A propos des AVS

AVSi, AVSco, EVS...
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Pascal Ourghanlian
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A propos des AVS

Message par Pascal Ourghanlian »

Bonsoir,

Je poste ici, dans l'attente de la création éventuelle d'une rubrique AVS par Daniel.

A lire, dans le n° 30 de La nouvelle revue de l'AIS du CNEFEI (désormais NRAIS), du 2ème trimestre 2005, un intéressant article de Janine Laurent-Cognet intitulé "La fonction d'auxiliaire de vie scolaire (intégration individuelle) est-elle une fonction originale ?" - commandable à l'adresse suivante : http://laboutique.inshea.fr/boutique/fi ... _fr&num=11 .

Sont évoqués, tour à tour, le contexte institutionnel dans lequel ont été créés les AVSi, les caractéristiques de la fonction et les différentes dimensions de l'accompagnement. Avec, en contrepoint, des éclairages d'une AVSi.

Intéressant pour les collègues qui "intègrent" (les guillemets puisqu'on parle maintenant de "scolarisation" et non plus d'intégration) individuellement avec l'aide d'un(e) AVSi, mais aussi pour ceux qui sont dans des dispositifs collectifs (CLIS ou UPI) avec AVSco.
Cordialement,
Pascal Ourghanlian
Gwenaël
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Message par Gwenaël »

Je n'ai pas encore lu les textes, mais depuis le début de semaine, ma CLIS bénéficie d'une AVS Co .. d'office... dotation, comme l'an dernier les ordinateurs !

C'est bien, mais déstabilisant pour tout le monde: moi, elle (qui arrive de Lituanie, et qu'on forme en alternance), et surtout les élèves, qui venaient de s'habituer aux visites du maître itinérant pour l'un d'eux...

Je trouverai probablement la réponse en suivant le lien, mais pourrai-je lui demander d'accompagner un ou deux élèves en intégration (ou "scolarisation") dans une autre classe ? (étant donné qu'elle est AVS Co, et pas I)
Pascal Ourghanlian
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AVSco / AVSi

Message par Pascal Ourghanlian »

C'est bien l'une des difficultés avec les AVS, Gwenaël ! Selon leur contrat, ils interviennent sur une école ou auprès d'un (ou plusieurs) enfant(s). Sur "mes deux" CLIS 4 sont nommées deux AVSco. En accord avec la directrice de l'école, validé par l'IEN, elles interviennent aussi auprès d'enfants "intégrés" individuellement dans les autres classes de l'école. L'inverse paraît plus difficile à mettre en oeuvre.

Cf sur Handiscol' :
"L'auxiliaire de vie scolaire peut être affecté à une école, un collège ou un lycée dont le projet prévoit l'accueil régulier d'élèves handicapés, soit sous la forme collective d'une CLIS (dans le premier degré), ou d'une UPI (en collège), soit encore lorsque le projet d'école ou d'établissement, sans disposer nécessairement d'une structure d'intégration collective identifiée, prévoit l'accueil permanent de plusieurs élèves handicapés. Ces emplois sont attribués à des assistants d'éducation et les missions qui leur sont confiées sont conçues pour aider l'équipe pédagogique à réaliser ces actions d'intégration. Ces AVS ont une fonction "collective" (AVS-CO).
L'auxiliaire de vie scolaire peut être affecté auprès d'un enfant ou d'un adolescent pour lequel la commission d'éducation spéciale a pris une décision favorable à son intégration individuelle en milieu scolaire ordinaire et pour lequel l'équipe éducative, dans le cadre du projet pédagogique, éducatif et thérapeutique, a estimé utile son accompagnement continu ou discontinu au cours de la journée de classe par un auxiliaire de vie pour l'intégration scolaire. Il s'agit ici d'un AVS ayant une fonction individuelle (AVS-I)"
: http://www.education.gouv.fr/handiscol/ ... assist.htm
Cordialement,
Pascal Ourghanlian
Céline

EVSi ou AVS ?

