Rencontre avec les référents

Enseignants référents, enseignants détachés à la MDPH...
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akila m
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Rencontre avec les référents

Message par akila m »

Le rôle du référent est-il de rencontrer les enseignants (travaillant en hôpital de jour) afin qu'ils lui présentent les élèves susceptibles de reprendre une scolarité dans son secteur (écoles proches de l'hôpital de jour ) ; lorsqu'une scolarisation progressive (accompagnée par l'enseignant ou l'éducateur de l'hôpital de jour sur des temps courts dans une classe ordinaire) est envisagée quelles démarches devons-nous mettre en place ? L'enseignant référent peut-il nous aider à trouver les classes et les enseignants qui accepteraient cette démarche ; les dossiers pour admission en CLIS ou UPI sont très longs à aboutir (cela fait un an que nous attendons pour certains enfants), nous envisageons donc une autre approche : accompagnement avec un adulte de l'hôpital dans des classes ordinaires ou non. A qui faut-il s'adresser ?

Cordialement m esccudie
Pascal Ourghanlian
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Re: rencontre avec les référents

Message par Pascal Ourghanlian »

Question intéressante à laquelle je viens juste d'être confronté : un jeune de 12 ans en HJ, jamais scolarisé, et pour lequel l'HJ, voyant l'âge limite arriver, dirige la famille vers la reprise (enfin, dans le cas présent, la "prise") d'une scolarité (adaptée) en milieu ordinaire.

La réponse me paraît toujours la même : saisine de la MDPH, reconnaissance du handicap, proposition d'un parcours scolaire (en milieu ordinaire avec PPS ou en milieu ordinaire en CLIS ou en UPI - mais ça peut aussi être en milieu spécialisé).

Le "hic", c'est que les soins en HJ ne sont pas une orientation MDPH, mais un choix thérapeutique de la famille. Et que donc beaucoup d'enfants en HJ, et pour lesquels les parents n'ont pas eu à faire de demande d'AEEH, ne sont pas connus de la MDPH. Le parcours peut donc être relativement long.

C'est pourquoi il me semble que les HJ ont tout intérêt à initier la démarche largement en amont et à accompagner les familles vers l'idée de handicap, avant de passer le relais au référent du secteur.

Dans le cas que j'évoquais plus haut, la demande est venue de l'HJ. J'ai rencontré la famille pour entendre ses souhaits. Je lui ai indiqué les démarches à suivre pour que l'enfant soit inscrit en mairie, puis admis à l'école de son secteur (inscription inactive), pour ouvrir ses droits. Puis j'ai organisé une rencontre famille-HJ-école de référence pour que chacun entende la même chose au même moment. Je monte désormais le dossier MDPH (avec les avis de l'HJ exclusivement, puisque l'école ordinaire n'a jamais connu le gamin) pour que la CDA statue sur le parcours scolaire le plus approprié.

En aucun cas, il n'est possible de faire des intégrations "à la sauvette" où le référent "négocierait" avec des enseignants une place pour tel gamin. L'anticipation est essentielle.

J'ai sollicité ma hiérarchie pour savoir s'il m'incombait de recenser les situations identiques de mon secteur. Réponse : la loi s'applique à tous, pas seulement à l'EN mais aussi au secteur de la santé, un gamin en HJ doit être inscrit à l'école de son secteur (même si l'inscription est inactive) et, si le gamin n'est pas connu de l'école, c'est à l'HJ de conseiller la famille sur les démarches...
Cordialement,
Pascal Ourghanlian
akila m
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Re: rencontre avec les référents

Message par akila m »

