Discussions ministérielles

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Gwenleguevel
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Re: Discussions ministérielles

Message par Gwenleguevel »

Oui tu as raison, tout le monde, ce sont tous les syndicats... le ministère s'est bien gardé de s'avancer sur le sujet.

Pour les GT qui s'en occuperont, je ne connais pas les dates.
Gwenleguevel
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Re: Discussions ministérielles

Message par Gwenleguevel »

@katow

Les idées des autres sont dogmatiques, les miennes sont réfléchies, c'est bien connu...

Cela me fait penser au phénomène du Nimby (http://fr.wikipedia.org/wiki/Nimby). On est tous pour l'inclusion, pour l'équité mais pas maintenant, pas ici, pas comme ça... Plutôt quand les autres, qui n'ont rien compris, auront changé.

Le concept d'externalisation optimisée m'intéresse, pourrais-tu développer ? Et comment les élèves vivent tout cela, c'est surtout ça qui m'intéresse. Vous en connaissez beaucoup des élèves fiers de leur étiquette, vous ?
katow2005
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Re: Discussions ministérielles

Message par katow2005 »

@ gwenleguevel
On arrive exactement dans le débat qui me questionne (dogmatisme, équité, externalisation optimisée...)

Je prends donc le temps de te faire une réponse soignée dans la soirée.
Fred Gabiot
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Re: Discussions ministérielles

Message par Fred Gabiot »

Merci très sincèrement à toi de nous tenir au courant. Maintenant, il y a un paquet de points où je suis contre ton positionnement.
Certes, en étant représentants syndicaux, vous nous représentez, mais cela n'implique pas que vous soyez représentatifs. Déjà par le fait que vous soyez élus avec 40 % de participants et ensuite par le fait que des gus comme moi ne se retrouvent dans aucun syndicat (donc vote nul).

"considère-t-on que la SEGPA est une voie de réussite comme le dit le SNuipp (en utilisant un chiffre : 75% de réussite au CAP pour les élèves sortant de SEGPA, je vais chercher leurs références) ou une voie ségrégative qui empêche un vrai collège unique et qui limite les ambitions dès le CM1, comme nous le pensons."

A titre perso, j'ai écrit un article dans la revue du cerfop intitulé "segpa, l'autre voie de la réussite". C'est clairement sur 16 années de segpa que j'affirme que mes élèves sortant de 3ème ont, dans leur grande majorité (70/80%), un bel avenir devant eux dans des métiers, certes manuels, mais lucratifs. Bien meilleur qu'une grande partie de leurs collègues faibles et moyens de 3ème générale. De plus, cela fait 6 ans que je fais passer le brevet des collèges option pro à au moins 12 élèves avec un taux de réussite de plus de 95%.

Penser que la segpa est une vois ségrégative qui limite les ambitions dès le cm1 est dramatique car il ne s'agit pas, à ce moment là, d'un problème de structure (ma segpa en est un des nombreux contre exemple), mais de profs.

En revanche, interdire (ou fortement limiter) les redoublements avant de rentrer en segpa a une incidence structurelle énorme sur l'orientation de nos élèves. Elle nous bloque les stages de 4ème et bloque quasiment toute chance d'apprentissage après la 3ème.
Modifié en dernier par Fred Gabiot le 07 févr. 2014 22:27, modifié 1 fois.
Gwenleguevel
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Re: Discussions ministérielles

Message par Gwenleguevel »

Je ne dis pas que nous sommes représentatifs. Je connais les chiffres mais le principe de la démocratie, c'est aussi que si tu ne t'occupes pas de politique, elle s'occupera de toi, comme on dit...
On peut dire aussi : si tu ne votes pas, viens pas pleurer après... On ne peut pas lire le message des abstentionnistes. Ou alors il faut trouver un autre système mais la démocratie me semble le moins pire.
Maintenant, si tu votes nul parce que tu ne trouves aucun syndicat qui te convienne parmi les 25 qui existent, tu peux créer le 26ème... mais le seul syndicat qui sera toujours entièrement d'accord avec toi, c'est toi.