Message par Céline »

Bonjour,
je suis enseignante sur une CLIS 1 et j'acceuille dans ma classe un enfant déficient auditif un peu par défaut... celui ci présente des troubles associés et ses parents ont refusé une orientation sur une classe du CESDA acceuillant des enfants déficents auditifs avec troubles associés..
Il ne peut être scolarisé qu'en présence d'une personne servant d'interprète LSF (point essentiel obligatoire du contrat d'intégration) celle ci est rémunérée par les parents qui recoivent une AES CAF pour la rémunérer 12h par semaine (et qui doivent payer des impôts sur les chèques emploi service je comprend rien....!) donc il est scolarisé à mi temps... Elle est considérée comme AVS parentale Ce sont les parents qui ont recruté cette AVS qui n'a pas signé de contrat je comprend toujours rien...
L'année scolaire passée nous avons bien précisé en équipe tous les problèmes que cela engendrait et ceci est remonté à la ccpe cdes...: il y a eu beaucoup de problèmes, changement d'avs en cours d'année, intrusion des parents dans ses interventions en classes etc ... et cet enfant n'est pas scolarisé à plein temps puisque l'avs n'a pas un contrat qui le permet... de plus elle n'est rémunérée qu'en fonction du nombre d'heures de présence de l'enfant...
Enfin nous trouvions ce statut précaire , les parents ne comprennaient pas pourquoi ce n'était pas pris en charge par l'EN et que dans les autres départements ça ne se passait pas comme ça etc ....
Nous avions donc demandé une création de poste d'AVSi éducation nationale qui n'a jamais été fait...
A la rentrée, on a proposé par téléphone un contrat d'EVSi de 26h éducation nationale à cette personne qui a démisssioné de son autre emploi d'interprète pour privilégier l'intégration de mon élève puis la veille de la supposée signature on lui a dit que son "contrat" parental continuerai jusqu'à fin décembre puis qu'elle verrai ensuite avec la nouvelle loi...
Bref, depuis aux dernières nouvelles à partir de janvier 2006 elle serait toujours payée par les parents mais elle devra s'adresser à la maison du handicap qui prendra le relais pour modifier son contrat .... elle a également appris que les personnes interprètes de l'arieda (ce qui complétait son travail d'avs sur la clis) qui permettent l'intégration des sourds ont leur contrat qui s'arrête fin décembre et qu'ils ne savent pas comment ils vont être payés en 2006...
C'est bien long à expliquer et sûrement peu compréhensible, mais je me pose vraiment des questions sur le statut de ces personnes qui sont nécessaires à l'intégration / scolarisation de ces enfants sourds ...
Trouvez vous normal que ce soit des "employés" des parents ? Trouvez vous normal qu'elle soit rémunérée sans garantie, sans contrat ? Si elle trouve un autre emploi qui lui permettra de vivre dignement, ce qui n'est pas le cas en ce moment vu ce qu'il c'est passé, aura t'elle le droit de démissionner du jour au lendemain? et dans ce cas que devient la scolarisation de cet enfant? parce que les personnnes qui peuvent communiquer en LSF et qui veulent faire ce travail ça ne court pas les rues..... Si l'enfant tombe malade pendant 2 semaines, de quoi vivra t'elle? Et si elle tombe malade pendant 2 semaines que prévoit cette loi 2005 pour que l'enfant soit scolarisé dans de bonnes conditions ou scolarisé tout court !
Peut être que personne n'a de réponses, ou que personne ne me répondra... en tout cas ça fait simplement du bien de le dire! et j'aimerai bien savoir aussi parce que tous ces problèmes administratifs d'AES, contrat, chèque emploi service CAF etc qui fait quoi? qui donne quoi et à qui? Je ne suis pas vraiment au courant et pourtant cela me semble important pour mieux comprendre les parents et les personnes avec qui je travaille....
Merci
et à bientôt !
Pascal Ourghanlian
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Message par Pascal Ourghanlian »

Bonsoir,

La situation que vous décrivez n'est pas rare, malheureusement. Par défaut d'AVS, on a pu conseiller à des parents de recruter et de rémunérer (grâce à leur AES...) des AVS "perso".

La mise en place des EVS sur mission "accueil et aide à l'intégration" complique les choses : les AVS étaient recrutés par Handiscol', et donc l'éducation nationale (sauf les AVS "perso") ; les EVS, sur mon département, le sont par l'ANPE sur fiche de poste rédigée par les directeurs d'école après validation de la demande par l'IA !

L'objectif, c'est la résorbtion des chiffres du chômage, PAS la scolarisation des élèves hyandicapés !

