Texte de Laurent Carle

Questions concernant la politique générale et l'organisation générale des enseignements spécialisés.
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akila m
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Texte de Laurent Carle

Message par akila m »

Je viens de lire le texte le texte de Laurent Carle "Au jeu de l'offre et de la demande" et je suis mal à l'aise.
Effectivement, j'adhère à tout ce qui est dit et pourtant je me rends compte que j'insiste beaucoup, beaucoup sur l'apprentissage du code et que même si je me suis laissée guidée par les enfants dans leur choix d'une méthode de lecture spécifique pour chacun, l'apprentissage du code est devenue une de mes priorités.
Pourquoi ? mes élèves ont dans leur grande majorité été "bercés" par des histoires, baignés dans des albums depuis qu'ils sont petits dans leur famille ou à défaut depuis qu'ils sont rentrés à l'hôpital de jour. J'ai toujours commencé par des albums, des écritures de texte partant de leurs envies etc... Au bout de 3 ans, certains n'étant toujours pas lecteurs et attendant que je lise ou écrivent pour eux, j'ai l'impression qu'ils sont consommateurs comme quand ils vont au super marché et que tout peut arriver dans le caddie. De plus, j'ai un élève qui a appris à lire automatiquement le code sans rien comprendre dans une clis. Il ne comprenait rien et pourtant avec l'acquisition d'un mécanisme fait avec son enseignante non spécialisée qui était sûre de bien faire, j'ai pû travailler avec lui sur le sens et il prend un plaisir évident à lire seul maintenant. Je me dis que cette jeune enseignante avait peut-être raison ; en tout cas, cet enfant profite maintenant de ce qu'il a appris dans la contrainte et la souffrance.
Il me semble après quelques années d'expériences que sans le mécanisme (faire chanter les lettres pour reprendre la méthode des alphas), on est vraiment en difficulté pour démarrer une histoire de lecteur avec un enfant même si je vois aussi des enfants qui se mettent à lire un album avec moi, par hasard, alors que je n'avais jamais soupçonné qu'ils puissent le faire et que je n'avais jamais insisté sur l'apprentissage du code parce qu'ils refusaient toute situation scolaire classique. Les ordinateurs et les méthodes de lecture sur lesquelles s'accrochent les parents à la maison (quand l'école échoue) sont parfois très efficaces, et c'est difficile de se l'avouer.

Je rencontre des adolescents qui refusent de lire à haute voix en proclamant que de toute façon ils savent lire et comprennent : lorsque je vois les erreurs dans la prise de sens qu'ils peuvent faire en lecture silencieuse parce que justement, ils ne lisent pas les mots jusqu'au bout, ou le font globalement en ne se rendant pas compte qu'une lettre peut changer tout le sens, on peut s'interroger aussi sur les impasses faits dans l'apprentissage du code.

Je me rends compte aussi que nous faisons un métier très difficile qui relève de la prouesse et que l'apprentissage de cette fameuse lecture qui est le passeport pour rentrer dans la vie et pour qu'un enfant soit reconnu par sa famille et ses pairs est un enjeu qui crée beaucoup de tensions, de crispations pour tous. Je me sens proche des enfants parce que l'enseignant est comme lui au centre de ces attentes.
Qu'en pensez-vous ?
MEscudie
Daniel Calin
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Re: texte de Laurent Carle

Message par Daniel Calin »

J'apprécie beaucoup les textes de Laurent Carle, aussi bien pour la qualité exceptionnelle de son écriture que pour la clarté et la radicalité de sa pensée. Tellement l'inverse des soupes froides et indigestes qu'on nous sert habituellement sur l'éducation (sans parler évidemment des néo-fachos en vogue)...

Ceci dit, sur la question de l'entrée dans la langue écrite, j'ai, pour une fois, des positions plus "balancées" que lui. Voici ce que je lui avais écrit lorsque j'ai publié le texte dont vous parlez :

Ton expression "syllabeurs-bafouilleurs non lecteurs" est particulièrement frappante pour moi. J'ai conservé, de mes premières années de formateur, des images fortes de ces malheureux enfants. Ce sont ces rencontres et la lecture subséquente de Charmeux qui ont forgé mon approche...

