Pédagogie en ITEP

(option D)
Répondre
ELISA
Visiteur
Visiteur
Messages : 3
Enregistré le : 22 août 2007 23:20
Localisation : AIX LES BAINS

Pédagogie en ITEP

Message par ELISA »

Je viens de commencer l'année en ITEP en tant que prof de français et j'avoue être un peu déconcertée quant à l'organisation des cours. Je pensais au départ fonctionner par séquence et je me rends compte que cela est impossible : des niveaux très différents en fonction des élèves qui ne peuvent suivre le même cours, des problèmes de lecture, de compréhension... Un réel besoin de faire du cas par cas mais comment faire au sein d'une même classe ? Faut-il "cloisonner" les enseignements en faisant un cahier grammaire, orthographe, vocabulaire et un autre uniquement pour la lecture comme le faisait mon prédécesseur ? Comment les aider à retrouver du sens et les intéresser ? Je cherche des idées et des pistes de travail. Merci de m'aider car je suis dans une impasse ! J'attends vos conseils avec impatience. :x
Daniel Calin
Administrateur du forum
Administrateur du forum
Messages : 953
Enregistré le : 15 sept. 2004 09:03
Localisation : Retraité, ex-chargé d'enseignement à l'IUFM de Paris
Contact :

Message par Daniel Calin »

Il y a quelque chose de touchant dans votre dénuement - et de désespérant quant à la "qualité" des formations initiales. Vous me faites l'impression de découvrir, au pied du mur, la nécessité de... la pédagogie !

Je laisse les collègues en poste vous donner des conseils plus "techniques". Deux conseils pour ma part :

1/ Lire en urgence absolue le livre de Boimare, qui s'est personnellement fait les dents en ITEP : Serge BOIMARE - L’enfant et la peur d’apprendre - Dunod - Paris - 1999.

2/ Pour, comme vous l'écrivez très justement, "les aider à retrouver du sens" (excellente intuition pédagogique de votre part), la solution n'est certainement pas de compartimenter l'approche de l'écrit, vous le sentez bien ! Les idées directrices, à mettre en musique avec vos idées et intuitions à vous, est, d'une part, de leur donner à manger des écrits forts (voir Boimare), d'autre part, de les mettre en situation de produire leurs propres écrits (voir... Freinet, eh oui !).

Travailler en ITEP est la chose la plus difficile qui soit, même si ça peut aussi être enthousiasmant. Bon courage.
Cordialement,
Daniel Calin
silvana
Visiteur
Visiteur
Messages : 1
Enregistré le : 14 déc. 2008 14:52

Re: Pédagogie en ITEP

Message par silvana »

Je suis instit en ITEP, et pour les cours de français je m'appuie sur leurs centres d'intérêts. Pour la production d'écrit : panneaux, création de blogs, interview, reportages photos... Pour l'orthographe, nous commençons un ratus ou un petit roman, nous lisons une page à tour de rôle (je suis obligée de travailler en individuel, ils ont des niveaux différents) nous discutons de ce que nous venons de lire, voyons le vocabulaire etc... En ce qui concerne l'orthographe, ce qui fonctionne bien pour ceux qui font énormément de fautes, c'est de leur faire choisir une phrase (courte pour commencer), ils doivent ensuite la mémoriser et la retranscrire de mémoire sur leur feuille. Ils sont tout étonnés d'écrire une phrase seuls sans faute. Ensuite on continue avec deux phrases etc. Cela leur donne confiance en eux et les réconcilie un peu avec l'orthographe. Ensuite nous travaillons sur la phrase qui vient d'être écrite, la grammaire et la conjugaison.
En ITEP, il faut avancer à tout petit pas. Et quelquefois nous faisons un pas en avant et deux pas en arrière. Je sais c'est terriblement frustrant pour un enseignant.
Nous avons également dessiné un arbre de la connaissance pour chacun d'eux, déterminé ensemble leur progression (avec de micros objectifs) et chaque fois qu'un objectif est atteint, nous l'écrivons sur une feuille d'arbre (en papier) que nous collons sur une des branches.
Les enfants souffrant de troubles du caractère et du comportement adhèrent bien à tout ce qui traite de la mythologie.
Voilà quelques pistes concrètes, le plus important étant de se servir de se qui les intéresse ou les passionne afin d'amorcer une motivation et un investissement dans le travail scolaire.
Répondre