L'écume des heures

Ce qu’il est convenu de nommer l’affaire Bettencourt a ceci d’extraordinaire qu’elle met crûment en évidence le véritable statut des hommes politiques, à savoir celui de haute domesticité des plus fortunés. Ce défilé régulier de nos « représentants » aux dîners des Bettencourt pour distributions « discrètes » d’enveloppes en serait une grossière caricature si elle n’était malheureusement la réalité crue. Karl Marx n’a jamais eu aussi clairement raison quant à la  véritable nature de l’État dans les sociétés capitalistes, au-delà de son habillage « démocratique ».

Il n’y a même pas à distinguer la gauche gouvernante de la droite gouvernante, puisque l’on apprend au détour de cette affaire que Danièle Mitterrand fréquentait elle aussi le salon des Bettencourt. Comme on imagine mal une authentique amitié entre cette ancienne résistante de la première heure et une Liliane Bettencourt à laquelle personne n’a jamais pu trouver la moindre qualité humaine, il faut bien se résoudre à échafauder d’autres hypothèses.

Accablant.

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Sur le fond, lire les travaux d’un couple de sociologues spécialistes de la haute bourgeoisie, Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon :

• Les Ghettos du Gotha (Comment la bourgeoisie défend ses espaces), collection H.C. Essais, Le Seuil, Paris, 2007.
• Sociologie de la bourgeoisie, collection Repères, La Découverte, Paris, 2000-2003.
• Voyage en grande bourgeoisie (Journal d’enquête), collection Sciences sociales et sociétés, Presses universitaires de France, Paris, 1997. Réédition dans la collection Quadrige en 2002 et 2005.

• Grandes fortunes (Dynasties familiales et formes de richesse en France), collection Documents, Payot, Paris, 1996. Rééditions dans la  Petite bibliothèque Payot en 1998 et 2006.

Présentation des auteurs et bibliographie complète ICI (document PDF).

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