Deux points : - ces temps de scolarisations accompagnés ne seraient pas faits à la sauvette ; c'est l'inspectrice AIS qui nous a conseillé de faire comme cela ; pour éviter que ces enfants soient totalement coupés de l'école. Connaissez-vous ce genre de pratique ? - c'est très gênant pour notre cohérence auprès des familles, cette histoire de handicap qui devient quasi-obligatoire pour trouver une issue ; lorsqu'ils rentrent à l'HDJ, les parents font bien la différence entre leurs enfants "intelligents" et ceux de l'IME ; la réalité fait que les soins ne guérissent pas leurs enfants et malgré les progrès, ils se retrouvent à l'adolescence avec des manques qui ne permettent pas d'envisager un cursus normal (le mieux que nous ayons eu est la SEGPA ou l'UPI) ; lorsque j'ai abordé avec un adolescent une possibilité d'IMPro pour lui, il était tout à fait d'accord mais il a rajouté "pas avec des handicapés" ; comment va-t-il vivre le fait qu'il aura toute sa vie le statut d'handicapé ? Faudra-t-il lui dire qu'il y a des handicapés mentaux plus ou moins atteints et qu'il fait partie des presque normaux mais pas assez pour l'être complètement ?
mescudie
Pascal Ourghanlian
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Re: rencontre avec les référents

Message par Pascal Ourghanlian »

Tellement d'accord avec vous - mais vous le saviez déjà :wink:

On est dans une logique en noir et blanc : soit le gamin est handicapé, soit il ne l'est pas.

Lorsqu'on se bat, y compris avec une certaine pétition nationale, pour que les moyens de l'adaptation soient renforcés, c'est de cela dont il s'agit. Et les collègues des classes ordinaires qui scolarisent des élèves handicapés (ce qui est souvent positif) sans y avoir été formés (ce qui est une constante de notre institution) risquent de ne pas voir d'un bon œil l'arrivée de gamins "de retour d'HJ" mais considérés comme "ordinaires" (puisque non passés par la MDPH) et qu'ils devraient scolariser sans "moyens" d'accompagnement (puisque je ne vois pas, d'un point de vue purement "légal", comment une personne extérieure à l'école, hors tout projet, pourrait intervenir auprès de l'instit' (même avec l'accord, verbal très certainement :cry: de l'IEN ASH).
Cordialement,
Pascal Ourghanlian
Daniel Calin
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Re: Rencontre avec les référents

Message par Daniel Calin »

Pascal Ourghanlian a écrit :la loi s'applique à tous, pas seulement à l'EN mais aussi au secteur de la santé, un gamin en HJ doit être inscrit à l'école de son secteur (même si l'inscription est inactive)
Bien que (?) issue de la hiérarchie, cette réponse me semble plus que contestable. Si la loi s'applique à tous les enfants et adolescents handicapés, reconnus comme tels donc, je ne vois pas comment on pourrait décréter qu'elle s'applique à tous... Quoi ? Qui ? Les enfants que "la hiérarchie" considère handicapés ? De quel droit ? Les enfants susceptibles d'être reconnus comme handicapés ? En réalité, dans l'esprit comme dans la lettre de la loi de 2005, personne ne peut être contraint à passer sous les fourches caudines de MDPH.

Certes, un enfant accueilli en HDJ est soumis à l'obligation éducative telle qu'elle est définie depuis la loi de 1882. Mais d'une part, depuis cette même loi, l'obligation scolaire est susceptible d'être suspendue pour raisons médicales. Et d'autre part, il y a presque toujours des enseignants en HDJ, qui répondent, à leur façon, à cette obligation éducative.

Autrement dit, cette "réponse faite à Pascal" me semble typique des multiples dérives aberrantes que la loi de 2005 semble susciter chez diverses "autorités". Dérives qui font qu'une loi faite pour mieux protéger une partie fragile de la population est utilisée pour maltraiter une autre partie fragile de la population...

Malheureusement, "l'esprit des lois" et la bureaucratie font, de fort longue date, mauvais ménage.

Quoi qu'il en soit, ma réponse est clairement non. Non, un enfant hospitalisé en hôpital de jour n'est pas soumis à la loi sur le handicap et n'a pas à être inscrit dans une "école de référence" - sauf demande de sa famille, évidemment. Il est soumis à une autre législation, celle sur les enfants malades, qui obéit à une toute autre logique et qui n'évoque nulle part cette notion d'école de référence. La loi de 2005 pose suffisamment de problèmes en elle-même sans qu'on lui mette sur le dos les dérives de n'importe quel rond de cuir !
Cordialement,
Daniel Calin
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