Lois concernant AVS, EVS, AVSco - critiques de terrain ?

AVSi, AVSco, EVS...
muriel michelin
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Re: Lois concernant AVS, EVS, AVSco - critiques de terrain ?

Message par muriel michelin »

comment un enseignant peut travailler avec profit avec un AVS ?Question de Monsieur Berthelot

Je dois dire que la question est complexe. Permettez-moi de vous apporter quelques réflexions, comme ça ...

En 2006 , lorsque j'ai été recruté par le pôle emploi pour être EVS administrative, la question ne se posait pas vraiment .
A partir de 2007, l'IA m'a demandé de prendre en charge un adorable loulou de 5 ans, autiste. Vaste projet ..... la mdph lui accorde une avsi pour 12 heures par semaine. Je dois dire, que j'ai eu la chance d'être "tombé" sur une équipe péda fort ouverte sur le monde du handicap, ce qui n'est pas forcément le cas partout. Cet enfant à été inclus avec l'ensemble des autres élèves immédiatement. Tout semblait naturel d'acception.
Le jour ou je suis arrivé avec Max dans sa classe, d'abord, les autres enfants me connaissait. L'enseignante aussi, puisque j'étais déjà depuis un an en tant qu'evs adm. Et c'est vrai, qu'il a fallu que l'on trouve nos marques, nos repères, pour nous mêmes d'abord, et pour Max. AL(enseignante) et moi-même, avons spontanément l'une et l'autre eu envie de nous rendre disponible en vu de l'apprentissage cognitif de Max. En fait, rien n'a été organisé comme souvent, on nous le fait comprendre (!)chacun sa place, mais au contraire notre binôme s'est mis en place et a fonctionné tout de suite.
Comment vous dire, sans vouloir vous faire rentrer dans mon intimité, que je vis le handicap à la maison. C'est un travail, comme aidant naturel que je connais parfaitement bien. Cela m'a probablement aidé à appréhender la prise en charge de Max. Du point de vue d'AL, elle a toujours été sereine, à l'écoute des bons comme des moins bons moments. Soucieuse d'apporter une énergie débordante et une qualité d'enseignement pour tous ses élèves , à deux , nous avons réussit à sensibiliser Max aux apprentissages. Si je vous dis : "ON Y CROYAIT" tellement fort l'une et l'autre, l'énergie déployée et la motivation nous ont permis de cerner le profil de Max. Notre objectif comment était : " apprends moi à faire tout seul" ... cette phrase n'est pas de moi, bien sûr, (Maria M). Et AL à su adapter sa pédagogie . Oh, je ne dis pas que c'était simple, mais le fait de proposer des choses simples, par des techniques, des approches différentes, des rythmes adaptés, Max apprenait. Bien sûr, on était loin des "normes académiques" ! Et alors ! disait-on, toutes les deux. Nous avons défendu toutes les deux, lors des ESS, le combat de Max, sa volonté et son envie d'apprendre.
Et je dois dire que la plus grande satisfaction de notre binôme à été de s'entendre dire par l'équipe de Suivi de scolarisation, "OK" , Max ira en CLIS.
Ayant quitté dans un déchirement que vous pouvez imaginer en 2009 (fin de contrat), j'ai postulé en tant qu'avsi. Et je suis toujours avec Max avec une nouvelle équipe, J, enseignant spécialisé et une avsco.
L'expérience que je vis dans cette CLIS, est inimaginable et fera surement l'objet d'un autre "billet".
Je vais conclure... je suis au grande "pipelette"
Bonne soirée
Muriel
berthelot
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Re: Lois concernant AVS, EVS, AVSco - critiques de terrain ?

Message par berthelot »

Effectivement, il est difficile de dire les actions que l'AVS fait dans la classe concrètement avec Max, autour de Max, en lien avec l'enseignant, sur l'initiative de l'enseignant, en concertation avec l'enseignant etc...