Le CERFOP sera auditionné par le groupe de travail et ton article m'intéresse beaucoup (je peux le trouver en ligne ?). Tu as des chiffres sur la suite du parcours des élèves de SEGPA ? (j'ai trouvé des choses mais les 75% de réussites me semblent une lecture erronée, j'ai l'impression qu'il s'agit du pourcentage de réussite sur le nombre de présents à l'examen. Un peu comme pour les votants dont tu parlais...).
Je vais préciser mon point de vue, cela me semble important : je fais tout pour que ma SEGPA ne soit pas ségrégative (je me suis battu et me bats encore pour des projets communs, pour que les élèves de SEGPA soient dans les mêmes locaux, qu'ils profitent des mêmes sorties scolaires, qu'ils ne s'appellent plus les 6S,...). Je pratique aussi la pédagogie institutionnelle et j'ai écrit des articles sur la bienveillance et l'évaluation formative. Bref, je suis là pour mes élèves, pas encore las. Mais je lutte contre des forces bien trop puissantes ! Je ne fais que constater que les effets ségrégatifs sont plus forts que la bonne intention de départ (protéger, adapter, redonner une estime de soi). Est-il tolérable de fermer à ce point l'horizon des possibles et de ne proposer que 2 ateliers (les filles en vente, les garçons en habitat). Il est où le projet ? le choix ? Les profs ne voudraient pas de ça pour leurs propres enfants. Et je ne parle pas des dérives intolérables qui peuvent avoir lieu parce que les parents ne viendront pas gueuler (ah bah si tiens, j'en ai parlé). Les rentiers de la SEGPA, ça existe ici... Lors d'une rencontre ATD Quart Monde, j'ai aussi entendu des témoignages d'anciens élèves : "on m'a mis là", "on nous appelait les gogols", "mes copines ne m'ont plus parlé du jour au lendemain", "et quand on sort on ne dit surtout pas qu'on vient de SEGPA"... Je pense aussi à d'autres effets, notamment pédagogiques, mais tout cela mériterait un plus long développement (j'ai rédigé un document recensant tous ces effets ségrégatifs). Goigoux, Duru-Bellat, Suchaut, et d'autres ont montré les effets des groupes de niveau et du "nivellement par le bas".

Du coup je ne suis pas pour la suppression des SEGPA mais pour la suppression du S... J'aimerais que cela évolue.

Sur 13 années de SEGPA en Sarthe, mes anciens élèves, que je revois régulièrement parce que j'habite dans le quartier, sont contents de me revoir (parce que je reconnais qu'on peut installer une autre ambiance, une autre relation qu'en collège) mais ils sont au chômage, en prison ou enceintes pour la majorité (je provoque, mais à peine). Il y a des réussites, heureusement, mais pas du tout dans les proportions que tu indiques.
Ceci dit, il y a peut-être (sûrement) des choses qui n'ont pas évolué en Sarthe et dans l'académie de Nantes et qui ont évolué ailleurs. Je ne savais même pas que le DNB option pro existait... Je suis très intéressé par ton expérience si tu veux bien la partager.
Et les gens qui me connaissent savent que je suis pragmatique : si on me démontre que la SEGPA obtient de meilleurs résultats ailleurs que dans l'Académie de Nantes, je suis tout à fait prêt à changer d'avis, je saurai reconnaître que je n'ai pas une vision assez large (mais j'ai des échos d'autres académies comme celle de Lille).
Et je ne te ferai même pas adhérer ;-)
kanéda
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Re: Discussions ministérielles

Message par kanéda »

D'abord merci à Gwen de venir sur le forum, ça va lui faire du boulot d'ici juin...
Effectivement d'autres syndicats sont présents au GT mais avec qui échangent-ils ? Y a-t-il meilleur endroit que ce forum pour sonder les enseignants de segpa sur le sujet ???
Hélas pour moi, puisqu'il semble aux abonnés absents, c'est avec le snuipp que je suis d'accord, si j'en crois ce que j'ai pu lire car je ne vois pas l'intérêt d'uliser, si je puis dire, nos classes...Franchement, pour le plaisir de schématiser, je ne suis pas certain que l'inclusion règle le problème des élèves finissant en prison. J'ose même avancer l'idée farfelue qu'il doit bien y avoir en prison des élèves ayant eu une scolarité inclusive...
Je rappelle aussi que les ateliers ne sont là que pour donner une idée du milieu professionnel, pas pour fermer des horizons, de même que lire Corneille en français ne fait qu'ouvrir vers le théâtre et n'empêche pas de préférer Racine. C'est une initiation, c'est tout, et nos élèves de 3eme ne se laissent absolument pas influencer dans leurs choix futurs par les ateliers proposés. Les champs professionnels sont justement là pour régler ce problème.
Pour faire court, si une segpa fonctionne, que les élèves y sont réellement protégés, s'y sentent bien, ne sont pas isolés par des locaux éloignés, reprennent confiance en eux, etc etc etc , pourquoi vouloir changer tout ça ??? Pour ce qui est de la stigmatisation, je rappelle que les élèves d'ulis vivent l'inclusion et la stigmatisation en même temps : hé oui les ados sont terribles entre eux, c'est la triste réalité, et même un élève de 4eme générale par exemple, s'il est le plus en difficulté dans sa classe, sera stigmatisé. C'est l'éducation des autres élèves, des autres parents qu'il faudrait repenser plutôt que de changer un système qui fonctionne.
Last but not least : pour ce qui est des nouveaux cycles... c'est une vaste fumisterie que de croire que l'orientation en 5éme seulement donnera une chance de plus aux élèves : on leur fera au contraire perdre une année de plus ! Enfin ils apprennent, enfin ils sont au boulot et ils sont ravis ! Ou alors je ne sers à rien, je ne m'en rendais pas compte, et je file chercher un pont...
Bref, c'est très dur de ne pas être d'accord avec toi Gwen car au moins toi tu es là. Mais je me permets d'écrire car il me semble important qu'en tant que représentant tu entendes aussi des avis divergents. Si tu changes d'avis j'adhère à ton syndicat:-)
slfa2002
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Re: Discussions ministérielles

