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Besoin d'aide pour un élève

Posté : 24 nov. 2007 20:28
par mariette
J'ai besoin d'aide pour un élève... qui d'ailleurs ne l'est pas, élève... Il va au SESSAD à mi temps du lundi au jeudi mais il est à l'école le vendredi toute la journée et le samedi matin. C'est un enfant très agité, il a de gros problèmes familiaux et risque d'être placé dans une famille d'accueil. A l'école, il passe du rire aux larmes, est violent sans s'en rendre compte, est très bruyant en classe, a beaucoup de problèmes pendant la récréation et la cantine avec les autres enfants et les adultes, le dialogue est instauré mais je ne parviens pas à le canaliser, et encore moins à le responsabiliser.
J'ai demandé au psychologue pourquoi il relevait du SESSAD plutôt que de l'IME ou de l'HP... La réponse fut "le SESSAD a été mis en place pour aider la famille..." Que pensez vous de la situation ? Puis-je parler d'une structure plus médicalisée pour lui ?

Besoin d'aide pour un élève

Posté : 24 nov. 2007 21:50
par Pascal Ourghanlian
Je suis surpris de la formulation "il va au SESSAD" puisque le principe d'un SESSAD, justement, c'est d'aller aux enfants...
Dans un premier temps, n'est-il pas possible de "négocier" une meilleure répartition des accompagnements sur la semaine (matin : école / repas + après-midi : SESSAD - ou autres formules) ?

Besoin d'aide pour un élève

Posté : 25 nov. 2007 13:31
par Daniel Calin
Pour compléter un peu la réponse de Pascal...

Cet enfant, au vu de ce que vous en écrivez, ne relève absolument pas d'un IME : l'orientation en IME implique une déficience intellectuelle avérée. Il ne relève pas non plus d'un hôpital de jour, qui suppose un trouble sévère de la personnalité, de type psychotique ou autistique, ce qui n'est pas non plus du tout le cas de ce gamin.

Le seul type d'établissement dont il serait susceptible de relever serait un ITEP. Ceci dit, cela suppose une lourde médicalisation de ses problèmes, un étiquetage comme handicapé (il faut passer par la MDPH pour intégrer un ITEP), toutes choses qui me semblent insupportables pour un enfant submergé par des difficultés familiales actuelles, et qui réagit de façon parfaitement normales à ces difficultés.

Dans ces conditions, cet enfant relève avant tout du "socio-judiciaire". La placement en famille d'accueil, que vous percevez comme un "risque" est probablement sa seule chance de ne pas sombrer. Et la seule chose que vous pouvez faire est d'accélérer ce processus en fournissant aux services sociaux qui le suivent des informations précises sur l'état psychique catastrophique de cet enfant.

Merci pour réponse mais....

Posté : 25 nov. 2007 19:28
par mariette
Un enfant intégré en CLIS est déjà dit handicapé... depuis la loi de 2005, l'orientation en CLIS nécessite la saisine MDPH. Je demande dès demain une EE ou ESS pour lui pour en parler avec les partenaires afin de comprendre si ce problème n'est "que" familial... S'il est en CLIS, il y a une déficience ...

Posté : 25 nov. 2007 20:02
par Pascal Ourghanlian
1. Vous n'aviez pas précisé qu'il s'agissait d'un élève de CLIS.

2. S'il est en CLIS depuis plus de 2 ans (depuis plus d'1 an, selon le département), l'orientation a été faite par la CDES. Certes, les élèves de CLIS étaient (sont) reconnus handicapés, mais beaucoup de départements ont laissé perdurer le système classes de perf' (sous une autre appellation, y compris CLIS E...) - ce qui fait que la notion de handicap pour ces gamins-là est tout sauf claire. Depuis 2 ans, je continue de proposer des orientations SEGPA à des gamins de CLIS ex classe de perf'...

