durée de la scolarité en clis1
Posté : 16 janv. 2006 00:56
Après 3 ans d'existence, ma CLIS quittera en juin les premiers enfants recrutés, qui y sont restés 3 ans.
Les textes ne sont pas très clairs selon moi sur la durée de la scolarité en CLIS sur le plan national, et encore une fois ce sont plutôt les coutumes locales qui fixent les règles. Concrètement je me pose beaucoup de questions sur ces CLIS dont finalement les élèves ne peuvent pas sortir, même en 3 ans (puisqu'ensuite ils enchaînent en SEGPA ou EREA). ils ne peuvent pas en sortir parce qu'eux et moi passons notre temps à courir après un train qui ne ralentit jamais, celui du cursus. Alors ils ont beau progresser, se restaurer par rapport à eux-mêmes, ces évolutions-là ne sont jamais "rentables" en terme de cursus scolaire, car insuffisantes au yeux de la norme. Quel est l'intérêt des enfants, des familles à s'impliquer dans les apprentissages si cela n'est pas reconnu largement, socialement et scolairement, en dehors des personnes directement concernées par l'évolution de l'enfant ?
Je me suis battue jour après jour contre l'impression qu'ils avaient de redoubler 1 fois, 2 fois... Ça marche entre eux et moi, mais sitôt qu'ils sortent de cette relation, rester 3 ans dans une classe, ça veut dire redoubler.
Je pense que 2 ans est un maximum au-delà duquel on prend de plus en plus de risques en termes d'image de soi et de motivation de tous les sujets. La prise en charge longue durée peut aussi être contre-productive (découragement, lassitude, enfermement ?)
Ces questions me préoccupent beaucoup parce qu'elles posent le problème de mon rôle d'enseignante spécialisée : le visible est d'aider, mais l'invisible est de contribuer à la sélection, à la discrimination.
Je pensais que cet aspect changerait avec la disparition des classes de perf et la création des CLIS, mais finalement, le dispositif n'est pas plus ouvert ni souple sur le terrain, les mots ne sont pas mis en actes.
Ou si peu.
D'autres collègues connaissent-ils les mêmes affres ?
Les textes ne sont pas très clairs selon moi sur la durée de la scolarité en CLIS sur le plan national, et encore une fois ce sont plutôt les coutumes locales qui fixent les règles. Concrètement je me pose beaucoup de questions sur ces CLIS dont finalement les élèves ne peuvent pas sortir, même en 3 ans (puisqu'ensuite ils enchaînent en SEGPA ou EREA). ils ne peuvent pas en sortir parce qu'eux et moi passons notre temps à courir après un train qui ne ralentit jamais, celui du cursus. Alors ils ont beau progresser, se restaurer par rapport à eux-mêmes, ces évolutions-là ne sont jamais "rentables" en terme de cursus scolaire, car insuffisantes au yeux de la norme. Quel est l'intérêt des enfants, des familles à s'impliquer dans les apprentissages si cela n'est pas reconnu largement, socialement et scolairement, en dehors des personnes directement concernées par l'évolution de l'enfant ?
Je me suis battue jour après jour contre l'impression qu'ils avaient de redoubler 1 fois, 2 fois... Ça marche entre eux et moi, mais sitôt qu'ils sortent de cette relation, rester 3 ans dans une classe, ça veut dire redoubler.
Je pense que 2 ans est un maximum au-delà duquel on prend de plus en plus de risques en termes d'image de soi et de motivation de tous les sujets. La prise en charge longue durée peut aussi être contre-productive (découragement, lassitude, enfermement ?)
Ces questions me préoccupent beaucoup parce qu'elles posent le problème de mon rôle d'enseignante spécialisée : le visible est d'aider, mais l'invisible est de contribuer à la sélection, à la discrimination.
Je pensais que cet aspect changerait avec la disparition des classes de perf et la création des CLIS, mais finalement, le dispositif n'est pas plus ouvert ni souple sur le terrain, les mots ne sont pas mis en actes.
Ou si peu.
D'autres collègues connaissent-ils les mêmes affres ?