :)
clarinette
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Message par clarinette »

Ce qui se joue, à mon avis, en ce qui me concerne en tout cas, c'est le désir de réparation : réparation de l'enfant blessé en soi avec toute la difficulté de ne pas se positionner en maman idéale ou en professeur idéal, de laisser l'élève devenir autonome dans un système où l'AVS devient la condition d'inclusion de cet élève (dépendance de l'élève à "son" AVS, j'ai pu noter dans les compte-rendu à quel point le possessif est utilisé).

Le psychologue, lui, il est seul, il est considéré comme le sujet supposé savoir mais l'AVS, il est seul comment ?
Boogie
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Message par Boogie »

"au poids de certains mots, on pourrait douter que des effets thérapeutiques ne soient pas attendus sur ce forum de discussion". Si vous parlez des miens ou de certains des miens, vous confirmez par votre pose ce qui a fondé ma réaction quant à l'objet clivé de Mélanie. Et même si ce ne sont pas les miens, votre ton allusif et supérieur me déplaît.

L'AVS, sans cadre institutionnel, sans véritable contenance propre à l'existence et au partage d'une vraie culture professionnelle, est seul au plus haut et au plus fort sens du terme.

Certes l'entourage professionnel (enseignant, référent, psychologue scolaire, médecin, etc...) contribue à atténuer cette absence d'existence légale, mais cette dernière, j'ai tous les jours l'occasion de m'en rendre compte, est très déstructurante à la longue.

(Ou, à défaut, pas structurante du tout)

Je n'en ai pas fini de maudire ce boulot et, malgré ce à quoi pousse la raison quand on resitue historiquement l'émergence de la fonction d'AVS au sein de "l'intégration scolaire", j'entretiens contre ceux qui s'en contentent au nom du réalisme une hargne féroce.

De mon point de vue, ce type de boulot (précaire : temporaire, mal payé, pratiqué dans l'isolement et sur la base du dévouement) a une fonction réellement très dévastatrice pour l'ensemble des générations qui s'y forgent une vision du monde du travail social ; fonction qui trouve son principe dans cette absence de définition et de contenance institutionnelle.

A l'instar d'autres métiers en difficulté d'identité ou en grande évolution interne (comme les assistants de service social), les AVS sont définis par la négative, par ce qu'ils ne peuvent pas être.

L'intersection de tout ce qu'ils ne sont pas donne l'idée de ce qu'ils font et de ce qu'ils sont.

Ce point mériterait à mon avis d'être creusé par ceux qui en ont les moyens. Peut-être l'a-t-il déjà été.

(ça me fait penser à l'analyse que j'avais lue concernant l'incessant usage par Sarkozy des phrases interro-négatives. Le point commun avec la définition des AVS par la négative est que le "non", avec lequel tout le monde est d'accord, masque la véritable teneur des intentions et empêche tout autre point de vue ou angle d'analyse de s'exprimer).

-----------

Le désir de l'AVS ?

J'ai constaté que nombre de collègues sont soit concernés directement par un handicap, parfois léger mais forcément fondateur, soit concernés de près, dans leur entourage par exemple. Il y a pour eux dans le fait de travailler en tant qu'AVS le désir - voire la volonté consciente - de réparation, comme le dit justement Clarinette ; le désir que les souffrances rencontrées ou ressenties en échos à celles de leur entourage à l'école se trouve étouffées dans l'oeuf ou parlées ou accompagnées afin d'en réduire les effets souvent dévastateurs.

Pour les autres, retrouvés dans cette fonction plus ou moins par hasard, il y a diverses explications, à mon sens.

Il y a ceux qui échouent de manière récurrente aux concours d'entrée et se retrouvent ainsi "déclassés" (au vu de leur ambition) dans une fonction subalterne et précaire (là on peut interroger le désir de trouver des outils pédagogiques, comme vous le dites précédemment Clairea).

Il y a ceux qui au contraire sentent et voient ce boulot comme un progrès dans leur vie professionnelle ; des femmes (souvent) peu ou pas diplômées qui sont entièrement conquises par la noblesse des missions de l'AVS et considèrent comme un aboutissement en soi le fait d'exercer ce qu'elles pensent être un métier.

