circulaire 2002
"La CLIS constitue dans l’école un dispositif d’intégration, non une classe fermée sur elle-même. Chaque CLIS se caractérise par un projet d’organisation et de fonctionnement élaboré par le maître titulaire de la classe en association étroite avec l’ensemble de l’équipe éducative."
"Chaque élève scolarisé en CLIS doit pouvoir bénéficier de temps d’intégration dans des classes ordinaires, autant que ses moyens le lui permettent". >> (sous entendu en réponse aux besoins de l'enfant et avec élaboration d'un projet prenant en compte toutes les adaptations à mettre en œuvre)
"Les élèves de CLIS , doivent bénéficier, en fonction de leurs possibilités et de leurs intérêts, de plages d’intégration qui les encouragent à progresser, à dépasser leurs difficultés." >> il faut s'appuyer sur leurs potentiels et leurs intérêts pour penser un projet d'intégration. Mais on n'est pas tout seul pour élaborer ce projet !
Par expérience personnelle en CLIS (maigre mais je peux quand même la partager) :
Les intégrations ne doivent pas être de l'intégration pour l'intégration parce que "ça fait bien".
L'intégration d'un enfant dans une classe ordinaire pour un temps court (45 minutes / semaine) ou long (temps quasi plein) sur une période courte (quelques semaines le temps d'un projet) ou longue ... pour une, deux,... matières (projets, séances ...) ne se fait qu'en pensant à l'enfant, à ses capacités, ses potentiels et ses besoins et donc aux réponses qu'on peut lui apporter pour qu'il progresse. Et tout cela doit évidemment faire partie d'un projet.
Rien n'est figé puisque tous les enfants sont différents, c'est du "cas par cas" en constante évolution, donc à repenser très souvent.
Par exemple cette année, j'ai une enfant scolarisée à mi-temps en "classe ordinaire" (l'an dernier, en début d'année, elle ne voulait même pas y penser !!!) et une autre qui n'y va qu'une demi-heure tous les 15 jours pour un projet spécifique.
Pour les 10 autres, ça varie entre 1 et 8h / semaine.
Seule "règle" (ou choix ?) : dans notre école, les enfants de CLIS ont une classe de référence selon leur âge. C'est-à-dire que toutes leurs intégrations se font avec des enfants de leur âge (à +/- 1 an).
Je ne vois aucun intérêt à intégrer un enfant de 11 ans avec des CP par exemple...
Tous en tirent profit aujourd'hui, même les autres enfants !
Bien sûr, cela a été (et est toujours) au rythme de chacun.
Pour certains leur image d'eux-mêmes dévalorisée, la peur de l'échec, la peur des moqueries aussi... ont été des freins à l'intégration...
L'intégration "entière" de la classe à la piscine avec une autre classe a été un début de " déblocage". Puis le fait que nous avons décidé de faire une chorale à trois classes (la CLIS + deux autres classes) dans un même lieu : notre classe !
Une autre forme d'intégration
Si les autres enfants pouvaient venir... Eux pouvaient aussi aller à leur rencontre...
Mes élèves "sortants" (de 11 ans) sont intégrés comme les autres : selon leur projet individuel !
Certains collègues ont aussi "peur" d'accueillir un enfant de la CLIS : peur de ne pas savoir s'y prendre, de mal faire, de dire quelque chose qu'il ne faut pas, de lui en demander "trop", de ne pas pouvoir lui consacrer assez de temps... Autant de remarques que j'ai déjà entendues. Cela se prépare aussi
C'est aussi ça notre "rôle".
Voilà juste mon opinion.