Finalement, dans le texte ci-dessus, on ne sait pas "comment" l'avs agit concrètement : au moment du "regroupement", lors des activités de lecture, d'écriture, de dessin, de jeux, dans la cour, etc...
muriel michelin
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Re: Lois concernant AVS, EVS, AVSco - critiques de terrain ?

Message par muriel michelin »

Bonjour Mr Berthelot
Ce n'est pas difficile, loin de là, c'est simplement très long à expliquer sur un forum.
Mais je peux me rendre disponible pour vous expliquer tous les détails pédagogiques, méthodes et moyens de ma collaboration entre l'enseignant spécialisé et moi-même.
Muriel
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berthelot
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Re: Lois concernant AVS, EVS, AVSco - critiques de terrain ?

Message par berthelot »

Bonjour Muriel,

Ce n'est pas une question personnelle, c'est une réflexion de fond que M. Wiart propose, sur laquelle j'ai rebondi et qui est fort importante pour l'ensemble de l'accompagnement des élèves avec handicap me semble t il.

Je pense que Boogie sera aussi intéressé par cette réflexion et d'autres A/E-vs aussi et enseignants travaillant ou ayant travaillé avec A/E vs, j'espère et que nous allons pouvoir progresser dans cette exploration.

Votre exemple montre bien que ce n'est pas un point facile à traiter rapidement.

J'ai pour ma part envoyé à M. Wiart en courrier perso, un topo sur la façon dont j'interviens cette année auprès de l"élève que j'accompagne en première ES de lycée général (élève avec syndrome Asperger). Je me rends compte que je n'ai pas mentionné dans mon topo le lien avec PPS de l'élève, car ce PPS est une peau de chagrin, mais je vais le faire malgré tout.

Bonne journée auprès de votre jeune élève et avec l'enseignante ainsi que tous les élèves de la classe.
Boogie
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Re: Lois concernant AVS, EVS, AVSco - critiques de terrain ?

Message par Boogie »

Nous avons déjà échangé (rapidement) sur ce sujet sur le forum de Crisalis, Mr Wiart.

Je donnerai ici la même réponse que je vous ai alors donnée, à savoir :

> la façon dont est organisée l'économie générale d'un poste de travail (et l'histoire de ce poste) a une influence directe sur la façon dont le poste est occupé

> en d'autres termes, les conditions d'emploi, de travail, de recrutement, de rémunération, de durée d'occupation du poste (variant dans son histoire de, potentiellement, deux ans à six ans) ont contribué à forger les pratiques liées à ce poste autour de plusieurs invariants : le flou, le bricolage, la variabilité.

"Autant de surdités que de sourds", dit Gorouben (http://www.gers-biling.net/index.php?op ... &Itemid=29 ). En ce qui concerne les AVS, c'est "autant de pratiques que de praticiens".

Il n'y a pas de norme unifiée des pratiques, il n'y a pas de réflexion collective sur ces pratiques, il n'y a aucune culture professionnelle, pas de réflexivité au-delà des seuls individus, rien de collectif, tout est individuel. Il y a une soumission généralisée à la volonté professionnelle des enseignants, pas d'autonomie mais une position d'éxécutant - et on sait bien, n'en déplaise à la "corporation", que la volonté professionnelle enseignante est parfois en contradiction avec ce qui fonde les objectifs de la loi n°2005-102 (on ne vas pas comme ça à l'encontre d'un siècle d'éducation séparée dont le principe est inscrit dans l'inconscient social de la profession - de ce point de vue je vous rejoins complètement pour insister sur la formation des enseignants, qui devrait de mon point de vue être en partie commune avec celles des AVS).

Dans ces conditions, comment travailler à expliquer ce que font les AVS ? C'est évidemment possible, mais par le biais de méthodologies fines et élaborées et, de mon point de vue, forcément ancrées dans la sociologie, puisqu'elles aboutiraient obligatoirement à une réduction de l'infini du réel des positionnements pris par les AVS (qui est redoublé par la variabilité extrême des situations des enfants accompagnés, variabilié intra et inter-individuelle, et intra et inter "handicap") par le biais de typologies présentant, par exemple, des registres d'action. Ce qui signifie qu'une association de bénévoles ne peut pas s'occuper de ça : c'est du ressort de la recherche.

