Intégration, inclusion, dilemme

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pinson
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Intégration, inclusion, dilemme

Message par pinson »

??????????????????
Modifié en dernier par pinson le 11 mai 2010 06:49, modifié 1 fois.
Ruthie
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Re: intégration, inclusion, dilemme

Message par Ruthie »

C'est si bien dit...
Bien d'accord avec toi Richard ! Malheureusement... Moi aussi, j'ai bien du mal avec le concept d'inclusion...
Où va-t-on?
Que va-t-il rester pour les élèves de Clis quand celles-ci auront aussi été démantelées faute de coûter trop chez (pensez donc : un enseignant pour 12!)?

Ruth
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Ruth, Enseignante de Clis, en Loire Atlantique (44)
Boogie
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Re: intégration, inclusion, dilemme

Message par Boogie »

bon bah discutons entre gens du 44.

"J’ai lu aussi que les CLIS seraient amenées à disparaitre, en tout cas sous cette forme, et que ce serait tant mieux (ou alors je n’ai pas bien compris Boogie ???)."

En effet, vous avez mal lu. Je n'irais même pas jusqu'à dire que je me suis mal expliqué, parce que une telle énormité n'a jamais effleuré mes propos. A moins que vous ne me retrouviez où j'ai pu seulement sous-entendre un truc pareil.

L'inclusion telle qu'elle est utilisée par le législateur pour, si je comprends bien, une forme de régression qui consiste à briser ce qui existe des CLIS au temps de "l'intégration", je ne peux pas soutenir.

Les enfants avec lesquels on travaille se caractérisent par la variabilité des situations et des besoins, une variabilité intra et inter individuelle. Alors prôner une seule solution, c'est stupide, point barre. Que ce soit de dire "tous en CLIS" ou "tous en classe 'ordinaire'".

Personnellement je n'ai prôné aucune solution unique. Les classes spécialisées, c'est ce qu'il faut à certains, à certains moments. L'enjeu étant de pouvoir offrir la palette la plus large possible aux enfants, pour leur projet de scolarisation, qui est caractérisé par la plasticité, qui évolue avec le temps - si je ne m'abuse.

Ma position, certainement réfutable, est la suivante : les réactions de Daniel Calin, comme les vôtres, me semblent confondre la notion d'inclusion (qui n'est pas défendue par tout le monde de la même manière : il y a plusieurs façons de la présenter et de la définir ; en particulier, étant donné que c'est une notion qui "descend" des travaux d'instances supra-nationales comme l'UNESCO et l'ONU vers les Etats, certains (imbéciles) en défendent une vision "pure", et d'autres une vision qui prend en compte les héritages socio-historiques) et l'utilisation faite par le législateur de la notion d'inclusion, ce qui de mon point de vue est très différent. Je ne vais pas au-delà de ça.

Je ne suis pas un professionnel de l'intelligence, pas d'ambition universitaire. Ancien AVS-i, pendant cinq ans. Je suis un acteur, comme vous, même si on est pas sur le même terrain.

Ca me fait sérieusement chier, excusez le vocabulaire, de recevoir en permanence des volées de bois vert parce que soit disant je serai déconnecté du terrain, perdu dans la "théorie" et l'idéologie - car si ce n'est pas dit explicitement, c'est bien là où ça mène. L'opposition entre théorie et pratique est stérile, et ne représente rien. Quant à l'utilisation du terme "idéologie", c'est un peu comme "l'intérêt de l'enfant", si ce sont bien des notions qu'on ne peut pas laisser tomber, elles ne suffisent pas parce que tout le monde et en permanence revendique soit, pour l'idéologie, d'en être libéré (et que les autres en sont pleins), soi, pour l'intérêt de l'enfant, d'en être les vrais et dignes représentants (alors que les autres sont des menteurs - idéologues).

Faut arrêter un peu le binaire, et surtout dans la division entre personnes du même bord. L'adversaire, c'est pas ceux qui réfléchissent à l'inclusion, c'est cette mafia au pouvoir, qui casse tout, recycle tout, digère tout et parvient toujours à l'utiliser comme il faut c'est à dire pour servir ses intérêts et sa vision horrible de la société, selon certes des temporalités différentes - tous les secteurs ne présentent pas les mêmes résistances à la "nécessaire réforme".

On pratique une théorie, on théorise des pratiques. Où qu'on soit, on est un acteur, y compris qu'on fait du travail intellectuel. Il n'y a pas d'un côté les acteurs, dans la pratique, pragmatiques, qui se coltinent le réel, et de l'autre des niaiseux qui se saoulent de leur auto-satisfecit, de leur parole excessive. Ca c'est des constructions à la noix, des stéréotypes - ce qui ne veut pas dire que parfois ceux qui ne pratiquent pas ou plus ce qu'ils étudient ne se fourvoient pas, ça c'est autre chose, et sûrement fréquent.

Bon, peut-être que vous n'habitez pas vraiment tout ce que j'écris là, mais enfin j'en profite pour le dire quand même, voilà.
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pinson
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Re: intégration, inclusion, dilemme

Message par pinson »

Ouh la la...
Je vous prie d'accepter toutes mes excuses. Je ne voulais offenser personne. :oops: Je suis très respectueux de la recherche et de ceux qui la nourrissent.

:oops: Mille excuses, encore une fois. :oops: :oops:
Modifié en dernier par pinson le 11 mai 2010 06:50, modifié 1 fois.
Boogie
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Re: intégration, inclusion, dilemme

Message par Boogie »

oui, nous nous rejoignons. Ou plutôt je vous rejoins, parce que moi j'ai un seul petit domaine d'expertise : ce sont les AVS. Je méconnais les textes de juin autour des CLIS, et je n'ai qu'une expérience d'AVS-i. A mon tour de m'excuser donc : je pars au quart de tour, et finalement vos excuses me montrent que c'est trop. Un peu épidermique en ce moment je suis. C'est que ça fouette, le vent, en ce moment chez nous, n'est ce pas... :roll:

Dans "recherche et formation", la revue de l'INRP n°61, intitulée " former à accueillir les élèves en situation de handicap", vous trouverez un excellent article de Serge Ebersold, pp. 71-84, qui est vraiment un travail sur la notion telle qu'elle s'est construite, et le modèle sociétal que la notion se propose de promouvoir. C'est une notion qui dépasse largement les murs de l'école - c'est pour ça qu'on parle d'inclusion scolaire, et c'est pour ça aussi qu'on voit bien que l'usage qu'en fait le législateur est très opportuniste.

Par contre dans cet article il s'agit vraiment de la notion "pure", déconnectée de toute réflexion d'application dans le cadre d'un contexte socio-historique précis- travail qu'on trouve ailleurs, par exemple un article de Charles Gardou dans la revue "reliance" (Gardou Charles (2006). « Mettre en œuvre l’inclusion scolaire : Les voies de la mutation ». Reliance, n° 22, décembre, p. 91–98., qui est vraiment un texte normatif, qui propose des voies d'application de la notion en France, ou dans un article commun de Michel Chauvière et Eric Plaisance de 2008, « Les conditions d'une culture partagée ». Reliance, vol. 1, n° 27, p. 31–44.
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