Demande à Claire a
Posté : 25 févr. 2007 19:28
Dans le cadre de notre projet d'établissement, nous travaillons sur un thème "quelles réponses chaque professionnel peut-il apporter face à l'inhibition chez un adolescent psychotique ?" Je travaille sur l'inhibition scolaire puisque enseignante spécialisée ; j'ai trouvé de l'aide dans divers textes du site (D. Calin sur l'adolescence et sur les réactions psychiques à l'échec scolaire)
En résumant, je suis partie du fait que ces jeunes (12 à 16 ans) ont connu l'échec scolaire très tôt et le vivent depuis des années car ils n'ont jamais pu vu leur maladie mentale, trouver les moyens de se rattraper; Ils ont infligé une blessure à leur famille et ont été privés de sa reconnaissance ; la famille a perdu confiance en eux et a retourné ses espoirs vers la fratrie. Ils ont aussi rencontré multitudes d'enseignants et connaissent toutes les méthodes de lecture possible. Ils ont aussi rencontré l'exaspération de tous les pédagogues qui les ont croisés qui ont tout essayé. Ces ados finissent par désinvestir ces activités décevantes, blessantes en rencontrant un regard (celui de l'enseignant) qui perd confiance en eux ou et en lui selon sa personnalité; leur identité est touchée de tous côtés (par la maladie qui la trouble et par la perte de la confiance d'autrui dans leurs capacités).
J'ai pensé que la première des réponses que l'enseignant pouvait apporter
le concernait lui en premier : travailler son propre regard sur l'adolescent ; qu'il perçoive que malgré ses difficultés, ses erreurs, il ne perd pas l'estime et le respect de la personne qu'il a en face de lui ; cela peut sembler une évidence et choquer les enseignants spécialisés mais je suis persuadée que ces regards sont insidieux et n'aident pas des ados déjà bien fragiles ; et que quand on a bien préparé, imaginé des séances pour eux qui ne peuvent que marcher et que ce n'est pas le cas, on finit par lancer des "ce n'est pas possible" et parfois à se crisper sur des objectifs d'acquisitions qu'on croyait atteindre pour eux.
Donc, je voudrais développer car je ne sais comment on peut modifier son regard en théorie, même si j'espère y parvenir par la pratique en mettant de la distance avec le projet pédagogique rédigé pour chacun et en le posant comme une espérance sur le long terme.
Il faut bien sûr modifier ses pratiques pédagogiques et accepter de partager avec ces jeunes en faisant avec eux (écrire à leur place par ex, faire à deux mains, ne pas préparer à l'avance les problèmes de logique pour chercher en même temps et être éventuellement au même niveau, lire à leur place tant qu'ils n'osent ou ne peuvent se lancer...). Je vais paraître trop gentille, mais je peux vous assurer que cela marche avec certains et qu'ils se mettent à réfléchir.
Donc, Claire, comme vous travaillez à aider des enseignants aussi, je voudrais votre aide pour continuer à rédiger ma partie sur le regard des enseignants et sur son effet sur la levée éventuelle de l'inhibition scolaire et intellectuelle. Merci M Escudie
En résumant, je suis partie du fait que ces jeunes (12 à 16 ans) ont connu l'échec scolaire très tôt et le vivent depuis des années car ils n'ont jamais pu vu leur maladie mentale, trouver les moyens de se rattraper; Ils ont infligé une blessure à leur famille et ont été privés de sa reconnaissance ; la famille a perdu confiance en eux et a retourné ses espoirs vers la fratrie. Ils ont aussi rencontré multitudes d'enseignants et connaissent toutes les méthodes de lecture possible. Ils ont aussi rencontré l'exaspération de tous les pédagogues qui les ont croisés qui ont tout essayé. Ces ados finissent par désinvestir ces activités décevantes, blessantes en rencontrant un regard (celui de l'enseignant) qui perd confiance en eux ou et en lui selon sa personnalité; leur identité est touchée de tous côtés (par la maladie qui la trouble et par la perte de la confiance d'autrui dans leurs capacités).
J'ai pensé que la première des réponses que l'enseignant pouvait apporter
le concernait lui en premier : travailler son propre regard sur l'adolescent ; qu'il perçoive que malgré ses difficultés, ses erreurs, il ne perd pas l'estime et le respect de la personne qu'il a en face de lui ; cela peut sembler une évidence et choquer les enseignants spécialisés mais je suis persuadée que ces regards sont insidieux et n'aident pas des ados déjà bien fragiles ; et que quand on a bien préparé, imaginé des séances pour eux qui ne peuvent que marcher et que ce n'est pas le cas, on finit par lancer des "ce n'est pas possible" et parfois à se crisper sur des objectifs d'acquisitions qu'on croyait atteindre pour eux.
Donc, je voudrais développer car je ne sais comment on peut modifier son regard en théorie, même si j'espère y parvenir par la pratique en mettant de la distance avec le projet pédagogique rédigé pour chacun et en le posant comme une espérance sur le long terme.
Il faut bien sûr modifier ses pratiques pédagogiques et accepter de partager avec ces jeunes en faisant avec eux (écrire à leur place par ex, faire à deux mains, ne pas préparer à l'avance les problèmes de logique pour chercher en même temps et être éventuellement au même niveau, lire à leur place tant qu'ils n'osent ou ne peuvent se lancer...). Je vais paraître trop gentille, mais je peux vous assurer que cela marche avec certains et qu'ils se mettent à réfléchir.
Donc, Claire, comme vous travaillez à aider des enseignants aussi, je voudrais votre aide pour continuer à rédiger ma partie sur le regard des enseignants et sur son effet sur la levée éventuelle de l'inhibition scolaire et intellectuelle. Merci M Escudie