Il est notable à ce stade de rappeler qu'il existe des travaux sur les pratiques des AVS, notamment ceux de Serge Ebersold en 2003, réalisé à partir d'une enquête menée à Strasbourg. Ou ceux de Marie Toullec-Théry et Isabelle Nédelec-Troël.

Et je continue à reprendre ce que je vous avais répondu sur votre forum : je refuse d'opposer travail sur les pratiques (qui est réalisable à condition que soit pris en compte ce que j'ai énoncé ci-dessus) et réflexion sur l'économie générale du poste.

Il ne s'agit pas de se centrer sur l'un pour délaisser l'autre - et je n'ai pas le sentiment, comme vous, que ce soit ce qui est fait. A lire le forum de mimibaby, ou celui de l'UNAISSE, ou celui, encore, de Daniel Calin, on trouve des éléments, certes pas systématisés au sein d'un travail de synthèse, sur ce que font les AVS.

Et, indissociablement, les éléments d'ordre pratique que pouvez trouver sur ces forums, sont liés à la position du poste dans l'espace des positions des autres professions et acteurs des processus de scolarisation. Comment pourrait-il en être autrement quand, de manière incessante, la rotation du personnel voit sans cesse émerger les mêmes questionnements de débutants, voit l'impossibilité pour les AVS de prolonger leur réflexion au fil des années pour cause de départ forcé ou souhaité ?

Comment évaluer la qualité de la pratique d'un personnel qui n'a pas les moyens de développer collectivement la qualité de sa pratique ?

Pour terminer cette contribution, je dois rajouter un autre élément : le projet personnalisé de scolarisation, versant scolaire du plan personnalisé de compensation, est un outil qui existe dans les textes et leurs exégèses (et qui occupe dans ces cadres une place considérable) mais qui, dans la réalité, et dans beaucoup d'endroits, est une gageure.

Soit il se contente, comme le dit Pierre Bourdieu à propos des "projets", de "lister le probable" (ce qui ne correspond pas vraiment à ce que doit être un projet), soit il n'existe pas. Or c'est le PPS qui est censé mettre en forme, par l'intermédiaire d'un travail horizontal de coopération entre enseignant, enseignant référent, élève quand c'est possible, et sa famille, ce que doit être l'intervention de l'AVS, qui est (théoriquement) un des moyens de compensation/accessibilité retenu par le projet pour assurer une réussite du processus de scolarisation.

Que fait l'AVS quand ce projet n'existe pas ou qu'il ne fait qu'aligner des poncifs inutiles, alors même que c'est lui, normalement, qui doit donner le cadre de son intervention ? Et bien il ou elle ménage, avec les enseignants avec lesquels il ou elle travaille, des processus de négociations sans cesse ajustés (une année scolaire se caractérisant par une plasticité et une évolutivité des dynamiques du groupe classe, des besoins des élèves et du système d'enseignement) pour "bricoler", jour après jour, semaine après semaine, une position qui permette, autant que possible, de servir ses missions. Mais, bien rarement, il ou elle prendra quelques heures en plus de son temps de travail pour investir ces espaces nécessaires de construction de coopération avec l'enseignant - et avec l'élève !! (Qui d'ailleurs le ferait pour 600 euros mensuels pour 20 heures hebdomadaires ?)

Vous voyez bien qu'on ne peut penser le rôle, la pratique et la nature des interventions des AVS de manière isolée, et a fortiori en l'opposant à l'analyse de son poste et de sa nature.

Je postule, pour ma part, et pour commencer à répondre à votre question, que le travail des AVS est dans les grandes largeurs tout à fait médiocre - je m'inclus dans cette appréciation, en tout cas pour les trois premières années de mes cinq passées à occuper ce poste.

