Relations avec les thérapeutes

Ou établissements de même type : IMPro, etc. (option D)
Répondre
delnico
Visiteur
Visiteur
Messages : 2
Enregistré le : 11 août 2008 21:58

Relations avec les thérapeutes

Message par delnico »

Bonsoir,
J'aimerais avoir des témoignages d'enseignants sur leurs relations avec les thérapeutes d'IME.
Juste pour voir si c'est partout aussi compliqué que dans l'IME dans lequel je travaille....
zacharie
Visiteur
Visiteur
Messages : 10
Enregistré le : 12 oct. 2008 21:27

Re: Relations avec les thérapeutes

Message par zacharie »

IME , THERAPEUTES ET INSTITS
Bonjour
Je travaille également dans un IME comme enseignant. Il est vrai qu'il est assez difficile de trouver des temps pour échanger avec les personnels thérapeutes.Certes, on se voit lors d'échanges en réunion d'équipe ( 1 fois à 2 fois par mois). Mais, nous n'avons pas d'autres moyens pour aborder les problèmes des jeunes. Nous manquons d'éléments et surtout de "transparence" sur les pratiques et les réponses que nous pouvons avoir en ayant des éclaircissements sur les conséquences des pathologies sur les apprentissages. On doit se débrouiller seul pour avoir ces éléments.
Ça, c'est pour l'ortho et la motricité. Quand au domaine du pédopsy ou psy, c'est la grande nébuleuse. Le secret professionnel a bon dos. J'apprends des choses avec surprise sur certains enfants avec plusieurs mois de décalage, cela pose de gros problèmes vis à vis du rapport à la violence , à la sexualité et au comportement en général. sachant que, nous avons 1 enfant sur 2 qui est en rapport avec l'ASE.
C'est une situation qui aggrave les relations tendues entre professionnels. On est "écarté de ce champ, et on ne nous donne des éléments qu'à l'issue d'une situation ou d'un acte "grave" qu'il soit à connotation de violence physique ou d'une grande souffrance.
Pour ne pas faire trop long, je terminerai en précisant que nous sommes déjà dans une configuration "réunionnite" avec des réunions institutionnelles 3 jours dans la semaine; le lundi (entre instits et cadre 1h,le mardi 1h et le jeudi 1h en équipe et un vendredi après-midi sur deux pendant 3h).
On nous a précisé en réunion que dorénavant, nous aurons des réunions de 2 h et non plus d'1 heure tous les jeudis.
Tout ceci , sans les temps consacrés aux ESS et les temps pour recevoir les familles.
Personnellement, je suis beaucoup plus dans l'action. Alors la réunionite aiguë, ça suffit. En attendant, on doit travailler sur le projet d'école et sur le projet d'établissement. Pour les thérapeutes, certains ne sont pas là à plein temps puisqu'il ont des interventions à l'extérieur. Souvent leur réponse pour les prises en charge des jeunes est négative parce qu'il sont "surbookés"
Voilà, je ne sais si cela répond en partie à ta question, j'aurais tendance à dire qu'elle confirme la grande difficulté d'être EFFICACE pour le public dont nous sommes responsables. Je pense que les IME récupérant des enfants avec des situations de plus en plus compliquées ne sont plus en possibilité de répondre aux besoins des enfants qu'ils ont en charge et pour nous professionnels de "subir" et de faire "subir" notre incapacité d'accomplir notre mission dans les meilleures conditions.
Au sujet de la nouvelle de temps de réunions de 2h au lieu d'1 le jeudi, nous avons décidé entre instits de demander "une compensation" (sous quelle forme ?) parce que les éducateurs feront ces temps sur le temps de présence des enfants, alors que nous, nous le ferons hors temps de présence enfants. Tout ceci, pour être rémunéré moins de 1100 euros par mois, c'est vraiment lamentable. Nous sommes 3 enseignants avec un statut de suppléant, depuis 6 ans pour certains et depuis 4 ans pour moi.
A part ça, gardons le moral.
akila m
Animateur
Animateur
Messages : 161
Enregistré le : 19 mars 2006 21:19
Localisation : yvelines