Message par slfa2002 »

Précision statistiques : (mes chiffres sont avérés mais je ne dirai pas comment je les ai eus ni même l'académie dans laquelle je me trouve).
- Réussite en CAP deux ans après la segpa : 31% et en 3 ans (1 redoublement en LP = 55%), 20% des élèves poursuivent en BAC PRO et l'obtiennent, par contre au niveau insertion pro : entre le CAP cuisine (90% d'insertion ) et le CAP vente ( quasiment 0% d'insertion, je n'ai pas les chiffres pour ce dernier mais ces cap d’expérience, vus les retours que j'en ai) et je pense que c'est l'insertion pro plus que la réussite au CAP qui est importante.

- Concernant la réussite au DNB pro, moi se sont surtout les élèves intégrés d'ITEP qui ont un QI normal mais juste des troubles de comportement qui l'obtiennent assez facilement une fois qu'ils arrivent à se concentrer, concernant les élèves de SEGPA avec un niveau segpa lamba, c'est très difficile pour eux de l'obtenir mais pas impossible, par contre aucun élève venant de clis n'a jamais obtenu le dnb pro dans ma segpa. Tout dépend du niveau initial à mon avis, même si on peut avoir des véritables réussites.

- Concernant le débat, bien sûr que la SEGPA est ségrégative et que les gamins sont durs entre eux, par contre la grande majorité de mes élèves n'ont pas les codes sociaux pour pouvoir être avec les PLC classique qui n'ont aucune envie de s'adapter, un exemple : un gamin en colère te traite de "connard" ou autres noms d'oiseaux, plutôt que de monter dans les tours, tu restes posé et tu agis à tête reposée avec l'équipe pour qu'ils soient punis et qu'ils comprennent en associant pourquoi pas la famille bref... ça se passe bien et après plus de soucis pendant 3 ans. Par contre, ce gamin là pète un câble avec un PLC, elle porte plainte (ce qui absolument son droit), monte dans les tours, exige sur le champ un CD et l'obtient et ça change tout et le gamin ne va jamais mettre les pieds dans l'autre bahut ... c'est un peu stéréotypé mais c'est plus que du vécu.

L'aspect ennuyeux est la liste de CAP réservés à l'issue de la segpa, ce qui limite les choix des gamins donc tout vient et j'insiste sur ce point sur le recrutement à la base, une année j'avais près de 8 élèves d'itep dans un classe, forcément une classe difficile à gérer mais à la fin un niveau de travail assez important et d'autres années je peux avoir 6 ou 7 gamins venant de clis et qui ne sont pas orientés en ulis faute de place. De toute façon, pour avoir assister aux dernières CDO, même si c'est pas dit vu que les places deviennent chères en raison de la fermeture de plusieurs segpa, on ne prend pas au-dessus de 60 QI, exit ITEP (ils ont une école après tout, c'est ce qu'on entend).

Je répète ce que je teste depuis 6 mois maintenant le PPRE passerelle, à aucun il est dit aux parents que c'est un prof de segpa qui intervient "ça la foutrait mal vous comprenez !!!" et on est dans le dispositif et plus dans l'orientation définitive.
Fred Gabiot
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Re: Discussions ministérielles

Message par Fred Gabiot »

http://revuecerfop.org/IMG/pdf/sommaire_no27.pdf (si tu veux l'article, je peux l'envoyer à ton e mail); je suis d'ailleurs en train d'en écrire un autre sur l'évaluation formative.

Pour en revenir à la démocratie, on peut inventer des prises en compte du vote blanc (il me semble même qu'une loi est en examen sur le sujet). Créer un syndicat, j'adorerais et en plus, avec Sarri, je suis sûr d'avoir au moins un adhérent :lol: Le Syndicat des Enseignants du Premier Degré Mais qui Bossent Pas dans le Premier Degré (ou pas....... pour ne pas être sectaire). SEPDMBPD.

En ce qui concerne mes stats perso, j'ai 76% de mes élèves qui s'en sortent avec un diplôme et qui exercent un métier (pour beaucoup nettement plus lucratif que le mien). Le drame, c'est pour les 24% restants, qui vont de la glande à la délinquance, mais y aura-t-il le même taux de réussite avec une ulisegpa?
Je sais que si ma segpa s'en sort comme cela, c'est dû à une multitude de facteurs qu'on ne trouve pas partout. Une équipe stable avec que des titulaires de l'option. Une présence forte dans toutes les commissions/conseil d'administration. Une taxe d'apprentissage qui a été très élevée pendant plusieurs années. Des élèves qui passent le dnb pro (ce qui a changé le regard de beaucoup de parents, ainsi que de tous les élèves). Une obsession de tous les profs sur l'orientation pro. Des échanges de service entre PE et PLC (pas vraiment bien accepté, mais toléré par le fait que quand tu présentes bien ton projet en CA, ils n'ont que 6 votes potentiellement contre).