A priori ces AVS-là déchantent rapidement, à mesure que leur édification concernant le minimum de culture juridique et professionnelle propres au milieu de l'EN et du travail social augmente, et à mesure que les échanges avec les collègues se trouvent aussi possibles - ce qui n'est pas le cas pour tout le monde.

Pardonnez ces catégorisations un peu lapidaires, elles ne font que répondre à mon sentiment.

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Le désir du psychologue ?

Je n'ai contrairement à vous jamais travaillé sur cette question. Mais je connais des psychologues et ai reçu des bribes rudimentaires de connaissances en psychologie, notamment en psychanalyse.

A la suite de Pierre Bourdieu, je pense que "tout est social". Que les structures de la société et de notre environnement se trouvent inscrites dans nos corps, "in-corporées", selon les modalités de l'expérience que nous en avons. Et j'en tire une méfiance fondamentale avec une certaine forme de pratique de la psychologie.

Ce que je n'aime pas trop avec la psychologie, c'est la place qu'elle prend dans le discours dominant, le discours de tous les jours. Je trouve qu'elle a des atours d'outil totalitaire : quand la contestation, la désobéissance, les mouvements collectifs, le chômage, la délinquance ... passent à la moulinette (souvent médiatique) de la psychologisation effrénée.

Quand la psychologie se trouve dépassée dans ce qui est censé fonder sa pratique et qu'elle contribue à fournir des éléments, hors cadre scientifique, pour définir socialement la limite entre le normal et le pathologique. Ecoutons les éditorialistes parler des syndicalistes, par exemple, et sentons le silence de la communauté scientifique des psy dans son ensemble face à ces utilisations récurrentes, sauvages et malhonnêtes de concepts de psychologie.

Je suis un ignorant, mais c'est mon point de vue : la psychologie est propre à servir les aspects les plus conservateurs et réactionnaires de l'institution et du point de vue dominant sur le monde social, et ce beaucoup plus que l'inverse.

Auparavant étudiant en service social, j'ai eu l'occasion de me rendre compte dans les institutions employeurs à quel point elle joue un rôle de maintien de l'ordre par le biais de la disqualification pathologique de toute position contestataire au sein de l'institution.

Alors que souvent, du fait de la nature du recrutement des cadres, de la nature des lois appliquées, des spécificités de l'organisation bureaucratique, c'est l'institution qui est elle-même pathologique, et qui, par le biais de ses représentants les plus zélés à l'intérioriser pour s'approprier son pouvoir, projettent sur ses détracteurs ses propres dispositions.

Le désir du psychologue dans tout ça est sans doute à voir dans sa volonté d'être vecteur de l'essence institutionnelle telle qu'il la perçoit, telle qu'il se l'est constituée (je parle pour les praticiens de ce type, pas les libéraux).

Les outils de la psychologie sont puissants, et le désir de puissance est aussi je pense constitutif de la pratique de la psychologie.

En nommant, comme les médecins du malade imaginaire, on croit connaître. Le psychologue plus que quiconque de ses collègues praticiens des sciences sociales sait nommer et décrire. Il est une victime édifiante du pouvoir du Verbe, et la "magie sociale" inhérente à sa pratique est ce qui caractérise sa puissance afférente.

Il est souvent lui-même victime de la magie sociale opérée par son propre verbe psychologisant.

J'ai une amie psychologue clinicienne, et souvent ses façons de poser son regard sur le monde social me font écarquiller les yeux d'effroi tant elle juge ses lacunes et ses ignorances comme négligeables comparés à sa maîtrise des concepts et de la pratique de la psychologie. C'est une féroce individualiste qui considère les mécanismes sociaux comme inexistants face à la puissance des psychologies individuelles. Ça me fait très peur, ça.

Le désir du psychologue : puissance, domination, aide, réparation ; rien n'est contradictoire.
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Pascal Ourghanlian
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Message par Pascal Ourghanlian »

Je m'immisce dans une conversation que j'ai contribué à faire naître - sans anticiper qu'elle pourrait conduire à des positions aussi tranchées, aussi prêtes surtout à rebondir sur une expression isolée de son contexte et à édifier une construction totalisante (je n'ai pas dit "totalitaire", quoique... cf. "tout est social").

