Depuis la
circulaire n° 2009-088 du 17 juillet 2009 qui définit les fonctions des personnels spécialisés des réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED) dans le traitement de la difficulté scolaire à l’école primaire, le volet de prévention du RASED a disparu et il est alors très difficile de justifier le recours à des évaluations collectives systématiques, puisque la prévention systématique est du ressort de l’enseignant de la classe, de l’équipe enseignante de l’école. D’ailleurs, en écrivant
« Notre RASED a pour habitude d'évaluer les enfants de grande section à l'aide du NBA1 en septembre », vous notez bien votre malaise, vous faites cela par habitude et non en réfléchissant si cela entre dans le cadre de vos missions. Si on reprend les missions actuelles des enseignants spécialisés et des psychologues scolaires, une telle action ne se justifie plus au sein des RASED. Des actions de prévention sont possibles mais auprès d’élèves dont la fragilité a été repérée (sous-entendue par le maître de la classe (?)).
Dans notre circonscription, sur un secteur, des collègues E et G ont mis en place sur les écoles jugées prioritaires un dispositif de prévention-évaluation qui nous a été présenté par des maîtres G et E. Il s’agit du dispositif des « trois tapis » mis au point par deux maîtres G. Cela avait été accepté par l’inspectrice précédente sous réserve que cela permette de croiser les regards entre enseignants de classe et enseignants spécialisés, et permette aux premiers de pointer certaines difficultés auxquelles l’enseignant de classe ne peut prêter attention dans le cadre d’une classe. Cette année, la nouvelle inspectrice, qui ne connaît pas ce dispositif, a permis de le mettre en place sur les écoles prioritaires, mais elle va venir voir ce que cela donne, car elle ne voudrait pas que cela fasse doublon avec une évaluations collective qu’elle proposera en GS en cours d’année. Je pense qu’en sortant la phrase «
Les enseignants spécialisés et les psychologues scolaires apportent leur expertise au sein de l’équipe enseignante de l’école » du paragraphe dans lequel elle est insérée, on peut justifier ce dispositif qui consiste à des observations fines en petits groupes par plusieurs enseignants spécialisés, qui apporteront donc leur expertise à l’équipe enseignante pour repérer certaines fragilités difficilement décelables dans le cadre de la classe.
Si nous voulons poursuivre notre existence, je pense qu’il faut développer notre spécificité, notre capacité d’analyse des besoins particuliers des élèves « résistants » et abandonner tout ce qui ressemble à des évaluations d’enseignant de classe, ou des évaluations normées du type donné plus haut.
Je profite de cet envoi pour remercier les administrateurs, car même si je n’ai pas participé aux échanges depuis un certain temps, j’apprécie de lire les apports des uns et des autres, et cela contribue à mon auto-formation, car il est très difficile d’avoir accès à des stages de formation continue, en tant qu’enseignant spécialisé.