Et puis, on a du temps avec les gamins. En nombre d'heures par semaine ainsi qu'en année. On crée du lien, de la vie, notre polyvalence peut nous permettre de travailler avec eux dans des situations très variées. La structure telle qu'elle existe PERMET tout cela. Enlever l'année de 6ème et l'année de retard, réduire les stages et les ateliers détruiraient avec certitude au moins la moitié des options pro que je peux leur proposer.

Nous sommes actuellement une structure dérogatoire au sein du collège unique (inique) et je ne suis pas sûr que mes élèves iraient mieux en perdant leur dérogation.
kanéda
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Message par kanéda »

Ben voilà... prêt à adhérer au SEPDMBPD... Chez nous ça fonctionne pour les mêmes raisons : équipe stable, formation F, des classes pas isolées géographiquement, de bonnes tranches de rigolades avec les PLC autour de la machine à café (si si ça compte aussi), de l'ambition quant aux apprentissages et au comportement de nos élèves, une implication dans la vie du collège... Non non tout n'est pas rose bien sûr, mais détruire cela, my god, quel gâchis...
Sarri
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Message par Sarri »

Gwenaël, comme tous les collègues ici, je te remercie de venir échanger et nous tenir informer de ce qui se passe, là-haut au sommet de la pyramide... Notre impatience pour connaître les résultats de la réunion d’hier ne doit pas t’agacer, elle est simplement l’expression de nos craintes, de nos agacements provoqués par ce système dans lequel nous nous sentons très seuls.
Nous avons l’impression d’être tout le temps le cul entre deux chaises, n’étant plus tout à fait 1er degré, mais pas non plus 2nd degré. Cette situation bâtarde met tout le monde mal à l’aise :
- en premier lieu nos collègues des1er et 2nd degrés qui ne savent pas s’ils doivent nous considérer des leurs ou pas,
- en second lieu notre hiérarchie. Le chef d’établissement a un peu l’impression qu’on lui glisse entre les doigts, nous sommes les seuls personnels de son établissement qu’il ne note pas... Dans mon petit département, nous changeons d’IEN au gré des humeurs du DASEN : certaines années, nous dépendons de l’IEN ASH, d’autres de l’IEN de la circo sur laquelle est située la SEGPA. J’ai eu le bonheur de vivre des inspections où l’IEN était beaucoup plus stressée que moi, elle était vraiment dans un monde qu’elle ne maîtrisait pas et elle n’a pas réussi à faire illusion bien longtemps bien que je ne sois pas bien doué dans ce type d’échanges.
Tout cela pour dire que notre positionnement dans la maison Education Nationale est à éclaircir au plus vite et cela va évidemment de pair avec les 18h sur lesquelles j’ose espérer que les syndicats seront unis et fermes. Si ça ne passe pas ce coup-ci, c’est foutu pour très très longtemps.
Ce problème de positionnement est évidemment le même pour nos directeurs. En 15 ans de carrière en SEGPA, j’en ai connu 10 différents. Seulement trois menaient correctement la barque, ceux qui étaient d’anciens instits ou PE spécialisés et qui avaient obtenu le DDAESS. Les 7 autres (PLC en crise, PLC en préparation du concours de perdir, PLC en préretraite, PLP sans poste, CPC égarée...) avaient parfois de la bonne volonté mais ont tous été incapables de se situer dans ce monde incroyablement complexe de la SEGPA :
- élèves aux problématiques multiples et diverses,
- enseignants aux statuts, aux cultures, aux attentes totalement différents (PE spécialisés, jeunes PE non spécialisés à titre provisoire, PE remplaçants, PLP, PLC...)
- intervenants et partenaires extérieurs (SESSAD, ASE, IME, ITEP, MDPH, enseignant référent, etc, etc...)
Notre petit monde de la SEGPA est extrêmement compliqué, il faut y rester de nombreuses années et beaucoup observer pour le comprendre... Elle dérange car certains enfants y sont bruyants, ils ne tolèrent pas la moindre faiblesse de la personne qu’ils ont en face. Elle dérange car elle met en difficulté dans son métier, dans ses certitudes... Mais elle est aussi très utile car elle permet de sauver des postes de PLC au collège, quitte à fermer des postes de PE spécialisés et à arriver à 50 % de l’enseignement en 6ème et 5ème assuré par des PLC non spécialisés....
La SEGPA est un monde plein de contradictions, un monde qui ne laisse personne insensible, qui laisse à tous ceux qui y mettent un pied des tonnes d’anecdotes plus ou moins drôles, plus ou moins dramatiques...

