Constitution d'un dossier en vue d'une orientation en UPI

Enseignants référents, enseignants détachés à la MDPH...
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akila m
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Constitution d'un dossier en vue d'une orientation en UPI

Message par akila m »

Bonjour,
Je suis en train de constituer un dossier pour la MDPH en vue d'une orientation en UPI d' un de mes élèves actuellement à temps plein en hôpital de jour. Pour l'instant il contiendra : mon bilan scolaire et les raisons de cette demande, la lettre de motivation de l'enfant et celle de ses parents, l'avis de ses éducateurs spécialisés. Les psychologues de l'HDJ ne pratiquent que rarement des bilans psychométriques car ils sont thérapeutes et ne veulent pas tout mélanger ; ce bilan psychologique est-il indispensable ? Nous avons eu des retours de dossier car il n'était pas fait ; mais aussi un refus d'admission en CLIS 1 parce que le QI d'un enfant que nous présentions était trop élevé (alors qu'il ne pourrait supporter une classe ordinaire) ; les thérapeutes de l'hôpital m'ont expliqué leurs réticences à faire des bilans psychologiques même pour des enfants qu'ils n'ont pas en thérapie par l'absurdité de la situation. On va faire passer un WISC à un enfant qui va mieux, qui a progressé, mais ce test doit révéler qu'il a une intelligence limitée pour pouvoir accéder à une classe spécialisée et être classé handicapé ; alors que justement l'enfant commence à sortir de sa maladie et à demander d'aller à l'école.
Ma question principale : le dossier sera-t-il rejeté s'il n'y a pas de bilan psychométrique ?
cordialement M ESCUDIE
clairea
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Re: constitution d'un dossier envue d'une orientation en UPI

Message par clairea »

Bonjour,

Le critère du bilan psychométrique est une absurdité si on le réduit à un chiffre au WISC, un bilan psychométrique comporte plusieurs dimensions, plusieurs tests, plusieurs éléments cliniques aussi et si il s'avère que la MDPH ou quiconque réduise le bilan à la note de QI du WISC alors, comme le font beaucoup de psychologues, il ne faut pas donner de chiffre.
La MDPH demande un écrit d'un psychologue, dans cet écrit il peut y avoir une dimension psychométrique mais elle se doit d'être nuancée... enfin je l'espère.

En fait, le problème réside dans le simple fait que l'on ne peut traiter des situations d'enfant de façon purement administrative comme semble vouloir le faire la MDPH parfois... Un dossier, ce n'est pas juste un recueil de documents avec des petits carrés barrés ou pas, des notes ou des absences de notes....

Vous avez raison M Escudie de vous inquiéter ! Je vous assure qu'il est possible d'écrire un compte rendu de bilan psychométrique sans l'ombre d'un chiffre, et qu'il est aussi possible de parler de bilan sans l'ombre d'un WISC ;) ou plus simplement de parler d'un enfant....

Pour les critères d'entrée en CLIS, il suffit qu'un psy, qui a fait un bilan, écrive que l'entrée en CLIS sera bénéfique et adaptée pour l'enfant... Je ne connais pas de psy qui réduise un bilan au simple QI.... Mais le QI n'est pas un diagnostic !! évitons cela svp !

Et puis, finalement, si le projet que vous montez pour cet enfant que vous connaissez bien, si ce projet est d'abord celui de la famille et de l'enfant, je ne souhaite pas (ce qui ne veut pas dire que ça ne se fait pas :( ) que le QI soit un critère rigide, même si ce dernier reste un élément important :)

Votre question est incroyablement réaliste et comment ne pas vous dire que cette réalité m'agace fortement !
akila m
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Re: Constitution d'un dossier en vue d'une orientation en UPI

Message par akila m »

Le dossier de l'élève dont je parlais vient d'être rejeté : il ne pourra faire une semaine d'observation en UPI ; motif : pas de bilan psychométrique ; sous-entendu : comment se fait-il qu'un jeune qui a passé 6 ans à temps complet dans un hôpital psychiatrique puisse aller si mieux ? Le psychiatre a pourtant donné son avis très positivement mais sans se prononcer sur un quelconque diagnostic. Y a-t-il d'autres solutions pour qu'il puisse suivre dans une UPI sans passer par la MDPH ? Nous avons réussi à lui permettre d'assister à des cours d'arts plastiques au collège en établissant un PPS avec le médecin scolaire. Cela lui fait une bouffée d'oxygène ; il crie qu'il veut en sortir de cet hôpital ; autre question, s'il passe ces fameux tests psychométriques à l'extérieur (chez un psychologue en libéral) qui paiera les consultations ? (la MDPH ?)

mescudie
Pascal Ourghanlian
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Re: Constitution d'un dossier en vue d'une orientation en UPI

Message par Pascal Ourghanlian »

Quel contraste entre les différents lieux ! Où est l'égalité de traitement ? Où est l'équité ?

