Scolarisation en IME

Ou établissements de même type : IMPro, etc. (option D)
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sabine
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Scolarisation en IME

Message par sabine »

J'enseigne dans un EMP Pro où les enfants accueillis sont répartis en 3 services (cf projet d'établissement)
1 section pour les 3/10 ans
1section pour les 11/14 ans et 1 section pour les 14/20 ans.

2 problèmes se posent:

1) Certains jeunes de 15 ans et bientôt 16 sont encore dans la section des 11/14 pour manque de place dans la section suivante. Or cette section des plus âgés recrute toute l'année de nouveaux jeunes, certains âgés de 13 ans !!! Ces nouvelles recrues, que j'ai eu en observation avant leur admission, ne relèvent pas de la déficience moyenne à profonde pour laquelle l'établissement a son agrément.
Suis-je tâtillonne ou y a-t-il un problème institutionnel ?

2) Depuis janvier, nous avons stoppé la scolarisation des jeunes de 18 ans et nous avons fait la même chose en juin pour ceux de 16 et 17 ans. La directrice affirme que c'est la loi de 2005 qui organise ce principe, et que de toute façon, la scolarisation obligatoire s'arrête à 16 ans.
Je n'ai pas trouvé de références officielles mentionnant cela.
Suis-je ignorante ou s'agit-il d'une interprétation locale de la loi ?

J'attends vos éclaircissements et témoignages avec impatience :)

Cordialement,
Sabine
Daniel Calin
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Message par Daniel Calin »

sabine s'impatiente, alors je me dévoue pour commencer à lui répondre, au moins du point de vue législatif et réglementaire. :wink: Pas la peine cependant de surcharger inutilement ce forum en ouvrant un nouveau fil de discussion à tort et à travers : un message de rappel sur ce fil aurait suffi (d'où la suppression du dernier message de sabine).

Une chose est sûre : la loi de 2005 n'organise absolument pas la suppression de la scolarité des jeunes handicapés après 16 ans. Affirmer le contraire est un mensonge, ou (pire ?) une connerie. En fait, la loi de 2005 ne dit rien explicitement là-dessus, même si son esprit général, très favorable aux personnes handicapées, va clairement à l'encontre de cette idée.

Votre directrice a par contre raison lorsqu'elle affirme que la scolarité est obligatoire jusqu'à 16 ans, que l'on soit ou non handicapé. Mais il faut aussitôt nuancer cela par le fait que les décisions de scolarisation des jeunes handicapés ne relèvent absolument pas de la directrice de votre IME, mais de la CDAPH de la MDPH de votre département, qui est seule maîtresse d'œuvre des PPS. C'est donc le PPS de chaque jeune, établi par cette commission, qui prend toute décision en ce domaine, de poursuite, d'arrêt ou d'orientation... Ce n'est même pas nouveau : avant, c'était la CDES qui avait ce pouvoir, mais déjà pas du tout les directeurs-trices d'établissements spécialisés.

Pour conclure, il ne s'agit pas d'une "interprétation locale" de la loi, mais d'un délire local de toute-puissance, contraire à la lettre de la loi (c'est la MDPH qui décide, pas la directrice) et plus encore contraire à l'esprit de la loi. Dans l'ambiance actuelle, si votre directrice voulait conduire son établissement à la faillite, elle ne s'y prendrait pas autrement.

Sur le fond, les choses sont plus compliquées. S'acharner à faire du B-A-BA, même sous une forme plus intelligente, avec des jeunes gens de 16-18 ans, 18-20 ans, voire avec les 20-25 ans maintenus en IME par l'amendement Creton, comme je l'ai vu faire, je doute que cela soit pertinent. C'est en tous cas, sauf cas particuliers probablement, d'une remarquable absence d'efficacité. Mais c'est une autre histoire...
Cordialement,
Daniel Calin
sabine
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Message par sabine »

Tout d'abord merci pour ce dévouement :)

Pour les problèmes de surcharge, désolé, je ne savais pas comment faire :oops:

Je suis désormais fixée sur le cadre réglementaire national.
Malheureusement, mon cadre local, c'est un enseignant référent qui n'est pas encore attribué et qui l'an dernier ne "gérait" pas les dossiers antérieurs à la loi de 2005, et pas de PPS.
Ce qui fait qu'actuellement, je suis ne suis encadrée par personne de l'éducation nationale. Est-ce que la MDPH donne son accord pour les prises en charge telles qu'elles sont définies dans le projet individuel global ? Je l'ignore. Je sais que certaines scolarisations ont été stoppées avec l'accord des enseignantes, d'autres ont été maintenues en dépit de l'âge (17 ans) pour des raisons spécifiques à chaque jeune qu'il a fallu souligner avec plus ou moins d'insistance. L'équipe pluridisciplinaire a donné son accord, les parents plus ou moins selon les cas. Mais qui encadre tout ça ?
Moi aussi je me questionne sur la scolarisation après 16 ans. Nous savons bien qu'il ne s'agit pas de B A BA plus ou moins réussi, ce ne sont plus ces objectifs-là qui sont travaillés, ils sont réadaptés en fonction du projet du jeune, notamment celui de son orientation. Pourquoi ne pas viser des compétences de type CFG, ou des compétences socio-cognitives (dialoguer, faire une demande/un refus, s'exprimer...) bref, que la pédagogie continue à participer à l'objectif d'autonomisation qui nous est commun.
Mais apparemment, tout le monde a des problèmes de "place", alors il faut faire des choix.

Je débute et j'ai la naïveté et la prétention, c'est vrai, de penser que la pédagogie et son triangle magique :wink: peuvent aider à devenir plus autonome par la maîtrise de certains savoirs. Je vais travailler mon humilité :wink:

cordialement
Sabine
mdub
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Message par mdub »

Je suis directrice pédagogique dans un IME (IMP et IMPRO). Les jeunes sont scolarisés jusqu'à leur sortie même s'ils ont 20 ans.
Il ne s'agit pas de faire des apprentissages purement scolaires mais de pouvoir développer les compétences transversales du moins celles qui appartiennent à la vie sociale et qui visent l'autonomie ainsi que les connaissances liées aux droits civiques et du travail.
Lire/écrire est quelque chose à quoi on est confronté toute sa vie, c'est à nous enseignants de pouvoir user de différents supports en rapport avec le projet du jeune afin de faciliter son insertion sociale.
Même si l'acquisition de la lecture n'est pas fixée, il suffit d'apprendre à repérer les papiers importants ou pas, de savoir où s'adresser ; les recours.........
Quant au temps de scolarisation, il reste à définir en fonction de l'efficacité ou de la tolérance de l'usager.

Si on ne croit pas en ceci, nous n'avons rien à faire dans l'ASH.
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