Daniel réagissait sur votre méconnaissance du système "Education nationale" (ce qu'il appelait "inculture"), mais ne vous traitait pas personnellement d'"inculte". Constater un état de fait n'est pas une attaque contre la personne.
Pourquoi je dis ça ? Parce qu'il apparaît de plus en plus que, bien que passant tous par l'Ecole, les Français méconnaissent absolument les bases de son organisation. Je pourrais d'ailleurs étendre cette remarque à bien d'autres pans de notre vie sociale.
Pour en revenir à vos questions, quant vous dites que vous êtes étudiante et que vous devez préparer un dossier institutionnel sans autres précisions et qu'ensuite vous nous donnez la totalité de votre plan, vous ne nous aidez pas à vous aider
1. L'architecture de tout ça, c'est la loi de 2005 sur le handicap qui donne à toutes les institutions, dont l'Education nationale, des obligations.
2. L'Education nationale a choisi de répondre à ces obligations en inventant la fonction d'enseignant référent qui doit assurer cohérence et continuité du parcours de l'élève handicapé.
3. L'enseignant référent est un enseignant, le plus souvent du 1er degré, qui s'inscrit donc dans le fonctionnement habituel de la structure très hiérarchisée de l'Education nationale : enseignant référent > inspecteur de l'Education nationale spécialisé (on dit IEN ASH) > inspecteur d'académie, directeur des services départementaux de l'Education nationale (IA-DSDEN) à la tête d'un département > recteur (à la tête d'une académie) > ministre de l'Education nationale - ça, c'est la chaîne hiérarchique, doublée d'une chaîne bureaucratique (où Gachet est responsable du bureau de l'ASH au ministère, mais sans rôle hiérarchique : c'est lui qui écrit les circulaires officielles, mais c'est le ministre qui les signe).
4. La loi de 2005, par ailleurs, s'inscrit dans le cadre de la décentralisation à l'oeuvre depuis les années 1980. D'où le D de MDPH, chaque Conseil général ayant en charge ces nouvelles structures, qui sont donc des structures politiques, et non pas des structures Education nationale, cette dernière n'étant que prestataire de services pour le compte de celui-ci.
5. D'où la nouvelle chaîne : des parents souhaitent qu'une situation de handicap soit reconnue au bénéfice de leur enfant et adresse une demande en ce sens à la MDPH > celle-ci évalue la situation de l'enfant et décide que sur le plan scolaire (donc pour l'enfant considéré comme élève) la situation de handicap nécessite des aménagements (en emploi du temps, en accompagnement humain, en matériel adapté) qui sont spécifiés dans un projet personnalisé de scolarisation (PPS) > l'enseignant référent du secteur est alors missionné pour "mettre en musique" ce PPS, le suivre, faire retour à la MDPH de sa pertinence ou des modifications à envisager, etc.
6. Si des aménagements sont préconisés, certains relèvent des collectivités territoriales (aménagement d'un plan incliné dans une école = la commune, dans un collège = le département, dans un lycée = la région), d'autres relèvent des budgets nationaux (auxiliaires de vie scolaire = AVS) ou des lieux de scolarisation (aménagement d'emploi du temps). Pour le matériel adapté, ça dépend des départements : certains ont maintenu le dispositif Handiscol qui achète et met à disposition le matériel (sur budget Education nationale), d'autres ont créé un pôle ressource handicap au sein des MDPH (avec co-financement CG, EN, Etat).
J'espère que tout ceci éclaire votre lanterne.
Dernière chose : vous évoquez votre stress. Sachez que chacun sur ce Forum sait de quoi vous parlez. Et que chacun est là pour l'entendre et vous aider autant que possible. Mais nous fonctionnons aussi comme formateurs : nous savons d'expérience que le stress est un moteur pour avancer, pas l'arbre qui doit cacher la forêt et que, étudiant ou stagiaire, les ressources sont d'abord en chacun d'entre nous.
BON COURAGE.
Et n'hésitez pas, quand vous aurez fait le tri, à revenir vers nous avec des questions plus pointues, plus élaborées, qui nous permettront de vous aider de manière plus adaptée.