Difficultés rencontrées sur le terrain

Questions spécifiques concernant les formations à l'option G (rééducation).
Daniel Calin
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Globalisme et compétences particulières

Message par Daniel Calin »

J'entends bien l'argumentation opposée par Patrick à ma proposition de favoriser les pointes de compétences des élèves en difficulté, et même des élèves en général, d'ailleurs.

Une précision : cette orientation ne concerne pas la rééducation en elle-même, mais bien les équipes pédagogiques prises globalement. Elle peut se traduire par des pratiques de différenciation pédagogique à l'intérieur de la classe, comme dans l'exemple donné par Patrick. Idéalement, elle s'inscrirait dans des ateliers décloisonnés orientés en ce sens, toute classe d'âge enfin mise à part. On est bien dans le pédagogique, pas dans le rééducatif.

Ceci étant posé, l'exemple donné par Patrick est intéressant. Cette monomanie des onomatopées est à l'évidence interprétable en termes de symptôme - un symptôme dont on n'a pas ici la clef, mais qui a bel et bien l'allure d'un symptôme. Bettelheim, je crois, invitait à "chevaucher le symptôme". C'est en tous cas une attitude que je conseille toujours à mes stagiaires, en particulier confrontés à des enfants autistes ou psychotiques. Il y a à cela des raisons essentielles, qui mettent en jeu la reconnaissance de l'autre, de cet autre-là qui se présente à nous dans les aspérités de sa différence - en l'occurrence une étrangeté, parfois pour une part volontaire. C'est, me semble-t-il, toujours à l'adulte d'aller d'abord vers l'enfant, vers son monde, comme on le fait initialement au berceau.

C'est peut-être là la clef de l'articulation entre globalisme et compétences particulières : cet accueil de l'autre dans son écart ne prend tout son sens qu'en appelant ensuite au partage d'une humanité commune. Ce peut être le travail de l'enseignant. Il est clair, en tous cas, que c'est le coeur du travail du rééducateur.

Ceci dit, je ne sais pas jusqu'où peut ou doit mener la reconnaissance des compétences particulières. Cela peut certainement aller fort loin. La vie adulte fourmille d'exemples de l'intérêt social parfois extraordinaire de monomanies individuelles. A commencer par celui d'Einstein se présentant lui-même comme obsédé par la réduction du réel à une formule mathématique, obsession frapadingue s'il en est ! Mon individualisme structurel me pousse à penser qu'il est plus essentiel d'accueillir l'altérité que de proposer à l'autre de venir se réchauffer dans le giron de la communauté des humains...
Cordialement,
Daniel Calin
Patrick

compétences, vous avez dit compétences comme c'est globale

Message par Patrick »

Merci pour cette belle réponse !
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