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Bonjour,
Oserais-je moi aussi profiter de votre professionnalisme pour vous demander conseil pour mon mémoire, que je prépare en candidate libre... Je vous remercie par avance de votre aide... J'aimerais savoir si la problématique et les hypothèses que j'ai rédigées peuvent convenir. Mon mémoire est en lien avec une séquence que j'ai menée avec des CM, autour d'un jeu d'écriture collective, le "cadavre exquis", qui a permis d'aborder les notions de sujet-verbe-complément du verbe, et qui a abouti à la création d'un livre reprenant les phrases obtenues au cours du jeu, chaque page étant coupée entre ces 3 fonctions, afin de pouvoir mélanger les parties de phrases en lisant. Les notions grammaticales ont été consolidées au préalable, notamment en manipulant des panneaux reprenant des questions qu'on peut poser pour identifier le sujet etc.
Exemple : un panneau A "qui est-ce qui... ?" dans une bulle de parole pour le sujet, et un panneau B "la réponse = (et dans une bulle de parole) "le sujet."
Le 1er élève invente une phrase, le 2ème montre le panneau A en posant la question complétée, et le 3ème élève donne la réponse en montrant le panneau B.

Ou pour le verbe : un panneau A "verbe conjugué" sur un dessin de pancarte, et un panneau B "en train de ..." avec une languette coulissante fixée au dos, qu'on tire et sur laquelle on peut lire "infinitif du verbe."
Le 1er élève invente une question sur le modèle "Que fait ... ?", le 2ème répond à la question et lève le panneau A précisément au moment où il dit le verbe, le 3ème trouve l'infinitif en montrant le panneau B.

Tout cela pour aider les élèves à verbaliser des techniques qu'ils pourront faire dans leur tête, lors de travail écrit sur ces notions, et afin d'alléger momentanément une partie de la tâche, en leur donnant la possibilité de lire sur les panneaux avant de retenir une technique, leur attention pouvant se centrer sur la fonction étudiée, plus que sur la technique.

Je précise que je suis pour la 1ère année sur un poste de maître E, et que j'ai construit cette séance "sans filet", sans vraiment savoir si c'était bien un travail de "E" ou non, et j'ai sans cesse réadapté mon projet aux capacités, besoins et envies des élèves. J'étais partie au départ pour travailler les notions grammaticales qui me semblaient les plus importantes pour qu'ils puissent suivre en classe la conjugaison, les accords sujet-verbe, etc, et pour améliorer leur production d'écrit. J'avais donc prévu de faire d'autres jeux d'écriture, mais leurs difficultés à comprendre les premières notions abordées ne m'ont pas permis de faire plus que ce que j'ai expliqué ci-dessus, d'autant que je n'ai eu que 16 séances avec eux. Je pense en rajouter deux au moins, pour réévaluer leur production d'écrit, et leur poser des questions de type métacognition puisque je ne l'ai pas assez fait avant. Les difficultés ciblées par leur enseignante pointaient entre autres le fait qu'ils avaient du mal en production d'écrit, où ils ne montraient pas d'imagination, et avaient de grosses difficultés de français.

Voici donc ma problématique :
"Comment la mise en œuvre d’un jeu d'écriture collective peut-elle amener des élèves de cycle 3 en difficulté à se familiariser avec les structures grammaticales de la langue et ainsi améliorer leur maîtrise de la production d'écrits ?"

Mes hypothèses :
1. Travailler la verbalisation de techniques d'identifications des différentes parties d'une phrase simple en manipulant des supports matériels faisant référence à ces techniques permet aux élèves en difficulté de mieux appréhender la structure d'une phrase.

2 : La création et la manipulation de phrases sur le principe du jeu du "cadavre exquis" permet aux élèves en difficulté de mieux percevoir la structure d'une phrase et ainsi libérer leur imaginaire.

3 : Une meilleure connaissance de la structure grammaticale des phrases et des possibilités de manipulation offertes par la langue permet d'améliorer les compétences des élèves en difficulté en production d'écrit.

J'espère avoir été suffisamment claire dans mes explications, merci de me donner votre avis !

kamou a écrit :"Comment la mise en œuvre d’un jeu d'écriture collective peut-elle amener des élèves de cycle 3 en difficulté à se familiariser avec les structures grammaticales de la langue et ainsi améliorer leur maîtrise de la production d'écrits ?"

OK pour cette problématique. Seul bémol : le "Comment" me semble superflu. S'il fallait que vous y répondiez sérieusement, je vous souhaiterais bien du courage !

