L'enseignant en souffrance sur le terrain et le rééducateur

Problèmes généraux (psychologues scolaires, option E, option G).
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Invité

L'enseignant en souffrance sur le terrain et le rééducateur

Message par Invité »

Le conflit de loyauté, l'enseignant maltraité et maltraitant, la position du rééducateur face à la maltraitance institutionnelle.
Quand le problème se pose, quand l'enseignant perd pied et que l'équipe ne réagit pas lorsque dans la classe plus rien ne va ?
Si le dialogue ne peut s'amorcer car il est déjà trop tard ?
La place excentrée du maître G qui permet le regard qui voit : jusqu'où doit-on soutenir les enseignants en souffrance qui ne demandent pas d'aide et leurs élèves qui eux souffrent en "silence" ? :oops:
red reed

L'enseignant, l'élève en souffrance et le rééducateur

Message par red reed »

Question qui m'interroge, c'est à mon avis une question qui soulève les problèmes de fond du travail du RASED.
Le critère d'évaluation du travail d'un réseau me semble être dans sa capacité à tisser des liens avec les équipes pédagogiques.
Répondre en terme d'actions à des demandes qui montrent un dysfonctionnement de la classe peut satisfaire un système scolaire bureaucratique mais ne fera pas avancer le problème.
Tout l'intérèt d'une structure comme le RASED se situe dans la confiance que peut y mettre un enseignant. Il y trouve du personnel qui comme lui a eu à se frotter précédement à la gestion difficile de la classe, il y trouve du personnel qui maintenant est payé pour accueillir les inquiétudes multiples de l'école, qui a du temps pour cela, surtout en début d'année, qui se doit en tout cas d'en avoir et de ne pas se défiler face à cette tâche en fonçant lui aussi la tête dans le guidon.
Un enseignant ne fait pas confiance au réseau, c'est le problème du réseau, pas celui de l'enseignant !! L'enseignant a suffisamment de problèmes avec la gestion de sa classe pour ne pas avoir aussi à gérer un réseau qui dysfonctionne.
Si les membres du réseau n'ont pas la capacité de tisser des liens avec des enseignants (souvent des personnes dans la maîtrise, dans l'individualisme, pas encore vraiment dans un travail de partenariat (consulter le texte relations parents sur ce site), alors il faut changer de job.)
En tout cas, ce n'est pas en mettant en place des dispositifs les plus smarts possibles que l'on résoudra la question que vous soulevez.
La classe dysfonctionne, est-ce un problème d'école ? Si oui, pourquoi l'école n'y répond pas ? Mettre en place une action sur cette classe peut empêcher l'équipe de réfléchir sur ce symptôme.
La classe dysfonctionne par elle-même, pourquoi le conseil de cycle n'arrive pas à parler le problème ? Le conseil pédagogique est un vrai métier que je ne connais pas, il y a des pro de ça dans l'EN. Si le problème n'est pas pédagogique, répondre par une action de prévention pédagogique n'aidera pas la classe (élèves et enseignant) à surmonter la difficulté qui se situe ailleurs. Répondre en prenant en charge deux ou trois boucs émissaires en rééducation, c'est se laver les mains sur le dos des enfants les plus fragiles de la classe.
Se positionner dans un travail de partenariat où chacun tient sa place et déborde un peu en toute connaissance de cause face aux graves dysfonctionnement constatés me semble une aventure plus difficile et périlleuse mais plus intéressante. Je suis d'accord pour prendre les 3 élèves en rééducation si le contrat est explicite, si la difficulté de la classe est reconnue, si par ailleurs d'autres professionnels dans leur registre font aussi l'effort de penser et de répondre au problème. Autrement je ne suis que l'alibi et il est urgent de ne rien faire.
Ma réponse n'est pas gratifiante, elle propose une politique des petits pas, une prudence qui peut être taxée d'attentisme, une distanciation qui
peut faire penser à de l'évitement. C'est à mon avis ce paradoxe difficile qui fait tout le sel de notre métier et son inéluctable déclin dans un monde qui a besoin de certitude immédiate, d'actions spectaculaires répondant pied à pied à chaque question. Poudre aux yeux ou travail de fond, les marchands ou les tisseurs, bricoleurs de sens. Je ne sais pas si l'air du temps nous laissera logtemps le choix.
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