La prévention santé

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malia
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La prévention santé

Message par malia »

Bonjour

J'ai une situation qui m'interroge. Je suis enseignante en établissement spécialisé et j'enseigne à des jeunes majeurs sur des thèmes de vie pratique, professionnelle, et je fais également de la prévention santé. Nous allons aborder lors du 1er décembre les thèmes de prévention SIDA, IST, sexualité et contraception.
J'ai appris par hasard que certains jeunes ont eu des conduites à risque (relation non protégée, IVG) , mais certains professionnels de mon institution ont choisi de ne pas me transmettre ces informations.
J'imaginais plutôt un travail commun avec les professionnels en amont, sur comment aborder ces thèmes et comment accompagner en fonction de la problématique et du vécu de chaque jeune sur ce sujet qui peut être délicat. Qu'en pensez vous ?
Malia
Daniel Calin
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Re: La prévention santé

Message par Daniel Calin »

Votre position d'enseignante n'implique pas du tout que vous soyez au courant de toute la vie privée de vos élèves, même pas quand vous abordez des thèmes susceptibles de toucher à leur intimité. Bien au contraire : votre position de "non-savoir" vous place vous à bonne distance de cette intimité de vos élèves, ce qui permet en retour à vos élèves de prendre leurs distances vis-à-vis de leurs problématiques intimes. À eux, éventuellement, de dire en classe ce qu'il éprouvent le besoin de dire, mais aussi de garder secret ce qu'ils éprouvent le besoin de masquer.

Le fait que vos élèves soient déficients intellectuels ne les empêche généralement pas d'être sensibles à ce genre de subtilités.
Cordialement,
Daniel Calin
Pascal Ourghanlian
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Re: La prévention santé

Message par Pascal Ourghanlian »

"Subtilités" qui renvoient, dans la manière dont "vos" jeunes s'en empareront, à celles qui distinguent "secret professionnel" et "secret partagé".

Pour rappel, "l’obligation du secret professionnel est inscrite dans l’article 226-13 du Code Pénal, et sa violation est considérée comme un délit. Le fondement du secret professionnel repose sur la nécessité du respect de la liberté et de la personne humaine. En imposant le secret professionnel à certaines personnes, le législateur a voulu assurer la confiance qui s’impose dans l’exercice de certaines professions :
• Par état : les médecins et les prêtres. Le secret médical est une composante du secret professionnel et les autres professions de santé sont également liées au secret.
• Par professions : les avocats, les assistants sociaux, les officiers ministériels (huissiers, notaires), les magistrats, les banquiers, les officiers de police judiciaire ; les infirmiers, les sages-femmes, les kinésithérapeutes.
• Par mission ou par fonction : les membres de la CNIL, de la CADA (commission d’accès aux documents administratifs), des CLI, des aides médicales, les secrétaires des C.C.A.S., les membres des commissions d’admission à l’aide sociale.
Les fonctionnaires soumis au secret professionnel doivent refuser de communiquer les secrets à leur supérieur hiérarchique ainsi qu’à leurs collègues. L’obligation du respect du secret professionnel perdure jusqu’au décès du professionnel
".

"Le secret partagé est une notion très complexe puisque d’une part, partager ce qui relève du secret c’est se situer dans le « non secret » et que d’autre part, le secret partagé n’a aucune valeur juridique.
A ce titre, il sera donc plus juste de parler de « partage d’informations » à caractère secret.
Le partage des informations est un sujet qui a connu de profondes évolutions avec l’entrée en vigueur des deux lois du 5 mars 2007, relatives à la protection de l’enfance et à la prévention de la délinquance, la mise en place de dispositifs partenariaux de prévention de la délinquance au plan local ainsi que l’évolution du travail social et médico-social au travers de la loi du 2 janvier 2002, garantissant les droits des usagers.
L’échange d’informations entre les différentes instances s’est développé dans un cadre très flou, parfois dans le silence des textes, obligeant chacun à échanger de façon pragmatique au sujet des situations les plus difficiles qui intéressent les acteurs qui mettent en œuvre la politique de protection de l’enfance et aussi les différents professionnels des institutions qui y contribuent.
Des distinctions se sont opérées sur le cadre des échanges et sur ce qui relevait des éléments généraux ou des échanges concernant des situations individuelles précises.
Au-delà du cadre légal de mise en œuvre du partage des informations, qui soulève beaucoup de questionnements, il y a également toutes les informations hors cadre, partagées par les professionnels des institutions, qui connaissent une diversité de cadres d’exercice ou qui s’exercent parfois sans aucun cadre.
Il sera alors intéressant de décrypter les questions d’éthique, d’enjeux et de résistances que posent cette thématique de travail, en dehors de la définition et du contenu de celle-ci
".
Cordialement,
Pascal Ourghanlian
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