"Instituteur suppléant" en ITEP
Posté : 16 sept. 2011 18:03
Bonjour
Je viens de commencer à travailler au sein d'un poste de "instituteur suppléant" en ITEP. Je voulais mettre sur ce forum mes premières impressions en vrac. Je précise que je travaille dans un ITEP qui accueille (en théorie) des enfants de 6 à 14 ans (il y en a plusieurs qui ont 15 ans révolus). Je travaille (en théorie) avec des 6-8 ans (mais plusieurs de mes élèves ont 9 et 10 ans, bientôt 11 certains).
Première remarque : la place du pédagogique me paraît être à l'avenant du "P" dans l'acronyme : à la fin, au fond, et bon si on l'oublie c'est pas grave hein. (en même temps, on se disait avec les collègues, "IPET" ça le fera pas trop non plus hein). Deux journées de réunion de rentrée, deux matinées de réunion générales au sein desquelles tout le monde a eu la parole : éducateurs, bien entendu, maintenance, cuisine, personnels de ménage, psychologues, psychomotriciennes, infirmière et assistante sociale.
Ah vous avez remarqué : pas nous, les enseignants. C'est que, en fait, sur 5 nous sommes 4 nouveaux. Et pour l'ensemble du personnel, cette nouveauté rituelle n'en est pas une. Il va de soi que les enseignants ne restent pas. Dans ces conditions, pas du continuité, pas de tuilage, pas de passage de relais, remise à zéro du compteur à presque toutes les rentrées.
Ça va jusqu'au matériel : rien. Zéro. Un tour à la coopérative en urgence pour pallier au plus pressé. Il faut dire que si les documents reçus quelques semaines avant la rentrée avait fixé le début de la classe le 5/09, nous apprenons en réunion qu'en fait nous devons commencer 4 jours avant. Deux jours plus tard. Je n'avais pas encore pu mettre les pieds dans la classe.
Seconde remarque, qui découle de la première : alors même qu'à mon sens cette institution devrait être typiquement celle où on devrait avoir les moyens d'anticiper, on ne fait que faire face à l'urgence. Je ne fais que faire face à l'urgence depuis la rentrée.
Troisième remarque : je trouve l'endroit pathogène. J'observe un nivellement par le bas de nombre de comportements, sur le modèle des plus violents et plus provocateurs. J'ai bien peu de recul, mais la "contamination" (comme dit un collègue) me paraît bien réelle.
Quatrième remarque : la charge de travail est énorme. Entre les préparations de la classe, le temps pour penser (si on ne pense pas, hein...), le temps des réunions, celui du suivi des scolarisés à l'extérieur, le lien avec leurs enseignants et les indispensables moments de liens informels avec l'ensemble des collègues... je ne fais que courir. Je suis peut-être particulièrement peu efficace et mal organisé, mais la tâche me paraît trop grande par rapport au temps que j'ai.
Dernière remarque, j'ai peu de temps : suis-je maudit ? Il s'agit encore d'un poste où la rotation d'éternels débutants est la règle. Car si nous avons signé un CDI, il est conditionné à l'obtention du concours... et les demandes de récents reçus au concours de mes prédécesseurs de rester en poste à l'ITEP ont été refusées. En clair : tu n'as pas le concours, tu t'en vas. Tu l'as, tu t'en vas. Et tu es payé au SMIC.
Je viens de commencer à travailler au sein d'un poste de "instituteur suppléant" en ITEP. Je voulais mettre sur ce forum mes premières impressions en vrac. Je précise que je travaille dans un ITEP qui accueille (en théorie) des enfants de 6 à 14 ans (il y en a plusieurs qui ont 15 ans révolus). Je travaille (en théorie) avec des 6-8 ans (mais plusieurs de mes élèves ont 9 et 10 ans, bientôt 11 certains).
Première remarque : la place du pédagogique me paraît être à l'avenant du "P" dans l'acronyme : à la fin, au fond, et bon si on l'oublie c'est pas grave hein. (en même temps, on se disait avec les collègues, "IPET" ça le fera pas trop non plus hein). Deux journées de réunion de rentrée, deux matinées de réunion générales au sein desquelles tout le monde a eu la parole : éducateurs, bien entendu, maintenance, cuisine, personnels de ménage, psychologues, psychomotriciennes, infirmière et assistante sociale.
Ah vous avez remarqué : pas nous, les enseignants. C'est que, en fait, sur 5 nous sommes 4 nouveaux. Et pour l'ensemble du personnel, cette nouveauté rituelle n'en est pas une. Il va de soi que les enseignants ne restent pas. Dans ces conditions, pas du continuité, pas de tuilage, pas de passage de relais, remise à zéro du compteur à presque toutes les rentrées.
Ça va jusqu'au matériel : rien. Zéro. Un tour à la coopérative en urgence pour pallier au plus pressé. Il faut dire que si les documents reçus quelques semaines avant la rentrée avait fixé le début de la classe le 5/09, nous apprenons en réunion qu'en fait nous devons commencer 4 jours avant. Deux jours plus tard. Je n'avais pas encore pu mettre les pieds dans la classe.
Seconde remarque, qui découle de la première : alors même qu'à mon sens cette institution devrait être typiquement celle où on devrait avoir les moyens d'anticiper, on ne fait que faire face à l'urgence. Je ne fais que faire face à l'urgence depuis la rentrée.
Troisième remarque : je trouve l'endroit pathogène. J'observe un nivellement par le bas de nombre de comportements, sur le modèle des plus violents et plus provocateurs. J'ai bien peu de recul, mais la "contamination" (comme dit un collègue) me paraît bien réelle.
Quatrième remarque : la charge de travail est énorme. Entre les préparations de la classe, le temps pour penser (si on ne pense pas, hein...), le temps des réunions, celui du suivi des scolarisés à l'extérieur, le lien avec leurs enseignants et les indispensables moments de liens informels avec l'ensemble des collègues... je ne fais que courir. Je suis peut-être particulièrement peu efficace et mal organisé, mais la tâche me paraît trop grande par rapport au temps que j'ai.
Dernière remarque, j'ai peu de temps : suis-je maudit ? Il s'agit encore d'un poste où la rotation d'éternels débutants est la règle. Car si nous avons signé un CDI, il est conditionné à l'obtention du concours... et les demandes de récents reçus au concours de mes prédécesseurs de rester en poste à l'ITEP ont été refusées. En clair : tu n'as pas le concours, tu t'en vas. Tu l'as, tu t'en vas. Et tu es payé au SMIC.