MDPH pour ouvrir les yeux ?

Questions concernant la politique générale et l'organisation générale des enseignements spécialisés.
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milou
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MDPH pour ouvrir les yeux ?

Message par milou »

Bonjour à tous !
Je vais commencer en septembre ma 3ème année dans une UPI 1. :D Comme tous les acteurs de l'ASH, j'ai découvert cette nouvelle institution qu'est la MDPH. :roll:
L'année (scolaire) dernière, l'enseignant référent de ma circonscription et moi-même avons organisé les équipes de suivi afin de mettre en place les Projets Personnalisés de Scolarisation. Une version papier de ce dernier est envoyé à la famille de l'adolescent une fois adopté par la CDA (du moins, c'est ce que j'ai compris). La famille a ensuite 15 jours pour se manifester si elle conteste (ou souhaiterait éclaircir) un point.
Les papiers adressés sont à l'en-tête de la Maison Départementale de la Personne Handicapée.
Or voilà qu'une maman d'un de mes élèves arrive paniquée au collège avec le PPS de son fils. Cette mère n'avait pas pu être présente lors de la réunion avec l'équipe de suivi car elle est souffrante. Les autres membres de la famille ne pouvaient pas se déplacer non plus, l'enseignant référent avait donc tout expliqué par téléphone. Ne sachant pas lire, cette maman a demandé à sa fille (adulte) de lui lire les papiers. Mais la fille n'avait pas assisté à la conversation téléphonique.
La mère de mon élève est donc venue chercher des explications (du réconfort ?) auprès de moi en affirmant haut et fort que son fils n'était pas handicapé... Le mot est fort, dans notre société, il fait peur... :twisted:
Elle me demande ensuite ce que veut dire "déficient"...
Pourtant, ce jeune vient de CLIS (il y a passé 4 ans), son orientation en UPI a dû (j'ose espérer), être réfléchie, travaillée en amont avec les parents et l'équipe éducative, mais personne n'a semble-t-il évoqué la déficience ? Un élève relevant d'UPI 1 ou D n'a-t-il pas des "troubles des fonctions cognitives" ? ou une "déficience mentale" ?
Je m'étonne que des professionnels n'aient pas fait ce travail douloureux, mais néanmoins nécessaire, d'accompagnement de la famille dans l'orientation de leur enfant. :?:
J'ai essayé tant bien que mal d'expliquer à cette maman que le terme "handicap" était fort et général, mais elle a nié en bloc : son fils ne sera pas handicapé ! Et effectivement, comment accepter une telle situation du jour au lendemain ? :?
Il me faudra du temps et de la diplomatie pour lui expliquer le cas de son fils, qui peut, certes, présenter moins de difficultés que d'autres, mais qui a bien sa place dans cette structure.
Est-ce que je dois alors avertir tous les nouveaux parents, qu'à partir du moment où leur enfant est scolarisé à l'UPI, il est handicapé ?
:idea: Que ceux qui ont expérimenté "la chose" n'hésitent pas à éclairer ma lanterne... :idea:
Merci
patricia
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Message par patricia »

Bonjour,
Tu viens de soulever un point crucial de la loi qui fait passer tous les dossiers CLIS en MDPH. L'an passé j'avais un poste d'ER et avec les enseignants de CLIS nous avons choisi de faire saisir la MDPH et d'ouvrir un dossier même pour les enfants qui étaient déjà en CLIS (ce qui n'est pas le cas dans tous les départements) et lors du PPS nous avons pris du temps à expliquer à chaque famille cette nouvelle loi et surtout la nouvelle définition du handicap qui comme tu le dis est très large. Malgré cela, nous avons vu des parents pour qui cela était difficile à "digérer", ce que je comprends très bien. Je pense pour ma part que le législateur s'est surtout appuyé sur des handicaps sensoriels et moteur et il n'a pas pensé aux autres (ouvrir un dossier MDPH pour demander une AVS en maternelle pour des troubles du comportement c'est reconnaître pour des parents que leur enfant est handicapé, ce qui est parfois impossible pour des parents d'enfants si jeunes, idem pour des enfants de CLIS car on leur a présenté les côtés positifs de la CLIS et jamais on ne leur a dit que leur enfant était handicapé). Je pense que ta façon de réagir était le meilleure: le dialogue, l'écoute et l'explication. Parfois j'ai même expliqué aux parents que comme eux je n'étais pas d'accord pour cette appellation qui est dans notre société très connotée négativement.
A voir si le terme évoluera ou si notre définition de celui-ci évoluera...
Patricia
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