(...) autant j'adhère à ta conception de la lecture et de son apprentissage, autant je pense que les choses sont radicalement différentes du côté de l'écriture. Là, on passe bien du son à la lettre, ce "on" valant autant pour les inventeurs de l'écriture que pour les enfants qui doivent la réinventer (pour affiner, il faudrait faire place à la pictographie et aux écritures syllabiques, voir E. Ferrero...). Du coup, si l'apprentissage des correspondances "grapho-phonétiques" est une absurdité, il ne me semble pas en aller de même des correspondances "phonético-graphiques"... pour lesquelles il n'y a d'ailleurs aucun manuel sur le marché. Pour une raison simple à mon sens : socio-politiquement, il n'y a pas équivalence entre lire et écrire, les pouvoirs actuels ont besoin de lecteurs-consommateurs, pas de scripteurs-créateurs. Du coup, les idéologues pseudo-"républicains" et les ministres se préoccupent constamment de lecture, pratiquement jamais d'écriture... Une de mes stagiaires avait fait il y a quelques années son mémoire sur les pratiques de productions de textes à Paris. C'était révélateur, et catastrophique : en moyenne, les classes où il se faisait le plus de productions de textes significatifs, c'étaient... les moyennes sections ! On retrouvait un peu de productions de textes en bout de course, en cours moyen, surtout en CM2. Mais dans le cycle 2, en particulier en CP, c'était le désert total (sauf "copie de textes", piège tendu par nous dans les questionnaires, et dans lequel tombaient le plupart des maîtres de CP)... Les enseignants parisiens ont beau être beaucoup plus conservateurs que la moyenne nationale, il n'empêche que je crains fort que cela soit révélateur d'un fait général... Dernière remarque : j'ai l'impression (à vérifier) que la dissymétrie était moindre dans ma propre enfance. Et avant : ma mère, quasi illettrée, entretenait une abondante correspondance avec sa nombreuse famille, pas vraiment normée, mais lisible (à condition d'avoir la "culture de référence" !)...

Conclusion générale de mon point de vue : on pourrait dire en résumé qu'une pédagogie globale de l'entrée dans l'écrit implique une lecture du sens et une écriture... de la lettre.
Cordialement,
Daniel Calin
akila m
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Re: texte de Laurent Carle

Message par akila m »

Il y a un outil très complet (pourtant peu apprécié sur ce forum) ; hum, hum, j'y reviens. "la planète des alphas" qui justement permet de travailler dans le sens phonético-graphique (le loto des alphas). Les enfants construisent leurs mots avec les lettres en les faisant chanter ; les progrès sont très rapides une fois qu'ils ont accepté de fonctionner de cette manière (partir du son pour écrire)
des petits albums de lecture où le sens est primordial l'accompagnent.
Cette méthode existe toujours mais est très coûteuse. Je croyais avoir trouvé un équivalent avec "Patati et Patata" chez accès (mais plus économique) qui n'est qu'une copie de la planète des alphas en plus ennuyeuse et les enfants n'ont pas du tout accroché. De plus le côté phonético-graphique n'est pas du tout abordé.

Cordialement M escudie
Pascal Ourghanlian
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Re: Texte de Laurent Carle

Message par Pascal Ourghanlian »

Une précision, avant de tenter une "analyse" plus en profondeur : je suis assez d'accord avec Laurent pour ce qui est de la lecture - sauf sur un point : moi qui me crois un homme de l'écrit, je n'adhère pas à l'idée selon laquelle l'écrit serait "bien plus riche que l'oral, langue de la parole". Ce serait faire fi, dans le même temps, et d'Homère et de mon grand-père illettré. Homère, dont la transmission orale seule, d'abord, a permis que se constitue et le groupe et ses valeurs communes. Mon grand-père, l'un des plus brillants philosophes que j'ai pu croiser, qui articulait sa pensée sur le sensoriel et retrouvait certaines avancées de Bachelard dont il n'a jamais entendu parler.