Votre "coup de gueule" me semble légitime...
Cordialement,
Pascal Ourghanlian
Invité

Message par Invité »

Bon finalement j'ai une réponse et super rapide en plus ! MERCI
Ceci ne m'avance pas quand même : qu'est ce qu'on peut faire pour changer les choses ou au moins pour faire prendre conscience qu'il y a un dysfonctionnement....
Pour l'instant pas de poste d'EVS en vue donc elle est toujours inscrite à l'ANPE dommage pour les stats....
et pas de nouvelles pour janvier 2006... Donc a-t-elle le droit de partir quand elle veut si elle trouve autre chose de plus convenable ? Ce serait une façon de mettre les gens devant leurs responsabilités mais vraiment dommage pour notre travail en équipe et la scolarisation de cet enfant !
Y a-t-il des textes sur lesquels s'appuyer ?
Merci encore....
Au fait c'est sûrement un coup de gueule vous avez raison ! J'en ai un peu assez d'être ballotté dans tous les sens, c'est bien beau de faire de mettre des jolis nouveaux noms, PPRE, PPS et de faire des lois... mais ce qu'il y a derrière et comment / avec quels moyens on fonctionne, qui se pose la question quand ils écrivent les textes ?...
Invité

Message par Invité »

Dans notre département je n'ai pas trop compris mais le contrat d'EVS aurait du être signé dans un collège et la personne chargée de mission de création des postes d'EVS est une CPD AIS du rectorat / IA donc je pensais que c'était plutôt EN comme contrat... mais bon je ne suis pas trop au courant...
Et pourquoi les parents doivent ils payer des impôts sur les chèques emploi service ????
Boogie
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Point de vue d'AVS.

Message par Boogie »

Bonjour/soir

Je suis AVS-i depuis que cette fonction a basculé au sein de l'EN en septembre 2003. Je voulais appuyer, tout d'abord, l'idée de créer un salon spécifique sur les AVS, l'importance (bonne ou mauvaise...) me semble le justifier, mais c'est à Daniel Calin d'en décider.

Sinon, voici à suivre un article écrit par un AVS-i en janvier 2006 et fruit d'un travail d'échange entre AVS au niveau national par le biais d'un forum de discussion crée par une AVS-i. Un condensé de ce travail collectif a été publié dans le bulletin départemental du SNUipp 44.

Egalement (copié/collé, pardonnez-moi, je n'ai pas repéré la possibilité de délivrer des pièces jointes) un papier résumant l'organisation d'un collectif d'AVS dans l'Ille-et-Vilaine.

Ceci pour que vous, enseignants travaillant éventuellement avec des AVS, puissiez avoir quelques échos -qui peuvent être des éclairages- de l'intérieur de cette fonction et peut-être transmettre et faire circuler, enrichir et discuter, tant avec vos collègues AVS qu'avec les autres.

N'hésitez pas à réagir.

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Une analyse critique d’un dispositif légal comme celui instaurant la fonction d’Auxiliaire de Vie Scolaire (AVS) révèle davantage qu’une nouvelle déclinaison de l’exploitation sous régime précaire (désormais tellement banalisée qu’elle en deviendrait pour certains acceptable) des mains d’œuvre étudiante et/ou exclue du marché du travail.

Elle révèle tout d’abord le mépris de ceux qui tiennent le crayon du Législateur, à la fois envers le personnel employé (les AVS) et le public visé par sa création (les enfants en situation de handicap).

Du mépris ?

Les AVS sont muets et invisibles (car non-prévus dans toute instance de régulation collective -notamment le "comité départemental de pilotage du dispositif AVS") et également temporaires (c'est la mode, il faut dire).

Ils sont néanmoins estimés par le législateur, a fortiori avec les dispositions de la loi de février 2005 réformant la loi de 1975 sur le handicap (bien qu'ils n'y apparaissent pas explicitement mais sans doute compris dans les "aides et accompagnements complémentaires nécessaires", selon l'article 21.), comme des éléments centraux dans la politique d'intégration scolaire du handicap.