Comme toute entrée privilégiée, l'entrée psy peut devenir exclusive et tendre à une hégémonie discursive autant que pragmatique. Les entrées sociale, historique, religieuse, philosophique, etc. conduisent toutes :wink: à une risque identique. D'où l'intérêt, de mon point de vue, lorsque l'on privilégie une entrée, d'en indiquer les tenants et les aboutissants ("d'où je parle") afin de laisser l'interlocuteur libre par rapport à un positionnement que l'on adopte.

Si Claire A., depuis le début de ses interventions sur le forum, indique très "clairement" d'où elle parle (de son point de vue de psychologue scolaire, formation clinicienne, très portée sur Lacan), je ne vois pas avec la même "clarté" (y compris dans l'utilisation d'un pseudo) d'où parle "bouqui". AVS ? Ancien étudiant dans les métiers du social ? Militant syndical ?

Que l'on soit rétif à telle ou telle entrée (y compris pour des raisons personnelles, intimes, en lien avec des proches...), certes. Que cette réticence en vienne à une attaque ad personnam, et laisse de côté l'argumentation pour l'invective, non.

Personne n'y gagne, à commencer pas les "jeunes" (et les moins jeunes) qui fréquentent ce forum comme lieu d'auto- et co-formation.

La position institutionnellement intenable d'AVS et socialement scandaleuse ne légitime pas un discours dévalorisant à l'encontre d'autrui.

Si le choix politique qui nous échoit à la fin de cette semaine est tout à la fois si important et si malaisé, c'est sans doute parce que "nos" hommes (femmes) politiques sont à notre image : trop imbus d'eux mêmes et plus prompts aux attaques personnelles qu'aux discussions sur le fond.

Ne tombons pas, ici, dans leurs travers...
Cordialement,
Pascal Ourghanlian
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Message par Boogie »

Veuillez m'excuser, Clairea et Pascal, pour mon message, qui est sans doute en partie tel que vous le décrivez. L'invective ne me paraît pour autant pas évidente, mais je veux bien reconnaître que vous ayez pu la sentir bien que je n'aie pas eu l'intention d'en formuler d'aucune manière.

J'ai répondu à la phrase de Clairea : "je serai curieuse de partager vos hypothèses sur le désir du psychologue". Je l'ai fait sans arrière pensée agressive, sans volonté de faire monter le ton, et sans intention de blesser qui que ce soit.

Je donnais, de manière hors-sujet c'est vrai, des réflexions générales sur la psychologie, et non pas sur Clairea que je ne connais absolument pas mis à part les messages laissés sur la rubrique AVS. D'ailleurs je ne lis (c'est sans doute dommage) aucune autre rubrique.

Réflexions que vous pouvez à loisir juger stupides ou autres mais, s'il vous plaît, n'abandonnez pas l'argumentation au profit de l'invective : vous me dites imbu de moi-même et laissant de côté les arguments mais c'est exactement ce que vous faites avec moi.

On dit "projection" en psychanalyse, non ?

De plus j'ai bien dit que j'étais un ignorant ce qui est tout à fait vrai. Je n'ai en aucun cas formulé d'attaque "ad personam" comme vous dites, si certains passages y ressemblent, je vous prie à nouveau de m'excuser pour ma maladresse.

J'ai néanmoins trouvé tendancieux l'allusion de CLairea sur le fait que certains mots du forum lui donnaient à penser que des effets thérapeutiques étaient attendus. Voyez-y de la paranoïa ou la manifestation impromptue d'un quelconque objet clivé, kleinien ou autre, ou encore une manifestation logorrhéique de névrotique border-line, m'en fous. Euh, pardon, je n'en ai cure.

L'objet du début de mon message était le suivant : soit elle explique ce qu'elle veut dire, soit elle ne dit rien, telle est mon opinion, plutôt que se contenter d'allusions qui me semblent plus destinées à d'autre personnes qu'à son interlocuteur.