Et si, pour reprendre une analyse assez proche de celle proposée par Daniel, une réponse se trouvait du côté de cette disjonction imposée entre lire et écrire ? Durant des siècles, seul le lire a été valorisé, il permettait d'avoir accès à la parole de Dieu (les pratiques religieuses continuent de considérer l'écrit sous ce seul aspect). Écrire incombait à quelques obscures écrivaillons, reclus dans des monastères ou auprès des rois. Ce qui était noble, c'était la pensée (divine ou royale) consignée par l'écriture, renvoyée à son seul rôle instrumental, et révélée par la lecture, le plus souvent oralisée afin qu'elle imprègne le bon peuple.

La vraie révolution, ce n'est pas celle de la lecture, c'est celle de l'écriture. Les registres paroissiaux, puis ceux de l'état civil, montrent l'ampleur de cette révolution par le nombre d'actes (baptêmes/naissances, mariages, sépultures) qui peu à peu sont signés par ceux-là mêmes qui les déclarent autrement que d'une croix. Et l'école de la République devient une aubaine pour les agriculteurs (je n'ai pas écrit les paysans...), les commerçants et autres petits industrieux dont les enfants ont accès à l'écrit et vont pouvoir tenir les rôles et les registres des entreprises familiales.

C'est dans cette praxis-là que s'inscrit le mouvement de la méthode naturelle du lire-écrire prônée au sortir de la Première Guerre par Célestin Freinet. Ce qui est premier chez Freinet, c'est l'expression orale (d'où mon désaccord avec Laurent). Puis, aussitôt, la mise par écrit de cette expression. Et Freinet anticipe-là de manière pratique les travaux théoriques d'Emilia Ferreiro sur le développement de la conceptualisation de l'écrit chez l'enfant.
La MNLE tisse indissolublement l'écrire et le lire, préservant la globalité du sens parce qu'on écrit pour être lu et qu'on écrit quelque chose que l'on a vécu, permettant par le travail sur les caractères d'imprimerie un aller-retour incessant entre forme et sens.
Cette manipulation des caractères, lettre à lettre du mot, composition progressive de la phrase, du paragraphe, du texte, ménageant blancs typographique et ponctuation, obligeant à tout distribuer en cas d'erreur pour recomposer correctement n'est pas anecdotique : elle permet de lire de l'espace et d'écrire du temps.

L'imprimerie à l'école n'existe, quasiment, plus. Je le regrette très profondément, et pas uniquement en souvenir de Christian, mon maître typographe... Mais d'autres techniques, plus contemporaines (je ne suis pas parvenu à écrire "plus modernes"), existent : de l'imprimerie Lego, très proche de la casse d'imprimeur (tout défaire pour tout refaire, en cas d'erreur, l'objectif étant de produire un texte parfait - un chef d'œuvre, diraient les Compagnons), à l'ordinateur, bien sûr, qui oblige à un triple codage/décodage (écrit manuscrit minuscule/saisie clavier majuscule/rendu écran minuscule). En passant par la simple écriture manuscrite, par recopie globale et dictée à l'adulte, puis recours aux outils de la classe et, enfin, écriture autonome d'une pensée intérieure élaborée, puis mise en mots.

Émilia Ferreiro montre que les conceptualisations de l’enfant sur l’écrit évoluent sur trois périodes :
1ère période : elle est « caractérisée par la recherche de paramètres distinctifs entre les marques graphiques figuratives et les marques graphiques non figuratives » ;
2ème période : c’est celle de « la construction de modes de différenciation entre les enchaînements de lettres, en jouant alternativement sur les axes de différenciation qualitatifs et quantitatifs » ;
3ème période : elle « correspond à la phonétisation de l’écriture, qui culmine avec la période alphabétique ».
Pour Ferreiro, cette évolution est, de plus, proprement conceptuelle, non pas seulement technique : « [cet apprentissage] consiste à construire un nouvel objet de connaissance et, pour ce faire, à reconstruire les opérations qui ont permis d’engendrer l’objet socialement constitué (ce qui ne veut pas dire, bien entendu, re-construire la suite historique des inventions) ».
Emilia Ferreiro se garde bien de faire de son travail de recherche des propositions pédagogiques. Elle souligne cependant que du choix qui est fait de privilégier « l’écriture, comme un codage, un moyen de transcrire des unités sonores en unités graphiques » et d’analyser les difficultés d’apprentissage selon les mêmes présuppositions, d’une part, ou de concevoir « ce même apprentissage comme le mode de construction d’un système de représentation » d’autre part, dépend la mise en œuvre d’une pratique quotidienne de lecture-écriture bien différente selon le cas.

