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ITEP, SESSAD, ITEP, CMP, foyers...

Posté : 18 sept. 2013 08:53
par Kerarzik
Bonjour,

je m'interroge sur ce qui conduit à une orientation ITEP ou SESSAD ITEP : pourquoi faut-il une notification MDPH pour un SESSAD ITEP alors qu'il n'en faut pas pour un CMP ou même un hôpital de jour ? Quand la situation sociale d'un enfant semble nettement induire les troubles de comportement de l'enfant, pourquoi proposer une orientation ITEP plutôt qu'une intervention dans le champ du social ? Quels enfants oriente-t-on en ITEP (en Loire-Atlantique, on nous dit que les enfants qui ont des troubles psychotiques par exemple ne relèvent pas d'ITEP mais de l'interpsychiatrie).

Merci pour vos réponses.

Re: ITEP, SESSAD ITEP, CMP, foyers...

Posté : 18 sept. 2013 12:59
par renavd
Bonjour
Les soins au CMP ou en hôpital de jour relèvent de la seule appréciation médicale ; la notion de handicap ici n'intervient pas.
Il arrive toutefois fréquemment que les troubles soient suffisamment installés dans la durée et aient suffisamment de répercussion sociale pour que le CMP ou l'hôpital de jour invitent les parents à demander une orientation en ITEP ou en Sessad.
La MDPH doit examiner une situation d'ensemble, dans laquelle les critères médicaux et scolaires, mais aussi sociaux sont pris en compte. L'intervention d'éducateurs ou d'éducatrices d'AED ou d'AEMO ne suffit pas toujours à faire évoluer une situation : l'ITEP peut notamment être une solution dans ces cas-là. De même qu'on trouvera en ITEP des élèves qui pourraient relever de l'interpsychiatrie mais dont (par exemple) les parents n'arrivent pas eux-mêmes à assurer le suivi régulier des soins.
En fait, comme de juste, les situations sont examinées au cas par cas par la MDPH ; il est difficile de fournir une réponse générale.
J'ai eu assisté à une présentation par un directeur d'ITEP de tous les cas qui ne relevaient pas de son action : la liste était impressionnante... mais n'empêchait pas l'établissement d'afficher complet !

Re: ITEP, SESSAD ITEP, CMP, foyers...

Posté : 06 oct. 2013 17:24
par ambre
Bonjour,
Je suis comme vous, je ne comprend pas bien en quoi les troubles de la conduite induits par une éducation défaillante concernent la MDPH...
A moins de vouloir médicaliser les problèmes sociaux...

Il commence à y avoir des éducateurs des maisons fermées de la justice voire de prison qui font des demande d'ITEP (la délinquance juvénile est-il un trouble du comportement relevant de la MDPH ?)
La question reste posée...
D'autant que pour des cas d'autisme, aucun dossier n’est déposé...
Ça montre un certain flou dans la loi sur la notion de handicap et surtout qu'est-ce qui est handicapant à l'école. La question est plus vaste que les simples ITEP...
La loi de 2005 est floue sur ce sujet (par exemple à partir de quand relève-t-on d'un PPS à l'école ? de simples aménagements pédagogiques ? de l'aide d'une AVS ? Faut-il avoir un taux minimum pour relever de ces aides ?...)
Je crois savoir par des parents venant d'autres régions, que chaque MDPH répond différemment à ces questions ce qui en plus pose le problème de l'équité au niveau national (dans certains département les enfants dyslexiques peuvent être accompagnés par AVS, dans d'autres non par exemple...)

Re: ITEP, SESSAD ITEP, CMP, foyers...

Posté : 14 oct. 2013 19:44
par biscotte
"Je suis comme vous, je ne comprend pas bien en quoi les troubles de la conduite induits par une éducation défaillante concernent la MDPH ...
A moins de vouloir médicaliser les problèmes sociaux ...."