Alors, envoyer des personnes travailler à faire une place au sein de l’école à des élèves handicapés sur la seule base de leur motivation profonde à intégrer les champs professionnels de l’éducatif ou de l’enseignement –laquelle pourtant pourrait inspirer des politiques sociales qui y trouveraient un appui formidable, en d’autre terme sur la seule base de leur bonne volonté, en ne prévoyant pour elles qu’un total de 60 heures de formation non-professionnalisantes réparties sur trois ans (et parfois inexistantes ou incomplètes) ; envoyer ces personnes participer à favoriser la place des élèves handicapés au sein de l’école sans qu’elles n’en fassent partie d’aucune manière puisqu’elle ne font qu’y passer ; créer un dispositif appelé à voir se succéder d’éternels débutants puisqu’à l’instar des Assistants d’éducation dont ils partagent le statut les AVS ont une durée d’exercice limitée à six ans ; créer un dispositif dont la loi qui en est à l’origine présente la fonction d’AVS (en interdisant explicitement d’envisager tout caractère professionnel des interventions) comme un
« tremplin » vers les métiers du travail social et de l’enseignement…

est-ce là vraiment une preuve de considération envers les enfants, les AVS, les enseignants ?

De plus, les champs professionnels dont relèvent les métiers destinés au fameux "tremplin" (c'est à dire l'enseignement et le travail social), laminés législativement, subissant de plein fouet des restrictions budgétaires, des non-renouvellements de postes assimilables à de véritables suppressions, en bref étant en grande difficulté consécutivement à la stratégie gouvernementale de retrait de l'Etat de ses fonctions sociales, ne pourront accueillir tous les prétendants qui, en plus, ne se limitent pas aux seules personnes travaillant en qualité d'AVS... Seuls, parmi ces derniers, accéderont ceux accumulant les dispositions leur permettant de réussir et qui, sans généraliser à l'excès, sont aussi les plus dociles, les plus pressés et ainsi les plus prompts à cautionner, valider et se satisfaire du bien-fondé de ce "tremplin" du fait même de leur réussite.

Les autres, ne s'acquittant pourtant pas forcément moins bien de leur travail mais échouant aux portes des concours ou dans leur cursus s'ils en suivent un -car les étudiants ne sont pas les seuls à être recrutés sur des postes d'AVS-, se verront, au terme des six ans (ou avant, tant six ans sous ce statut peuvent être difficiles à vivre) re-balancés sur le marché du travail... et prêts, pour simplement "gagner leur vie", à constituer une nouvelle force de travail d'appoint pour pas cher -et sans doute pour pas très longtemps.

Voilà, en sus du CNE et du CPE, le voeu du "travail libéré" du MEDEF en pleine réalisation.

La différence notable (mais l'est-elle vraiment ?) est que l'employeur est public...

Et qu'en est-il de ceux qui franchiront avec succès le "tremplin" vers un travail attendu comme stable et pourvoyeur de bonheur individuel dans les champs de l'enseignement et du travail social ? En d'autre terme qu'en est-il pour les futurs professionnels de l'éducation et de l'éducatif ?

Tout se passe comme si on voulait les habituer au travers de leur passage sous le statut des AVS, au régime précaire : formation et salaire réduits au minimum, atomisation des pratiques et individualisation du rapport au travail. Le tout assortie des conséquences dont on ne sent que trop les effets aujourd’hui dans le monde du travail (et dont on identifie que trop peu le rôle des médias dans leur entretien, opinion personnelle) : méfiance hostile vis-à-vis des organisations collectives professionnelles, ignorance des cadres législatifs qui définissent les activités, désintérêt pour la construction historique des champs professionnels.

Autant d’éléments qui conduisent aussi à penser que la précarité n’est pas que statutaire.

Le dispositif AVS se révèle également comme un symptôme avancé de la stratégie gouvernementale qui consiste à déqualifier -et disqualifier- les champs professionnels qui éduquent, enseignent, soutiennent et soignent.

Des champs professionnels à large majorité féminine, soit dit en passant.

Concernant les AVS, les recettes sont éprouvées et fonctionnent en plein : le moteur du dévouement, l’alibi de la richesse humaine du travail avec des enfants handicapés, la grande pancarte de
« l’expérience à prendre », le pathos inhérent à certaines situations extrêmement difficiles de familles d’enfants handicapés : voilà ce qui permet efficacement d’éviter d’aborder toute perspective critique du statut des personnels, voilà même ce qui permet presque de rendre obscène jusqu’à son idée. Voilà également ce qui se décline sur mesure pour chaque métier de ces champs professionnels quand leurs représentants sont mis face au choix de la contestation ou du silence.

