Grève

[Boogie]

Faites la grève, avec les fonctionnaires, le mardi 20 novembre

pour un service public d'éducation

pour cesser avec l'augmentation des précaires alors même qu'on supprime des milliers de postes

pour la création d'un métier d'accompagnant scolaire du handicap

Banderoles, pancartes, joignez les syndicats qui nous soutiennent, appelez les collègues... et faisons la fête en marchant !!!

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"quelle fonction publique quand le nombre de titulaires baisse et que le nombre de précaires augmente ?"

"Les Auxiliaires de Vie Scolaire AVS œuvrent quotidiennement pour 500 à 700 euros par mois sans formation sans stabilité et temporairement pour permettre la propagande gouvernementale sur la scolarisation des enfants handicapés"

"Il faut 24 ans à un AVS pour gagner une année de salaire d'un premier ministre - et d'un président."

"Les précaires de l'Éducation Nationale sont comme les ouvriers : invisibles et effacés de l'espace médiatique."

"MEDIAS ! : Nous ne 'grognons' pas, nous vivons, analysons et contestons".

"Les travailleurs éducatifs méritent reconnaissance, statut et salaire décents."

"Nous ne fabriquons rien qui se vend
On ne produit pas de support de publicité
On ne pourvoit pas à la croissance
MAIS NOTRE TRAVAIL A DE LA VALEUR

PAIE DECENTE, VRAI STATUT pour les AVS"

"Le travail éducatif ne peut pas se nourrir que de dévouement et de bonne volonté
UN VRAI METIER POUR LES AVS"

"BORLOO, SARKOZY, LAGARDE, WOERTH, COPE, ACCOYER : avocats d'affaires... les intérêts des gouvernants ne sont pas les nôtres !! L'"union nationale" est une arnaque !! REVEILLONS-NOUS !!"

"Les enfants handicapés ne sont pas un terrain d'expérimentation"

...

[claire]

bonjour

pour ma part pas question de faire grève un jour de moins sur mon salaire
lorsque nous avons fait grève par 3 fois
nous avons contacté les enseignants les parents d'élèves etc...........
syndicat

pas 1 n'est venu si 1 représentant du syndicat

alors sans moi

[Boogie]

Mieux vaut dans tout participation à toute lutte, être un coureur de fond qu'un sprinter. Ça brûle, hein... mais fut pas lâcher l'affaire ! Facile à dire ? Oui, mais faut le dire quand même.

Dans mon département, nous faisons vivre un collectif d'AVS qui a tourné pendant deux années entre trois et dix, dix quand on travaillait ensemble comme des acharnés à produire un document fruit de nos cogitations mutuelles, avec goûter, thé ou café, grosses rigolades.

Vingt quand l'administration veut nous payer à l'heure de présence des enfants, comme ce début d'année, nous faisant passer de 1000 à 700 euros. Toujours trouvé des collègues enseignants syndiqués qui n'ont pas compté leur temps pour nous soutenir. Alors bien sûr, comme dans toute organisation, et quelle que soit son obédience et son fonctionnement, on tombe sur des gens, donc ça peut le faire ou pas le faire.

Le contexte est pour moi limpide (peut-être pour cette simple raison, il paraîtra mal perçu à certains...) : on nous prend pour des moins que rien, on nous méprise et, ce faisant, on contribue à ce qu'on devienne comme ils veulent que nous soyons : dociles. Remerciant, redevables, courbés, résignés aussi. Pas question de juger qui que ce soit qui, comme toi, refuse de faire la grève ; les raisons sont toujours personnellement bonnes. Mais acter ce fait : la sophistication, en terme de gestion du personnel, de tout dispositif précaire, où le maître mot est individualisation. Une chose de le percevoir théoriquement, de l'expliquer, de le décrire, une autre que d'être le nez dedans jusqu'au dernier cheveu.

Peut-être pour cette raison, en grande partie, que le PS est à la ramasse totale et est devenue cette "droite complexée", qui ne sait plus quoi faire face à ses jumeaux "décomplexés" : ils ne connaissent plus personne, depuis longtemps, qui vit ce qu'on vit nous, ou qui vit ce que vivent tous ceux (nombreux) qui sont dans des situations pires que les nôtres. Ils ne savent plus que proférer des mots balançant des notions creuses recouvrant des réalités qu'ils méconnaissent totalement. Et leur représentation, leur imaginaire social nous concernant nous, c'est celle d'incapables et de mi-débiles. Ils nous méprisent.

Je fais la grève, comme toutes les autres avant, et cette fois-ci on va être plusieurs dizaines d'AVS ici, avec banderoles et tout, et on en est tous bien contents. Et on enchaîne jeudi sur une journée d'infos syndicale AVS/EVS qui ne va pas nous sortir de rien, mais on va se voir et discuter, peut-être faire des projets, et pas mal de monde va apprendre pas mal de choses.

[claire]

Tant mieux pour vous.

Il faut comprendre que nous ne sommes que précarité et qu'au bout il y a le chômage (en plus pas pour tous) et personne lorsque nous serons face à nos problèmes personne ne sera là pour la franche rigolade.

Mais je te souhaite bonne continuation.

