Loi de refondation et disparition des SEGPA

[Medseg]

Petite question

Quel texte interdit les stages aux élèves de moins de 14 ans ? Dans les lois il me semble qu' il n'est fait référence qu'aux deux dernières années de la scolarité obligatoire donc pas de notion d'âge.
Merci.

[Fred Gabiot]

"Les stages ne peuvent être proposés qu’à des élèves âgés de quatorze ans au moins, comme le précise l’article 8 du décret n° 96-465 du 29 mai 1996 relatif à l’organisation de la formation au collège."

Extrait de la circulaire n° 2003-134 du 8 septembre 2003, titre I.A.

[Fred Gabiot]

D'où la cohérence entre le texte de 2006 qui implique le redoublement pour aller en SEGPA, le texte de 2009 qui parle des stages des 4ème et les textes sur l'âge légal pour aller en stage d'au moins 14 ans ainsi que ceux du monde du travail qui ne permettent d'aller en apprentissage qu'à 16 ans.

Si on décide de dire que le redoublement est obligatoire, tout le reste n'est plus valable.

[Medseg]

Merci pour la précision

[Medseg]

Amendement voté à l'assemblée sur le redoublement.

AMENDEMENT N°1323 adopté
ARTICLE PREMIER
Après l’alinéa 102, insérer l'alinéa suivant :
« Dans le cadre de l’acquisition des connaissances, compétences et méthodes attendues en fin de cycle et non plus en fin d’année scolaire, le redoublement d’une année scolaire doit être exceptionnel. »

[Lamar]

Acte I de la disparition des SEGPA (telles qu'elles existent actuellement en tout cas)

[Fred Gabiot]

Je corrige ma dernière phrase (écrite trop vite).

Si on décide que le redoublement n'est plus obligatoire pour aller en SEGPA, tout le reste n'est plus valable.

Je m'interroge sur l'interprétation du texte : on parle du redoublement d'une année scolaire, mais pas du redoublement en fin de cycle. Ce dernier semble se justifier par le début de la phrase.... et comme le texte de 2006 sur les SEGPA parle de l'allongement des cycles ....

[Lamar]

Non, attendre des compétences en fin de cycle veut dire que le redoublement n'est plus une "méthode pédagogique". Quelques redoublements pourront avoir lieu en fin de cycle, effectivement, mais ils seront très exceptionnels.

[Fred Gabiot]

Je m'en doutais un peu quand même !!!

Acte II de la disparition des SEGPA.

Article 33

L’article L. 332-3 du même code est ainsi modifié :

1° Les deuxième et troisième phrases sont ainsi rédigées :

« À chacun d’entre eux, des enseignements complémentaires peuvent être proposés afin de favoriser l’acquisition du socle commun de connaissances, de compétences et de culture. Au cours de la dernière année de scolarité au collège, ceux-ci peuvent préparer les élèves à une formation professionnelle et, dans ce cas, comporter éventuellement des stages contrôlés par l’État et accomplis auprès de professionnels agréés. » ;


Du coup, que se passe-t-il pour nos 4ème l'année prochaine. Pas d'atelier/pas de stages ? Si oui, qu'est-ce qu'on propose ?

[Lamar]

Ça ne peut pas être mis en application dès la rentrée, les DHG sont déjà données, les postes des PLP pourvus, etc...
Ou alors il y aura une dérogation.

En tout cas le texte a été voté, sans modifications par rapport au projet.
Nos hommes politiques ont bien tenu compte des remontées du "terrain".

[Sarri]

Les remontées du terrain sont malheureusement peu énergiques. Autour de moi, j'en ai parlé à mes collègues, pas un seul n'a réagi... Pas même les PLP qui pourraient être concernés très rapidement. Personne n'y croit. J'avais eu le même retour enthousiaste au sujet du passage de 21h à 18h pour les PE. Ils me prennent pour le râleur de service et doivent se dire : "celui-ci nous refait une crise". Ce n'est pas grave, ce qui est beaucoup plus grave, c'est que les syndicats enseignants à une ou deux exceptions n'ont pas réagi au moment voulu. J'espère qu'ils n'auront pas le culot de nous demander de faire grève pour protester alors qu'ils n'ont pas fait leur job en amont. En même temps, s'ils n'ont aucune pression qui vient de leur base, ils ne vont pas au charbon. On retombe là sur le gros problème de notre système : on attend dans notre nid le bec ouvert et si la "nourriture" ne nous convient pas, on gueule mais on n'essaie pas d'influencer les choses avant qu'elles ne nous tombent dans le bec.
Peut-être qu'une dérogation viendra régler tout cela mais une dérogation peut être en CDD et non pas en CDI...