Re: Relations avec les thérapeutes

Message par akila m »

Bonsoir, vous ne précisez pas, delnico, en quoi les relations avec les thérapeutes sont compliquées. Je pense qu'il faudrait essayer de formuler ce que nous attendons des thérapeutes, et desquels (psychomot, orthophoniste, psychothérapeute, psychiatre ?) effectivement, les équipes éducatives leur reprochent beaucoup dans les institutions : ils n'ont pas les enfants en groupe et donc ne connaissent pas nos difficultés, ils se cachent, ils sont distants, et ils gagnent plus que nous. Mais surtout, il leur arrive de poser des questions dérangeantes auxquelles nous n'avons aucune envie de penser dans notre quotidien difficile. Nous finissons par fonctionner et même chercher à prouver notre efficacité, allant dans le sens des démarches qualités que nous demande l'Has. Nous acceptons mal de ne pas tout savoir sur les enfants alors que nous les avons toute la journée. Mais rappelons-nous que les familles et les enfants leur confient leur intimité et que nous n'avons pas forcément à y entrer.
Dans mon cas, j'ai toujours trouvé soutien, attention, intérêt, des thérapeutes que j'ai rencontrés. Dans l'IME où j'ai travaillé, ils m'ont permis de me faire confiance et de tenir tête à une équipe pédagogique et éducative installée depuis des années qui se moquait de ma tolérance et de mon espoir face aux enfants. Je les ai assimilés à l'ouverture que me donnaient les membres du rased lorsque j'avais une classe ordinaire. Ils étaient toujours là dans les moments difficiles pour me permettre de repartir.
Dans l'hôpital de jour où je travaille actuellement, ils posent toujours les questions et ont tendance à être rejeté des réunions et groupes de parole ; certains pensent que leur présence inhibe notre liberté de parler du seul fait qu'ils sont psychanalystes et collègues. Je sais que nous pouvons avoir des échanges sur le soin d'égal à égal sans brandir sans arrêt "je ne suis pas psy". mais il me semble que nous sommes une minorité actuellement à penser ainsi.
Je pense qu'il faut savoir profiter de leurs ouvertures car les psy qui ont choisi de travailler sur l'inconscient ou dit autrement le mystérieux de l'être humain sont en voie de disparition (voir les nouveaux programmes en fac de psycho).
les institutions vont de plus en plus rechercher des professionnels qui délimitent et diagnostiquent.
clairea
Animateur
Animateur
Messages : 264
Enregistré le : 12 oct. 2005 08:58

Re: Relations avec les thérapeutes

Message par clairea »

Merci Escudie de ces paroles justes !

Je ne travaille pas en IME... Mais le psychologue n est pas celui qui répond à vos questions... il est celui qui vous renvoie votre question et vous demande d'en élaborer quelque chose, notamment dans le rapport à l'enfant, à son symptôme...

Oui la psychanalyse est attaquée mais elle garde une place et je crois que c est une place de vérité...

A l'époque formidable des diagnostics et des 'dys cours', seule la psychanalyse peut entendre un au-delà qui ouvre tant de possibles...

Ne pas savoir est insécurisant mais laisse à chacun la liberté d'inventer de créer des possibles.
Savoir est sécurisant mais aliénant, enfermant le sujet dans un rapport à l'autre codifié...

Enfin, pourquoi ne diagnostiquons-nous pas ? Peut-être parce que dans le long chemin qu'est l'analyse, nous avons mesuré combien le savoir figé était mensonger, combien l'être était mouvant et complexe...

Quant à l'anamnèse, l'histoire d'une vie, elle prête souvent à des interprétations abusives et des abus de pouvoir quand elle est maniée sans prudence...
Penser que connaître les éléments de vie d'un enfant permettra de bien réagir vis-à-vis de lui porte la même logique combattue par de le collectif pasde0deconduite.

Déterminismes ou liberté... personnellement je n'hésite pas et, en tant que psychologue, oui je ne dis pas tout, oui je ne conclue pas !

Cordialement

Clairea
Répondre