Et les élèves dans tout ça ???? A mes débuts en SEGPA, un vieux prof d’EPS m’a dit : « Quand je croise des anciens élèves du collège, beaucoup font semblant de ne pas me voir, quand je croise d’anciens élèves de la SEGPA, ils traversent toujours la rue pour venir me dire bonjour et, dieu sait, si je les ai souvent engueulés... ».
Je suis convaincu que, comme moi, vous avez tous vérifié cela. Alors bien sûr, notre système n’est pas parfait, il doit être amélioré, sans doute devenir plus inclusif pour certains élèves, mais ne détruisons pas tout pour répondre à un rêve d’élèves totalement intégrés dans le collège, totalement acteurs de leur scolarité, totalement acceptés par leurs pairs ou par les profs... Soyons réalistes. Ne pensons pas à ce que pourraient être nos élèves mais à ce qu’ils sont.... Ne pensons pas à ce que pourrait être le collège mais à ce qu'il est. Ne pensons pas à ce que pourraient être nos collègues mais à ce qu'ils sont... Sinon la chute sera très douloureuse.
Et puis, pensons quand-même à nous PE du 2nd degré, car après ces discussions au ministère, il sera trop tard. C'est le moment ou jamais!!!

P.S. : Fred, pour le nom du syndicat, "L'entre-deux", c'est peut-être suffisant non? Ok, on fera une petite place à Kanéda entre nous deux...Au fait Kanéda, tu es où 1er degré? 2nd degré? ou entre les deux???? Si tu réponds mal, tu es viré...
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Message par katow2005 »

@ Gwenleguevel

J'ai eu tort de ne pas répondre plus tôt, maintenant il y a trop de choses à dire et je m'y perds !

"Les idées des autres sont dogmatiques, les miennes sont réfléchies, c'est bien connu... "

Je trouve en effet que le concept très à la mode d'inclusion nous est systématiquement servi de façon dogmatique : l'inclusion, c'est forcément bon, il n'y a jamais besoin de le justifier ou de l'argumenter puisque c'est toujours présenté comme le contraire de la ségrégation...
On nous dira bientôt que si Nelson Mandela n'était pas mort, il nous aiderait à fermer les ghettos-SEGPA.

Ce mode de "bien-pensance" me révulse car il devient dominant : le bio c'est forcément le top car c'est naturel, l'OGM c'est forcément diabolique car c'est artificiel, le mariage pour tous est forcement un progrès car c'est nouveau...
Bref, tout devient évident et rien n'est plus discutable.

Voilà pourquoi je parlais de dogmatisme.

Si les systèmes éducatifs qui traitent le mieux la difficulté sont dits inclusifs, il ne faut pas oublier que ce n'est qu'une de leurs nombreuses caractéristiques très éloignées de notre système et qu'ils possèdent aussi par exemple :
- une autre culture de l'évaluation et de l'individualisation
- une autre conception du rapport enseignant-élève
- une autre formation initiale et continue des enseignants
- un autre temps de présence dans l'établissement
- un autre partenariat avec les familles
- ...

En outre, le concept d'inclusion me semble drôlement utile pour réaliser des économies en justifiant des fermetures de structures...

"Cela me fait penser au phénomène du Nimby"
Là je t'arrête tout de suite : si le projet consiste à "tester" puis évaluer une évolution uniquement dans quelques SEGPA, dont la mienne, alors je signe.


"nous l'avons beaucoup dit et c'est rappelé dans le rapport : dans l'état actuel du collège, on enverrait nos élèves au casse-pipe"
"On est tous pour l'inclusion, pour l'équité mais pas maintenant, pas ici, pas comme ça... Plutôt quand les autres, qui n'ont rien compris, auront changé."
"Du coup je ne suis pas pour la suppression des SEGPA mais pour la suppression du S... J'aimerais que cela évolue."

Si j'établis une logique dans ton raisonnement : la suppression de la SEGPA n'est pas acceptable dans le collège actuel... mais il faut tout de même avancer maintenant dans la voie de l'inclusion... donc une transition vers une structure de type ULIS est un progrès dans la lutte contre la ségrégation scolaire.

Alors de mon coté je répète que le collège, en l'état actuel, ne me donne aucune raison de chercher à s'y inclure, hormis pour pouvoir dire qu'on y est inclus :
- je rejoins Kanéda lorsqu'il dit que de toute façon, l'adolescence est une période d'extrême stigmatisation (que l'élève soit en SEGPA, en ULIS ou juste à un cours de soutien...)... l'élève en difficulté scolaire sera toujours un taré en France, sauf si tout le fonctionnement du système scolaire est enfin révolutionné (mettons notamment vite fin à l'omniprésence des notations !!!)
- je renvoie encore à kanéda pour le rôle des ateliers : pas une pré-orientation limitée, juste une découverte professionnelle poussée...
- je rejoins kanéda et Fred pour affirmer qu'à la sortie, nos élèves ont une orientation meilleure que les élèves en difficulté qui on eu la bonne idée de rester inclus dans le collège (y compris dans les dispositifs de type DART ou autres 3èmes aménagées).