Voilà, encore, ce qui sous-tend les piètres analyses de la majorité des médias dominants quand ils « couvrent » un mouvement contestataire relevant de ces champs. (opinion itou, nuançable)

"Comment osez-vous contester aux vues de la situation des personnes avec lesquelles vous travaillez ?" De quoi valider le lieux commun de la lutte "corporatiste" pour la "conservation des avantages acquis"...

Déqualification, disqualification.

On peut ajouter que la loi instaurant le dispositif AVS utilise un champ sémantique semblant restreindre la notion de handicap aux seules déficiences motrices alors même que la réalité du terrain montre que troubles du comportement, maladies mentales et trisomie concernent une majorité des enfants accompagnés par les AVS… rendant ainsi invisible législativement parlant -la loi instaurant le dispositif AVS- toute une frange de l'enfance handicapée.

Il semblerait ainsi que la stratégie politique consiste en la chose suivante : remplacer petit à petit des métiers véritables (ayant une culture professionnelle et un héritage historique, une conscience de communauté de pratique) par des "fonctions" temporaires de personnel atomisé travaillant sous un statut juridique on ne peut plus précaire. La fonction d'AVS n'est pas la seule, loin de là, à correspondre à ces fameux "nouveaux métiers" qui leurrent les bonnes volontés de toute une frange de la population active désireuse de pénétrer les champs professionnels de l'enseignement et du travail social mais échouant face à l'incessante croissance de la sélection à l'entré, sélection illustrée par exemple (et la réforme du CRPE est là pour le démontrer) par la forte augmentation des exigences strictement scolaires, par nature destiné à faire réussir non les plus compétents a priori mais les plus conformes à servir l'illusion d'un sytème injuste et discriminatoire.

Malgré le bien-fondé (c'est mon avis) de la volonté de décloisonner l'enseignement spécialisé et l'enseignement dit ordinaire (historiquement en France construits séparément), volonté à la base de la politique d'intégration scolaire du handicap, où est l'intérêt des enfants concernés par cette politique quand les moyens mis à sa disposition sont en telle disproportion avec les ambitions affichées ?

De plus ces dernières, à l'heure où le marketing semble avoir dévoré tout cru la communication politique des élus vers le peuple français, ne peuvent se suffire à elles-mêmes et a fortiori quand l'ensemble de la politique d'un gouvernement et de ses choix budgétaires les contredisent complètement.

Pour conclure sur l’analyse et se recentrer sur les AVS et leur quotidien, ajoutons que malgré les indications d’une circulaire datée du 15 juillet 2004 les Inspections Académiques poursuivent leur recrutement de personnel à mi-temps ou à temps partiels imposés afin de « couvrir » un maximum de « besoins » et ainsi se satisfaire du bon usage de la rationalité statistique (et du monopole de la pensée gestionnaire) en négligeant les situations financièrement extrêmement difficiles d’une immense majorité des AVS.

Mais ajoutons que la circulaire en question, produite à l’été 2004 par le ministère en réaction aux vives critiques des syndicats consécutives au bilan de la première année, ne fait que recommander une application des textes qui reste inapplicable aux vues des moyens alloués pour sa mise en œuvre. Ce qui ne saurait être ignoré du ministre, très habile dans le semblant de l’écoute et de le fait de feindre la considération, à l’image de son réseau politique, et si prompt à communiquer, y compris par les voies réglementaires.

Déqualification, disqualification, mépris et manipulation.

Comme disait un jeune professeur de philosophie en poste au Lycée de Pau en 1964 : « les temps sont durs, mais ils sont modernes ».

(il s'agit de Pierre Bourdieu, dont la dédicace de cette tentative d'analyse est ici volontairement explicitée).


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Etre AVS et ne plus être isolé ?

Le collectif AVS 35 s’est formé en Ille-et-Vilaine au début de l’année 2005 . Il est animé par deux AVS-i et fonctionne autour d’une boîte à lettre électronique (avs_35@yahoo.fr) et de réunions, ces deux éléments permettant la discussion et la transmission des informations. Les AVS sont présentes au comité de pilotage du dispositif (Confère a-) et en diffusent les informations récoltées (cf. b-). Leur regroupement a permis également de voir organisé par l’Inspection Académique (IA) l’ensemble des 60 heures de formation prévues par la loi et même au-delà de ces 60 heures, alors même que dans de nombreux départements ces 60 heures ne sont pas utilisées dans leur ensemble… voire pas du tout.

