Affectation des élèves en UPI

[catkan]

Enseignante en UPI, je m'interroge quant à l'orientation d'un jeune affecté en début d'année 2OO9(janvier).
Ce jeune a une notification pour un IME mais la famille a dans un premier temps refusé cette orientation. Il est actuellement déscolarisé et sera scolarisé en UPI en attendant une place en IME à la rentrée de septembre 2009.
C'est le deuxième élève qui fréquente l'UPI avant d'intégrer une autre structure.
Pour ce jeune, les scolarisations en classe dite ordinaire ne sont pas possibles car son niveau estimé est de GS et qu'il se montre de plus en plus violent au sein d'un groupe classe, même restreint.
Il est scolarisé 2 heures par jour à la demande de l'inspectrice.

"Il me semble qu'un élève a qui l'on a dit qu'il devait être scolarisé ailleurs ou différemment, dont la prise en charge a été préparée mais qui n'aboutit pas, peut difficilement s'investir dans sa scolarité. Lorsque l'élève est en attente d'une orientation, il sait qu'il est dans une classe mais qu'il la quittera dès qu'une place se libèrera ailleurs. Cela pourra déboucher sur une stigmatisation de l'élève par l'enseignant qui, le considère différemment des autres, le traite différemment, ce à quoi il réagira par un comportement spécifique qui renforcera l'idée qu'il n'a pas sa place dans la classe.
Souffrance, stagnation, stigmatisation : l'élève peut réagir par la violence, le refus de s'investir, le retrait, l'absentéisme, l'exclusion.
Plus globalement la question se pose, non plus de l'obligation scolaire mais de la nécessité de la scolarité. Lorsque la scolarité devient un impératif catégorique, elle peut devenir illégitime."

Je me demande si cela fait partie de la vocation de l'UPI d'accueillir des élèves "en attente de", si d'autres enseignants ont rencontré ce cas de figure ou si d'autres modalités d'accueil existent.
Cordialement
catkan

[zacharie]

Salut,
Je ne vais peut-être pas répondre à ta question directement, mais je le vois de l'autre côté.
Je suis enseignant dans un IME et j'ai des jeunes qui sont susceptibles d'intégrer une CLIS ou un UPI. Le problème réside dans le fait qu'ils ont les capacités pour suivre des apprentissages, mais qu'ils ont de sérieux problèmes de comportement. Cela rend les choses trés compliquées.
J'en ai 2 dont les familles veulent que leur enfant soit intégré dans un UPI. Mais, l'un d'eux est "potentiellement dangereux" avec des accés de violence réelle.
J'avoue que l'ESS qui devra décider de son orientation risque d'être sujet à "conflit d'intérêt" entre les professionels et la famille.
Le peu de places disponibles rend trés difficile les choix des jeunes susceptibles d'être en temps partagé. Si la famille est omniprésente pour soutenir le jeune, cela reste possible, mais dans les nombreux cas de jeunes étant dans une situation sociale trés compliquée; parents limités et pour beaucoup d'entre eux avec un référent ASE. Ces jeunes risquent d'avoir des chances trés minimes de bénéficier d'une intégration puisque les seuls à les soutenir , ce sont les enseignants, hors notre "poids" n'est pas souvent suffisant.
Je suis tiraillé entre essayer de donner une chance et ne pas envoyer le jeune au bucher. C'est ma première année auprès des 12/14 ans, alors je reste prudent.J'essaye de trouver des temps "ciblés" sur lesquels le jeune qui intégre un UPI ou une CLIS pourra avancer et/ou y trouver son compte. Parce que dans notre établissement, nous avons des jeunes trés "mal dans leur peau" et qui rendent souvent les temps de classe peu propices à travailler sereinement.
Mais, pour ceux qui ont envie de faire, cela est vite démotivant. C'est pour certains du gâchis.
J'ai même le cas inverse, ou une jeune fille qui était l'année derniére en CLIS a perdue sa place parce que la CLIS devait réduire son effectif de moitié. Elle est donc passée de CLIS à temps plein ( compatible avec son niveau ) à notre structure IME à plein temps. Ouahou! quel plaisir pour elle!!
Après une période d'adaptation, je la vois petit à petit stagner et devenir de moins en moins impliquée.
Voilà quelques situations qui commencent à me questionner sur l'avenir d'un bon nombre de nos jeunes. De réels capacités cognitives, mais de gros problèmes de comportement, incompatibles avec des temps ordinaires dans une CLIS ou un UPI. Mais, avec une certaine injonction des parents qui se disent " mon enfant sait lire" alors il peut aller à "l'école". Quelle marge de manoeuvre avons-nous ?
Ce sont les situations que nous allons devoir gérer , de plus en plus, à l'avenir.
ZAC

[Pascal Ourghanlian]

L'attente, effectivement, existe dans les deux sens...