D'où je parle : je suis un ignorant en matière de psychologie (mais je l'ai déjà dit) - en ce sens votre paragraphe sur les "entrées" disciplinaires est intéressant, et tout à fait juste -, j'ai 28 ans (suis-je un "jeune" qui mériterait un meilleur exemple que celui que je donne ?), je suis effectivement un ancien étudiant assistant social, AVS-i depuis quatre ans, je m'appelle Guillaume et mon pseudo est bougui et non pas bouqui, mais enfin le fait qu'il soit souligné masque la petite queue du "g" je ne saurais donc vous en vouloir pour cette petite méprise.

Je suis syndiqué mais ne milite pour aucune organisation.

Ma référence à Bourdieu me semble avoir fait naître chez vous un soupçon qui ne me laisse de m'interroger. Oui, je suis bien AVS en Loire-Atlantique, et non, je ne cherche pas à dissimuler quoi que ce soit à qui que ce soit. Je souhaite que la clarté puisse être invoquée également pour moi qui n'ai aucune tendance lacanienne.

La polémique et le ton tranché, je les ais, c'est entendu. Je les revendique, ne vous en déplaise, tout modérateur et animateur de ce forum que vous êtes. J'ai des devoirs de bonne tenue vis-à-vis de mes hôtes, certes, mais je n'ai pas l'impression d'avoir franchi les bornes.

Je ne regrette pas d'avoir réagi comme je l'ai fait, oups pardon, si je sors des bonnes conduites exigées entre gens de bonne compagnie.

Mais je n'ai pas été dévalorisant vis-à-vis de Clairea, alors s'il vous plaît ne le soyez pas vis-à-vis de moi en me prêtant des postures que finalement vous adoptez en me réduisant à quelqu'un d'imbu de lui-même et dominé par la souffrance créée par le travail que j'occupe - qui, grâce en partie au fait que je peux exprimer, ici notamment, mon indignation et ma révolte, est tout à fait supportable, je vous rassure.

Votre réaction, pour finir, me déçoit assez considérablement dans la mesure où elle me démontre la prééminence de la tendance a se grouper entre semblables et ruer sur une lecture honnête et complète de messages de personnes trop différentes.

Je veux bien ouvrir un autre fil avec mes remarques d'énervé du bulbe - qui ne sont pas dénuées d'arguments, encore en faudrait-il pour démontrer qu'il n'y en a pas -, à moins bien sûr que sans bagage de psychologie mon bavardage soit sans intérêt aucun, tout imbu de lui-même qu'il est.
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clairea
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Message par clairea »

Bon je reprends rapidement le fil de cette discussion pour préciser ma pensée..

Après avoir souligné l’injonction paradoxale contenue dans les missions de beaucoup d’AVS, et qui rend à mon sens l’exercice de ce métier quasiment impossible, j’avais avec vous reconnu que la présence de l’AVS auprès de l’élève dans son rapport aux apprentissages, dépossédait l’enseignant de son savoir et le conduisait parfois à un certain désinvestissement de son élève.
J’avais ensuite proposé d’interroger également, de façon parallèle, « le désir de l’AVS qui cherche des outils pédagogiques ». Je le reprécise car je n’avais pas proposé de questionner le désir de l’AVS (au sens universel d’entrée dans cette profession) mais ce qui se joue dans son rapport avec les outils pédagogiques. La discussion a ensuite questionné le désir de l’AVS plus largement, me rappelant combien tous les mots n’ont pas la même valeur dans une phrase.

Vous m’accorderez sans doute que je n’ai apporté aucune réponse tranchée à cette question et que le poids de ces mots a été essentiellement d’ouvrir un espace de questionnement. L’objet clivé n’était qu’une porte que j’indiquais comme pouvant permettre une lecture mais en aucun cas une conclusion tranchée, même si le style, ma fatigue aidant, était un peu trop condensé.
Les certitudes ne valent que dans l’espace social et je n’aime pas ce genre de psychologisation stérile que vous dénonciez… Quand on travaille en clinique, on apprend surtout son ignorance et comme je l'ai souvent écrit, on apprend de l’autre car aucun enfant ne correspond au paragraphe 3 du quatrième chapitre du DSM IV …