Concernant les syndicats (cf. c-) et leur rôle dans le regroupement des AVS en Ille-et-Vilaine, il faut se méfier de la méfiance spontanée vis-à-vis de ces organisations collectives, méfiance consécutive pour partie, selon mon point de vue, à l’usage médiatique dominant de la dépréciation de leurs actions.

Outre le fait d’être informé de ce qui concerne directement le travail qu’elles fournissent, le collectif des AVS 35 a permis à ces dernières de ne plus se retrouver seules face à l’employeur (l’IA). L’échange entre AVS au niveau national (permis grâce au site crée en 2004 par une AVS : mimibaby.free.fr) a permis de constater de nombreux abus et irrégularités dans le comportement de certaines IA vis-à-vis du personnel AVS… largement dus au fait que les AVS sont atomisés et toujours seuls face à leur employeur, ce qui signifie aussi sans connaissance des droits, du cadre législatif, et sans ressources ni soutien pour réagir face à d’éventuels abus.

a- Le comité de pilotage

La loi instaurant le dispositif AVS prévoit une instance régulatrice de la gestion du travail des AVS : il s’agit du « comité départemental de pilotage du dispositif AVS ». Au sein de ce comité la loi prévoit la présence de représentants d’associations de personnes handicapées, d’associations de famille de personnes handicapés, de l’Inspection Académique… mais pas celle de représentant AVS.., pourtant -outre les enfants et leur famille- les premiers intéressés… Ce comité se réunit, selon les dispositions de la loi, une fois par trimestre.

Les AVS d’Ille-et-Vilaine ont demandé à l’Inspecteur d’Académie (on dit « solliciter de votre bienveillance » dans la langue patentée de l’administration) de pouvoir envoyer au sein de ce comité deux représentants AVS. Avec le soutien d’une responsable d’une association qui siège au comité (association partie du « Collectif départemental des associations de personnes handicapées et de leur famille » (cf.d-)).

L’Inspecteur d’Académie a accepté.

Les AVS, après une première réunion de ce comité de pilotage où elles étaient présentes en tant qu’invitées, en sont désormais membres et ont à leur disposition l’ensemble des documents de travail du comité qu’elles peuvent diffuser à l’ensemble des AVS du département. Elles répercutent également aux AVS le déroulement de ces réunions -dont le but est, rappelons-le, d’évaluer et d’organiser au niveau départemental leur travail.


b- Les informations récoltées

Ces documents abordent les sujets suivants :

¤ les statistiques concernant les enfants accompagnés
(pour les AVS-i) et concernant les classes CLIS ou UPI (pour les AVS-co) : type de handicap, localisation, nombre de notification CDES, part du premier et du second degrés…etc.

¤ les statistiques concernant le personnel AVS : type de contrat, nombre de départ et de nouveaux recrutés, ressources budgétaires, affectation…

¤ la formation et son organisation : contenus, organismes et/ou intervenants qui la délivre, part imposée et part personnalisée selon le type d’enfants avec lesquels travaillent les AVS…

Autant d’informations qui concernent de manière tout à fait légitime l’ensemble du personnel AVS employé à « l’intégration scolaire du handicap. ».

Tout comme d’ailleurs la manière dont le comité de pilotage se positionne par rapport à la gestion du personnel AVS.

Et pour obtenir ces informations, rien d’autre n’est possible que de « solliciter de la bienveillance » de l’Inspecteur d’Académie l’acceptation de représentants AVS au sein du comité de pilotage, puisque la loi ne les prévoit pas.

L’expérience des AVS d’Ille-et-Vilaine nous montre que le contact et l’échange avec les associations de personnes handicapées et de leur famille peut permettre de donner du poids à une telle « sollicitation »... : le regroupement des AVS, puisqu’il permet de ne plus être isolé dans sa pratique, d’être mieux informé sur le paysage institutionnel qui concerne les personnes handicapés, ne peut qu’améliorer la qualité du travail fourni… et ceci est bien perçu par les associations.

c- Les syndicats et le collectif AVS 35.

