Orientation d'un enfant

AVSi, AVSco, EVS...
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mel
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Orientation d'un enfant

Message par mel »

Bonjour a tous,
Je suis auxiliaire de vie scolaire depuis quatre ans dans le département du Rhône, et je travaille auprès d'un enfant multi dys (dyspraxie, dyscalculie...).
Le souci qui se pose actuellement est de savoir comment orienter cet enfant qui dans son milieu scolaire ordinaire est en échec malgré les choses mises en place...
Je voudrais savoir s'il existe des CLIS particulières pour enfant dyspraxique.

Merci par avance
petite question de pratique!!!
Pascal Ourghanlian
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Message par Pascal Ourghanlian »

Quelles sont les aides dont il bénéficie à l'extérieur de l'école (orthophoniste GEPALM, ergothérapeute) ?
Cordialement,
Pascal Ourghanlian
mel
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Aide à l'extérieur

Message par mel »

Il est suivi par une ortophoniste et un pédopsychiatre. Il est entré au CP en septembre et la CDES ne lui a accordé que 2 demi-journées d'intervention AVS.
petite question de pratique!!!
Pascal Ourghanlian
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Message par Pascal Ourghanlian »

Bonsoir,

Ah, la planète dys-... (voir sur le site de Daniel).

Vos demandes sont assez précises, les réponses que vous indiquez assez peu en rapport...

Dyscalculie : ce n'est pas une maladie, certains veulent en faire une difficulté neurologique. Plus simplement, c'est souvent une conceptualisation du nombre qui ne se fait pas, soit que l'apprentissage de l'enfant n'ait pas rencontré l'enseignement du maître, soit que se cristalisent sur les maths des difficultés psychologiques (et pas nécessairement neuropsychologiques, même si c'est plus facile pour tout le monde...). Par contre, un maître E peut savoir faire avec des difficultés de cet ordre, ou un orthophoniste avec une formation spécifique dans le domaine du nombre (d'où mon allusion au GEPALM).

Dyspraxie : là, ça se complique. Les dyspraxies ont des étiologies et des manifestations très diverses, de la motricité fine peu assurée que l'on baptise savamment dyspraxie aux dyspraxies bucco-faciales ou oculo-manuelles qui entraînent de sérieux handicaps, associés ou non à d'autres pathologies. Dans ces deux derniers cas, le recours à l'orthophoniste très spécialisé dans les praxies de la sphère bouche/lèvres/langue est requis ou le recours à l'ergothérapeute.

Le pédopsy fait penser qu'on est dans un autre cadre, et que les autres difficultés sont secondaires à des difficultés ""psychologiques"".

Mais vous n'êtes toujours pas très explicite...

Certains enfants sévèrement dyspraxiques sont suivis par un SESSAD. Sur mon département, il n'y a pas de CLIS "dyspraxiques", mais des CLIS 4 (champ moteur) dont les élèves ont des troubles praxiques, certes, mais associés à des pathologies plus lourdes (myopathies, IMC, etc.). Et pour lesquelles le SESSAD est le service de soins référents.

Enfin, sauf à penser que la MDPH fait n'importe quoi (et non la CDES qui n'existe plus), si la CDA propose 2 demi-journées d'accompagnement, c'est peut-être que le handicap de ce gamin n'est pas si lourd. Si ça ne se passe pas bien à l'école, ça peut être pour d'autres raisons (y compris l'incapacité des enseignants à différencier en votre absence, ou l'insuffisance de soins "techniques", ou...).
Cordialement,
Pascal Ourghanlian
mel
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Message par mel »

En effet je reste un peu évasive mais le souci est que nous ne disposons que de très peu d'informations.
L'enseignante a très peu de contacts avec le pédopsychiatre et pas du tout avec l'orthophoniste malgré les demandes répétées auprès des parents.
Le pédopsychiatre nous a d'abord parlé de dyspraxie visuo-spatiale et récemment il a évoqué une multi-dys sans plus de précisions.
D'un point de vue scolaire, la difficulté est qu'il ne peut pas (ou ne veut pas ?) travailler seul, si on s'éloigne 5 minutes, il abandonne l'activité qui lui a été proposée.
En mathématiques, il s'avère incapable à l'heure actuelle de dénombrer des quantités malgré qu'il connaisse la comptine numérique jusqu'à 10.
Nous venons de commencer à aborder la lecture de syllabes, il parvient à déchiffrer certaines syllabes mais c'est encore laborieux.
J'espère trouver des informations plus précises sur des méthodes de travail car cet enfant montre un grand interêt pour l'apprentissage de la lecture...
Merci pour vos informations.
petite question de pratique!!!
Pascal Ourghanlian
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Message par Pascal Ourghanlian »

Vous trouverez une certain nombre d'infos sur Internet (il y a aussi pas mal de bouquins) concernant l'adaptation des supports.