Petite précision, tout de même :

l'ESS qui devra décider de son orientation

L'équipe de suivi de la scolarisation (ESS) ne décide de rien : c'est un lieu où l'on observe les besoins de l'élève vus de chacun des points de vue de la famille, des soins et de l'école et où l'on se met d'accord, ou non, sur les demandes que l'enseignant référent va présenter à l'équipe pluridisciplinaire d'évaluation (EPE) qui elle non plus n'est pas décisionnaire, mais fait des préconisations que la CDAPH aura à valider ou non.

[catkan]

Merci pour ta réponse ZAC.
Pour être précis, un élève peut-il avoir 2 notifications, une pour l'IME et une pour l'UPI?
Le dossier de l'élève passe bien en commission pour entrer en UPI?

Autre question, je suis d'accord, l'ESS ne décide de rien. Mais a quoi sert-elle ?
Ce n'est pas de la provoc : les dossiers de mes élèves sont tous passés en janvier, le même jour en ESS.
Les partenaires étaient presque tous absents (un psychomot. était là seulement), une famille d'accueil était absente. Le déroulement aussi de l'ESS me laisse perplexe : 10 adultes, le jeune, les parents et 45 minutes pour faire le point, tous ENSEMBLE ! et à l'année prochaine.
Quand je dis, pour faire le point, c'est plutôt : je parle, je parle et je parle... d'ailleurs pas de PPS.
La famille acquiesce, trop contente qu'enfin un dispositif accueille leur enfant avec les autres.
J'ai travaillé en IME et je regrette cette équipe pluridiciplinaire.
cordialement
catkan

[Pascal Ourghanlian]

Toutes les ESS ne dysfonctionnent pas ainsi...

UPI et IME sont des orientations MDPH : il peut y avoir une ou deux notif', celle de l'IME précisant que des temps d'intégration en UPI sont à mettre en oeuvre

[catkan]

Bonjour Pascal,
Je n'ai pas compris ta réponse.
Peut-il y avoir deux notif pour un même dossier:
UNe notif IME à temps plein.
et une notif UPI à temps plein ?
cordialement
catkan

[Pascal Ourghanlian]

Non, bien sûr, désolé de ne pas avoir été plus clair

La notif peut être :
- double : IME temps x et UPI temps y, avec x + y = temps complet,
OU (et le plus souvent) :
- simple : IME temps plein avec des temps d'intégration en UPI (temps précisés ou "à négocier" selon le PPS du jeune).

L'idée étant qu'il n'y ait pas double prise en charge (mais ne rêvons pas : il suffit que le repas de midi soit pris à l'IME pour que le prix de journée lui soit payé ; donc, lorsqu'il y a intégration, parfois importante, en UPI, il suffit que l'élève rentre le midi pour que...).

[catkan]

Bonsoir Pascal,
Je reprends mon message du 23.01.09 de 18h16 :
"Enseignante en UPI, je m'interroge quant à l'orientation d'un jeune affecté en début d'année 2OO9(janvier).
Ce jeune a une notification pour un IME mais la famille a dans un premier temps refusé cette orientation. Il est actuellement déscolarisé et sera scolarisé en UPI en attendant une place en IME à la rentrée de septembre 2009.
C'est le deuxième élève qui fréquente l'UPI avant d'intégrer une autre structure. "

Ce jeune a une notif pour un IME, celle-ci est valable jusqu'en aout 2009.
Les parents ont refusé cette orientation.
Je voudrais savoir s'il est possible qu'il soit affecté en UPI parce qu'il FAUT le SCOLARISER en attendant une place en IME puisque maintenant les parents acceptent l'orientation IME.

L'UPI va t-elle devenir un hall de gare, une garderie ?

Je laisse tomber, j'ai l'impression de tourner en rond ici !
salut
catkan

[Pascal Ourghanlian]

Si le "ici" désigne ce forum, sa fréquentation n'est pas obligatoire...

Si le "ici" désigne le fait que, effectivement, et de plus en plus malheureusement, de nombreuses orientations/affectations étant prises par défaut de place dans une structure ou un dispositif mieux adaptés, on a le sentiment de tourner en rond et de ne pas pouvoir aider les jeunes au plus près de leurs besoins - je ne peux qu'être d'accord...