Comment décider de la scolarisation ?

Ou établissements de même type : IMPro, etc. (option D)
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JF-IMP
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Comment décider de la scolarisation ?

Message par JF-IMP »

Actuellement en IMP avec un public de déficients moyens/légers, l'équipe éducative souhaite la scolarisation de certains des "jeunes enfants" (7-10ans). La question se pose alors de déterminer qui scolariser.
Voici les éléments du questionnement :
- Pour ces enfants, il n'y a pas eu d'ESS, donc aucun projet de scolarisation (MDPH) donc qui décide ?
- Les places sont comptées : le temps accordé en plus à l'un, c'est du temps en moins pour l'autre.
- Pour des enfants déficients profonds (apprentissages très limités) qu'est-ce qui relève de l'éducateur/qu'est-ce qui relève du PE ?
- Dans ces conditions, je projette de procéder à une évaluation afin de hiérarchiser les capacités des différents enfants à être scolarisés. Mais je ne pense pas connaître de références institutionnelles qui puissent m'indiquer les critères de cette évaluation.

Les questions de l'année : Que feriez-vous a ma place ? :D
Pascal Ourghanlian
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Re: Comment décider de la scolarisation ?

Message par Pascal Ourghanlian »

0. Tout enfant, fut-il en établissement, est réputé élève entre 6 et 16 ans. Il relève, s'il est handicapé, d'un plan de compensation défini par la MDPH, qui contient un volet PPS, qui est désormais inclut dans le projet personnalisé d'accompagnement (cf décret n° 2009-378 du 2 avril 2009).
1. L'IME est nécessairement sur le territoire géographique d'un enseignant référent.
2. Selon les lieux, et les relations établissements/Éducation nationale :wink: , il est déjà en charge ou non des dits PPS. Selon les lieux, il va avoir à "entrer" dans els établissements pour que cette mise en œuvre soit effective :roll:
3. Votre question est judicieuse : il y a un gouffre entre les intentions de la loi et la réalité des possibilités de certains jeunes... Mais la loi et le décret ont un intérêt : ils poussent les acteurs à ne pas systématiquement rabattre le pédagogique sur l'éducatif et tentent de préserver une place à ce qui fonde l'ASH : l'éducabilité cognitive. Vœu pieux parfois (souvent ?), mais qui garde son sens.
4. Ce qui pose alors problème, c'est le terme de scolarisation et la représentation que l'on s'en fait. Je préférerais que l'on parle d'apprentissages, en référence à des compétences scolaires, elles-mêmes référés aux textes en vigueur (IO de la maternelle et de l'élémentaire, socle commun). Pour les plus loin de l'école (polyhandicapés, autismes sévères) : dans un tableau à double entrée dont on coche les cases autant de fois que nécessaire à chaque fois que le jeune est mis en présence d'une activité qui a pour objet la dite compétence. Pas en acquis, en cours d'acquisition ou non acquis - bien sûr. Histoire de matérialiser que là, dans telle sortie, dans telle activité, même subreptice, une idée "pédagogique" était derrière.
C'est ce que j'appelle les PPS "à rebours", qui mettent à mal la notion de projet : on ne définit pas des objectifs a priori vers lesquels on tend, mais on collationne au jour le jour les petits morceaux de vie qui peuvent entrer dans le cadre d'un objectif pédagogique a posteriori. Et on formalise ensuite.
Ça me semble plus respectueux du jeune (sans cette foutue normalisation qui ne rassure que les accompagnants) et ça oblige les accompagnants à être attentifs aux moindres variations d'attention ou d'intérêt, fugaces, qui signent que "quelque chose s'est passé".
Ça nécessite aussi pour l'enseignant de l'IME d'accepter que cette "récolte" soit le fruit des autres personnels, qui ne sont pas pédagogues, mais à qui est confié la même tâche qu'au pédagogue, celui-ci restant, au final, celui qui validera l'observation comme relevant ou non des outils de référence "scolaires".

J'espère ne pas être trop vaseux. Ça marche, je peux en témoigner, ça oblige à un autre regard, à un autre positionnement institutionnel, qui demande humilité, confiance en soi et en sa professionnalité propre.

Bon courage !!!
Cordialement,
Pascal Ourghanlian
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