Mais permettez-moi une quetion : il y a une instit' dans la classe ? Ce n'est pas elle qui met en place la lecture et l'entrée dans le nombre pour le gamin ? C'est vous qui faites la maîtresse ?

Désolé de ces questions qui sont un peu provocatrices, mais vos questions ne montrent pas la place de l'enseignante là-dedans, et votre rôle d'accompagnement. Les rôles sont inversés ? Sciemment ? Par désintérêt de l'enseignante ?
Cordialement,
Pascal Ourghanlian
mel
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Message par mel »

Je vous rassure, l'enseignante est bien présente, d'ailleurs quand je dis "nous" dans le message précédent il s'agit bien de l'enseignante et moi.
Je ne suis présente que 2 demi-journées, le reste du temps, elle prend énormément de temps avec cet enfant et un peu "au détriment" des autres élèves de la classe. Donc, quand je suis là, elle prépare les exercices à l'avance, me donne les consignes et je travaille seul avec l'enfant.
Pour être honnête, je m'inquiète énormément pour son avenir et surtout pour la suite de sa scolarité.
Je vous remercie pour toutes vos informations.
Cordialement.
petite question de pratique!!!
Axelle
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Message par Axelle »

Mel,

Je trouve absolument anormal que vous n'ayez pas plus d'informations sur le handicap et ce qu'il entraîne pour ce gamin. C'est absolument anormal, mais tellement fréquent!

La plupart des professionnels de la santé avec qui nous travaillons, ou plutôt avec qui nous sommes censés travailler, ne nous livrent que très peu d'informations sous prétexte de secret professionnel. Rappelez leur, si c'est le cas que vous faites (toi et l'enseignant) partie tout comme eux de l'équipe éducative composée uniquement de professionnel, et qu'il en va de l'avenir de l'enfant. Précisez que vous ne voulez pas de détails sur sa vie privée, mais au moins plus de renseignements sur le(s) handicap(s) qui a été diagnostiqué chez cet enfant et l'incidence que cela peut avoir sur son travail scolaire.
S'ils refusent, convoquez-les en réunion d'équipe éducative.

Pour ce qui est de l'enfant lui-même, il semble qu'il ait envie de rentrer dans les apprentissages. Mais il faut savoir qu'un gamin peut connaître la comptine numérique par coeur, mais ne pas comprendre ce que ça représente, ni ce à quoi ça peut servir. Il faut toujours illustrer, imager, et mettre du concret dans tout ce que vous faites, d'autant plus si le gamin est atteint de multi-dys!!
Avec le gamin dont je m'occupais, on parlait en bouteilles de cola et en pots de pâte à tartiner (pour ne pas citer de marques!), ou encore en CD de ses stars préférées.... tout devenait nettement plus clair!! A vous d'apprendre à connaître les goûts de l'enfant et à vous en servir pour imager ce que vous essayez de lui transmettre.

A bientôt et bon courage.
Axelle.
Je suis une ancienne AVS-i du 32.

L'enfant dont je m'occupe a créé un forum de discussion, dont voici l'adresse:
http://tavie.kanak.fr
mel
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Message par mel »

C'est bien ce qui me désespère... Ça fait deux ans que je travaille auprès de cet enfant et les infos sont toujours aussi rares !
On a réussi à voir le pédopsychiatre à la réunion péda du début de l'année, un exploit vu qu'il suit cet enfant depuis maintenant 5 ans et que jusqu'à maintenant nous n'avions eu aucun contact.
Je dois quand même avouer, à mon grand désespoir, que les parents de cet enfant ne sont pas vraiment ouverts à tout ça et même au contraire très réservés sur les infos que l'on peut nous transmettre. Je pense qu'il faut attendre aussi que chemin se fasse pour eux et qu'ils tentent d'accepter la situation, ce qui pour l'instant est très difficile.
En tout cas merci pour toutes ces infos et pour vos réponses, ça soulage un peu de pouvoir parler...
petite question de pratique!!!
sab
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Message par sab »

