Évaluation CE1
Posté : 28 juin 2009 15:08
Je me trouve dans une situation embarrassante et je voudrais avoir des avis sur la manière d'y répondre. Le directeur de mon établissement nous a réunis début juin pour nous remettre les livrets d'évaluation et nous a dit que nous avions obligation de les faire passer à tous les élèves de l'hdj puisque la majorité a l'âge d'être en CEI. Bien sûr nous pouvions adapter et ne pas respecter les protocoles (pas de temps limité, lecture des consignes, aide pour les premiers ex de chaque item...ETC)
Ces résultats seraient très importants quand à la répartition des heures d'enseignement dans les établissements spécialisés pour la rentrée 2010.
Fin d'année, je l'ai presque pris pour une blague et je n'ai fait passer ces évaluations qu'à 4 élèves sur 17 ; les quatre que j'estimais pouvoir se sentir fiers et valorisés de passer ces épreuves. Ils s'y sont tenus malgré la panique du début et il a fallu que je sois près d'eux plusieurs demi-journées (près d'eux au sens où j'ai dû les soutenir car certains étaient près à tout envoyer promener et à partir). Je ne comprenais pas pourquoi évaluer des élèves qui n'ont pas le niveau d'une fin de CE1 ; et pourquoi leur imposer cela dans un hôpital de jour où on est censé les protéger de toutes les blessures que l'échec scolaire leur a laissées. Ils sont là pour se restaurer et se préoccuper d'eux dans une relation avec des adultes et des pairs. Par exemple, je n'ai pas fait passer ces évaluations à des élèves scolarisés en upi car le peu de temps que je les vois, ils viennent dans ma classe pour tout autre chose que montrer leur niveau scolaire.
Vendredi le directeur nous a réunis (l'autre enseignant et moi) pour nous demander de lui transmettre les résultats qu'il doit transmettre en pourcentage à l'inspectrice. Mon collègue avait tout calculé pour chacun de ses élèves et est près à donner les résultats nominatifs à l'inspectrice ; disant atténuer auprès des familles au moment de leur restitution. résultat : on me remet au pas ; on me dit que je suis fonctionnaire et que je dois obéir sinon l'inspectrice sera avertie
de mon refus, que c'est très bien pour les familles d'avoir une norme objective.... et pression de l'équipe éducative qui a peur de voir des postes d'enseignants supprimés l'an prochain.. je ne vois toujours pas en quoi ces résultats vont permettre de calculer des besoins d'enseignants. qui peut m'expliquer ?
la réflexion autour du soin a peu à peu disparu depuis un an dans cet hôpital de jour (licenciement d'un psychiatre, départ des collègues porteurs) et je me retrouve isolée refusant encore que mon travail soit transformé en enseignante "ordinaire" pour enfants dont on doit combler des retards. Bref les hdj se transforment en école pour enfants à problème : il faut les occuper en organisant des ateliers, les sanctionner et les meilleurs éducateurs sont ceux qui les tiennent bien et qui réussissent à leur faire faire des pages d'écriture et pression des familles pour que leurs enfants ramènent des traces de leur travail en classe à la maison, alors que la plupart n'ont qu'une envie qu'on les laisse souffler : les adultes sont pressés alors qu'on ne les a pas laissés se découvrir et s'affirmer en tant de personnes singulières ; mais tant pis pour les dégâts : continuons à enfoncer ces enfants dans la maladie. En cette fin d'année, on pense plutôt à un parc d'attraction en nous regardant ; mais la violence ne peut être masquée.
Je sais que je ne vais pouvoir y rester longtemps
En attendant pour ne pas porter le poids de suppressions de postes d'enseignants, j'ai pensé envoyer un tableau (type élève 2, élève 2..... élève 17) avec les résultats pour les quatre et les cases vides pour les autres ; histoire de marquer que j'ai bien 17 élèves mais que la passation n'était pas possible pour les autres.
et que je peux justifier de livrets scolaires pour chacun ; leur scolarité ne se résumant pas à ces évaluations.
donc j'espère avoir des avis car je me demande parfois si j'ai raison ou pas et si je ne prends pas trop au sérieux des évaluations si banales dont tout élève doit subir l'épreuve.
