Intégration en CLIS et après ? en UPI ?

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pinson
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Intégration en CLIS et après ? en UPI ?

Message par pinson »

Bonjour,
Je suis nouveau sur ce forum. J'enseigne en CLIS depuis plusieurs années après être passé par la classe de perfectionnement. J'ai toujours favorisé l'intégration (même très ponctuelle) des élèves dans les classes ordinaires même si je suis convaincu qu'à l'arrivée en CLIS, l'élève a besoin de se "reposer" un peu, de reprendre pied dans un climat apaisant et rassurant. Cependant, dès que cela est possible, je mets en place des intégrations. Cette collaboration avec les autres collègues a toujours été positive, bien que parfois un peu longue à mettre en place. CEPENDANT, depuis l'an dernier, je me pose quelques questions (qui m'ont accompagnées pendant l'été) et que je me permets de vous soumettre.
- Intégrer dans la classe d'âge ou en fonction du niveau ? J'ai le plus souvent favorisé le niveau scolaire sans trop m'éloigner de la classe d'âge. Par ex., un de mes élèves a suivi les maths en CE2 durant toute l'année dernière. Une autre a travaillé la littérature en CE1. Deux exemples parmi d'autres qui se sont avérés très positifs. Leur niveau dans ces disciplines me semblait nécessiter un travail avec des groupes plus importants, pour favoriser les recherches et les discussions.
- De plus, j'ai un principe, celui de n'avoir qu'une seule classe d'accueil par élève. Un groupe d'accueil de référence avec un enseignant d'accueil de référence. De cette façon, les élèves peuvent poursuivre leur intégration dans un niveau supérieur avec le même groupe. Le problème se pose à la fin de la scolarisation en élémentaire. Les 2 élèves sus-cités seront orientés en UPI (très certainement) à la fin de l'année prochaine. Lui aura un niveau CM1 en math, elle un niveau CE2 en lecture.
Alors, quelles intégrations possibles au collège ??? Après discussion avec l'enseignante référente, elle m'a invité à proposer des intégrations au plus près de la classe d'âge, en CM2 afin qu'ils puissent se "frotter" à des enfants plus âgés et ne pas être trop perturbés à l'arrivée au collège (en UPI).
Alors, intégrer pour juste conserver le lien avec les pairs ? Ou bien pour favoriser des apprentissages ? 12 ans, intégration en CM2 mais alors en EPS ou Arts visuels (discipline qui sert dans la CLIS de projet fédérateur).
Qu'en est-il vraiment des intégrations en UPI ?
Qu'en est-il de ma pratique qui jusqu'alors me paraissait bénéfique pour les élèves ? Est-ce que je préserve trop les élèves et ne les prépare pas suffisamment à la suite de leur scolarité ?
Beaucoup de questions et aussi de doutes.
Merci de me lire et de m'apporter si vous le pouvez votre éclairage sur le sujet.
hplagnol
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Re: Intégration en CLIS et après ? en UPI ?

Message par hplagnol »

Bonjour Richard, je vais essayer de répondre un peu à tes questions par rapport à l'UPI (j'ai fait 4 ans d'UPI collège et j'ouvre une UPI L).
Lorsque les élèves arrivaient en UPI, je voyais avec eux les disciplines qu'ils aimaient et qu'ils désiraient suivre (en 6e). Je m'arrangeais pour organiser ces intégrations avec ou non l'aide de l'AVS (prise des cours.....), ces intégrations ont toutes bien fonctionné, sauf celle d'un élève dys qui voulait quand même faire de l'anglais. Au bout d'un mois, il s'est rendu compte de lui-même que c'était trop compliqué.
En dehors de ces intégrations souhaitées par les élèves, je les intégrais en EPS, musique et arts P en 6e, avec l'AVS le premier mois minimum.

Pour te donner un aperçu, en 4 ans, j'ai des élèves qui sont passés de quelques heures d'intégrations en 6e à un plein temps ou quasi plein temps en 4e. Avec passage en 3e.
Évidemment, la majorité des élèves n'a que 15 heures d'intégrations (musique, arts P, HG, sciences, anglais, allemand...), chacun a un programme différent.
Je n'hésite pas à faire des intégrations dans différents niveaux.
J'espère avoir répondu à tes interrogations.
Bon courage.
Hélène :wink:
akila m
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Re: Intégration en CLIS et après ? en UPI ?

