"La première rentrée" (Maryse Métra)

Questions spécifiques concernant les formations à l'option G (rééducation).
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virmangin
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"La première rentrée" (Maryse Métra)

Message par virmangin »

Bonjour à toutes et à tous
Venant de commencer une formation CAPA-SH, on m'a fourni une liste d'ouvrages à lire dont le fameux La première rentrée de Maryse Métra.
Celui-ci n'est plus édité, et il est en rupture de stock : par conséquent, aucune chance pour moi de pouvoir l'acheter !
Je voulais savoir si quelqu'un parmi vous était prêt à se séparer de cette "bible" (c'est ainsi qu'on me l'a présenté...) moyennant finances évidemment !
A défaut de pouvoir l'acheter, quelqu'un sait-il où je peux me procurer cet ouvrage (je suis en formation au centre Boursault, à Paris...)

Merci d'avance pour vos réponses :)
patrick
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Message par patrick »

Cela me démangeait de répondre à ce message mais j'ai attendu pour ne pas empêcher vos échanges et vous laissez la possibilité de récupérer ce livre. J'espère pour vous que vous avez trouvé un fournisseur.
Effectivement ce livre est très intéressant et aborde une situation paradoxalement peu traitée. Mme Métra a été une brillante présidente de la FNAREN et a défendu la rééducation dans ses fondamentaux.
Mais ce livre, s'il vous est conseillé comme " bible" de la rééducation, il y a un malentendu à mon avis.
Rentrer dans le métier de rééducateur est une formation difficile qui demande de se concentrer sur l'essentiel : la remédiation rééducative. Les formations qui vous détournent de cette tâche me paraissent peu raisonnables ou pire sont fondées sur des conceptions activistes de la rééducation.
Les actions de prévention en maternelle sont une partie de notre travail, mais vous aurez le temps plus tard de vous informer sur ces actions, la prévention c'est de la pédagogie et ça normalement vous savez déjà le faire, par contre la rééducation ça vous ne savez pas encore comment faire.
En PS et MS on ne peut pas parler de rééducation, la bible (l'ancien testament plutôt !!), La parole rééducative, de De La Monneraye parle d'une position de médiateur qui me paraît être tout à fait pertinente.
Si on veut devenir menuisier on commence à utiliser les outils à bois du menuisier, ensuite si on veut faire de la menuiserie aluminium on peut s'adapter. Par contre si on veut directement faire de la menuiserie aluminium, alors on ne peut pas se déclarer menuisier.
J'ai une position assez ferme sur ce point, cela ne me semble pas anodin, le plus grand danger actuel pour la rééducation c'est la dilution dans des actions multiples, le tout rééducatif qui apporte confusion et vous empêche de vous construire une réelle identité professionnelle.
Si votre bible vous fait rentrer dans le métier par une porte annexe, c'est une aventure risquée, qui peut-être vaut le détour mais alors en toute connaissance de cause.
En tout cas, il n'y a pas de bible en rééducation et c'est cette absence de référence théorique incontournable qui fait toute la richesse de notre métier. C'est aussi cette absence qui permet à n'importe qui de se dire rééducateur. La seule reconnaissance que vous aurez, ce n'est pas la conformité à un dogme mais la reconnaissance par les pairs. Si vous pensez que votre métier consiste à "mettre en place" des actions chouettes dans l'école, vous ne ferez pas le même métier que moi !!
virmangin
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Message par virmangin »

