Petit coup de Calgon de veille de rentrée
Posté : 06 mars 2005 18:31
Bonsoir,
Se développe depuis quelques temps, de manière médiatique concertée fort bien organisée, un discours sur le lire-écrire qui se présente comme scientifique, puisque médical, fondé sur ce que l'on saurait du fonctionnement du cerveau grâce à l'imagerie médicale.
De manière amalgamée, ce discours scientiste se fait sur fond de retour en force de la dyslexie (et autres dys- apparentées), d'impéritie des méthodes utilisées par les enseignants, de "je-m'en-foutisme" culturel généralisé, de dégénérescence orthographique, etc.
Ce discours, déjà servi au début des années 70 par un professeur de sinistre mémoire, me semble dangereux, tout simplement parce qu'à des causes complexes, il prétend fournir des solutions simples. J'ai tendance à penser que ces dernières, si elles existaient seraient connues de tous et, surtout, utilisées, car je ne vois pas pourquoi les enseignants feraient "exprès" de mal faire.
Bien sûr, il y a du fond de commerce derrière tout cela, chacun tirant la couverture à lui et défendant son pré carré. Et un soupçon de modernisme derrière tout ce qui porte l'étiquette "neuro-". Que la psychologie cognitive, malheureusement, ne sait pas toujours éviter.
Mais les faits sont têtus : 80 % des élèves étiquetés "dys-" appartiennent à des catégories socio-professionnelles défavorisées. De là à ce qu'on nous trouve un gène de la misère sociale…
Tout cela pour en arriver à ce point qui me semble de bon sens : les élèves en grande difficulté qui nous sont confiés, tout est bon pour les aider. Et l'exclusivité de telle méthode ou de telle autre ne me paraît pas le gage d'une observation fine, attentive et attentionnée des difficultés de tel élève sur tel tâche à tel moment dans telle condition. S'il faut utiliser Ratus, Wettstein Badour, la lecture en couleur, l'entrée par l'écrit, les phrases-clés, la mimo-gestuelle, la MNL retravaillée par De Keyzer, des éléments de Richaudeau – qu'importe : il s'agit d'être au plus près des besoins observés, et d'essayer d'y répondre en se gardant de toute croyance en une "bonne" et définitive méthode de remédiation. Sans oublier, mais il convient aussi de le rappeler, qu'il y a du symbolique et du psy dans tout ça, mais mes collègues G et psy le diraient mieux que moi.
Se développe depuis quelques temps, de manière médiatique concertée fort bien organisée, un discours sur le lire-écrire qui se présente comme scientifique, puisque médical, fondé sur ce que l'on saurait du fonctionnement du cerveau grâce à l'imagerie médicale.
De manière amalgamée, ce discours scientiste se fait sur fond de retour en force de la dyslexie (et autres dys- apparentées), d'impéritie des méthodes utilisées par les enseignants, de "je-m'en-foutisme" culturel généralisé, de dégénérescence orthographique, etc.
Ce discours, déjà servi au début des années 70 par un professeur de sinistre mémoire, me semble dangereux, tout simplement parce qu'à des causes complexes, il prétend fournir des solutions simples. J'ai tendance à penser que ces dernières, si elles existaient seraient connues de tous et, surtout, utilisées, car je ne vois pas pourquoi les enseignants feraient "exprès" de mal faire.
Bien sûr, il y a du fond de commerce derrière tout cela, chacun tirant la couverture à lui et défendant son pré carré. Et un soupçon de modernisme derrière tout ce qui porte l'étiquette "neuro-". Que la psychologie cognitive, malheureusement, ne sait pas toujours éviter.
Mais les faits sont têtus : 80 % des élèves étiquetés "dys-" appartiennent à des catégories socio-professionnelles défavorisées. De là à ce qu'on nous trouve un gène de la misère sociale…
Tout cela pour en arriver à ce point qui me semble de bon sens : les élèves en grande difficulté qui nous sont confiés, tout est bon pour les aider. Et l'exclusivité de telle méthode ou de telle autre ne me paraît pas le gage d'une observation fine, attentive et attentionnée des difficultés de tel élève sur tel tâche à tel moment dans telle condition. S'il faut utiliser Ratus, Wettstein Badour, la lecture en couleur, l'entrée par l'écrit, les phrases-clés, la mimo-gestuelle, la MNL retravaillée par De Keyzer, des éléments de Richaudeau – qu'importe : il s'agit d'être au plus près des besoins observés, et d'essayer d'y répondre en se gardant de toute croyance en une "bonne" et définitive méthode de remédiation. Sans oublier, mais il convient aussi de le rappeler, qu'il y a du symbolique et du psy dans tout ça, mais mes collègues G et psy le diraient mieux que moi.