L’objet clivé donc est un outil de lecture intéressant dans les situations où deux adultes se retrouvent au chevet d’un enfant en souffrance. C’est le jeu dévastateur de la bonne et mauvaise mère qui prend appui sur les sentiments légitimes de l’adulte envers l’enfant et de son désir incontournable de réparation… Etre le sauveur, celui qui pourra aider cet enfant.
Pas de méprise sur mon propos, tout adulte confronté à la souffrance d’un enfant rencontre ce genre de sentiment (à moins d’être un être particulièrement insensible), et c’est parfois grâce à ce sentiment que des effets thérapeutiques apparaissent parfois, là où on ne les attendait pas. Mais voilà, dans le cas d’une action conjointe sur le terrain pédagogique de deux adultes auprès d’un enfant, le risque de retrouver cette bipartition tranchée des rôles est réel. Et il y a peut-être un peu de cela quand un enseignant délaisse les contenus pédagogiques à l’AVS ou que l’AVS s’en empare en affirmant qu’il ne se fait rien dans la classe pour cet enfant. J’insiste sur la valeur du risque qui ne veut pas dire que chaque situation pourra se comprendre selon cette thématique. D’où ma fonction de psychologue qui est essentiellement de faire émerger un questionnement, d’inviter les acteurs en présence à penser leur action.

Les réflexions de clarinette m’ont semblé très pertinentes et lucides. Pouvoir s’interroger sur ces choix et sur ces ressentis quand on travaille au plus près de la souffrance infantile est une qualité essentielle. Les psychologues ont pour mission essentielle d'aider et de favoriser cela.
Enfin, une fois encore, la réponse à cette question ne peut être que singulière mais nous pouvons, je crois, sereinement, ouvrir des pistes d’interrogations sur cette thématique. Vos contributions aussi Bougui sont intéressantes, je regrette seulement que vous soyez sur la défensive, cela gâche, à mon sens, la qualité de votre intervention.
L’avantage de ce forum est le croisement des regards, le vôtre de praticien et de penseur du social complète le regard de Pascal ou du mien selon nos approches respectives. Si je méprisais votre approche, je me contenterais de discussions entre psychologues dans d’autres lieux et je trouverais peut-être là l’arrogance d’un savoir sur l’autre, autre comme simple objet d’étude. Ici, on échange, on se contredit parfois, mais on avance et on pense dans le respect de chacun.

Pour le désir du psychologue, Bougui, il y a un fond de vérité mais aussi un fond de méconnaissance de cette profession. Vous avez une mauvaise image du psy, par vos expériences ou pour d’autres raisons, vous n'êtes pas le seul. Si vous pensez la psychologie telle qu’elle se pratique parfois de façon diabolisante comme dans les pays anglo-saxons, alors je partage en partie votre aversion. Mais vous stigmatisez vous-même si rapidement et si durement ne serait-ce que votre amie clinicienne....
Sans vouloir développer le désir du psychologue qui reste en dehors du fil de discussion, je vous répondrai si vous le souhaitez par mail sur ce thème. (Sollicitez-moi si vous le souhaitez) Mais j'ai un peu déjà écrit dans le forum sous la rubrique psychologue scolaire.
Boogie
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Message par Boogie »

Merci Clairea de votre réponse. J'en ajoute, moins sur la défensive cette fois-ci, pour vous prier de bien vouloir excuser le ton peu amène de mes messages précédents. Sans regrets néanmoins.

C'est assurément plus agréable d'échanger de cette façon, mais que voulez-vous, quand on est un roquet, il n'y a que l'âge qui puisse faire quelque chose pour atténuer le mordillage de cheville pour cause de port d'uniforme.

Le mien est trop vert pour m'avoir apporté cette mesure. (mais sincèrement je ne sais pas si je le souhaite vraiment : ça m'amuse beaucoup - effet thérapeutique ? :wink: ).

Je voudrais rebondir sur ce que vous nommez "injonction paradoxale" : parlez-vous du paradoxe entre la partie de la mission de l'AVS qui consiste à favoriser la socialisation tout en étant pour l'enfant un "adulte à soi" ? Ou de cet autre qui consiste à demander à l'AVS de participer à favoriser l'apprentissage en n'ayant aucune compétence pédagogique ? Peut-être les deux. Ou les deux et plus.