En dépit de vos bons souhaits, de votre aide et malgré votre longue intervention, je n'ai malheureusement pas réussi à me procurer ce livre. Ceci tiendrait-il au fait que je n'ai pas su déceler dans vos propos l'once d'une réponse à ma question?
Par ailleurs, je ne peux être que chagrinée de constater que votre conception de l'entrée dans le métier ne soit pas en harmonie avec les choix opérés par nos formateurs...
Ces derniers, en effet, ont préféré nous faire commencer par des actions de prévention. Et nous recevons pour cela des cours, malgré nos années passées sur le terrain.
La prévention ne ferait-elle donc pas partie de notre malette pédagogique en arrivant en formation de rééducateur, selon nos formateurs ?
D'où, sans doute, la nécessité de lire l'ouvrage de Maryse Métra pour commencer...
Quant à savoir si la prévention participe à la dilution (dans des actions multiples) de la rééducation, je vous laisse seul juge et maître, n'étant pour l'instant qu'aux balbutiements de mon métier.
J'espère seulement, pour ma part, ne jamais atteindre une position aussi radicale que la vôtre.
De même, j'espère sincèrement qu'après quelques années de pratique, j'aurai atteint votre niveau de verbiage tout en évitant toutefois le ton condescendant que vous prisez tant à l'égard de ceux qui, a priori, ne partagent pas vos opinions.
A l'inverse, j'aimerais être capable d'accueillir ceux qui découvriront le métier avec plus de bienveillance et d'encouragement que vous ne m'en avez accordés.
patrick
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Message par patrick »

Aucune condescendance dans mes propos, bien au contraire. La condescendance elle est du côté des formateurs qui jugent leur stagiaires comme incapables d'aborder leur formation par une pratique de remédiation rééducative et qui leur propose en préalable la prévention. À partir du moment où la formation en cours d'activité a été imposée pour les G, ou on estime que c'est possible et on forme les stagiaires à la rééducation dans ces nouvelles conditions, ou on estime que c'est impossible et on les forme à autre chose. Mais alors il faut le dire ! Pour former un menuisier, on lui fait faire de la menuiserie, tout autre formation c'est de la condescendance. Ce n'est pas une position extrême, c'est juste du parler vrai.
Comme vous le dites justement, la prévention vous êtes censés, en tant qu'instit, la maîtriser, pas besoin d'aller en formation pour cela. Par contre la maintenir en formation, c'est non seulement une perte de temps dans une formation déjà trop courte, mais en plus elle apporte confusion et renforce les attitudes d'évitement au nécessaire changement de position.
C'est pour ces raisons que je suis aussi "radical" sur cette question qui ne me paraît pas anodine mais symptomatique de la détresse de la rééducation en ce moment. Quand la guerre est déclarée (et le changement de la formation était un acte de déclaration des hostilités dont on voit arriver la suite), on ne joue pas avec le feu.
Vos formateurs vous imposent de rentrer dans le métier par le biais de la prévention, dont acte, mais sans aucune condescendance, je vous donne ma position, non pour vous l'imposer, mais pour que vous puissiez entendre un autre point de vue.
Vincent3m
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la première rentrée

Message par Vincent3m »

Très prosaïquement, le livre de Maryse Métra est toujours édité chez EAP, collection Terrains (EAP : 95 bd de Sébastopol Paris).
Celui de Jeanine Duval Héraudet est aussi, très souvent, déclaré épuisé, alors qu'il est disponible...
PS : il ne faut pas être effrayé par les coups de gueule de Patrick. Je parcours le site depuis quelques temps déjà et c'est fréquent mais ses remarques, au ton parfois effectivement un peu exaspéré, ne sont pas sans fondement (si le peu de recul que j'ai en tant que stagiaire peut me permettre de juger !) Je suis, moi aussi, persuadé que nous permettre de ne pratiquer la rééducation qu'au mois de janvier (dans une alternance pointillée douteuse) lorsque nous devons rendre un mémoire en avril et passer un examen, parfois en mai, n'est pas forcément la meilleure solution pour nous apprendre "la menuiserie" ! :wink:
Cordialement
Vincent M.
Annega
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Message par Annega »

Je suis de la première "promo" du CAPASH, ce qui veut dire que là où j'en suis, j'ai une année en alternance avec la formation, sur le terrain (comme on dit) et je suis en train de terminer ma deuxième année en tant que rééducatrice attitrée. Et je dois avouer que je me sens beaucoup mieux cette année, maintenant que j'ai accepté que faire de la prévention au bon moment donne bien plus de résultats positifs que faire des rééducations trop tard ou à défaut de psychothérapies. Je fais pas mal de préventions en MS et en GS, avec mes connaissances dues à ma spécialisation et je vois bien que les élèves répondent souvent mieux à un travail en groupe de prévention qu'à un travail en rééducation.
pégébé
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Message par pégébé »