[Lamar]

Au sujet du passage de 23 h à 21, puis à 18, je me souviens de cette époque où nous avions fait une grève massive et longue pour permettre aux PLP de passer à 18 h et comment ces derniers n'avaient pas bougé une fois cet avantage obtenu, au moment de permettre aux PE d'obtenir le même nombre d'heures. Résultat, ils sont à 18, nous sommes à 21. Sans rancune.

Au sujet des syndicats et de la loi : ils ont été alertés, ils ont fait remonter au ministère, le ministère a dit qu'il allait faire quelque chose et puis finalement il a sans doute été jugé en haut lieu que 3% des élèves, qui plus est de milieu modeste, voire défavorisé, ne valaient pas la peine de modifier le beau projet de loi.

Nous verrons bien à quelle sauce nous allons être mangés.

[lou bayou]

Je rejoins Sarri, quand il dit passer pour le râleur de service en évoquant la disparition des Segpa. Je connais exactement la même chose. « Nul n’est prophète en son pays », ne l’oublions pas.
Et qui plus est, c’est bel et bien le collègue syndicaliste qui s’insurge le plus contre ma noire vision de l’avenir des Segpa, « son syndicat » ayant toutes les assurances des autorités quant au maintien des Segpa dans leur forme actuelle.
Pourtant, les signes d’alerte ne sont pas récents. Que dit le rapport parlementaire sur la loi de refondation : « entre 2000 et 2009, la proportion des élèves de quinze ans connaissent de grandes difficultés de maîtrise de la langue écrite a augmenté d’environ 30 %, passant de 15 % à 20 %. »
Que mentionnent les statistiques de l’Ed. nat. : une baisse constante des effectifs accueillis en Segpa, passés de 105.000 en 2000 à 93.000 sur la même période.
30 % d’élèves en grande difficulté en plus et 12 % d’élèves en moins orientés en Segpa.
Tout est dit ! Depuis longtemps déjà, nos « penseurs » pensent que la Segpa ne sert plus à grand chose, et l’étouffent petit à petit.
Nous savons bien qu’il y a dans les classes d’enseignement général nombre d’élèves totalement largués, et qui y resteront tout le temps de leur scolarité (je ne parle pas des grands perturbateurs dont on se débarrasse par une orientation en Segpa – pour ceux-là, on trouve l’énergie et le temps pour convaincre les parents).
Nous savons aussi que le collège connaît les évolutions de l’école avec une grosse décennie de décalage (voir l'exemple de l'évaluation par compétences). La fin des classes de perf n’est pas si ancienne – j’en avais encore deux dans l’école que je dirigeais en 1999. Tous les élèves qui auraient été en perf il y a 15 ans sont aujourd’hui dans les classes ordinaires.
Je pense que c’est exactement ce que nos penseurs de l’Ed. nat concoctent pour le collège. Je dis nos penseurs, car si les politiques passent, eux ils restent, et assurent la continuité des politiques de l’éducation.

Quid, dans cette optique, des DACS ?
En attendant l’extinction de ces dinosaures, probablement programmée, elle aussi (140 en formation en 2003, l’année où j’ai « fait Suresnes », 35 en 2012), on va bien nous trouver une fonction de coordination quelconque, entre adaptation et handicap.

[Medseg]

Petit rectificatif, même si la tendance est correcte. À Suresnes, il y a cette année 50 stagiaires.
Bon dimanche.

[Medseg]

lu sur le café pédagogique, extrait des débats de l'assemblée nationale
Vincent Peillon intervient pour défendre une réponse "équilibrée". "Je voudrais éviter toute erreur d’interprétation, car traiter des enseignements complémentaires amène à poser la question du collège unique. Si nous sommes attachés au collège unique, nous ne voulons pas du collège uniforme. Nos articles, notamment l’article 33, redéfinissent le champ d’application des enseignements complémentaires qui peuvent bénéficier aux élèves dès la classe de sixième et qui ne seront plus synonymes de préparation à la voie professionnelle : ils permettront de diversifier les cursus. Nous conserverons en classe de troisième ces préparations vers la voie professionnelle, mais l’article 33 permet surtout la mise en place d’un outil de différenciation des parcours au sein du collège unique, plus adapté aux besoins et aux ambitions des élèves, ainsi qu’à l’autonomie pédagogique des équipes qui pourront définir les modalités de différenciation de ces parcours. C’est là un véritable progrès pour l’ensemble des élèves : il est possible de souhaiter une élévation générale du niveau de qualification des parcours communs et, dans le même temps, une différenciation de ces parcours".