Ainsi, plus que des "compétences", il s'agit de revendiquer les conditions de possibilité pour pouvoir les construire, puisqu'en l'état actuel des choses, un AVS "compétent" est une exception.

Vouloir étudier "ce que font les AVS dans la réalité" en faisant l'économie de prendre en compte à la fois leur histoire et leur cadre d'emploi revient à se préparer à faire le constat suivant :

>> le travail réalisé est mauvais, conclusion : les AVS ne servent à rien.

Je connais quelques organisations qui seraient ravies de voir émerger (ou initier) une telle étude.

Il est plus intéressant de tenter d'identifier, sans tomber dans la tentation de lister les "bonnes pratiques" et de s'enfermer dans un cadre procédural et trop systématisé, pourquoi et dans quelles conditions "ça fonctionne" parfois.
Modifié en dernier par Boogie le 10 juin 2010 13:20, modifié 8 fois.
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berthelot
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Re: Lois concernant AVS, EVS, AVSco - critiques de terrain ?

Message par berthelot »

Merci Boogie pour cet éclairage qui me paraît bien ciblé et réfléchi.
muriel michelin
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Re: Lois concernant AVS, EVS, AVSco - critiques de terrain ?

Message par muriel michelin »

Mon ami Philippe (Meirieu), écrit dans un des ses nombreux ouvrages :
"qu'à mes yeux, et à proprement parler, il n'y a pas de "sciences de l'éducation" au sens d'une discipline capable, à elle seule, de "faire la vérité" sur l'éducation.

Pour en avoir discuté ce matin même avec l'enseignant spécialisé avec lequel je travaille, et lui expliquant la question de Mr Berthelot, nous sommes tombés d'accord, pour dire aussi : "question de personnes en place"

Enfin, tout cela pour dire, que mon expérience de 3 années ne sont pas si exceptionnelles que cela, bien des binômes constitués sur le temps de travail et hors temps de travail, fonctionnent à merveille. Et c'est tant mieux pour l'enfant d'abord, et pour notre satisfaction à toutes et tous.


Muriel
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Boogie
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Re: Lois concernant AVS, EVS, AVSco - critiques de terrain ?

Message par Boogie »

Je ne perçois pas bien à quoi répond exactement la citation que vous nous livrez ici : il n'est pas question dans cet échange de "faire la vérité sur l'éducation" !!?! Seulement de ne pas laisser tomber l'idée qu'il est possible de rendre plus intelligible les pratiques qui s'en réclament - et donc d'entretenir un processus jamais terminé qui consiste à tenter de mettre en lumière ce qui se joue dans les pratiques éducatives ou qui se disent éducatives. Vous semblez penser, en citant cette phrase, que vous régler une bonne fois pour toute le compte de toute idée de pertinence de travaux en sciences de l'éducation (et en particulier le mien, j'imagine, puisque vous répondez à mon message). Savez-vous que Philippe Merieu est professeur dans un département de sciences de l'éducation ? S'il se positionne ainsi sur ce champ universitaire, ce n'est pas pour le dénigrer, c'est parce que ce département a une spécificité qui en fait un objet unique à l'université : il s'est construit tardivement (le premier département a ouvert à Caen en 1967) et s'est constitué non sur une discipline mais sur un champ d'étude. A ce stade de l'explication il est utile d'ajouter que l'opinion de (votre ami) Philippe Mérieu est assez largement partagée : les sciences de l'éducation ne sont pas la science de l'éducation, et elles sont composées d'approches disciplinaires qui co-existent (il y a dans ces départements des philosophes, des sociologues, des psychologues, des historiens, des économistes... de l'éducation).

Si en citant cette phrase de Mérieu il s'agit pour vous de disqualifier, par un argument d'autorité, l'ensemble de mon développement, il faut donc avouer que c'est un peu court - sauf votre respect.

Par ailleurs, répondre à la question de Berthelot (qui prolonge les question de J-C Wiart) par un lapidaire "question de personne", c'est également un peu court.

