Faisant fonction ?!

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ninie
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Faisant fonction ?!

Message par ninie »

Bonjour,

Je viens me faufiler dans ce thème puisque je me pose une question depuis plusieurs semaines avec une collègue : dans notre département, il n'y a aucun départ en formation pour la rentrée prochaine. LE problème est que l'une des psychologues scolaires, qui a ouvert un cabinet libéral depuis plusieurs mois, va profiter du nouveau décret qui vient d'être fait quant au temps partiel pour les gens ayant des cumuls. Si j'ai bien compris, elle va faire une demande de temps partiel mais pour ne pas pénaliser ses autres collègues, elle aurait décidé de mettre son poste à temps complet au 2ème mouvement! (au 1er il apparaît comme poste pouvant être vacant)
Question : comment l'inspection va-t-elle gérer cette situation, étant donné que le 2ème mouvement est en mai-juin et qu'il me semble que cela est tardif pour lancer un départ en formation! Il faut savoir que dans notre département, les collègues psycho scolaire en ont marre puisqu'ils remplacent cette année un mi temps non complété et un congé maternel et ils m'ont dit refuser de rendre à nouveau ce service l'an prochain (puisque pour faire cela ils "sacrifient" une journée dans leur zone pour aller dans celle des collègues absentes).
je trouve vraiment qu'on ne nous donne pas les moyens de prendre l'enfant en difficultés en charge correctement !
clairea
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Message par clairea »

Je ne peux que regretter avec vous cette réalité et il est bien compréhensible d'entendre l'agacement des psychologues scolaires qui font office de bouche trou.
Chaque fin d'année, je constate amèrement la somme de situations qui restent en attente et constate combien j'ai manqué de temps sur d'autres... alors que je n'ai qu'un secteur... ( de 1450 élèves)

Je vous laisse imaginer la frustration du psychologue qui vient dans un secteur vacant pour faire un pseudo bilan dans l'urgence sans avoir le temps de travailler la demande en rencontrant les enseignants, les familles ou les partenaires ... car dans tous les cas, il s'agit d'une rencontre avec un enfant en souffrance et cela ne devrait jamais être banalisé....

Je comprend et partage votre frustration...

Mais la réponse à tout cela relève d'un débat politique, économique ....

Un psychologue, un Réseau est à priori utile mais loin d'être rentable si je comprends bien certains discours...

Par ailleurs, le fait de croire que les psy peuvent venir ponctuellement faire un bilan dans l'urgence s'accorde assez bien avec le rôle d'expert que l'on veut lui donner à mon grand désarroi !
Si le psy est expert, il peut venir, constater, "diagnostiquer", prescrire une orientation ou une aide extérieure . et repartir ... nous devenons un équivalent au rôle du médecin et nous nous écartons de la logique du sujet et du symptôme....

C'est très réducteur et contre productif !

Bref :( Votons !
ninie
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Message par ninie »

Merci pour votre réponse et croyez-moi je suis bien de votre avis quant aux économies qui sont faites au détriment de la prise en charge de l'enfant en difficulté et en besoin d'aide !
Cependant une partie de ma question reste sans réponse : si un poste de psycho scolaire est laissé vacant mais que en mai ou juin, comment l'inspection peut-elle gérer cette situation ?? Dans le descriptif du poste, ils disent bien que seuls les titulaires d'un diplôme de psycho scolaire ou un titulaire de DESS de psycho peuvent avoir ce poste ! Étant donné qu'aucun départ en formation n'a été fait les années précédentes et que j'imagine que rares doivent être les enseignant titulaires d'un DESS, je me pose bien des questions !
Merci d'avance pour votre réponse
clairea
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Message par clairea »

Seul un IEN pourrait vous répondre ...

Sur le principe, vous avez raison pour l'obtention de ce poste...

J'ai vaguement entendu des cas très exceptionnel de psychologue titulaire d'un DESS ou MASTER II qui avait fait fonction sans avoir le concours de professeur des écoles, mais c'était dans une période où il manquait dans mon département des dizaines de psychologues et des postes étaient vacants depuis plus de 5 ans.... Je ne crois pas que cela soit encore possible aujourd'hui.