Houlala...
Les bras m'en tombent (mais merci ne t'inquiète pas ça repousse).
Peut-être que si "les élèves répondent souvent mieux à un travail en groupe de prévention qu'à un travail en rééducation" ta position n'y est pas tout à fait étrangère. Sans doute donnes-tu par là raison à Patrick quant à la formation.
Je pense que tu as tout à fait raison de faire de la prévention, j'en fais et j'y trouve intérêt et efficacité, mais je fais des prises en charge rééducatives - beaucoup - (et je suis d'accord avec Patrick pour dire que c'est le coeur de notre métier mais que c'est un travail qui demande un engagement fort) et je ne suis pas DU TOUT d'accord sur le peu de résultats positifs qu'elles permettraient :twisted:. Nous avons suffisamment d'adversaires extérieurs pour ne pas nous auto-mutiler non ?? :cry:
Philippe
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Message par Annega »

Qui a dit que je ne faisais pas de rééducations individuelles ? J'en fais et beaucoup, ce qui d'ailleurs fait qu'au bout du compte, je m'occupe de bien plus d'élèves que l'effectif conseillé d'une classe de 25 environ...

Je dis juste que, malheureusement, les élèves que j'aide en rééducation seraient mieux aidés en psychothérapie. Pour beaucoup, je fais des rééducations à défaut de psychothérapie. Alors que les élèves pris rapidement en groupe de prévention en maternelle soit s'adaptent bien à l'école grâce à cette aide précoce, soit résistent, mais un travail de fond avec les familles peut alors être mis en oeuvre dès la maternelle, ce qui aboutit plus facilement à l'aide appropriée avec engagement des familles.

Mais je ne renie pas du tout l'aide rééducative, loin de là...
patrick
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Message par patrick »

Je ne veux surtout pas vous persécuter !! Ceci n'est qu'un forum d'échange, ce qui se dit ne dit rien de la qualité de votre travail, c'est justement l'intérêt ; peut être que je suis un gros con dans mon travail, un incapable notoire mais ici ce n'est pas la question, cela nous oblige à prendre ce qui est dit uniquement pour ce qui est dit sans autres représentations de la personne qui les dit, alors que en général cette écoute n'est pas possible.
Vous dites que les enfants viennent en rééducation avec vous par défaut d'une thérapie, c'est possible, cela devient symptomatique si tous ou presque les enfants qui viennent avec vous sont dans ce cas !
Si dans l'ensemble de nos prises en charge nous sommes amenés à travailler dans 1, 2 ou 3 cas maximum à la marge, c'est à mon avis un signe de bonne santé du réseau qui montre souplesse (attention cependant que ces prises en charge marginales ne faussent pas la représentation du réseau auprès des élèves et des enseignants). Dans ces cas-là, l'explicite est de rigueur, surtout avec l'enfant : tu as un autre travail à faire en dehors de l'école, ce travail n'est pas possible en ce moment pour des raisons que nous ne pouvons pas faire évoluer en ce moment, avec moi je te propose de trier les patates et de nous occuper de tes difficultés à séparer ce qui est du côté de ta famille et ce qui est du côté de toi et l'école. Et si on y arrive de travailler cette difficulté-là que tu as à être dans cette école cette année.
Alors on a le projet d'avoir un projet rééducatif ensemble, à nous deux de savoir si nous arriverons à le mettre en place, il se peut que ce soit un projet impossible, il faudra alors régulièrement le constater.