Message par akila m »

Bonsoir, je me permets aussi de vous répondre même si je ne travaille pas directement en UPI. J' ai l'occasion de rencontrer des jeunes scolarisés en UPI à l'hôpital de jour. Au collège, l'écart se creuse rapidement entre le niveau de ces jeunes et ceux de leurs pairs et la question des apprentissages dans le cadre d'une sortie de l'upi n'est plus une priorité.
Je n'arrive pas à approcher ce que certains peuvent ressentir de se retrouver avec des enfants de 6ème à l'âge 15 ans. Ils expriment peu ce qui se passe pour eux. J'ai l'impression parfois qu'ils vont là où on les pose et qu'ils acceptent sans sourciller ce que les adultes pensent bien pour eux ; si les parents tirent de ces intégrations une gratification, alors tout semble aller bien. J'ai aussi l'impression que des enseignants des collèges attendent de ces ados (handicapés ou troublés psychologiquement) des comportements exemplaires que les élèves ordinaires n'arrivent pas toujours à tenir. Comme si être en collège quand on est bizzare dans sa manière de penser et ressentir cela devait se mériter. Je comprends bien que l'on ne puisse tout accepter et que les règles communes doivent s'appliquer pour tous et qu'il faut les tenir surtout dans les collèges explosifs. Mais je suis du côté de ces jeunes qui se retrouvent exclus ou humiliés parce que par exemple ils n'arrivent pas à entrer dans une classe sans enlever leur manteau immédiatement, ou qu'il leur faut plus de temps que les autres pour oser lever la tête. Un de mes élèves avant de quitter définitivement l'hôpital de jour me disait fièrement : "au collège, je ne suis jamais fatigué, ici oui." je lui dis en riant que de toute façon au collège il n'avait pas le droit de l'être.
Alors,qu'il en profite. Il s'est levé pour s'étirer, bailler avec un plaisir évident.
Par rapport aux questions que vous vous posez (est-ce que je les préserve trop ? ...) je ne sais que vous répondre. Vous faites ce qui vous semble être le mieux selon vous, et personne , je l'espère, ne peut vous dire si c'est bien ou mal.

cordialement mescudie
hplagnol
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Re: Intégration en CLIS et après ? en UPI ?

Message par hplagnol »

Je ne sais pas dans quel département tu te trouves, mais je sais que chez nous l'élève est partie prenante de son projet, il choisit un peu ses intégrations même si nous essayons de le guider, de lui montrer différents axes. Si le jeune désire arrêter une intégration, la reprendre plus tard, il en a le droit. De toute façon, je pense qu'aucune intégration ne peut fonctionner si le jeune n'est pas volontaire.
Je suis tout à fait d'accord que mettre un jeune de 15 ans dans une classe de 6e, cela n'a pas de sens, de même que le mettre en 3e. Chez nous, je mets un jeune de 15 ans en 3e ou 4e pour le sport, musique, arts P.... et autres en fonction de ce qu'il aura fait avant, par contre s'il veut suivre un nouveau cours, dans une classe, ce peut être en 6e, 5e, ou 4e. Tout dépend du jeune.
En général, je trouve que les élèves des UPI sont bien acceptés et aidées en classe par les autres élèves. J'ai eu des élèves qui avaient en plus de leur déficience mentale une déficience motrice, des jeunes de leur classe de référence venaient chercher l'ordinateur portable, l'aider à les installer en classe.... Un autre élève qui était bruyant en intégration a été bien accepté, il était vite fatigable et allait parfois se reposer à l'infirmerie (un oreiller avait été prévu pour lui...).
Cela n'est peut-être pas valable dans toutes les UPI, mas je te trouve un peu sévère.
akila m
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Re: Intégration en CLIS et après ? en UPI ?

Message par akila m »

Je suis ravie d'apprendre que vous permettez à un élève fatigué et fatiguant d'aller s'allonger à l'infirmerie.
Les collèges dont je parle sont situés en ZEP en région parisienne ; les UPI dans des collèges paisibles sont certainement plus accueillantes.
Je me plaçais plus du vécu des jeunes car vues de l'extérieur les descriptions de ce qui se passe dans ces classes semblent idylliques. (Dans mon départements ces classes sont très demandées car "pas une mouche ne vole.") La sélection au départ est déjà très sévère.
Par la force des choses, beaucoup de ces jeunes ne peuvent que dire qu'ils sont satisfaits de leur vie au collège ; et c'est très bénéfique pour ceux qui rentrent dans le moule.
Je voulais dire aussi que parfois leur comportement exemplaire mis en évidence et dont ils sont félicités n'a rien de naturel et qu'ils ont besoin d'être regardés ailleurs différemment pour que leur vraie personnalité (plutôt complexe) et leur détresse et le vide se manifestent.
Je me lance aussi au risque de vous choquer, mais parfois ce comportement mis en évidence est lié à la culpabilité et à la gêne des enseignants face aux écarts scolaires de ces jeunes ; le comportement est ce qu'on met en avant pour mettre en valeur quelque chose. Ces jeunes découvrent qu'ils ont intérêt à s'y accrocher (se montrer exemplaire et cacher ses symptômes) pour être appréciés. Pourront-ils tenir toute une vie comme cela ?
C'est vrai que je travaille en hôpital de jour et que j'ai une manière autre de voir les choses de plus en plus éloignée de celle des enseignants.
mescudie
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