3. La réunion d'une ESS (par le référent..., avec les parents...) paraît sage, effectivement.

4. "S'il est en CLIS, il y a une déficience". Oui, selon la définition de Wood (déficience/incapacité/désavantage). Dit de cette manière abrupte, à la toute fin de votre propos, ça me gêne un peu. Sans doute un résidu de bienveillance... Et la définition de 2005 parle d'une limitation d'activité dans son environnement subie par une personne du fait d'une altération de son fonctionnement physique, sensoriel, mental, cognitif ou psychique - ce qui dit assez que tout n'est pas du côté du gamin...

Posté : 05 déc. 2007 22:13
par NAMUR
Pascal
pouvez vous approfondir votre remarque au sujet des deux définitions
du handicap
vous citez wood puis la loi 2005

a votre avis
quelles influences concrètes sur notre réalité à l'école?
merci

Posté : 05 déc. 2007 22:50
par Pascal Ourghanlian
Réponse rapide :

1. Pour un développement assez complet sur déficience/incapacité/désavantage issu de Wood et sur la classification internationale du fonctionnement, voir : http://www.cofemer.fr/UserFiles/File/Ha2DefHandi.pdf

2. Pour ce qui concerne notre (votre ?) quotidien :
- renvoyer à l'individu seul sa déficience, c'est nier l'influence de l'environnement et faire preuve de bien peu de souci de l'autre ;
- à l'inverse, nier la part constitutive du déficit dans la construction de la personne, c'est faire peu de cas de la différence.

Ce qui est compliqué, ce n'est pas tant où l'on situe le curseur entre ces deux extrêmes, mais quelle aide on apporte aux aidants et comment on accompagne l'enfant handicapé dans sa construction de lui-même comme sujet.

Posté : 05 déc. 2007 23:12
par NAMUR
merci
vous etes referent moi aussi
je m'interroge je doute je cherche

la mdph en proposant des pps ne pourrait elle pas
créer une situation de soumission des aidants et des
difficulte de cooperation entre les acteurs qui subiraient
des avis imposés?

votre avis?

Posté : 06 déc. 2007 17:24
par Pascal Ourghanlian
1. Normalement, la MDPH ne répond que si elle est saisie.

2. Chez nous, la MDPH propose d'abord l'ouverture d'un plan de compensation (qui vaut reconnaissance d'un handicap). Ensuite, dans le cadre ainsi ouvert, les parents peuvent solliciter AEEH? PPS? AVS? aménagements, matériel, etc.

3. Rien ne se fait sans les parents, donc. Après, les décisions de la MDPH s'imposent, effectivement, dans la mesure des moyens disponibles (AVS, place en établissement, etc.). Si c'est ce que vous voulez signifier par "soumission" et "avis imposés", certes. Dura lex, sed lex. Et elle s'impose à tous. Pas que à l'école (voir les bâtiments administratifs qui doivent se mettre aux normes).

4. D'où l'intérêt, de mon point de vue, d'un réel et approfondi travail en amont pour qu'en fait la décision de la MDPH soit conforme aux attentes des familles et des partenaires. Ainsi personne n'est surpris, tout le monde est partie prenante.

5. Non, Daniel :wink: , ce n'est pas de de l'utopie : ça peut fonctionner comme ça.
Oui, Daniel :wink: , je confirme, c'est beaucoup d'énergie...

Posté : 07 déc. 2007 19:18
par NAMUR
Chez nous, en étudiant une demande de reconnaissance de handicap, la CDA a pu proposer CMP ou CMPP, plutôt que PPS.

Serait-ce une attribution possible ?

Posté : 07 déc. 2007 20:31
par Pascal Ourghanlian
CMP et CMPP ne sont pas des orientations MDPH...

Si la CDA préconise CMP ou CMPP, et non PPS, c'est qu'elle considère qu'on n'est pas dans le champ du handicap. Du coup, elle sort de ses attributions, même si ce ne sont que des préconisations.

Ce qui ne veut pas dire, à l'inverse, que des gamins pris en charge en CMP ou CMPP ne peuvent pas relever du handicap. Mais s'ils sont au CMP ou au CMPP, c'est par libre choix des familles (ou incitation des médecins, voire de l'école...), pas par décision de la CDA.