Si par contre la rééducation devient comme la loi sur le handicap va nous pousser à devenir la thérapie des pauvres (danger déjà soulevé sur ce site par d'autres) alors c'est du n'importe quoi !!
Si dans l'ensemble de vos prises en charge, vous ressentez que ces cas limites deviennent la règle, vous devez faire un travail de repositionnement du réseau sur la circo. Il y a dans votre circo tout une ribambelle d'enfants qui ont besoin de rééducation (stricto sensu !!), c'est à eux qu'il faut pour le moment encore s'adresser majoritairement.
Et avec eux se tenir à un projet rééducatif.
Le problème n'est pas d'opposer la prévention et la rééducation mais le problème c'est d'éviter la dilution de nos interventions qui rendent après la politique du réseau illisible par un enseignant et par les enfants pris en charge.
Je peux passer la serpillère, je ne me sentirais pas déshonoré, je peux nettoyer les chiottes si cela devient indispensable pour la vie de l'école, mais alors j'ai intérêt par ailleurs à être bien repéré dans l'école pour mon vrai job, autrement je ne peux plus aider .
Exemple tout con : je suis grand et sportif, on vient me chercher pour aider les élèves à monter sur le toit du préau pour récupérer les ballons, on vient me chercher pour "sauver" un élève coincé dans les cabinets, on vient me chercher pour récupérer la corde à sauter coincée dans l'arbre... Je suis Zorro ou rééducateur, il va bien falloir que je choisisse avant de partir à la retraite !!
clairea
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Message par clairea »

:)

La place d'où on parle, détermine notre action. Pourquoi ne pas être Zorro un instant si ensuite, dans une autre relation, on n'oublie pas que l'on n'est plus Zorro ;) Et je ne doute pas que Patrick ne confond pas ces places.

La rééducation à la place d'une thérapie peut-être, mais la rééducation individuelle est-elle une thérapie, et j'atteste que ces deux cadres ont des effets thérapeutiques ?

La thérapie implique le transfert, et joue essentiellement sur les clés de la relation à l'autre, ce qui suppose une connaissance et une maîtrise du jeu transférentiel. De mon avis, cela suppose une analyse personnelle.

Dans un réseau, pour ce qui est de mon expérience, la rééducation individuelle est d'un grand bénéfice pour l'enfant mais je pense qu'en préalable, elle mérite un travail particulier du rééducateur sur son choix de faire ce travail avec cet enfant là (analyse donc du contre-transfert et de la demande) et parallèlement qu'un travail de contrôle (au sens clinique) se fasse avec le ou la psy du réseau, selon les besoins du rééducateurs. Je ne reconnais pas les raisons pragmatiques comme seules motivations... c'est de la rationalisation
Le psychothérapeute et le psychologue scolaire qui prétend faire de la clinique travaille dans d'autres lieux selon ce genre de modalités.

Donc, si le réseau est un véritable équipe, la prise en charge individuelle en rééducation est une très bonne chose. Ça aura autant de sens qu'une thérapie.
jdjava
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Re: "La première rentrée" (Maryse Métra)

Message par jdjava »

Je suis toujours admiratif lorsque je découvre une sorte de "vérité" rééducative exprimée par des collègues dont j'admire également l'assurance... Après un certain nombre d'années de pratique, j'ai toujours, en général, plus de questions que de réponses en ce qui concerne notre métier. Cependant, j'ai pu faire quelques constats.
Que peut-on appeler prévention aujourd'hui ? la plupart des enfants que je vois en MS sont déjà en difficulté, réellement en difficulté, et ils ont besoin d'une aide véritable, pas de ce que l'on appelle prévention. Certes, ils sont en difficulté parce que l'identité de la Maternelle est, peu à peu, détruite et que l'on demande aujourd'hui à des enfants de 4 ou 5 ans ce que l'on demandait avant à des enfants de 6 ou 7 ans.
Il me semble pourtant évident que la prévention en maternelle ( ce que décrit Maryse Métra fort justement) est indispensable. Il est extrêmement utile de pouvoir accompagner certains enfants (et leur famille) dès la MS, cela me semble être une part incontournable de notre métier, une part qui ne me semble pas relever de la pédagogie. Personnellement, je n'appellerai pas ça de la prévention, tant les difficultés s'installent tôt... Imaginer que la difficulté n'apparaisse qu'au CP, cela me semble être la plupart du temps une lourde erreur : de nombreux signaux s'allument bien souvent avant. Je constate aujourd'hui que beaucoup d'enfants de Maternelle que je vois me disent ne pas aimer l'école... Intervenir seulement au CP dans le cadre de remédiation rééducative, c'est se prendre pour Super Rééducateur!
Quant à la question de la psychothérapie, je pense qu'on peut relire avec profit le texte de Daniel Calin (dont je ne me rappelle plus le titre) sur la rééducation, texte qui ne s'inscrit certes pas dans l'orthodoxie habituelle, mais qui me paraît plein de bon sens. Pour lui, la rééducation peut se définir comme une forme de psychothérapie "à visée symptômatique". La théorie, la formation nous indique qu'il y aurait une ligne de partage claire entre les 2 pratiques, c'est ce que font aussi Jeannine Héraudet et beaucoup d'autres. La pratique "concrète" me donne à penser que dans un grand nombre de cas, il y a une bonne dose d'indécision, et que certains enfants qui pourraient bénéficier d'une psychothérapie peuvent tout à fait tirer profit d'une rééducation (ou inversement). Cela me semble pouvoir facilement concerner le quart des enfants que je suis.
Céline71
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Re: "La première rentrée" (Maryse Métra)

