Texte intéressant et bien écrit !

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blan
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Texte intéressant et bien écrit !

Message par blan »

Les problématiques actuelles de la politique de l'enseignement aux déficients auditifs.

http://appel.lsf.free.fr/

À lire et à signer si le cœur vous en dit !
Daniel Calin
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Message par Daniel Calin »

Texte effectivement très intéressant. Je le rejoins totalement en ce qui concerne la critique d'intégrations individuelles précoces qui se révèlent de fait le plus souvent comme violemment "discriminatoires" à l'encontre des enfants sourds, parce qu'elles le privent de tout mode efficace de communication, de toute "langue", donc.

Je ne le suis pas du tout, par contre, dans la critique des politiques de dépistage et de traitement de la surdité par implant cochléaire quand cela est possible. Sur ce point, ce texte s'inscrit dans le cadre d'une idéologie qui réduit le handicap à une différence, ce qui est à mes yeux une forme de déni du handicap.
Cordialement,
Daniel Calin
blan
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Message par blan »

Vous définissez ce dépistage tel une reconnaissance du handicap.
Ce dépistage se fait cependant en considérant la surdité telle une maladie pour laquelle on disposerait d'un remède (au même titre qu'une hyperthyroïdie).
Ce handicap touche certes la boucle audio-phonatoire qui permet à tout enfant d'acquérir la langue orale mais ne met en aucun cas la vie de l'enfant en danger.
Ceci étant dit, la surdité ne touche pas aux facultés communicationnelles de l'enfant qui est toujours apte à communiquer et à élaborer des processus cognitifs.

Il est écrit:
"Cette technique ne saurait être présentée comme un traitement universel de la surdité, permettant l'audition et donnant accès au langage à tous coups ! En effet, la très longue rééducation nécessaire après implant ne permet pas une entrée facile dans les langues vocales. De plus, les implants comportent un pourcentage non négligeable d'échecs, qui ne sont reconnus comme tels qu'après deux ans de rééducation ! Or la plupart des implantations sont accompagnées d'un discours "médical", interdisant ou déconseillant fortement (ce qui a bien souvent valeur d'interdit pour les parents) la LSF, privant ainsi l'enfant d'une véritable langue, facile d'accès, pendant une longue période, cruciale pour sa construction psychique."

Les inconvénients de cette situation sont nombreux et connus :
Dans une démarche de diagnostic précoce, on met à mal la relation mère enfant qui est cruciale dans le développement du bébé, on l'inscrit dans une langue orale qui lui prendra énormément de temps et d'énergie à maîtriser dans son rôle d'émetteur (reste à préciser que l'implant ne restaure pas totalement les facultés auditives) et on perd ainsi un temps précieux dans la constructions cognitives et enfin de réels problèmes d'identité car on l'assimile à un entendant.

C'est là qu'est à mon sens la vraie question : dans une démarche d'implantation considère-t-on réellement le handicap (qui n'est que social) ? Est-ce que l'on ne cherche pas à éradiquer la différence ? Ne rentre-t-on pas dans une politique eugéniste ?
Car, rappelons-le, un enfant sourd même implanté reste un enfant sourd !
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