Ca revient à postuler que, pour être un "bon professionnel", seules comptent les qualités humaines. Or ces dernières sont certes nécessaires, mais absolument pas suffisantes. De plus, se contenter de ça (i.e "ça dépend sur qui on tombe") revient à admettre qu'il n'y a rien à faire pour contrer l'effet de loterie que représente l'attribution d'un ou d'une AVS... rien à faire en terme de "droit d'entrée" dans le métier, c'est à dire en terme de formation.

Le "lieu commun" du primat des qualités humaines et relationnelles sur les qualités scolaires est aussi vieux que l'éducation spécialisée. Il est à la base d'une des plus grosses erreurs (de mon point de vue) du secteur, à savoir que "dévouement, motivation et bonne volonté" suffisent pour exercer un métier de la relation d'aide, du soutien, de l'accompagnement, en particulier auprès de l'enfance handicapée.

Dans les années 60, certains acteurs du secteur (l'UNAPEI notamment) s'étaient positionné contre le fait que les éducateurs spécialisés aient le baccalauréat.

Autant il est stupide de dire que posséder des titres et des diplômes rend automatiquement meilleur professionnel, autant il est complètement ridicule de postuler que ceux qui n'en ont pas font par nature de meilleurs professionnels.

Entre ces deux postures stériles, il y a pourtant de l'espace.

Ce que met en évidence l'épaisseur de l'histoire du traitement social du handicap (toujours de mon point de vue), c'est que être formé (outillé en terme de concepts et notions et leur usage, en terme de connaissance de l'histoire, des enjeux, des points de vue des différents acteurs, etc.) joue un rôle dans les conditions de possibilité de s'améliorer professionnellement. Tout comme maitriser le langage et avoir une palette large de vocabulaire permet de penser plus profondément (je ne parle pas ici seulement du français académique, mais même des patois ou argots, voir par exemple le génie de Gaston Couté : http://gastoncoute.free.fr/), maitriser des connaissances permet de pénétrer plus pronfondément dans les arcanes de ce qui constitue les soubassements des pratiques professionnelles. De ce fait, il est tout à fait réducteur de se limiter à "question de personne".

D'autre part, de manière homologue, on peut interroger l'assertion selon laquelle être un "aidant naturel" soit systématiquement un avantage pour occuper un poste de professionnel (ou à vocation professionnelle comme les AVS) de la relation d'aide ou d'accompagnement. Je pense que ça peut être un avantage tout comme un inconvénient : le risque est grand en effet de tomber dans un mécanisme de projection de sa situation personnelle sur la situation professionnelle - et les conséquences de cette confusion inconsciente peuvent être tout à fait négatives, et aussi nombreuses et variables que le sont les situations.

Ce que permet la formation (et les relations horizontales entre professionnels, et l'existence d'une culture professionnelle dynamique et formalisée) c'est précisemment d'entrer dans une posture de réflexivité, c'est à dire d'analyse de sa propre analyse, pour ne pas être victime de son inconscient (qui est pour moi bien plus social que strictement individuel) et, par exemple, se débattre dans un pathos qui limite les perspectives d'action en lieu et place d'être dans une dynamique d'auto-questionnement.

Pour finir, je trouve tout à fait positif que vous vous sentiez "pédagogue", et il ne me viendrait certainement pas à l'esprit de vous niez ce sentiment : il y a dans la culture pédagogique des ressources inestimables pour mieux travailler - encore faut-il se rendre compte qu'aller vers ces ressources est un acte de formation, et que la pédagogie n'est pas innée.
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Re: Lois concernant AVS, EVS, AVSco - critiques de terrain ?

Message par muriel michelin »

Encore un sujet très intéressant entre l'innée et l'acquis.
Un thème très largement débattu depuis longtemps et qui continue de l'être pour le bonheur de tous.
jcwiart
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Re: Lois concernant AVS, EVS, AVSco - critiques de terrain ?

Message par jcwiart »

Pour compléter brièvement mon propos et suite à la réponse de Boogie..