M ESCUDIE
Ces résultats seraient très importants quand à la répartition des heures d'enseignement dans les établissements spécialisés pour la rentrée 2010.
Fin d'année, je l'ai presque pris pour une blague et je n'ai fait passer ces évaluations qu'à 4 élèves sur 17 ; les quatre que j'estimais pouvoir se sentir fiers et valorisés de passer ces épreuves. Ils s'y sont tenus malgré la panique du début et il a fallu que je sois près d'eux plusieurs demi-journées (près d'eux au sens où j'ai dû les soutenir car certains étaient près à tout envoyer promener et à partir). Je ne comprenais pas pourquoi évaluer des élèves qui n'ont pas le niveau d'une fin de CE1 ; et pourquoi leur imposer cela dans un hôpital de jour où on est censé les protéger de toutes les blessures que l'échec scolaire leur a laissées. Ils sont là pour se restaurer et se préoccuper d'eux dans une relation avec des adultes et des pairs. Par exemple, je n'ai pas fait passer ces évaluations à des élèves scolarisés en upi car le peu de temps que je les vois, ils viennent dans ma classe pour tout autre chose que montrer leur niveau scolaire.
Vendredi le directeur nous a réunis (l'autre enseignant et moi) pour nous demander de lui transmettre les résultats qu'il doit transmettre en pourcentage à l'inspectrice. Mon collègue avait tout calculé pour chacun de ses élèves et est près à donner les résultats nominatifs à l'inspectrice ; disant atténuer auprès des familles au moment de leur restitution. résultat : on me remet au pas ; on me dit que je suis fonctionnaire et que je dois obéir sinon l'inspectrice sera avertie
de mon refus, que c'est très bien pour les familles d'avoir une norme objective.... et pression de l'équipe éducative qui a peur de voir des postes d'enseignants supprimés l'an prochain.. je ne vois toujours pas en quoi ces résultats vont permettre de calculer des besoins d'enseignants. qui peut m'expliquer ?
la réflexion autour du soin a peu à peu disparu depuis un an dans cet hôpital de jour (licenciement d'un psychiatre, départ des collègues porteurs) et je me retrouve isolée refusant encore que mon travail soit transformé en enseignante "ordinaire" pour enfants dont on doit combler des retards. Bref les hdj se transforment en école pour enfants à problème : il faut les occuper en organisant des ateliers, les sanctionner et les meilleurs éducateurs sont ceux qui les tiennent bien et qui réussissent à leur faire faire des pages d'écriture et pression des familles pour que leurs enfants ramènent des traces de leur travail en classe à la maison, alors que la plupart n'ont qu'une envie qu'on les laisse souffler : les adultes sont pressés alors qu'on ne les a pas laissés se découvrir et s'affirmer en tant de personnes singulières ; mais tant pis pour les dégâts : continuons à enfoncer ces enfants dans la maladie. En cette fin d'année, on pense plutôt à un parc d'attraction en nous regardant ; mais la violence ne peut être masquée.
Je sais que je ne vais pouvoir y rester longtemps
En attendant pour ne pas porter le poids de suppressions de postes d'enseignants, j'ai pensé envoyer un tableau (type élève 2, élève 2..... élève 17) avec les résultats pour les quatre et les cases vides pour les autres ; histoire de marquer que j'ai bien 17 élèves mais que la passation n'était pas possible pour les autres.
et que je peux justifier de livrets scolaires pour chacun ; leur scolarité ne se résumant pas à ces évaluations.
donc j'espère avoir des avis car je me demande parfois si j'ai raison ou pas et si je ne prends pas trop au sérieux des évaluations si banales dont tout élève doit subir l'épreuve.
M ESCUDIE