Une crainte régulièrement exprimée par des AVS est le contact avec les syndicats de l’Education qui semblent perçus comme ne pouvant constituer d’aucune manière une aide, perçus également comme des organisations uniquement centrées sur la défense du métier central de l’Education National, celui d’enseignant.

Si ces craintes peuvent parfois être confirmées par certains comportements, il faut reconnaître que nombre de syndicats sont prêts à soutenir et informer les AVS, l’expérience dans plusieurs départements le montre. (voir encore le site Internet déjà cité).

Au sein du collectif AVS 35 tout le monde n’est pas syndiqué et aucune obligation de syndicalisation n’existe d’aucune manière. Les AVS à l’origine du regroupement sont elles syndiquées au SGEN-CFDT 35 qui a crée pour elles une section AVS avec une cotisation ajustée à leur salaire. Ce syndicat leur a fourni les moyens nécessaires à la mise en œuvre de leur regroupement : prise en charge du coût du papier, des enveloppes et des timbres pour les envois postaux (seulement pour la première année du collectif) et la mise à disposition d’une salle (bien sûr sans frais) pour leurs réunions. Réunions auxquelles, répétons-le, syndiqués comme non-syndiqués peuvent se rendre.

Si le SGEN a su fournir un soutien important à l’effort et à la volonté des initiatrices du collectif, ce dernier est toujours resté le fait des AVS. Dans d’autres départements, c’est le SNUipp (FSU) qui a permis d’initier un regroupement .


d- Collectif départemental des associations de personnes handicapées et de leur
famille

En Ille-et-Vilaine existe un collectif des associations de personnes handicapées et de leur famille. En font partie notamment l’APF (l’Association des Paralysés de France) et l’ADAPEI (l’Association Départemental des Amis et Parents d'Enfants Inadaptés)

Ce collectif d’associations se réunit régulièrement pour partager et faire converger leurs activités respectives. Il y a une « commission scolarité » au sein de laquelle est également représentée le collectif AVS. C’est le soutien d’une responsable associative de ce collectif qui a favorisé d’une part la présence des AVS au comité de pilotage et d’autre part leur présence dans cette commission scolarité.

Il faut souligner à nouveau que la lutte pour le respect de la loi qui définit l’activité des AVS et surtout celle pour une amélioration de leur statut et de leur conditions de travail qui y sont concomitantes, a des intérêts convergents avec ceux de ces associations… qui n’est rien d’autre que le travail à tous les niveaux pour que les personnes handicapées quelle que soit la situation de handicap aient une place dans les espaces publiques qui ne soit pas celle de l’exception qui confirme la règle… de l’exclusion.



Numéro de téléphone pour contacter le collectif AVS 35 : 0622865481
"Je préfère me débarrasser des faux enchantements pour pouvoir m'émerveiller des vrais miracles." (PB)
Axelle
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Message par Axelle »

Bonjour à tous,

Je tiens à remercier Pascal pour avoir mis ce document sous mes yeux.
Je trouve que le passage sur le contexte institutionnel de la création des AVS est pas mal fait. Par contre, pour le reste du document, je pense que Mme Laurent-Cognet n'a eu affaire qu'à des situations idylliques, dont rêvent beaucoup d'AVS!! Ou bien elle n'a pas vraiment eu affaire à des situations de terrain, mais s'est juste référé aux lois et à tout ce qui a déjà été écrit pour rédiger cet article! Il s'agit d'une IEN qui, comme mon IEN AIS, se doit de promouvoir l'intégration scolaire telle qu'elle est aujourd'hui. Mon IEN AIS nous demande de considérer notre travail d'AVS comme un vrai "métier", alors que la loi elle-même parle de job d'étudiant.

La loi est tellement peu précise que l'on se retrouve avec d'énormes disparités au niveau régional, comme au niveau national; chaque département envisage les choses à sa manière et pense l'intégration scolaire avec sa façon propre d'interpréter la loi.