Personnellement je ne pense pas que l'exercice de ce 'métier' soit impossible, ou même "quasi". J'aurais besoin de plus de vos explications pour comprendre pourquoi vous posez ce fait. Je vais peut-être me saisir de voter invitation à échanger par mail, même si ça n'est pas sur le "désir du psychologue" - mon ignorance et ma radicalité rend stérile la conversation sur ce thème précis, j'en conviens volontiers.

Concernant le désir de l'AVS "à chercher des outils pédagogiques" (j'avais en effet, "fatigue aidant" tout comme vous, eu une lecture partielle de notre message), je dois vous dire que ça ne m'est jamais arrivé. Je pense avoir, à l'instar de nombreux autres collègues, développé des compétences sur le versant pédagogique mais ce fut en travaillant avec les enfants que j'accompagnais sur des séances préparées par les enseignants. Pas de préparation, pas de recherche d'outils en tant que devant servir à une préparation, mais une adaptation de facto du support préparé par le ou la collègue à l'intention de l'enfant : c'est moi qui présente le travail (matériel, objectif...), qui guide le gamin, qui stimule sur tel ou tel versant cognitif en fonction de ce que j'ai perçu de sa manière de faire face à l'apprentissage (d'apprendre ou d'échouer à apprendre) - perception sans cesse actualisée et discutée avec la collègue enseignante.

Ceci pour les moments où l'évaluation conjointe des besoins de l'enfant en terme d'accompagnement AVS-i démontre qu'il est nécessaire d'engager une collaboration de type pédagogique entre AVS et enseignant. (il peut arriver que le soutien nécessaire soit centré sur un versant technique - portage, secrétariat... - et qu'un accompagnement n'induise aucun soutien dit "scolaire" - entendre : pédagogique).

Jamais il n'a été question pour moi et pour tous les collègues que je connais de chercher et de mettre en place des outils pédagogiques ; en même temps personnellement jamais je n'ai travaillé avec un enseignant qui se trouvait désinvestir l'enfant que j'accompagnais, bien au contraire.

Il serait une erreur (je ne dis pas que vous le faites - mais si, quand même un peu) de poser comme règle que l'intervention d'un AVS sur le plan pédagogique (tel que décrit ci-dessus : mettre en oeuvre des séances déjà préparées par le ou la collègue, travailler le bilan de la séance avec l'enseignant qui tient compte pour la suite des remarques partagées) induise nécessairement un désinvestissement de la part de l'enseignant. Tel une loi que la psychologie viendrait mettre à jour.

Je considère comme trop limitée d'en déduire une causalité directe et quasi automatique. Je dois vous préciser que je n'avais pas reconnu ce fait avec vous, au contraire de ce que vous affirmez.

Je ne souhaite pas ici plaider pour inverser les causes de cette assertion (cela donnerait : "si des AVS cherchent des outils pédagogiques c'est parce que des enseignants désinvestissent les enfants accompagnés"), mais plutôt pour nuancer votre position (que je n'ai pas entièrement bien comprise) qui me semble conduire à l'opinion selon laquelle l'intégration scolaire ne devrait être faite que par des enseignants - puisque les AVS ne peuvent pas travailler, ce serait "quasi-impossible".

Ma pratique, construite depuis quatre ans, me semble possible, elle me semble apporter quelque chose d'attendu, elle me semble répondre à un besoin qui n'est pas créé par nous, elle me semble ne pas être par nature supplétive, comme vous me semblez l'insinuer.

Ma pratique et celle des sept collègues avec lesquels nous avons construits un projet de professionnalisation qui est consultable ici.

Sommairement, nous avons pris acte des éléments suivants : les compétences propres aux interventions (selon les missions de participation à favoriser apprentissage et socialisation des enfants handicapés) des AVS répondent à une nécessaire évaluation qui est le centre de la pratique professionnelle et des exigences professionnelles induites par l'exercice de ce métier. Ces compétences relèvent à la fois de celles du champ du travail médico-social - compétences éducatives et techniques - et de celles de l'enseignement - compétences pédagogiques -.