Peut-être parce que les troubles du comportement ne sont que l'expression symptômatique de troubles psychiques... Ce sont les textes (cf circulaire 2007) Et que les modalités d'accompagnement de la complexité de ces troubles nécessite un regard et une intervention interdisciplinaire qui ne peut se réduire à une action sociale ou éducative ou thérapeutique. A force d'employer ce terme de "trouble du comportement" et parce que la nature du handicap n'est pas visible, on finirait par perdre de vue que ces enfants ou ados, souvent en souffrance, dans un lien à l'autre altéré, ont besoin de reconstruire un rapport à l'autre, au monde, aux apprentissages... à commencer avec eux-même, plus apaisé et moins défensif. Il est vrai que la notion de handicap qui a fait l'objet d'une extension, est à entendre aujourd'hui en situation de handicap. Que cela passe par la MDPH, a le mérite de mettre en évidence la profonde difficulté dans laquelle se trouvent ces enfants/ados, d'obliger les institutions à inventer des modalités d'accueil et d'accompagnement, et je l'espère de mettre l'accent pour les professionnels que nous sommes, d'accueillir le sujet singulier. Cela pose en fait la question d'un choix de société quant à la définition de sa norme et de son corolaire, de la place de l'humain.

Cordialement

Re: ITEP, SESSAD, ITEP, CMP, foyers...

Posté : 16 oct. 2013 16:49
par daniele
Merci de cette réponse qui remet les choses à leur place !
Faut-il pour autant mettre à nu cette souffrance de manière indécente par le biais de nos comptes rendus sous prétexte de défendre un projet d'orientation ?
J'ai de plus en plus l'impression de vivre la MPPH comme une structure violente dans ses exigences d'informations et ça me met de plus en plus mal à l'aise, en particulier quand j'entends les questions posées aux parents en réunion ou quand je les entends répondre parfois qu'ils n'ont rien à cacher comme si avoir de la pudeur était un crime !! Que signifie un parent qui dit "oh mais je n'ai rien à cacher, je ne cache rien" en réunion à l'école ? Une dame m'a fait part également des questionnements en CDA : "ils veulent tout savoir et posent des questions sur notre vie", ça l'a vraisemblablement choquée.
Comment considérer la MDPH ?
Qu'en est-il de cette intimité, du psychisme de cet enfant qu'on devrait dévoiler dans nos comptes rendus (je suis psy scolaire) en sachant que la confidentialité n'est absolument pas garantie par la MDPH puisqu'il n'est pas rare de retrouver des comptes rendus dans les dossiers de non psychologues et si l'on considère les interprétations qui peuvent être faites de telles informations en termes de théories implicites, d'effets prophétiques, etc. etc. En plus, j'approche à peine cette intimité, je la pressens, alors de là à en faire un compte rendu !!!
Je décris donc les comportements et les passages à l'acte mais reste toujours vague dans mes comptes rendus sur le fonctionnement psychique des enfants qui est toujours en lien avec les attitudes éducatives (c'est quoi une attitude défaillante ou des problèmes sociaux ? Si j'estime devoir en juger, je m'adresse aux services compétents, avec soulagement la plupart du temps, à l'impossible nul n'est tenu, chacun sa place et son boulot, c'est d'ailleurs ce qu'a répondu la MDPH à une demande d'AVS pour un enfant qui présentait des troubles du comportement en classe, refus d'AVS et renvoi aux services sociaux pour suivi éducatif et je suis d'accord avec cette conclusion, mais l'instit est toujours en situation difficile et l'enfant n'est toujours pas aidé par les services sociaux).
Finalement, l’innommable devrait être décliné en mots sans équivoque susceptibles d'entrer dans le cadre de référence administratif et dans la nosographie, ça rassure, ça certifie mais ça étouffe !!
Bon, on écrit quoi à la MDPH pour défendre un projet de ce type ?
Je suis très intéressée par les réponses éventuelles.