L'équité n'est pas un synonyme de l'égalité (cette différence nourrit de nombreux débats philos dans nos classes de SEGPA), elle n'est donc absolument pas garantie par un système plus inclusif (plus égalitaire mais pas forcément plus équitable)

Pour donner plus à ceux qui en ont le plus besoin (ça c'est l'équité), la SEGPA est pour l'instant une solution difficile à supplanter.
Car toute la culture 2nd degré est construite à l'inverse de ce principe : on donne surtout à ceux qui sont capables de suivre le flux...
Je ne dis pas que les profs n'ont rien compris, cette posture est souvent assumée. (je le répète, le collège français s'est toujours fantasmé en petit lycée !!!).

Par mon appellation "externalisation optimisée", je désigne simplement les SEGPA qui fonctionnent bien :
- les élèves ont-ils une meilleure image d'eux-même pendant la SEGPA qu'à leur entrée ? Encore mieux à la sortie ?
- poursuivent-ils vers une orientation qui leur convient ?
- ont-ils progressé : ont-ils acquis de nombreuses nouvelles compétences ?
- sont-ils heureux ?

Je peux répondre par l'affirmative à ces questions pour ma SEGPA. J'explique ces réussites par certains critères :
- nous sommes situés dans un collège "moyen" plutôt paisible qui recrute dans des petites villes (ça aide)
- l'équipe est stable, spécialisée, soudée.
- nous empiétons un maximum sur les prérogatives de la vie scolaire pour pouvoir protéger un maximum nos élèves, qui sont aussi en difficulté pour apprendre leur métier de collégien... (et nous faisons prendre conscience à nos élèves que les autres collégiens ne bénéficient pas de ce traitement)
- nous cherchons toujours à influencer sur la position des profs du collège qui interviennent sur nos classes : BIENVEILLANCE !!! (et on s'inscrit en faux contre ceux qui ne veulent pas comprendre cela : si mes élèves me rapportent des paroles déplacées, j'explique clairement que je ne cautionne pas et que j'en parlerai avec la personne concernée)
- nous tissons notre réseau de partenaires de bonne volonté pour pouvoir dynamiser nos enseignements : service départemental des sports, musée, médiathèque, documentaliste du collège, artistes en résidence... (et nous faisons prendre conscience à nos élèves que les autres collégiens n'en bénéficient pas autant)
- nous donnons la priorité aux activités ambitieuses/originales/impressionnantes : débat philo, théâtre, simulations globales... (et nous faisons prendre conscience à nos élèves que les autres collégiens n'en bénéficient pas autant)
- une bonne dose de techniques du courant coopératif (Freinet et Pédagogies institutionnelles...) conseils, ceintures, responsabilités, sanctions éducatives, médiation...
- nous sommes présents dans toutes les instances du collège : CA, FSE, conseil de discipline...

Un point qui me semble important dans notre structure : ne pas perdre son temps à essayer de "normaliser" l'élève de SEGPA (ne plus lui expliquer qu'il est un élève comme les autres...), lui faire plutôt toucher du doigt qu'il a de la chance d'être dans la SEGPA, qu'il est favorisé par rapport aux autres élèves du collège...

Un espace intéressant : les ateliers péri-éducatifs de la pause méridienne. Nous les animons en recrutant volontairement un groupe "mixte" (SEGPAs/Non-SEGPAs) et nous y proposons des prolongements de certaines activités de la classe : débats philos, théâtre... Nos élèves se retrouvent ainsi en position de performer autant ou davantage que les autres (qui n'en font pas ou peu en classe), ils peuvent ainsi les côtoyer et les impressionner positivement... et ces derniers se montrent parfois envieux en apprenant que ces pratiques trouvent une place dans nos classes (et en constatant la qualité des rapports que nous entretenons avec nos élèves).

Stratégiquement, nous avons aussi répondu favorablement aux demandes de la hiérarchie pour effectuer des remédiations avec des élèves des autres classes du collège. Nous utilisons nos compétences les plus pointues dans ces interventions : il s'agit aussi d'impressionner ces élèves et les profs du collège, on représente la SEGPA !

Bref nous sommes offensifs, je pense qu'on n'a pas le choix : il faut sans cesse démontrer son statut de pédagogue spécialisé... sinon on se fait manger par l'inertie du secondaire et on devient un simple débiteur de contenus et de punitions.

J'espère donc poursuivre dans cette voie : établir une structure protectrice qui influence au maximum l'ensemble du collège.
Si c'est au sein d'une ULISEGPA, ce sera plus compliqué mais on rebondira.

Mon indicateur préféré : des listes d'attentes d'élèves prêts à nous rejoindre dans les 4 niveaux.