Autrement dit, selon que l'on aborde l'écrit par l'écrire ou par le lire, les attentes seront différentes, se fonderont sur des conceptions différentes de la psychogénèse de l'écrit et, surtout, dénoteront la place que l'on accorde à l'enfant sujet de ses apprentissages, de producteur ou de consommateur.

Alors, bien sûr, il n'y a pas d'un côté les "bons" qui font écrire et les "méchants" qui font lire. Il y a seulement à s'interroger si, à vouloir être "rentable" en temps, à vouloir satisfaire des parents qui veulent que leurs enfants apprennent comme eux-mêmes ont appris, à vouloir utiliser une méthode de lecture toute faite pour "ne pas réinventer le fil à couper le beurre", en d'autres mots "à garder la tête dans le guidon", on n'oublie pas que ce qui fonde l'humain, ce n'est pas la lecture, ce n'est pas l'écriture, c'est l'expression d'une pensée autonome.
Cordialement,
Pascal Ourghanlian
akila m
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Re: Texte de Laurent Carle

Message par akila m »

Au sujet du texte de laurent Carle concernant la planète des alphas : votre texte est violent et ne me donne aucune envie de jeter mes outils alphas.
Je ne me sens pas victime d'une méthode qu'on m'a poussée à utiliser.
Vous vous êtes juste appuyé sur la plaquette de présentation. Ceux qui critiquent cet outils, souvent, ne l'ont jamais vu, ni utilisé. Bien sûr, je suis d'accord, il part sur une tromperie en racontant une histoire qui fait croire que les lettres sont des personnages qui chantent ; très rapidement, les enfants font la différence et ne sont pas aussi bêtes que vous le pensez. Ils savent que c'est une histoire pour les aider à comprendre un mécanisme qu'il faut avoir acquis (malgré tout ce que vous pouvez dire) pour lire. Tout dépend de la manière dont on leur en parle.
Et le fo, fa,... est très vite questionné par les enfants une fois qu'ils ont compris que le mécanisme n'est pas le tout de la lecture, ils découvrent bien toutes les manières d'écrire les fo qui ont du sens pour eux.
Ils restent en demande et retrouvent avec bonheur ces outils quelques années après en repensant que c'est grâce à cela qu'ils peuvent lire et écrire, que c'était un point de départ après des années de blocage et de refus. L'individualité n'est pas plus favorisée qu'avec n'importe quelle méthode de lecture ; mes élèves lisent ensemble, en s'entraidant sur les textes. Si vous êtes psychologue scolaire, je pense que les mallettes de wisc ne sont pas des outils dont vous êtes fier et pourtant, il vous arrive de vous en servir. Je ne suis pas particulièrement fière de me servir d'une méthode comme cela, mais cette histoire des alphas a été le point de départ de démarrage de la plupart des élèves que j'ai eus ; j'avais décidé de l'abandonner et j'y suis revenue souvent à leur demande.
Quand à l'enrichissement de ces auteurs, je ne crois pas y avoir beaucoup participé ; une fois achetée, cela peut durer des années (puisque rassurez-vous on n'utilise pas que cela). Des maisons d'éditions (pourtant réputées innovantes et écolos) ne se sont pas gênées pour copier cette idée d'une manière plus terne et moins attirante, en faisant croire qu'elles donnaient une priorité au sens.

cordialement mescudie
Daniel Calin
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Re: Texte de Laurent Carle

Message par Daniel Calin »

=> Evelyne Charmeux vient de mettre en ligne sur son blog, Le blog de l'amie scolaire : Questions de profs, un billet dont elle affirme qu'il rebondit sur le présent fil de discussion : Tout le monde devrait écrire... Que fait l'Ecole ?

