Mimi8187 a écrit :
Quelles sont les principales lois parlant des AVS , des EVS et des AVSO..
Sur ces sites vous trouverez des éléments de réponses à vos interrogations d'ordre juridique.
d'abord le site de notre hôte, Daniel Calin
http://www.crisalis-asso.org/index.php
http://www.aideeleves.net/
http://www.fnaseph.org/
http://unaisse.free.fr/
Mimi8187 a écrit :
Dans un compte rendu de l'académie d'une région,j'ai vu qu'ils voulaient questionner la MDPH car elle n'attribuait pas assez d'heures a certains enfants. Or je sais que ça fonctionne pas comme ça, l'éducation nationale met a disposition des AVS, EVS, AVSCO et il y a peu de moyens...pouvez vous m'en dire plus sur le fait qu'il y ait si peu d'heures des AVS.. etc..d'où cela vient t'il,
comment le nombre d'AVS est attribué aux départements?
Il y a beaucoup d'enfants qui obtiennent une notification d'attribution d'un-e AVS-i mais qui ne voient arriver personne - puisqu'il n'y a pas assez de personnel. La raison en est (et il faut que ça reste comme ça) que le décideur (de l'attribution d'un accompagnement) n'est pas le payeur - la MDPH décide, via la CDAPH, et l'Inspection Académique met à disposition les personnels (et les rémunère).
Sur le sujet du nombre d'AVS attribué aux départements, je n'ai qu'une réponse limitée : il correspond aux enveloppes budgétaires alloués par l'administration centrale à chaque Académie, qui les répartis dans chaque département - mais je ne connais pas les logiques qui président à ces répartitions budgétaires. Seulement, j'imagine quand même qu'il y a des éléments invariants de pris en compte, comme :
> le nombre d'habitants (il faut toujours ramener le nombre d'AVS à ce chiffre, c'est évident)
> la pression mise sur l'école (directement issue de l'importance de l'offre d'équipements spécialisée sur le territoire)
> ...
Je dois ajouter une chose qui me paraît importante : dans le cas où une famille reçoit une notification d'attribution d'AVS, et que ce-tte dernier-e n'arrive pas, il y a grosso modo deux solutions :
> soit la famille (les parents, je veux dire) font un scandale, d'abord seulement vers l'administration, et menacent d'en faire un de manière plus élargie (vers la presse), et alors très vite on voit la situation se débloquer
> soit la famille ne fait rien
Il va de soi que ces deux réactions sont assez socialement différenciées, comme disent les sociologues, c'est à dire qu'elles dépendent à la fois de la possession et de la mise en œuvre de capitaux social, symbolique et culturel qui sont surdéterminés par les conditions sociales de leur construction. Ces réactions demandent du temps également (le plus grand luxe de notre époque frénétique), et sa distribution est aussi socialement différenciée. Bref, je dis tout ça parce que personnellement ça me révolte (c'est aussi un des effets pervers de la loi de 2005 que d'individualiser, au-delà des soi-disant 'projets' qui n'existent que bien peu, les démarches à accomplir pour faire valoir ses droits : chacun doit devenir son propre petit manager, et mener sa petite barque dans le "marché des droits sociaux" comme un vrai petit auto-entrepreneur), et que, peut-être, ça joue un rôle (si c'est le cas c'est minime) dans la répartition des enveloppes et in fine dans le nombre d'AVS-i : les territoires que sont les départements sont eux aussi très différenciés socialement. Peut-être y en a t-il où les parents sont plus "remuants" qu'ailleurs, je ne sais pas.
Mimi8187 a écrit :
Quelles critiques faites vous pour l'instant concernant la mise en place de ces professionnelles?
Je vous remercie
La première critique que je ferai concerne votre question : les AVS ne sont pas des professionnels. Vous trouverez sur les sites référencés plus haut des éléments d'informations à ce sujet. La seconde questionne aussi votre question : la mise en place de ces personnels, si en terme de visibilité et de nombre on peut la situer à la fin des années 1990 (donc avant les AVS-AED ou EVS, avec les emplois-jeunes à partir de 1997) date en fait de beaucoup plus longtemps.
Les premiers accompagnants sont apparus avant la loi de 1975 - employés par des parents (les ancêtres, en quelque sorte), et il y a eu un premier niveau de franchi dans les années 1980, avec la création d'associations employeuses qui recrutaient sur des contrats TUC puis CES puis CEC - puis, vous connaissez la suite, emploi-jeunes, puis assistant d'éducation, puis à nouveau contrats aidés CAE, CAV et aujourd'hui CUI.
Grosse première critique : les dispositifs employant ces personnels ont toujours été adossés à la politique de l'emploi, insertion ou réinsertion professionnelle et/ou sociale des jeunes (pour les EJ et les AED) ou des chômeurs de longue durée (pour les contrats aidés, TUC, CES, CEC, CAV, CAE, CUI).
Comment construire un dispositif qui fonctionne quand sa fonction première reste d'éponger le trop-plein du chômage (je dis bien "éponger", parce que dans la logique de ceux qui gouvernent, il s'agit de "stock" de personnel, il s'agit de chiffres et de colonnes à faire baisser, et rien de plus : le triomphe du monopole de la pensée gestionnaire) ? Ce qui guide l'entrée dans cette fonction (tellement importante, et qui mériterait tellement mieux en terme de reconnaissance afin que, par exemple, l'ensemble des autres métiers -enseignants, enseignants spé, éducateurs, moniteur-éduc, etc. - puissent y accéder sans considérer son occupation comme une dévaluation), c'est donc soit :
> être jeune
> être au chômage
ou les deux
Je crois que c'est la plus importante des critiques, qui est sous-tendue par un postulat :
>> la bonne volonté, le dévouement, le fait d'être une femme ou une mère, la motivation, NE PEUVENT PAS SUFFIRE POUR OCCUPER CE POSTE CORRECTEMENT (ni pour, globalement, travailler avec l'enfance handicapée). Ce lieu commun ("il suffit d'être motivé, dévoué, etc."), aussi vieux que l'éducation spécialisée, est la première des "évidences" pourries à laquelle il faut absolument tordre le cou - sans quoi ce seront toujours des catégories de la population qui sont dans une position homolgue à celle des "personnes handicapées" qui seront recrutées pour "s'occuper" d'eux : les jeunes, les chômeurs, les femmes peu ou pas diplômées... : les marges sont bien faites pour s'occuper des marges, et le pouvoir fait d'une pierre deux coups en remettant au travail ceux qui n'en trouvent pas tout en reléguant ces travailleurs avec une population bien gênante elle aussi pour la bonne marche de la production... pratique, futé, et économique !!!