Ateliers philo
Posté : 09 juin 2008 22:09
J'ai essayé de rechercher des infos sur ce sujet dans le forum mais je n'ai pas retrouvé.
Quelle forme donner à ces ateliers en hôpital de jour et pourquoi les faire ? En tout cas je le souhaite fortement.
Mes élèves ados ont remarqué que je ne mettais pas de barrage lorsqu'ils tentaient de dériver vers des sujets qui semblent les questionner et qui finalement me préoccupent à moi aussi. C'est à mes risques et périls car ils réagissent souvent après-coup par des comportements qui pourraient effrayer. Des questions finissent par être plus claires
dans des groupes de trois, quatre jeunes. La semaine dernière, l'un d'eux a abordé le problème du sens du mot psychiatrique ; est-ce que cela veut vraiment dire fou ? un autre le problème de la vie sans les parents ? un autre celui du sens que cela peut avoir pour des adultes de travailler dans un hôpital psychiatrique ; que se passe -t-il dans la vie pour qu'on grandisse tout en sentant qu'on est un bébé ? je leur répondais beaucoup en essayant de trouver en même temps qu'eux et ils semblaient très intéressés.
La semaine suivante, accueillant une stagiaire et l'infirmière dans la classe, ils se sont montrés élèves s'adonnant sans râler à des exercices de grammaire et de combinatoire ; une fois ces personnes parties, l'un d'eux a dit comme en clin d'œil : "maintenant on arrête de travailler" ; le spectacle était fini. Ils se sont levés en disant "puisqu'on est des fous,
faisons les fous" ; c'était bien eux mais avec leurs symptômes décuplés. La fatigue du vendredi aidant et me connaissant, j'ai vite senti que je n'aurais pas la force de les arrêter par la menace d'une exclusion ou en m'imposant en rappelant qu'on était en classe. Je me suis rendue compte qu'ils cherchaient à réfléchir en même temps et qu'ils attendaient que je les aide. j'ai essayé en disant ce qui me venait par la tête à ce sujet "la folie" ; même, s'ils ont gardé leurs bruits, des idées sont venues :"il y des fous à l'extérieur, dangereux comme les fous du volants" l'un d'eux a hurlé qu'il ne supportait plus qu'on le traite de fou dehors. Ils se sont arrêtés lorsque l'un a dit que ça y est il avait compris, il savait ce qu'il dirait si on le traitait de fou : "que ça peut arriver arriver à tout le monde dans la vie "
Nous avons terminé par un jeu de société et plus personne ne semblait fou.
Peut-on partir sur ce que l'on appelle des ateliers philos à partir de ce genre de questions ? En tout cas il est hors de question que je continue à pratiquer ce genre de chose hors cadre et seule .Même si cela n'empêche pas les temps qui ressemblent à ce qui ce passe dans une classe ordinaire.
Je voudrais présenter un projet à l'institution en espérant qu'une personne souhaite y adhérer aussi. Je ne connais pas d'albums simples permettant d'aborder toutes les questions dont ils souhaitent débattre. En fait leurs questions sont tellement compliquées que je doute que des auteurs pour enfants y ait pensé.
J'aimerais bien avoir des réponses et des pistes pour rédiger ce projet rapidement.
mescudie
Quelle forme donner à ces ateliers en hôpital de jour et pourquoi les faire ? En tout cas je le souhaite fortement.
Mes élèves ados ont remarqué que je ne mettais pas de barrage lorsqu'ils tentaient de dériver vers des sujets qui semblent les questionner et qui finalement me préoccupent à moi aussi. C'est à mes risques et périls car ils réagissent souvent après-coup par des comportements qui pourraient effrayer. Des questions finissent par être plus claires
dans des groupes de trois, quatre jeunes. La semaine dernière, l'un d'eux a abordé le problème du sens du mot psychiatrique ; est-ce que cela veut vraiment dire fou ? un autre le problème de la vie sans les parents ? un autre celui du sens que cela peut avoir pour des adultes de travailler dans un hôpital psychiatrique ; que se passe -t-il dans la vie pour qu'on grandisse tout en sentant qu'on est un bébé ? je leur répondais beaucoup en essayant de trouver en même temps qu'eux et ils semblaient très intéressés.
La semaine suivante, accueillant une stagiaire et l'infirmière dans la classe, ils se sont montrés élèves s'adonnant sans râler à des exercices de grammaire et de combinatoire ; une fois ces personnes parties, l'un d'eux a dit comme en clin d'œil : "maintenant on arrête de travailler" ; le spectacle était fini. Ils se sont levés en disant "puisqu'on est des fous,
faisons les fous" ; c'était bien eux mais avec leurs symptômes décuplés. La fatigue du vendredi aidant et me connaissant, j'ai vite senti que je n'aurais pas la force de les arrêter par la menace d'une exclusion ou en m'imposant en rappelant qu'on était en classe. Je me suis rendue compte qu'ils cherchaient à réfléchir en même temps et qu'ils attendaient que je les aide. j'ai essayé en disant ce qui me venait par la tête à ce sujet "la folie" ; même, s'ils ont gardé leurs bruits, des idées sont venues :"il y des fous à l'extérieur, dangereux comme les fous du volants" l'un d'eux a hurlé qu'il ne supportait plus qu'on le traite de fou dehors. Ils se sont arrêtés lorsque l'un a dit que ça y est il avait compris, il savait ce qu'il dirait si on le traitait de fou : "que ça peut arriver arriver à tout le monde dans la vie "
Nous avons terminé par un jeu de société et plus personne ne semblait fou.
Peut-on partir sur ce que l'on appelle des ateliers philos à partir de ce genre de questions ? En tout cas il est hors de question que je continue à pratiquer ce genre de chose hors cadre et seule .Même si cela n'empêche pas les temps qui ressemblent à ce qui ce passe dans une classe ordinaire.
Je voudrais présenter un projet à l'institution en espérant qu'une personne souhaite y adhérer aussi. Je ne connais pas d'albums simples permettant d'aborder toutes les questions dont ils souhaitent débattre. En fait leurs questions sont tellement compliquées que je doute que des auteurs pour enfants y ait pensé.
J'aimerais bien avoir des réponses et des pistes pour rédiger ce projet rapidement.
mescudie