[Boogie]

La franche rigolade était partagée entre nous, ce qui fait que, si je suis le sens de ta phrase, nous étions là les uns pour les autres, tous AVS.

Il peut y avoir des gens qui sont là quand il y a trop de problèmes persos ; pas forcément en effet pour la franche rigolade. Certaines assistantes sociales font encore très bien leur boulot. Il existe des maisons de la justice et du droit, et c'est gratuit de consulter des juristes. Des gens de bonnes volontés, quand on est dans la merde et qu'on les voit pas, on se dit qu'ils existent pas mais non, il y en a plein.

[Daniel Calin]

Merci à Boogie pour cette lueur chaleureuse dans ce monde désespérant.
Bon courage à Claire.
Et tous mes vœux de futur meilleur à vous tous.

[claire]

Bonjour

J'ai toujours répondu présent lorsqu'il a fallut soutenir les revendications des enseignants.
J'ai toujours soutenu les bonnes causes depuis 20 ans.

Mais lorsque nous avons demandé avec l'aide du syndicat une manifestation pour les AVS et EVS dans le département nous avons envoyé un courrier à toutes les écoles, collèges, lycées, parents d'élèves, associations, etc.
Personne n'est venu.
Pas le temps.
Les enfants.
Des rdv...........................

Bref toutes les excuses sont bonnes quand on y met du sien..........
Nous aussi nous avions des problèmes.
Ex : faire garder les enfants.

Bref aujourd'hui je ne soutiens personne je reste (pour une fois ) spectateur.

Bonne continuation à toutes et à tous en tout cas.

[Boogie]

Bon, en mars 2008 vont se voter les textes sur la Prestation de Compensation du handicap (PCH). Cette allocation versée aux parents d'enfant handicapé (en fonction de l'évaluation de la MDPH) est destinée à rendre effective sur le terrain la partition entre actes relevant de la "compensation" (enlever le manteau, aller aux toilettes, installer le matériel...) et ceux relevant de l'"accessibilité". (en ce qui nous concerne, reformulation des consignes, aide à la concentration... en général tout ce qui relève d'un accès à ce que propose l'école : le savoir scolaire).

En théorie, les actes relevant de la compensation et ceux relevant de l'accessibilité dépendent du financement de deux sources différentes : c'est l'institution qui accueille (ici, l'EN) qui doit payer pour tout ce qui relève de l'accessibilité aux services qu'elle propose, et c'est la sécu qui doit payer pour tout les actes de compensation.

D'où grosse bataille théorique un peu fumeuse pour définir dans quelle partie nous nous situons en tant qu'accompagnant scolaire du handicap. Personne ne veut cette nouvelle charge. Excluant comme pas pensable la possiblité de création d'un métier avec un financement croisé, le gouvernement poursuit sa route vers l'absurdité et le mépris affiché du petit personnel.

Avec la PCH, l'Etat se désengage clairement de toute possibilité de création d'un corps de métier d'accompagnant scolaire (qui apparaît comme une nécessité, non supplétive, à beaucoup sinon à tous les acteurs), puisque ce sont les parents qui devront, avec cette prestation, payer le personnel à l'école qui devra s'occuper de tout ce qui relève de la compensation.

En clair : les AVS auront deux employeurs, l'EN pour tous leurs actes relevant de l'accessibilité et les parents pour tous les actes relevant de la compensation... on nage dans la piscine à Ubu. Merdre.

Ceci ouvrant la voie à tout ce qui suit :

> si les parents ne s'entendent pas avec l'AVS et désirent une autre personne ?
> si l'enfant est absent longtemps ou régullièrement, ou décède, l'AVS n'aura que la moitié de son salaire ?
> quid des AVS qui accompagneront des enfants sans aucun acte de compensation, ou sans aucun acte d'accessibilité ?

D'où cet appel national :

AVS, EVS syndiqués au SNUipp ou au SNES (FSU), à SUD-éducation, à la FERC-CGT ou au SNUDI-FO, ou autre, il serait utile de constituer un réseau interdépartemental d'AVS/EVS syndiqués afin de pouvoir coordonner une action d'ampleur nationale impliquant le personnel AVS et EVS, les syndicats de l'éducation soutenant la création d'un nouveau métier d'accompagnant scolaire du handicap et les associations (l'UNAÏSSE y travaille).

La convergence associative et syndicale (et du personnel, évidemment !) a seule le pouvoir de créer un rapport de force pouvant infléchir le cours des choses.

Les initiatives locales sont très méritantes, et très importantes, mais éminemment difficiles. Je comprends ce que tu dis Claire.

A signaler, la grève de jeudi, suivie dans plusieurs départements, lancée par un groupe d'AVS auvergnates :

http://avs-evs-31.over-blog.fr/article-13195940.html

(du sblog AVS-EVS du 31 : http://avs-evs-31.over-blog.fr/ )

Ca frémit, mais il faut couronner le tout avec un action nationale au printemps. Que tous ceux qui y ont intérêt se mobilise vers syndicats et associations pour y travailler.

Et sinon, adhérez à l'UNAÏSSE. Ils ont besoin de sous, ils ont besoin de vous !

http://unaisse.free.fr/

Haut les coeurs !