Boogie "je refuse d'opposer travail sur les pratiques (qui est réalisable à condition que soit pris en compte ce que j'ai énoncé ci-dessus) et réflexion sur l'économie générale du poste."
en tous cas tel n'est pas non plus mon propose mais la réflexion sur l'économie générale du poste et la ballade qu'offre depuis qq années l'éducation nationale aux association ne doit pas leur faire perdre de vue la pôssibilité de construire "de l'intérieur"
C'est ce qu'elles ont fait un temps, les quelques référentiels qui existent et sont utilisés(grille d'autonomie par ex) viennent d'elles ?
Pas d'opposition des deux mais refus de penser qu'un vrai statut réglerait tout les pb.. les enseignants ont un vrai statut.. pour autant...

Boogie "Je connais quelques organisations qui seraient ravies de voir émerger (ou initier) une telle étude."
Chiche ? moi le sujet m'intéresse... je veux bien donner du temps..

JC W
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Re: Lois concernant AVS, EVS, AVSco - critiques de terrain ?

Message par jcwiart »

en complément

probable contresens de ma part sur les "qq assoc qui seraient intéressé par une étude"

Ce qui me pose problème dans ma pratique quotidienne, d'Ens ref, ce n'est pas que le travail soit bon ou mauvais, c'est l'incapacité de chacun à dire quel est ce travail..
Les demandes d'avs que je vois sont fort souvent très sommaire, une sorte d'automatisme, et pourtant validées par la mdph.
Une fois l'avs arrivé, le trio enseignant/AVS/élève fonctionne le plus souvent dans une sorte de flou implicite..
Je n'en suis donc m^me pas à me demander quelle est la qualité.. mais simplement qui fait quoi...C'est très à raz de terre, mais ce que je cherche à apporter c'est comment contribuer à modifier cet état de fait..
Donc bine sur la lecture de votre mémoire dans laquelle il faut que je me replonge m'a interessé mais il s'agit pour moi non de prendre du recul mais de trouver des "trucs"
Si j'ai une fuite d'eau, je ne repense pas la conception du réseau, je cherche plûtot un bout de chiffon, ou qq chose pour réparer sommairement..après je réfléchirai..
Et bien voila.. ya une grosse fuite..
muriel michelin
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Re: Lois concernant AVS, EVS, AVSco - critiques de terrain ?

Message par muriel michelin »

Bonsoir Mr Wiart

Voila une demande claire , nette , et précise de terrain .
Je me tiens à votre disposition , pour tous les "trucs" que je pourrais vous apporter . J'assiste aux ateliers /échanges des AVS/EVSH que propose l'IA de ma région avec deux enseignants référents, une psy et le coordinateur des avs/evs . Cela pourrait être un point de départ ? Vous avez mon email .
Cordialement
Muriel
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Re: Lois concernant AVS, EVS, AVSco - critiques de terrain ?

Message par berthelot »

Muriel

Voici la page où l'on trouve les fiches de M. Wiart
http://www.crisalis-asso.org/index.php? ... Itemid=132

en remplissant, celle qui correspond au cycle, je pense que l'on est amené à expliciter ce que l'on fait avec l'élève.

Pour ma part comme je travaille en lycée, il n'y a pas encore de fiche.
Je vais voir comment transmettre ce que je fais si cela peut être utile ici.
muriel michelin
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Re: Lois concernant AVS, EVS, AVSco - critiques de terrain ?

Message par muriel michelin »

Merci beaucoup Mr Berthelot
Je vais voir cela de plus près
Bonne soirée
Muriel
berthelot
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Re: Lois concernant AVS, EVS, AVSco - critiques de terrain ?

Message par berthelot »

Pardon,

j'avais oublié, il faut lire les raisons de ce document, pour remplir ce doc (et de préférence avec l'enseignant), M.Wiart les explicite dans ce document téléchargeable sur son site c' est le texte de
son intervention à Lyon où il a explicité tout cela.

http://www.crisalis-asso.org/index.php? ... own&id=182
Verrouillé