Nous centrerons notre propos sur les assistants d’éducation/auxiliaire de vie scolaire (Intégration) dont la fonction est orientée vers l’aide à l’accueil et à l’intégration individualisée d’élèves porteurs de déficience. Les AVS(I) sont recrutés par les Inspecteurs d’académie de chaque département. Ils sont étudiants et possèdent au minimum un baccalauréat voire des diplômes universitaires pouvant aller jusqu’à la
maîtrise. Leur contrat, de droit public, précise la durée de leur fonction (durée maximale de trois ans, renouvelable dans la limite d’une période d’engagement totale de six ans)


Ici vient un bel exemple de méconnaissance du sujet traité par cette IEN : les contrats d'assistant d'éducation sont bel et bien des contrats de 3 ans renouvelables 1 fois, mais ceux des assistants d'éducation-AVS sont des contrats de 1 an renouvelables 5 fois, ce qui fait une énorme différence à mon sens!!

Il faut souligner qu’il n’en aurait pas été de même, si elle n’avait pas pu bénéficier à la fois, d’un véritable accompagnement de proximité mais aussi de modules de formation.

L'article parle de formation d'adaptation à l'emploi (FAE), mais elle n'est pas mise en place dans tous les départements, loin de là; quelque part, je dirais que j'ai de la chance d'être dans un département dans lequel elle a été instaurée, mais le problème, c'est que les intervenants ne savent pas forcément à qui ils s'adressent, et quand ils comprennent finalement nos attentes, ils changent carrément d'optique dans ce qu'ils vont traiter avec nous. Nous essayons depuis l'an dernier de faire évoluer cette FAE, pour qu'elle soit vraiment adaptée à notre travail, mais il reste beaucoup d'améliorations à apporter!

Puis, lorsque M. a répondu aux questions liées à son adaptation au lycée, progressivement, elle s’est interrogée sur sa place par rapport aux différents professionnels qu’elle côtoie dans le cadre des projets individualisés d’intégration des deux élèves accompagnés.
En effet, lorsque l’AVS assiste aux réunions de synthèse des services de soins, il y est considéré comme un professionnel à part entière.

Doux rêve... La plupart des professionnels ne nous considèrent que comme de simples étudiants, qui ne connaissons rien au milieu institutionnel dans lequel nous travaillons, et que comme des gens de passage (ce qui quelque part n'est pas faux, mais la faute à qui?!?). Et l'EN les encourage à penser de cette manière : sur les projets d'intégration scolaire des enfants (que nous devons aider à construire), il n'y a pas de case "signature de l'AVS" alors que tous les autres professionnels y sont mentionnés; est-ce normal? Nous sommes quand même des acteurs importants dans l'intégration de ces enfants! Sans nous, ils ne pourraient pas être scolarisés!

À titre d’exemple, en ce qui concerne la fonction technique, les personnels soignants se chargeront de montrer à l’AVS en quoi consistent les gestes techniques de portage, verticalisation… et élaboreront des protocoles précis qu’ils joindront au projet individualisé. L’AVS effectuera les gestes d’assistance et d’hygiène autorisés. L’enseignant aura connaissance de ces gestes et prévoira des dispositions en cas d’absence de l’AVS.

Belle utopie que voilà!! Non seulement au niveau de la collaboration "étroite" entre les différents services (si l'AVS n'agit pas dans cette voie, il ne rencontre le reste de l'équipe que 2 fois par an environ!!), mais aussi en ce qui concerne l'absence de l'AVS et le savoir-faire des enseignants pour ce qui est de ces gestes!!!
En cas d'absence de l'AVS, dans beaucoup trop de cas, l'enfant n'est pas accueilli dans l'école (ce qui est illégal!); alors, de là à penser que l'enseignant connaît les gestes à effectuer avec l'enfant, je crois qu'on en est encore loin!!

Vous pourrez peut-être penser, en me lisant, que j'exagère et que je noircis le tableau, mais je suis sur le terrain, contrairement à cette IEN, et je pense que je ne vous apprendrai rien en ce qui concerne le clivage qui existe entre les textes de loi et la réalité du terrain!

Petite anecdote horripilante à propos de textes ou dossiers et de réalité du terrain : imaginez une équipe éducative censée "suivre" un enfant depuis 3 ans, ou du moins son dossier (!). Cet enfant, prénommé Camille, a été pris pour une fille jusqu'à ce que, 3 ans après, l'AVS informe ces "professionnels" qu'il s'agissait en fait d'un petit garçon!!

A méditer...
Je suis une ancienne AVS-i du 32.

L'enfant dont je m'occupe a créé un forum de discussion, dont voici l'adresse:
http://tavie.kanak.fr
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