Motiver les élèves ???

[Invité]

Je suis responsable d'une CLIS dans une petite ville, les autres CLIS se trouvent à plus de 30 Km.
J'ai maintenant 10 élèves (dont 2 sont partis vendredi dernier pour cause de déménagement) âgés de 7 à 11 ans.
J'ai fait 2 grands groupes, celui de 3 petits (de 7 à 9 ans), ils ont un niveau maternelle MS-GS, beaucoup de difficultés de langage, de concentration mais ils restent assez calmes.
L'autre groupe de 7 enfants (de 9 à 11 ans), dont une fille seulement, me pose beaucoup plus de problèmes. Dans ce groupe, j'ai une élève qui a un niveau correct et qui suit les maths chez ma collègue de CE2 et elle est lectrice. Parmi les 6 garçons qui me restent, j'ai un seul lecteur. Les autres ont 10 ou 11 ans, ont un niveau de lecture mi CP et début CE1 en maths. Mais ils ont baissé les bras, dès qu'il faut passer à l'écrit, ils refusent le travail.
Je ne peux pas les laisser en autonomie, je n'arrive donc pas à accorder du temps au groupe des petits.

Il y a 3 enfants qui sont placés en famille d'accueil, et ils l'acceptent très mal. Deux autres connaissent une carence éducative au niveau de la famille (la maman ne sait pas lire, divorce avec bataille pour la garde de l'enfant).

Je travaille à partir d'albums pour essayer de les intéresser à la lecture, nous avons un projet cuisine.
Il y a un décloisonnement en sport avec les autres classes.


Voici, en vrac, la description de ma classe.
L'année dernière, je n'avais que 4 à 7 élèves, alors forcément ça change (et les enfants avaient moins de problèmes familiaux)

Est-ce que je suis trop exigeante avec eux ? On a un coin tapis où, quand ils ont travaillé correctement, ils font des jeux, seulement on arrive rarement à travailler correctement avant...

J'ai essayé un autre système depuis mardi : les enfants qui veulent travailler viennent avec moi mais ils doivent rester concentrés sur ce que l'on fait (quand le travail est fini, on fait des jeux), ceux qui ne veulent pas travailler s'assoient sur une chaise dans une autre classe et ils ne font rien.
J'espère qu'ils vont se rendre compte que de ne rien faire, c'est embêtant, et que quand on travaille correctement 45 minutes, après on peut avoir 15 minutes de jeux.
Je ne sais pas si cette technique est pédagogiquement correcte mais j'essaye...


Donc si vous avez des idées, je les prends.

Pour ce qui est de la formation, j'hésite toujours autant...

[Daniel Calin]

J'ai essayé un autre système depuis mardi : (...) ceux qui ne veulent pas travailler s'assoient sur une chaise dans une autre classe et ils ne font rien. J'espère qu'ils vont se rendre compte que de ne rien faire, c'est embêtant, et que quand on travaille correctement 45 minutes, après on peut avoir 15 minutes de jeux. Je ne sais pas si cette technique est pédagogiquement correcte mais j'essaye...

Vous avez Maria Montessori pour vous : cette exclusion des activités, c'est la seule sanction qu'elle admettait. Sauf que pour vous conformer à ses pratiques, il faudrait laisser ces enfants assis dans votre classe...


Pour ce qui est de votre groupe de 6 garçons (évidemment, uniquement des garçons !), il s'agit des habituels traumatisés de l'école. Et de l'écrit en particulier. Quand vous écrivez : Je travaille à partir d'albums, je suppose que vous évoquez un travail de lecture d'albums. Si c'est le cas, ça revient à replonger ces mômes dans la situation dans laquelle ils expérimentent l'échec depuis des années...
Je vous conseille, sans aller très loin, d'inverser la proposition : les mettre en situation de producteurs d'albums (ou de n'importe quels livres illustrés). Y compris en commençant le travail sous forme de dictée à l'adulte. Et chacun ses histoires, pas de collectivisme pédagogique mal placé ! De façon à leur permettre de donner du sens à l'écrit en partant de leurs préoccupations et/ou de leurs fantasmes. Mais de façon aussi à les mettre en situation active : ce sont des garçons, et les garçons, en général, supportent mal la passivité (lisez Boimare, ou, tout simplement, regardez les choses de la vie sans trop d'a priori). Ne pas oublier qu'il y a de la passivité dans la position de lecteur. Alors que la position d'auteur est fondamentalement active.
Débouchez sur un beau livre, bien illustré, rassemblant les meilleures histoires des uns et des autres... Au fait, je ne vois pas d'ordinateur, dans ce que vous racontez. Indispensable !

[Mike]

Je suis actuellement en CLIS, c'est mon 1er poste, et ces conseils vont m'être utiles
Merci !

[Gwenaël]

Même réponse que Pascal : il faut FAIRE !

C'est en cherchant sur une carte le trajet du professeur Lidenbrock vers l'Islande (Voyage au centre de la terre, Jules Verne), que mes élèves manient les chiffres, mesurent, ou s'intéressent aux volcans ...

C'est en élevant des phasmes, et en tenant un journal d'observation qu'ils vont d'eux-mêmes fouiller en BCD dans les documentaires !

Bref, il s'agit de leur faire expérimenter "in situ" l'utilité de s'être construit des savoirs, pour qu'ils réinvestissent l'école.

PS = Je n'ai pas dit que c'était facile, ou qu'on tombait juste à tous les coups, hein ...