Gwen, je peux néanmoins rejoindre ta position si tu m'annonces aussi tout un tas de réformes radicales qui doivent impacter positivement le collège.
Sarri
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Re: Discussions ministérielles

Message par Sarri »

Stratégiquement, nous avons aussi répondu favorablement aux demandes de la hiérarchie pour effectuer des remédiations avec des élèves des autres classes du collège. Nous utilisons nos compétences les plus pointues dans ces interventions: il s'agit aussi d'impressionner ces élèves et les profs du collège, on représente la SEGPA!
Lors de la dernière commission permanente de mon collège sur la DGH qui date de la semaine dernière, j'ai proposé à mon principal de faire intervenir les PE spécialisés de la SEGPA sur les AP en 6ème ordinaire puisqu'il déplorait le fait que beaucoup d'élèves ne maitrisaient pas toutes les compétences du palier 2. Sa réponse a été catégorique : "c'est interdit"...
Voilà encore une preuve des difficultés posées par l'ambiguité de notre position. J'insiste mais il faut profiter de ces discussions avec le ministère pour éclaircir tout ça.
On note des disparités énormes en terme de moyens alloués aux SEGPA d'un établissement à l'autre. Je m'explique : Fred travaille dans une SEGPA où la quasi-totalité des enseignements est assurée par des PE spécialisés. Dans mon collège nous ne sommes que 2.5 PE (dont 1,75 PE spécialisés) alors que dans un collège voisin, à DGH identique ils sont 3,5. Il est temps que tout cela soit mis à plat et qu'on obtienne un peu de cohérence.
Personnellement, la brosse à reluire de ma hiérarchie et de mes colègues du collège pour me dire que je fais un boulot formidable, que tout ce que je fais avec mes élèves est génial, qu'ils envient les rapports que j'ai avec les élèves ça ne m'intéresse pas. Aujourd'hui, j'attends du concret :
- une reconnaissance de notre travail par le ministère avec du trébuchant : ISOE, prime PP,
- une reconnaissance des difficultés de nos conditions de travail : l'énergie demandée en SEGPA n'est pas la même qu'en terminale S...
- une amélioration de ces conditions de travail : passage à 18 h.
- une stabilisation et une équité des DGH : la DGH de la SEGPA ne doit plus être une variable d'ajustement pour la DGH du collège.
Tous ces points sont liés et dépendants les uns des autres.

Se battre contre le système tout entier pour affirmer, justifier son rôle comme le décrit katow34 est devenu notre seul moyen de survie. Nous sommes très nombreux à être rentrés dans cette démarche mais nous construisons sur des sables mouvants. Tout le travail entrepris peut s'écrouler sur les caprices, les incompétences d'un simple chef d'établissement ou IEN. Nous avons besoin de fondations (une nouvelle circulaire, un nouveau statut) solides, incontournables. Je me répète mais restons le plus pragmatique possible et ne nous dispersons pas trop.
Tesla52
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Re: Discussions ministérielles

Message par Tesla52 »