Il ne nous semble pas que ces dernières, les compétences pédagogiques, soient, à un quelconque niveau, supplétives à celles de l'enseignant. L'évaluation du contenu et de la forme de l'accompagnement joue ici un grand rôle dans un possible confusion allant dans le sens d'une "dépossession du savoir" de l'enseignant. Mon expérience de quatre années d'AVS, qui je pense vaut plus que votre analyse en tant qu'AVS (pardonnez-moi d'être aussi "imbu de moi-même" - spéciale dédicace -), me montre qu'une relation de coopération est toujours possible entre AVS et enseignant sans qu'aucune mécanique de dépossession ou de désinvestissement n'intervienne nécessairement.

Si elle intervient, cela traduit un déséquilibre et une erreur dans l'évaluation du besoin d'accompagnement ; à moins que l'AVS (souvent en préparation de concours CRPE) ne confonde, avec l'aval inconscient de son collègue enseignant, sa mission avec le rôle de stagiaire ou le début de la formation qu'il ou elle convoite.

Concernant, ce désinvestissement (fréquent, dans de nombreuses expériences de collègues), je ne suis pas sûr que l'AVS y soit pour quelque chose. Ça n'a que la valeur de l'impression, du sentiment, mais je pense que même sans AVS, ces enseignants n'auraient pas été pour les enfants concernés un soutien très investi.

La différence, c'est que la présence de l'AVS peut donner un alibi (à soi même, ou aux autres) pour rendre encore plus grand ce désinvestissement.

Voilà en gros les précisions que je voulais apporter à votre point de vue, qui me semble un peu idéologique (du fait qu'il conduit tout droit, en prenant au mot votre opinion selon laquelle l'exercice de la fonction d'AVS est "quasi impossible", à l'idée que seuls les enseignants devraient travailler et intervenir à l'école) dans la mesure où elle use d'outils d'évaluation professionnel (votre compétence de psychologue scolaire) pour poser comme postulat implicite que tout intervention extérieure au métier d'enseignant sur le versant professionnel de la pédagogie implique une "dépossession" ou un "désinvestissement" de façon quasi mécanique.

Opinion avec laquelle je suis en absolu désaccord, si tant est que c'est bien celle-là que vous défendez - après tout, c'est ce que j'en ai déduis de votre lecture.

Cordialement.

Guillaume
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Message par rainbow2 »

Cet élève n'a-t-il pas d'accompagnement de personnes qui connaissent ses spécificités (service de soins ou professionnels en libéral) ?

L'échange est source de découverte pour aller plus loin.

J'accompagne un élève avec dyspraxie et autres problèmes, en 5°, mais le service de soins intervient deux fois une heure dans la semaine, par un enseignant spécialisé à qui je peux demander des tuyaux quant aux adaptations et outils nécessaires. Par exemple, logiciel de maths, de géométrie, etc. (même s'il vient lorsque je n'y suis pas, on communique par cahier de liaison interposé, téléphone, e-mail)

Je dois taper les cours le plus souvent, et je ne pouvais pas faire les chapeaux sur les angles en géométrie, je lui en ai parlé, il a cherché et il m'a donné l'adaptation de Word qui permet cela ainsi que d'autres symboles de maths. Les barres de fractions sur la ligne au lieu d'en biais etc..

On voit aussi ensemble, et avec l'enseignant concerné dans certaines matières, comment "noter" différemment les progrès etc.. Un protocole est établi, de notation et de conditions de passation des évaluations, qui sont donc le "prolongement" du PPS.

Cette collaboration peut être suscitée par les AVS, ou suggérée, car les professionnels n'ont pas forcément le spontanéité de le faire, ni les enseignants. Les parents peuvent faire le lien dans certains cas, de toutes façons, il faut qu'ils soient au courant qu'il y a échanges. Le référentiel de notre département dit : "avec l'autorisation des parents".

Rainbow2
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Message par clarinette »

Cet élève a un kiné, un orthophoniste maths. Comme il s'agit d'une dyspraxie pas trop lourde et que les résultats scolaires sont pas mal (11,5 en maths), je pense qu'on ne se pose pas la question.
Il aura une ergo qui lui apprendra l'ordi dans les mois qui arrivent, on aura bientôt une réunion donc j'en profiterai pour en parler...
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