Question à clairea

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laurenceba
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Question à clairea

Message par laurenceba »

Au début de ce forum, vous proposez de développez les quatre registres de discours théorisés de J. Lacan : ceci m'intéresserait beaucoup. Merci
clairea
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Message par clairea »

Bonjour,

Pour répondre à cette question je vais vous donner un extrait de mon mémoire DEPS et je le commenterai rapidement :

" Le rappel qui suit, concernant les quatre registres de discours, est tiré principalement du cours remarquable de monsieur AGARD intitulé « Fantasmatique de la recherche, de la subjectivité du chercheur" et du séminaire XX intitulé "Encore" de Jacques LACAN (1975 pages 20, 21 et suivantes). »

Discours de la plainte , discours de l'hystérique :

$ / a ...........> S1 / S2


Discours de l’hystérique : discours du sujet qui se plaint, qui se dit en manque. Il cherche dans le médecin un savoir sur sa souffrance. Le but de l’hystérique est la disqualification du savoir que le médecin va opposer à ces symptômes. Car, la vérité de la souffrance hystérique, c’est à dire la castration, n’a pas d’adéquation avec le savoir médical sur les conversions hystériques. Et l’hystérique n’est pas prêt à renoncer à ces symptômes.





Les psychologues scolaires connaissent la disqualification inhérente à toute pratique de la cure (médicale, psychologique, psychanalytique).

La tentation peut alors être grande de se positionner soit en maître soit en universitaire (cf. le discours du maître le discours de l'universitaire chez Jacques Lacan).

Discours du maitre :

S1 / $ .....................> S2 / a

Discours du maître : celui qui dit : il faut (par exemple l’homme politique) il prétend avoir la réponse à toutes les questions. Mais il n’y a pas d’adéquation entre la souffrance du sujet et a.




Discours de l'universitaire :

S2 / S1 ..................> a / $


Discours de l’universitaire : C’est celui qui se réfère à un savoir déjà existant. Il met l’étudiant (le sujet) dans une souffrance d’incomplétude. Il n’y a pas d’adéquation entre la souffrance du sujet et S1.





Dans les deux cas, un savoir existe dont le psychologue se pense le dépositaire et qui lui permet de donner une réponse au mal être de l'autre.
Peu importe alors l'adéquation entre la souffrance du sujet et ce savoir, le sujet n'a plus qu'à s'insérer dans les solutions proposées par l'autre. Le sujet supposé savoir, croit savoir et propose donc des solutions. Nous sommes concrètement dans le registre des injonctions : "vous devriez .. faire une thérapie? lire une histoire à votre enfant ?"

Une autre conception du psychologue est celle défendue par la psychanalyse qui est celle d‘une personne qui « donne à penser » .
Accepter de tenir la place de l'analyste, c'est accepter d'être un objet de transfert qui reçoit de l'autre plus qu'il n'apporte.

Discours de l'analyste :



a / S2 ...........> $ / S1



Discours de l’analyste : L’agent devient la cause du désir et la souffrance du sujet prend la place de l’adresse pour produire un savoir sur la castration.

...."

Ce texte correspondant à un extrait de mon mémoire de validation pour le DEPS, j'espère qu'il donne une première réponse à votre question.

Les mathèmes lacaniens ne sont pas faciles à utiliser mais l'important reste de saisir le principe du positionnement de chacun.

Le registre du patient est celui de la plainte, à ce registre, nous pouvons opposer trois types de discours.
Mais comme le symptôme a avant tout une visée économique, une réponse visant à déposséder le sujet souffrant de la cause de son désir et de son symptôme a pour effet un ratage et induit souvent la répétition. C'est la toute la différence entre un positionnement médical ou de maître et de psychologue. Les deux premiers offrent une réponse, (qui est dans tous les cas une interprétation projective de la question) au symptôme alors que le psychologue va inviter le sujet à questionner ce symptôme à lui faire dire quelque chose.
C'est pourquoi Lacan disait que dans la cure, la guérison vient de surcroit.

En espérant que cette explication n'est pas trop obscure, Lacan n'est pas l'auteur le plus facile à aborder mais c'est un des plus pertinents.
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