=> Pour ce qui est des relations entre Laurent Carle et les "mallettes du WISC", dans une lettre à Evelyne Charmeux, il écrivait : "ce ne furent que des tests de l'époque, construits par des psychologues scolaires, c'est-à-dire inappropriés". Dans un courriel personnel, il m'expliquait récemment comment il s'était décidé à "laisser les outils psychométriques dans l’armoire à tests"... Un psychologue sans WISC est certes aussi difficilement concevable qu'un maître d'école sans B-A-BA, mais l'un comme l'autre sont possibles et Laurent a au moins eu le mérite d'avoir été conséquent. A lui de revenir sur ce point s'il le désire.

=> Laurent Carle n'a pas "pratiqué" les publics "extrêmes" que mescudie et moi-même connaissons bien, qu'il s'agisse de déficients intellectuels en IME ou de psychotiques en hôpital de jour. Or il se trouve qu'avec ces publics les observations de mescudie rejoignent les miennes. Les bonshommes de la planète des alphas sont aussi furieusement "phonistes", au sens que Laurent Carle accorde à ce terme, que la méthode gestuelle de Suzanne Borel-Maisonny. Or, j'ai souvent vu des enseignants spécialisés pratiquer avec succès les gestes de Borel-Maisonny... sauf, précisément, à ne pas en faire une méthode, mais seulement un point d'appui, exactement comme mescudie utilise les alphas. Les gestes de Borel-Maisonny, surtout pour des enfants déficients intellectuels (par exemple, typiquement, des trisomiques 21) me semblent présenter l'avantage d'inscrire corporellement les rapports basiques entre lettres et sons, un peu, à mes yeux, comme les méthodes montessoriennes inscrivent corporellement les lettres (suivre à l'aveugle des lettres en relief, écriture dans le sable...). Les alphas ne réalisent pas cette incorporation directe, même s'ils l'évoquent - et cette mise à distance du corps convient peut-être mieux à des psychotiques... Alphas ou Borel-Maisonny, le danger, et je retrouve ici pleinement Laurent, est de faire de ces "trucs" une "méthode" à suivre "méthodiquement" - ce qui serait d'autant plus dangereux que ces enfants, les déficients intellectuels en particulier, n'ont pas les moyens de prendre leurs distances par rapport à ce qui serait alors la "méthode" aberrante du maître...
Cordialement,
Daniel Calin
Pierrot59
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Re: Texte de Laurent Carle

Message par Pierrot59 »

Moi j'ai utilisé la "planête des Alphas" en IME l'année dernière et cela avait moyennement marché... Par contre cette année, avec mes élèves (du CRF), je l'ai repris et ça a bien marché. J'ai agrandi/plastifié les personnages (à partir de la police des alphas) et cela a permis des petits jeux ludiques (importants en milieu hospitalier). C'est une bonne entrée en matière avant de passer aux choses sérieuses. Après, je ne pense pas qu'il s'agisse d'une "méthode" mais plus d'une aide.
akila m
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Re: Texte de Laurent Carle

Message par akila m »

Je souhaite remercier Laurent Carle pour son dernier texte sur ce sujet. Je commence à me rendre compte comment nous sommes abusés lors de nos formations et inspections par l'idée qu'il n'existe qu'une seule méthode incontournable pour apprendre à lire. Gare à celui qui n'étudierait pas les sons méthodiquement.
Tout ce que nous cherchons à faire c'est de changer de supports pour bien souvent pallier notre propre ennui.
Je me souviens de collègues rabaissées lors d'une inspection parce qu'elles n'utilisaient que des textes rédigés par les enfants en CE1 et qui n'ont eu aucun soutien de l'équipe.
Dernièrement, une maman en ESS, insistait fortement pour que son enfant puisse aller en CP tous les matins pour pouvoir lui faire apprendre ses deux sons par semaine (sinon tout semblait perdu)
donc merci de nous faire nous poser des questions comme ça ! (mais je garde les alphas quand-même)

MESCUDIE
Daniel Calin
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Re: Texte de Laurent Carle

Message par Daniel Calin »

Une réaction de Laurent Carle aux remarques faites sur ce fil de discussion... et ailleurs :
Deux sons par semaine, avec ou sans alpha

Bonne lecture !
Cordialement,
Daniel Calin
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