Je ne veux pas vous donner de faux espoirs... A priori, un poste dans votre département sera vacant, mais cela ne sera pas forcément celui dont dépend votre école, les psys participent au mouvement comme tout le monde. Peut-être ce poste n'est il pas attractif d'un point de vue professionnel ? (effectif, étendue géographique... ?), il faudrait peut-être le rendre plus attractif...

J'espère que votre question obtiendra une réponse précise, je vous invite à solliciter votre IEN et je ne doute pas que les autres psychologues de cette circonscription ont la même attente que vous.

Dans tous les cas, je ne suis pas certaine qu'ils puissent refuser de couvrir ce secteur vacant même si je comprends leur agacement !
ninie
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Message par ninie »

C'est encore moi et toujours pour le même "débat". En fait, j'ai contacté un syndicat pour avoir des informations sur le mouvement et nous en sommes venu à parler psychologue scolaire. Il m'a appris bien des choses : pour la rentrée prochaine, il va y avoir une psycho à temps partiel et une autre demande un congé parental (et laissera son poste au 2ème mouvement puisqu'elle ne souhaite pas ennuyer ses collègues) ; de plus, toutes deux sont sont la même circonscription... Cela risque donc d'être un sacré bazar !! À ajouter à une autre qui était à mi-temps cette année et dont personne ne sait ce qu'elle va faire à la rentrée prochaine !!
J'ai pour ma part fait une lettre de motivation pour une candidature spontanée pour un départ en formation mais aussi pour proposer mes services même si je n'ai pas de DESS (j'ai appris qu'un PE2 sortant l'an dernier a été mis sur un mi-temps maître E et mi-temps maitre E/psycho scolaire... Je ne comprends pas trop car s'il avait les diplômes requis, il aurait été officiellement faisant fonction ??!!)
Ma question reste donc toujours plus ou moins la même : avez-vous eu ce type de problèmes dans votre département et si oui comment l'inspection a-t-elle géré cette situation ?? Pensez-vous que l inspection va faire un appel à candidature pour un stage de spécialisation sachant que la CAPD est mi-mai ??!! Et si personne n'a de DESS, comment vont- ils faire ?
Je sais, cela fait beaucoup de points d'interrogation mais cela me trotte dans la tête... Lorsque quelque chose nous tient à cœur depuis des années, cela doit être logique !
Merci pour tout !
akila m
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Message par akila m »

Je ne sais si je vais répondre à votre question ; je souhaite dans quelques années, lorsque j'aurai fait le tour de mon poste d'enseignante
spécialisée, repostuler pour une formation de psychologue scolaire.

Je suis titulaire d'un DESS de psychologie clinique et il m'est arrivé, il y a quelques années, une mésaventure liée à ce diplôme qui montre les incongruités de notre hiérarchie. J' avais préféré demander la formation avant de me lancer dans cette fonction. J'étais enseignante ordinaire juste avec mon DESS. J'ai passé l'entretien pour avoir l'année de formation au diplôme de psy scolaire ; les personnes qui m'ont reçue m'ont affirmé que je n'avais pas à avoir accès à cette formation et que je pouvais prendre une poste de faisant fonction pour être ensuite titularisée. À la rentrée, j'ai finalement préféré garder ma classe que de me lancer dans cette aventure sans formation spécifique de psy scolaire.
J'ai été contacté plusieurs fois chez moi au téléphone par un inspecteur de l'EN qui me proposait un poste vacant. J'ai fini par accepter.
J'ai apprécié ce travail ainsi que le travail avec les membres du RASED.
J'ai aussi appris que cette fonction donnait illusoirement des privilèges :
les collègues ne vous regardent plus pareil ; ils espèrent et attendent des réponses, des aides, du soutien ; on est sensé savoir, comprendre, écouter à travers les mots. J'ai cru comprendre que certains psy scolaires appréciaient ce statut ; les attitudes et les dires de certains d'entre eux m'ont d'ailleurs beaucoup déplu ; je trouvais qu'ils ne respectaient pas les personnes.
J'ai pris certaines libertés (par exemple ouvrir une permanence pour les enfants). J'ai été inspectée. Le verdict est tombé : en conclusion du rapport, il était écrit que j'étais une psychologue clinicienne mais pas une psychologue scolaire et que je ne pouvais donc pas exercer en tant que psy scolaire, mais évidemment je ne pouvais avoir la formation pour être psy scolaire puisque j'avais un DESS. Les personnes qui ont pris des postes l'année d'après avaient juste une licence de psycho et ont convenu très bien.
J'ai été autorisée à partir en formation CAPSAIS option D, et finalement je remercie mon ancien inspecteur puisque ce poste me convient aussi très bien et j'ai la chance de travailler avec des psychologues cliniciens merveilleux.
M ESCUDIE
clairea
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Message par clairea »