OK pour vos hypothèses également, sauf la troisième, qui a des allures de tautologie. Les deux premières, complémentaires, suffisent.

kamou a écrit :j'ai sans cesse réadapté mon projet aux capacités, besoins et envies des élèves. (...) J'avais donc prévu de faire d'autres jeux d'écriture, mais leurs difficultés à comprendre les premières notions abordées ne m'ont pas permis de faire plus

Parfait ! Vous avez expérimenté le principe même de l'enseignement spécialisé, toutes options confondues : non pas appliquer un "programme" prévu à l'avance, mais adapter son enseignement à ses élèves. Oui, je sais, ça devrait définir l'enseignement "ordinaire" (peut-être en remplaçant "difficultés" par "possibilités") - mais on n'en est pas là, non ?

Je laisse d'autres plus compétents que moi compléter si besoin cet avis général par des considérations plus techniques.

Je ne suis pas d'une grand aide sur le contenu de votre construction (j'ai pas tout compris, mais le maître G vieille formule aigrie n'est pas fort !) mais je renforce l'intervention de M. Calin sur la méthode d'approche qui semble être la votre, j'ai apprécié le fait que vous osiez vous lancer sans filet dans un "bricolage" (dirait Oury). Les élèves en difficulté n'osent pas se lancer sans filet car trop insécurisés, s'ils peuvent rencontrer un adulte qui ose c'est une chance pour eux de bouger de leur place. Si nous nous mettons jamais en aventure, comment inciter les élèves à accepter l'aventure de l'apprentissage.
Le fait que vous construisez sans filet un outil est du point de vue de la méthode une démarche intéressante mais attention il faut alors que par ailleurs les garde-fous soient solides. Le fait que vous débutiez ne doit pas être un obstacle à cette construction !! En avant !!

Merci beaucoup pour vos deux réponses, rapides.
Je n'ai pas bien compris ce qui gêne avec le "comment"... Si je l'enlève complètement, on obtient une question qui appelle un oui/non, qui est peut-être un peu court... Peut-être est-ce mieux si je remplace "comment" par "En quoi" ? Je ne sais pas si c'est différent...

Et pour les hypothèses :
Si je supprime la 3ème, je peux modifier la 2ème pour qu'elle intègre plus clairement le terme "production d'écrit". L'hypothèse 2 deviendrait donc :
"La création et la manipulation de phrases sur le principe du jeu du "cadavre exquis" permet aux élèves en difficulté de mieux percevoir la structure d'une phrase et ainsi d'améliorer leurs compétences en production d'écrit."
Est-ce que cela conviendrait mieux ?

J'avais par ailleurs une autre question, concernant la rédaction du mémoire : j'ai lu plusieurs mémoires sur le Net entre autres, et j'ai constaté que certaines introductions étaient très centrées autour de l'expérience professionnelle de l'enseignant, et d'autres abordaient plus directement une réflexion "théorique". Je ne trouve pas d'indications officielles sur le contenu de l'introduction : qu'en pensez-vous ? Les deux possibilités sont-elles acceptables ?

kamou a écrit :Je n'ai pas bien compris ce qui gêne avec le "comment"

Comme je l'ai écrit, pris au sérieux, ce "comment" vous amènerait à observer de près les liens qui vont - peut-être - de votre jeu à la maîtrise de l'écrit en passant par la connaissance des structures grammaticales. Or il est pratiquement impossible de suivre de tels liens. On ne peut guère, au mieux, que constater une corrélation très globale entre ces trois phénomènes. Encore sera-t-il très difficile, si vous observez une amélioration de l'écrit de vos élèves, d'écarter l'hypothèse que votre bonne tête aura été plus déterminante que la nature de l'activité que vous aurez conduite avec eux !

De plus, la réponse à la même question sans le "comment" n'appelle pas forcément une réponse par oui ou par non : elle peut aussi admettre toutes les nuances intermédiaires !

OK pour la reformulation de votre seconde hypothèse.

Pour ce qui est de l'introduction, il n'y a effectivement aucune prescription officielle - heureusement ! Les deux procédés sont utilisés, mais la référence à l'expérience professionnelle est nettement dominante. A juste titre me semble-t-il, car elle correspond mieux à la notion de mémoire professionnel, alors que les introductions théoriques correspondent à des mémoires de recherche, donc à des mémoires "universitaires" classiques. Un mémoire professionnel vise à tester ou améliorer une pratique, pas la validité d'une théorie.
Voir : http://dcalin.fr/annales/memoire.html#1

OK, j'ai mieux compris à présent. Merci pour le lien, je n'avais, bizarrement, pas vu cette page qui me sera très utile...