Salut mel,
Je suis nouvelle sur le forum mais je connais à peu près la même situation que toi. Je travaille auprès d'un enfant pour une intégration sociale. Il est suivi aussi en hôpital de jour qui travaille aussi sur le social. En ce qui concerne la communication entre les différentes personnes s'occupant de l'enfant, c'est au stade zéro. A la rentrée, la psychologue nous avait dit que si on avait des questions ou autre, on pouvait la contacter et que d'ailleurs elle prendrait des nouvelles régulièrement. Je l'ai appelée une fois en lui laissant mon numéro car je suis tombé sur le répondeur, elle ne m'a jamais rappellé ni l'école d'ailleurs pour prendre des nouvelles.
Le problème est aussi le niveau scolaire, les parents se rendent compte du retard et ils voudraient que ce soit vite comblé. Ce qui sera très difficile, et ça les parents ont du mal à l'accepter comme le fait que leur enfant doit aussi se socialiser en dehors de l'école, et des spécialistes.
Mais les parents ne sont pas très coopératifs pour cela, ils ne pensent qu'à l'intellect et non au social comme quand on parle de l'orientation de leur enfant dans un milieu spécialisé.
Une maman que je connais bien et qui a aussi un enfant en intégration scolaire a voulu prendre contact avec eux qui n'ont pas voulu car ils ne veulent parler qu'à des spécialistes. L'instit et moi on se sent un peu délaissées par ce refus de communication des parents et par la non-communication de l'hôpital du jour.
sabrina :roll:
mel
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Message par mel »

Concernant l'hôpital de jour, je te "rassure", ça fait quatre ans que je suis AVS et que je suis en "contact" avec eux, la réponse est toujours la même : secret professionnel.
En effet nous ne sommes pas des professionnels de la santé et donc pas du même "monde", alors ils ne veulent rien communiquer, malheureusement, car parfois ça pourrait bien aider l'enfant en question...
C'est comme ça, à part faire le forcing (ça marche parfois), je crois qu'il n'y a pas grand chose à faire.
En ce qui concerne la famille, il est difficile de se mettre à leur place, il n'est jamais évident d'accepter...
Il faut parfois leur laisser du temps et ça s'arrange petit à petit...
En tout cas, courage, et tente de rappeler l'hôpital de jour, ça peut les faire réagir peut être!!!

A bientôt, mel
petite question de pratique!!!
sab
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Message par sab »

merci pour tes encouragements, il est prévu une équipe pédagogique avec tout le monde et on espère qu'il y aura vraiment tout le monde.
clairea
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Message par clairea »

Bonjour,

Je viens de lire ce fil de discussion et je vais essayer d'y apporter un autre regard sans être trop redondante avec ce qui s'est déjà dit.

Tout d'abord, je suis étonnée par votre question initiale Mel, votre place d'auxiliaire de vie scolaire n'est pas celle des orientations et si vous vous posez cette question c'est peut être parce qu'il y a ou qu'il vous semble y avoir une défaillance institutionnelle en la matière.

Idéalement, je dis bien Idéalement, la question de l'orientation de cet enfant ne devrait pas vous regarder de trop près, c'est l'affaire en effet d'autres partenaires (je n aime pas le terme spécialiste).
En revanche, je comprends votre soucis de savoir ce qu'a cet enfant et ce que sera son avenir (son avenir n'est pas que son orientation).
Vous avez une relation particulière avec ces enfants-là, et la moindre des choses est que vous vous sentiez concerné par leur avenir.
La question administrative de l'orientation relève selon moi d'autres instances et regards, un peu comme nos anciennes CCPE and Co dont les membres décisionnaires étaient dans tous les cas "étrangers" à l'enfant.

Pour ce qui est du secret professionnel, je crains qu'il soit bien plus souvent bafoué au sein de notre institution que respecté.

Et finalement que deviendrait ce savoir une fois partagé avec tous les partenaires qui gravitent autour de l'enfant ?
Est-ce un gage de meilleure relation entre les adultes et l'enfant ? Est-ce ce levier tant recherché pour que le regard porté sur l'enfant soit humanisant ?
Vouloir savoir quel handicap se cache derrière, si je caricature, c'est vouloir savoir autre chose que ce qu'est l'enfant. De votre place d'auxiliare de vie, vous pouvez apprendre à tous ces "spécialistes" qui est cet enfant tel que vous l'avez rencontré, et cela est, à mon sens, aussi précieux qu'un étiquetage précis et codifié genre code barre sur nos chairs.

Bien souvent encore le handicap est qualifié mais comme en aucune façon il ne résume l'enfant la question du savoir reste béante. J'en fais constamment l'expérience.

Ne pensez pas que le savoir de ces spécialistes vous est indispensable, construisez le vôtre, il a autant de valeur à mon sens.
Et celui des parents, si résistants selon vous, est aussi riche et structurant dans un sens pour l'enfant. Quoi de plus mortifiant que des parents qui ne luttent pas contre le handicap de leur enfant et l'appellent par son dys plutôt que par son prénom.
L'orientation se fera en son temps, sous la responsabilité des parents avec le conseil de ces spécialistes et peut-être bien qu'ils vous demanderont votre avis.
Boogie
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Message par Boogie »

Merci pour ce message.
"Je préfère me débarrasser des faux enchantements pour pouvoir m'émerveiller des vrais miracles." (PB)
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