Je parcours avec intérêt les propos de chacun(es) et les différentes expériences. C'est ici que je me rends compte de la complexité de la tâche consistant à produire un modèle où des directives (sous forme de circulaire) transposable et efficace pour toutes les situations.
Je suis très (agréablement) surpris par le fonctionnement décrit par les collègues plus haut , qui, visiblement , connaissent globalement un taux de réussite pour leurs élèves très positif et qui confirmerait à cet égard la Segpa dans son fonctionnement actuel, j'en tiens pour preuve la présentation de nombreux élèves au dnb pro, ou leur insertion dans la vie professionnelle...
Pour ce qui est de la Segpa où je travaille,nous sommes sur des schémas radicalement différents. Le niveau "scolaire" évalué à l'entrée en 6ème situe les élèves majoritairement sur un début de palier 2, ( 30% de réussites) et un palier 1 en difficulté (55% de réussites), et, pour être très objectif, je n'ai pas vu passer un élève ,( sauf à l'extrême marge ,et encore), pour lequel on pouvait considérer comme acquis de façon sure le palier 2 en 3ème ...c'est à dire, si on voulait être très "scolaire" et concret, que nos élèves ne maîtrisent pas totalement les compétences d'un élève de cm2 moyen à leur sortie du collège, (ce qui , par ailleurs, ne nie pas les progrès réalisés dans ce même palier 2, par nos élèves ). J'ajoute que le CFG est validé sur dossier scolaire, avec à peu près, 75% de compétences validées sur le palier 2, fonctionnement départemental,en accord avec l'ien.
Pour ce qui est des orientations, elles se font le plus souvent aujourd'hui sur des CAP,dans un choix relativement limité, et souvent, on prend ce qui reste (vente, chaudronnerie..), très rarement sur de l'apprentissage.
Ce qui est flagrant chez-nous et que je suis étonné de finalement peu lire au travers des différentes expériences rapportées ici, c'est le lien, la relation tellement prégnante entre difficultés personnelles, psychologiques, éducatives etc...et la difficulté scolaire.
Les difficultés énormes sur le plan des apprentissages rencontrées par nos élèves sont toujours des SYMPTOMES de difficultés liées à l'histoire de nos élèves, et demandent et justifieraient sans doute pour chacun une prise en charge , à minima par un service de soin de type CMPP ou autre, parfois une prise en charge plus globale, tellement nos élèves sont empêches de "penser"...et finalement les 30% d'élèves orientés par la MDPH, itep ou autres, ne sont pas les plus mal lotis puisqu'ils bénéficient d'aides, la difficulté pour nous étant souvent de faire prendre conscience aux familles des 70% restant de la nécessité d'une aide extérieure pour leurs enfants...
Je ne sais pas, pour être honnête, quoi penser des orientations futures telles qu'elles sont présentées.L'an prochain nous perdrons sans doute une division en 6ème.
Je m'interroge sur les ateliers : que veut dire "pré-professionnalisation" pour des élèves qui sont les moins armés pour s'insérer, je vois les collègues PLP s'arracher les cheveux face au manque de projets et de désirs chez les 3ème et leur incapacité à envisager une orientation..mais quelle est la nature profonde de ce système qui demande aux plus démunis de faire des choix, d'avoir de l'assurance, d'imaginer leur avenir, alors qu'à mon avis ce sont ceux qui mériteraient d'être le plus protégés et le plus "longtemps" par ce même système...
Quelle est cette croyance, dépassée à mon avis, qui laisse penser qu'une voie "professionnelle" permettrait aux élèves en difficulté de mieux s'en sortir, comment encore penser qu'un élève en difficulté sur le plan des apprentissages généraux va mieux réussir dans la vie "pratique", comme si ce que tu étais incapable de « penser » avec ta tête, tu pouvais mieux le penser avec tes « mains » ?
Au mieux, pour ma part, j'imagine, le rôle de l'atelier devrait avant tout peut-être beaucoup plus se réfléchir dans le cadre d'un lien privilégié avec les apprentissages généraux, dans ce qu'il permet de donner du sens et d' expérimenter des notions trop abstraites pour nos élèves...
Ce qui est certain, c'est que la situation des SEGPA est nécessairement à considérer au regard du traitement de la grande difficulté scolaire... les 32 élèves que nous orientions régulièrement auparavant( et les listes d'attentes) n'ont pas laissé place à 12 élèves et malheureusement les difficultés vont ressurgir ailleurs...
Nos actions au collège sont forcément à imaginer sous cette double perspective: restons nous "cloitrés" sur nos fonctionnements, avec des divisions en moins et inévitablement, à terme, des suppressions de postes ou réfléchissons-nous à comment nous impliquer dans le collège général, en sachant que de toute façon, nous allons y retrouver les élèves que nous aurions du accueillir ? personnellement, je penche pour la deuxième solution, même si pour l'instant, j'ai du mal à imaginer concrètement quelle forme pourrait prendre celle-ci : classe de 6ème en plus fonctionnant comme un regroupement d'adapt., classe ouverte ou nous donnerions l'équivalent d'un temps de division 6ème pour du soutien individuel ou en groupe...?

Par ailleurs , et c'est sans doute à prendre en compte dans ce qui se joue dans les groupes de travail, je reste méfiant sur cette notion "d'inclusion" qui, suivant par qui et comment elle est mise en avant, va autant justifier des bénéfices louables pour les élèves, que d'autres uniquement tirés de la calculette, au profit d'une inclusion - assimilation, servant de justificatif à un système principalement "comptable"....
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Re: Discussions ministérielles

Message par katow2005 »

@ Sarri

"Personnellement, la brosse à reluire de ma hiérarchie et de mes colègues du collège pour me dire que je fais un boulot formidable, que tout ce que je fais avec mes élèves est génial, qu'ils envient les rapports que j'ai avec les élèves ça ne m'intéresse pas."

Je suis bien conscient que mon message peut donner cette impression mais ce n'est pas non plus ce que je recherche.
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Re: Discussions ministérielles

Message par Sarri »

@ Kakow34
Ce n'est pas du tout ce que je voulais dire. Je ne te visais absolument pas. Ma démarche dans mon collège est aujourd'hui la même que la tienne. En retour, j'ai beaucoup de compliments de la part de tous ceux qui d'une manière ou d'une autre tirent profit de mon boulot. Mais je ne suis pas dupe, au premier écart, à la première faiblesse de ma part , je serai tout seul... Je voulais simplement signifier que ce que j'attends aujourd'hui des discussions ministérielles, c'est qu'on m'offre une position claire, lisible de tous dans le collège, une reconnaissance concrête de mon travail et non pas une reconnaissance honorifique et factice. Sans cela, je crains que l'énergie dépensée en ce moment pour justifier notre rôle ne soit pas indéfiniment renouvelable.
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