Message par Céline71 »

"La théorie, la formation nous indique qu'il y aurait une ligne de partage claire entre les 2 pratiques, c'est ce que font aussi Jeannine Héraudet et beaucoup d'autres. "
et oui moi aussi je pense sincèrement qu'il y a une ligne de partage claire entre les 2 pratiques car le cadre proposé n'est pas le même et les compétences des professionnels non plus. Donc on ne fait pas la même chose, la distinction semble assez claire dans ma tête... Par contre, au niveau du "public" c'est vrai qu'il arrive que certaines situations soient plus floues. Je pense qu'il y a du coup à différencier la notion de "pratique" et la question du "public" concerné, que la confusion est peut-être là dans votre post (enfin à mon humble avis :wink: hein)
"Certains enfants qui pourraient bénéficier d'une psychothérapie peuvent tout à fait tirer profit d'une rééducation", oui, cela arrive, mais j'aurais tendance à ajouter " jusqu'à un certain point seulement"... Il y a parfois un bout de chemin qui peut être fait, on aide à remettre "la machine à penser" en marche , l'enfant peut avancer mais à mon avis durant un certain temps seulement, au bout d'un moment, ça coince... Du coup, dans ma pratique, pour des situations un peu limites, où on ne sait pas trop, psy ou pas, je pars du principe que tant que je vois l'enfant évoluer, je poursuis l'aide, et puis quand ça commence à tourner en rond, je passe le relais (quand c'est possible)...
Récemment, j'ai eu dans un groupe d'aide un enfant qui avait été orienté en psychothérapie mais la psychologue avait jugé qu'il n'était pas prêt pour un travail car il ne jouait pas, ne communiquait pas avec elle, à la maison aussi la mère constatait très peu de "jeu"... un enfant qui pourtant n'était pas selon l'avis de la psychologue dans la pathologie...
j'ai l'impression que le groupe lui a tout simplement permis d'apprendre à jouer,(!!) à créer des histoires, des situations, bref à commencer à mettre de la pensée, à voir que "oui en fait c'est possible de jouer comme ça à faire-semblant"... Il est finalement retourné en psychothérapie notamment pour une instabilité psychique importante et a pu cette fois enclencher un véritable travail psy dont il avait visiblement besoin car l'aide G n'aurait pas pu lui permettre de "tout" régler....
Modifié en dernier par Céline71 le 12 juin 2009 22:21, modifié 2 fois.
Céline71
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Re: "La première rentrée" (Maryse Métra)

Message par Céline71 »

Concernant la prévention, je vois ça comme les actions qui sont plus destinées au système qu'à certains enfants en particulier... Donc tous les dispositifs passerelle concernant la 1ère rentrée, la liaison GS/CP, la liaison CM2/6ième, la mise en place de dispositifs concernant des classes toute entières...
Donc du coup en ce sens, ce n'est pas antinomique avec la mise en place de groupes rééducatifs et d'aides individuelles dès la maternelle....
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