Je viens d'obtenir l'orientation d'un jeune vers une UPI pour la rentrée prochaine, jeune accueilli à temps plein en HJ et jamais scolarisé jusqu'à maintenant, sans bilan psychométrique, sur le seul CR du pédopsy, de l'éduc et de l'instit' de l'HJ...

"Vérité en-deçà des Pyrénées, erreur au-delà", écrivait déjà Pascal (pas moi, l'autre :lol: )
Cordialement,
Pascal Ourghanlian
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Re: Constitution d'un dossier en vue d'une orientation en UPI

Message par séverineb »

Plusieurs remarques :
- Si la MDPH de votre département demande un bilan psychométrique et non un bilan psychologique, c'est qu'elle est malheureusement devenue une institution qui demande des éléments précis (ici purement quantitatifs) pour pouvoir faire rentrer des enfants dans des classes diagnostiques. Or l'élément "retard mental" ne peut se justifier à la seule lecture d'un QI.
- Derrière la décision de la MDPH, il y des personnes : médecins, psychologues (?), peut être pouvez-vous (je parle ici de l'équipe qui entoure cet enfant) les contacter pour défendre le projet pour cet enfant qui me paraît justifié.
Je rejoins Claire (que je salue au passage) dans l'idée de ne pas céder à la tentation de réduire un enfant à son seul niveau d'efficience intellectuelle, et encore moins à son QI.
Séverine
akila m
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Re: Constitution d'un dossier en vue d'une orientation en UPI

Message par akila m »

Le psychiatre de l'HDJ a essayé en vain de contacter ou d'être contacté par le médecin de la MDPH ; ce médecin est-il psychiatre ou non ?

La manière dont Pascal présente son travail laisse entendre que c'est le référent avec son énergie et son désir qui défend les dossiers. Est-ce cela ? La MDPH, le travail de sélection et de tri qui s'y font restent pour moi très lointains, presque irréels comme si les décisions nous tombaient dessus, sans que l'on ait aucun écho des effets de nos écrits.
mescudie
Pascal Ourghanlian
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Re: Constitution d'un dossier en vue d'une orientation en UPI

Message par Pascal Ourghanlian »

c'est le référent avec son énergie et son désir qui défend les dossiers
"Chez nous", c'est un peu ça effectivement, et je le regrette : ça donne au référent une responsabilité, et surtout un "pouvoir" dont il n'est pas aisé de se défendre... Il s'agit de garder en tête le seul souci du gamin et de son parcours, et de rester vigilant face aux points de vue de chacun. Je dis souvent que je ne défends pas l'avis de la famille, ni celui de l'école, ni celui des soins - mais le point de vue de l'enfant (celui, donc, étymologie oblige, qui ne parle pas...). Ce qui explique que je "milite" pour des référents enseignants (pour le point de vue de l'école) spécialisés (pour la connaissance des handicaps et des institutions) formés (parce qu'il ne suffit pas de s'appuyer sur ses ressources humaines propres, encore faut-il être un peu formé à la relation, à l'animation, à la médiation, etc.) et accompagnés psychologiquement (parce que nos journées se passent face à la "misère du monde", sans espace pour poser un peu nos valises...).
Cette position de tiers n'est pas confortable, mais me semble la seule qui puisse autoriser une synthèse entre besoins (et désirs) de l'enfant, souhaits des parents, possibilités de l'école, étayage des soins. Sachant qu'en dernier ressort, je ne suis pas décisionnaire...

Mais ça dépend vraiment des départements : dans certains, le référent n'est pas présent aux équipes pluridisciplinaires d'évaluation, qui n'évaluent que sur dossier. Ça a ses avantages (une plus grande égalité (?) de traitement), ça a ses inconvénients (un plus grand éloignement de la situation du gamin, une moindre représentation des équipes).
Cordialement,
Pascal Ourghanlian
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