Votre parcours M Escudie met en lumière les absurdités de l'administration.
On a besoin de psy, on en recrute comme on peut, puis on jette ce qui ne convient pas...!
Bref, je trouve cela désolant.
Vous comprendrez Ninie que je ne suis pas favorable à ce genre de bricolage.

Devenir psychologue est un parcours personnel, et l'expérience universitaire , incontournable , est loin d'être suffisante. Les étudiants en DEPS ont, dans leur formation, un stage avec un psychologue titulaire et ont donc, une année pour appréhender ce qui se joue quand on prétend vouloir occuper cette place. Evidement que cela ne suffit pas, mais au moins c'est un début ...

Je reviens un instant sur votre expérience :
ESCUDIE a écrit : J'ai apprécié ce travail ainsi que le travail avec les membres du rased;
j'ai aussi appris que cette fonction donnait illusoirement des privilèges :
les collègues ne vous regardent plus pareils ; ils espèrent et attendent des réponses, des aides, du soutien; on est sensé savoir, comprendre, écouter à travers les mots. J'ai cru comprendre que certains psy scolaires appréciaient ce statut ; les attitudes et les dires de certains d'entre eux m'ont d'ailleurs beaucoup déplu ; je trouvais qu'ils ne respectaient pas les personnes;

M ESCUDIE
Oui? la fonction de psychologue donne un illusoire pouvoir, ou plutôt, vous place dans une position où vous devez soutenir que vous possédez ce savoir que les autres, enseignants, inspection, attendent de vous. Vous, en revanche,vous le savez inexistant. C'est celui de la cause du désir, celui du symptôme... Occupez une place de psychologue clinicien, c'est accepter de soutenir cette béance... ( celle qu'ouvre le lapsus par exemple : "Mais pourquoi donc ma langue a t elle dérapé là ???" )
On est bien loin du DSM IV et de la classification des troubles ou du diagnostic.
Si supporter cette attente d'un savoir, vous a été difficile, c'est que vous pensiez peut être que ce savoir existait, et c'est bien le problème d'une formation universitaire... L'université est bien le lieu du savoir mais dans le face à face clinique, ce savoir ne suffit pas, aucun sujet ne rentre dans la case 24 du paragraphe 7.

Oui encore ! un psychologue est sensé entendre ce qui ne se dit pas, il est sensé comprendre ce que le sujet ne comprend pas mais il n'est pas sensé répondre à toute demande...

Ce serait un long débat, mais une clinique est possible dans le cadre scolaire et elle est même incontournable.

Quand au mauvais psy, à leur prétendu et réel abus de pouvoir, c'est peut être que certains en sont restés à une simple compilation de savoir scientiste... et ca je le regrette très sincèrement .

La position du psychologue est en effet une position de pouvoir, mais être psychologue c'est justement ne pas jouer avec ce pouvoir, pour faire émerger une parole chez le sujet qu'on écoute.
Si je répond oui je sais, aucune parole autre ne devient nécessaire, être psy c'est aussi savoir se taire...

Et je reste trop bavarde ;)
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