Plans B !
Posté : 03 avr. 2014 21:29
Bonsoir à tous,
A l'heure de "la priorité à l'éducation" scandée par notre président, qu'en est-il de la situation des élèves en situation de handicap ?
Si je pose cette question, c'est qu'il est clair que la situation se dégrade et devient de plus en plus inquiétante et même scandaleuse pour de nombreux élèves.
La loi du 11 février 2005 laissait espérer que les besoins et donc le parcours scolaire de chaque élève en situation de handicap serait respecté. Or, aujourd'hui, les cas se multiplient où l'élève obtient une notification de la MDPH qui correspond tout à fait à son profil mais qui, faute de place, ne sera pas respectée. C'est le cas notamment pour les élèves devant bénéficier d'une scolarisation en IME. Les ARS (agences régionales de santé) ferment de plus en plus de places en IME, parfois pour en ouvrir en SESSAD alors que les suivis sont bien différents et ne répondent pas aux mêmes besoins. Les listes d'attente s'allongent de plus en plus.
Et voilà comment on crée des "plans B", c'est-à-dire des orientations dans des structures de types ULIS collège ou lycée, SEGPA voire inclusions totales dans les classes ordinaires avec ou même sans AVSi. Pire encore (et ce sera très certainement le cas pour l'un de mes élèves (je suis coordo d'une ULIS collège), une déscolarisation car élève de 16 ans ! Cela provoque également des saturations de tous les dispositifs cités.
Les parents, les enseignants, les éducateurs, les directeurs d'établissement, tous se trouvent face à une impasse.
J'ai bien conscience que nous sommes en période de crise et que la tendance actuelle est à l'inclusion (Inclusion que, d'ailleurs, je ne remets absolument pas en question (sinon je ne bosserais pas en ULIS) mais, après 6 ans passés en CLIS et ULIS, je fais le constat qu'elle convient à un certain type d'élèves et à un certain moment de leur vie d'écolier) mais pourquoi devrions-nous, en raison de cela, anéantir les chances de réussite d'un grand nombre d'élèves ?
Les familles concernées ainsi que nous, enseignants, sommes-nous trop silencieux ? Ces jeunes font-ils partie des "pertes acceptables" pour notre société ? Ne sont-ils pas assez visibles ?
Je suis personnellement outré de la manière dont les choses se passent. On crée de l'incertitude, de l'inquiétude, de la frustration, de la rage pour des jeunes et leurs familles. Les enseignants travaillent dur pour la réussite des projets personnalisés de scolarisation et tout ça pour, qu'à terme, les élèves finissent déscolarisés et sans aucune perspective d'avenir ou en souffrance dans un parcours scolaire qui ne leur convient pas !
A tous ceux qui liront ce message, que penseriez-vous de créer un collectif et d'adresser, par voie de presse, une lettre ouverte à notre nouveau ministre de l'éducation, la ministre des affaires sanitaires et sociales ainsi que, pourquoi pas, à notre président, afin de tenter de faire bouger les choses ou, tout du moins, de faire prendre conscience à un maximum de personnes, de la situation inadmissible que vivent certaines familles trop isolées et/ou trop découragées pour se défendre efficacement.
A bon entendeur, salut
A l'heure de "la priorité à l'éducation" scandée par notre président, qu'en est-il de la situation des élèves en situation de handicap ?
Si je pose cette question, c'est qu'il est clair que la situation se dégrade et devient de plus en plus inquiétante et même scandaleuse pour de nombreux élèves.
La loi du 11 février 2005 laissait espérer que les besoins et donc le parcours scolaire de chaque élève en situation de handicap serait respecté. Or, aujourd'hui, les cas se multiplient où l'élève obtient une notification de la MDPH qui correspond tout à fait à son profil mais qui, faute de place, ne sera pas respectée. C'est le cas notamment pour les élèves devant bénéficier d'une scolarisation en IME. Les ARS (agences régionales de santé) ferment de plus en plus de places en IME, parfois pour en ouvrir en SESSAD alors que les suivis sont bien différents et ne répondent pas aux mêmes besoins. Les listes d'attente s'allongent de plus en plus.
Et voilà comment on crée des "plans B", c'est-à-dire des orientations dans des structures de types ULIS collège ou lycée, SEGPA voire inclusions totales dans les classes ordinaires avec ou même sans AVSi. Pire encore (et ce sera très certainement le cas pour l'un de mes élèves (je suis coordo d'une ULIS collège), une déscolarisation car élève de 16 ans ! Cela provoque également des saturations de tous les dispositifs cités.
Les parents, les enseignants, les éducateurs, les directeurs d'établissement, tous se trouvent face à une impasse.
J'ai bien conscience que nous sommes en période de crise et que la tendance actuelle est à l'inclusion (Inclusion que, d'ailleurs, je ne remets absolument pas en question (sinon je ne bosserais pas en ULIS) mais, après 6 ans passés en CLIS et ULIS, je fais le constat qu'elle convient à un certain type d'élèves et à un certain moment de leur vie d'écolier) mais pourquoi devrions-nous, en raison de cela, anéantir les chances de réussite d'un grand nombre d'élèves ?
Les familles concernées ainsi que nous, enseignants, sommes-nous trop silencieux ? Ces jeunes font-ils partie des "pertes acceptables" pour notre société ? Ne sont-ils pas assez visibles ?
Je suis personnellement outré de la manière dont les choses se passent. On crée de l'incertitude, de l'inquiétude, de la frustration, de la rage pour des jeunes et leurs familles. Les enseignants travaillent dur pour la réussite des projets personnalisés de scolarisation et tout ça pour, qu'à terme, les élèves finissent déscolarisés et sans aucune perspective d'avenir ou en souffrance dans un parcours scolaire qui ne leur convient pas !
A tous ceux qui liront ce message, que penseriez-vous de créer un collectif et d'adresser, par voie de presse, une lettre ouverte à notre nouveau ministre de l'éducation, la ministre des affaires sanitaires et sociales ainsi que, pourquoi pas, à notre président, afin de tenter de faire bouger les choses ou, tout du moins, de faire prendre conscience à un maximum de personnes, de la situation inadmissible que vivent certaines familles trop isolées et/ou trop découragées pour se défendre efficacement.
A bon entendeur, salut